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4. Une lecture sociologique du livre

4.6. Le contenu du livre

4.6.4. Les pays étudiés

4.6.4.1. La Turquie

174 Ibid, pp. 102-103.

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Dans son analyse de l’Empire Ottoman, Lerner reconnait deux raisons expliquant la disparition des moyens imprimés de communication : le contrôle social des élites politiques et l’opposition du clergé musulman. Selon l’auteur, ainsi, l’empire Ottoman n’a pas pu unifier ses divers peuples. 175

Le modèle de la Turquie en est un fort intéressant pour Lerner, car ce pays a suivi les étapes à partir des années 1920 : l’urbanisation, l’alphabétisation, la participation aux médias et la participation sociale. Selon lui, la modernisation de la Turquie s’est faite grâce à un stratège : « Atatürk’s genius as a social planner was to see ‘economic development’ within a comprehensive behavioral matrix. »176

L’augmentation de la population des villes s’est manifestée dès les années 1920 et a continué graduellement jusqu’aux années 1950, bien qu’elle se soit accentuée pendant les années 1940 et 1950. Fort de ses propos, Lerner démontre une corrélation entre l’augmentation du taux d’urbanisation et la croissance de l’alphabétisation de même que la participation aux médias au sein du peuple. Ensuite, l’auteur soulève une corrélation entre le niveau de conscience sociale et la demande pour la participation sociale et politique.177

Alors, le processus de la modernisation a formé une petite couche sociale en Turquie qui construirait l’avenir de ce pays, car les traditionnels (bien qu’ils aient représenté la majorité absolue) n’avaient aucune volonté et ne voyaient pas d’intérêt à contribuer aux évolutions et aux changements sociaux.178

À la fin du cinquième chapitre, Lerner nous donne les résultats de certaines entrevues. Ceux-ci démontrent l’enthousiasme des Turcs, modernes et passeurs, pour le style de vie étatsunien, malgré des critiques qu’ils portaient sur leurs politiques envers la Turquie. Cela nous démontre aussi que les Turcs modernes distinguaient les politiques américaines de la vie dans ce pays (de la richesse américaine). 179

175 Ibid, pp. 113-116. 176 Ibid, p. 105. 177 Ibid, pp. 116-128. 178 Ibid, p. 153. 179 Ibid, p. 153-166.

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Lerner qualifie le passeur turc comme un être « mobile vers le haut (ou bien mobile ascendant) ». D’après lui, le grand problème des passeurs de ce pays, c’est « le conflit entre les nouvelles demandes (ou bien les volontés) et les traditions ». Malgré cela, cette opposition a contribué à augmenter la mobilité physique (mobilité de logement) qui se trouve à la base de la mobilité psychique. C’est ainsi que Lerner conclut que les passeurs turcs tentaient sans cesse de se rapprocher de leurs pairs modernes pour se séparer des traditionnels. 180

4.6.4.2. Le Liban

D’après Lerner, « le Liban est plus avancé dans les paramètres de la modernité que tous ses voisins arabes ».181 Les paramètres les plus susceptibles de contribuer à moderniser

le Liban ont été les vastes rapports commerciaux entretenus par ce pays et les relations entre les chrétiens libanais et les occidentaux. Ce sont les chrétiens libanais qui disposaient de la plupart des canaux de modernisation au Liban, mais le tout sous la direction des Français, au début de 20e siècle. Ajoutons que la mobilité physique (l’immigration) était

plus populaire chez les Libanais que chez les autres peuples du Moyen-Orient. Pour Lerner, cette « mobilité géographique » était le facteur déterminant menant à la « mobilité psychique et sociale » des Libanais.

Les conclusions de Lerner nous démontrent que l’empathie (dans le sens lernérien) chez les Libanais était plus présente que chez les autres peuples du Moyen-Orient. En outre, Lerner croyait que cette propension à l’empathie est attribuable, chez les Libanais, à leur forte capacité de s’imaginer dans la situation des immigrants Libanais dans les pays occidentaux.182

Comme les passeurs Libanais étaient plus modernes que les passeurs turcs, Lerner utilise des critères plus stricts pour les distinguer des modernes. Les plus modernes

180 Ibid, pp. 159-166.

181 Ibid, p. 169. 182 Ibid, pp. 169-174.

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consommaient plus de produits des médias et s’en remettaient davantage aux médias étrangers qu’aux médias locaux.

