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DEUXIÈME PARTIE

L’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE DU FLE

II. LA LANGUE ET LA CULTURE : FRONTIERES, LIMITES, OPPORTUNITES ETSOURCE DE MOTIVATION EN CLASSE OPPORTUNITES ETSOURCE DE MOTIVATION EN CLASSE

3. Types de motivation

3.1. La motivation intrinsèque

Elle représente tout ce qui est à l‟intérieur del‟apprenant ; sa curiosité, son plaisir personnel d‟apprendre une nouvelle langue, son désir profond de connaître une culture dont il est totalement étranger, et la volonté voire la détermination de dépasser la peur de pouvoir accéder à un système culturel différent du sien.

Au dire de CUQ J.-P., la « motivation interne »309est la plus solide et la plus importante dans la théorie de l'autodétermination, car elle relève du plus haut niveau de motivation. De ce fait, elle est liée au plaisir d'apprendre, à la curiosité, à la création et il serait souhaitable d'ancrer l'apprentissage car elle sert de support à l'attention et à la mise en mémoire de connaissances nouvelles. »310. Ici, CUQ J-P. met l'accent sur le « plaisir » et la « curiosité ». Le premier, relié au ludique, est carrément occulté en cours de langue – culture française. La deuxième, forme la nature de tout enfant, c'est elle qui le pousse à

307 BARBOT J.-M. : Op.cit. pp.47-48.

308 Cette notion renvoie tout simplement au manqué de motivation. Elle représente en grosla position d'un individu au moment où il ne perçoit pas de rapports entre ses actions et les résultats qu'il obtient.

309 Op.cit, p. 171.

310 Ibid.

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s'aventurer dans son apprentissage d'une langue étrangère pour enfin la satisfaire. Un jeune apprenant intrinsèquement motivé s'investit dans une activité pour le plaisir, il assiste au cours de français parce qu'il aime apprendre à écouter, lire et écrire en langue française pour le simple fait de comprendre, par là, de découvrir ce qu'elle véhicule comme savoir et ce qu'elle renferme comme mystère.

Vue comme étant la plus autodéterminée, la motivation intrinsèque, d'après CUQ J.P., est plus importante dans la théorie en question, car relevant du plus haut niveau de motivation, elle «correspond à l'exercice d'une activité pour le plaisir et la satisfaction qu'on en retire ».311

3.2. La motivation extrinsèque

Elle désigne tout processus menant l‟individu à s‟interroger sur le trait culturel des faits linguistiques de la langue «cible». Cette interrogation est le résultat des interactions entre soi et l‟environnement extérieur, notamment lors d‟un séjour à l‟étranger. Par exemple, une photo de la tour Eiffel, une image du musée du Louvre et bien d‟autres représentations de type culturel pourront jouer un rôle déclencheur pour apprendre la langue française.

Lors de l'accomplissement d'une activité d'apprentissage en classe, l'apprenant tantôt s'engage et s'implique activement, tantôt riposte et refuse deprocéder ainsi. Surtout, s'il est question d'une tâche à accomplir dans une langue étrangère (le FLE).

Afin de déclencher la dynamique motivationnelle des apprenants et leur permettre d'adopter une attitude active et tolérante envers le français, il convient de prendre en considération la motivation culturelle par le biais de la culture étrangère enseignée. En général, cette dernière affiche quatre ensembles de facteurs influant sur la dynamique motivationnelle de l'enseigné : les facteurs relatifs à la classe, où nous pouvons trouver l'enseignant, l'activité, la récompense ou la sanction, etc. Les facteurs relatifs â la vie de l'élève, tels que l'entourage de l'apprenant (famille, amis, etc.). Les facteurs relatifs à la société au sein de laquelle s'insère la culture dans tous ses états. Enfin, les facteurs relatifs à l'école dont les règlements, les horaires, etc. Cette motivation qui est synonyme de plaisir d‟apprendre émane de la culture étrangère qui pousse l‟apprenant à penser les différences

311 CUQ J.P. : Apprendre à apprendre : ça s'apprend!, Op .cit, p. 171.

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et les ressemblances culturelles avec sa propre culture pour que le cours de langue dépasse les frontières linguistiques.

À la différence des conceptions d'autrefois, la didactique d'aujourd'hui se veut un domaine interdisciplinaire. Héritée de latoile très complexe de son objet d'enseignement, la langue-culture, elle s'écarte de la vision dite exacte, exhaustive et limitée d'une pratique pédagogique pour se vêtir d'une pratique variée rassemblant entre toute substance et matière qui lui permettent d'atteindre son but, l'appropriation saine d'une langue étrangère le français plus précisément.

L'enseignement apprentissage des langues, du FLE en particulier, est devenu plus dynamique; il condamne les méthodologies d'hier, pour sortir du moule formel qui lui était longtemps imposé. Pour lui, hybrider les cultures, les activités d'apprentissage, les supports et les démarches didactiques est du ressort d'une perspective éclectique (dans le sens approximatif du terme) et motivante quant à l'appropriation de ce moyen de contact.

De la sorte, la psychologie et ses théories ont été d'un apport considérable auprès du domaine de l'éducation et de l'enseignement en général. L'évocation du côté psychoaffectif de l'apprenant est très important.

Par-là, inciter les élèves à découvrir l'univers de l'Autre, à travers la découverte de son propre univers, aussi de les partager avec lui, c'est faire preuve d'une valorisation et d‟une estime à sa petite personne.

Ceci dit, s‟il y‟a une fonction que la culture doit remplir en classe de FLE c‟est une fonction de motivation sans laquelle il n‟y a pas d‟apprentissage efficace. Eveiller la curiosité intellectuelle des apprenants sur les aspects culturels et linguistiques de la langue cible et la transformer au fur et à mesure en désir, même en besoin d‟apprendre et d‟aller toujours plus loin, tel est le rôle primordial des enseignants.

Cette découverte de la culture française ne peut qu‟être qu‟une source de motivation. Il s‟agit d‟expliquer, à partir de la langue, les références culturelles qui vont

permettre de comprendre l‟autre en restant soi-même.

Au secondaire, le programme de français est enseigné sous forme de projets. Nous pensons que la notion de « découverte » peut être mise en œuvre grâce aux projets, et de cette façon tous les professeurs de français peuvent s‟y retrouver sur les mêmes

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thèmes à enseigner. Comme la chanson, les formules de politesses, l‟amour et la générosité.

Motiver les élèves à l'appropriation du FLE est une tâche ardue. Elle représente pour l'enseignant le plus pénible des travaux. Mais, cela ne l'empêche pas d'essayer inlassablement d'alléger les difficultés qu'exerce la langue française et de permettre, de façon diversifiée, de gommer les conceptions péjoratives et côtoyer (dans le but de s'approprier) ce nouvel outil de communication.

Conséquemment, la curiosité de savoir quelque chose, le fait d'effectuer une activité pour elle-même, pour le simple plaisir d'apprendre et de vivre son apprentissage sont des facteurs clés d'une application prudente et d'une tentative d'activation de la dynamique motivationnelle par le biais de supports à visée culturelle. Cependant, une motivation à l'appropriation du français ne peut être assurée que par l'adéquation du choix des activités privilégiant les besoins des élèves et, comme nous l'avons déjà avancé, les penchants voire les préférences des apprenants, car un projet d'enseignement apprentissage du français doit naître et de leurs besoins, et de leurs suggestions. Quels sont donc les contenus culturels qui favorisent la motivation externe et interne ?