Même si dans les régions rurales, la source principale de la communication était encore la source humaine (les communications personnelles), la nouvelle couche rurale libanaise prenait graduellement connaissance de sa situation et essayait d’enrayer le pouvoir traditionnel grâce à l’expansion de l’éducation dans les régions plus éloignées. Lerner nous démontre aussi, par ses observations, le courant d’un grand changement dans le style de vie des jeunes villageois libanais. Cette tendance à la mutation (mobilité physique) s’effectuait grâce aux nouvelles technologies et aux nouveaux systèmes bureaucratiques. Lerner en déduit que les jeunes villageois libanais prenaient de plus en plus le contrôle de leur existence et de leurs conditions de vie.183

Les femmes libanaises vivaient davantage une situation de transition. D’un côté, elles faisaient face aux traditions et aux rôles qui leur étaient reliés, tandis que de l’autre, elles ressentaient de nouveaux besoins (nouvelles demandes) pour exercer les rôles participatifs.184

En analysant la politique du Liban, Lerner n’a apparemment pas bien compris qu’il est impossible de mettre tous les musulmans dans un panier contre les chrétiens. Deux décennies après l’analyse de Lerner, le Liban s’est retrouvé dans une guerre civile entre les chiites, les sunnites, les chrétiens et les autre groupes ethniques ; un conflit qui a renversé l’ordre politique et les relations entre les groupes religieux. Donc Lerner n’a pas pu prévoir la tendance croissante des Libanais au sectarisme, au détriment du nationalisme.185

4.6.4.3. L’Égypte

Troisièmement, Lerner parle plus de la modernisation déséquilibrée.

Comme nous l’avons déjà mentionné, selon lui, l’urbanisation doit aboutir à une augmentation de l’alphabétisme, qui doit favoriser, pour sa part, une augmentation de la

183 Ibid, pp. 185-196. 184 Ibid, pp. 196-204. 185 Ibid, pp. 205-213.

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participation aux médias.186 Si cela n’arrive pas, une sorte de déséquilibre affectera la

modernisation, comme ce fut le cas, à l’époque, pour l’Égypte.

Le caractère de la modernisation en Égypte se définissait par un projet en déséquilibre, par rapport à celui qui se manifestait en Turquie dans le sens où les facteurs de la modernité (urbanisation, alphabétisation et participation) ne croissaient pas simultanément (avec un taux égal). Cela se révélait encore plus surprenant et notoire pour les éduqués.

Cependant, l’analyse de Lerner est plus axée sur les enjeux politiques de l’époque en Égypte, en lien avec les mutations des classes sociales. L’Égypte des années 1950 se retrouvait dans une situation difficile : d’une part existaient, de façon intense, la segmentation, la ségrégation, l’antagonisme et l’inégalité entre les classes sociales, et d’autre part, l’Égypte éprouvait de graves tensions avec l’Occident à cause des problèmes reliés à Israël et la nationalisation du Canal de Suez.

Afin de surmonter ces problèmes, Nasser s’est servi du nationalisme arabe pour unifier le peuple. Au bout du compte, les États-Unis le considéraient comme un barrage contre la pénétration du communisme dans le monde arabe.

Le problème de Nasser résidait dans le fait que le nationalisme arabe vivait une contradiction interne. Cela voulait dire que Nasser essayait de se proclamer comme le dirigeant de tout le monde arabe, bien qu’il ait fait face, au cœur du monde arabe à beaucoup de résistance. Malgré tout, Nasser s’est servi des médias (les moyens modernes de communication) afin de « consolider le rôle de l’Égypte dans le processus de panarabisme et de panislamisme » qui étaient (d’après Lerner) des symboles traditionnels.187

Pour classifier les Égyptiens, Lerner les divise en quatre catégories : les professionnels, les cols blancs, les ouvriers et les agriculteurs. Les professionnels étaient plutôt modernes, les cols blancs et les ouvriers étaient les passeurs et les agriculteurs personnifiaient les traditionnels.

186 Ibid, p. 66.

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Ce qui nous intéresse dans le cas de l’Égypte, est le fait que les identités collectives étaient davantage formées sur la profession et moins sur la base de la religion et de l’ethnicité (comme au Liban) ou sur la bureaucratie (comme en Syrie). Cela pourrait être la clé servant à comprendre la stabilité connue par ce pays.

4.6.4.4. La Syrie

Dans le huitième chapitre, Lerner parle des empêchements de la modernisation (ou du développement) en Syrie et les décrit comme suit : le manque de capital, de forces qualifiées de travail, de ressources naturelles et de bons moyens de transport, en plus d’une distribution inégalitaire de la richesse et de l’insuffisance des produits agricoles (malgré la bonne proportion terre-homme).

À l’instar des autres pays déjà étudiés, la Syrie comptait dans ses villes une grande foule d’immigrants qui, n’étant pas interpelés par l’industrie, demeuraient en chômage. Parallèlement à ce phénomène, Lerner reconnait une vieille couche d’élites des Syriens ayant maintenu l’ordre après l’indépendance du pays (et même avant) qu’il a appelé la couche ploutocratique.

Ces élites essayaient de couper les relations des Syriens avec les étrangers en provoquant un nationalisme arabe anti-français. Cette couche dirigeante était contestée par une autre, émergente (les bureaucrates), qui affichait de fortes tendances panarabes et socialistes comme le parti Baath. Lerner a bien prévu le rôle déstabilisant de ces bureaucrates. Selon Lerner, ils étaient les passeurs éduqués insatisfaits de la corruption et du monopole du pouvoir et de la richesse de la couche traditionnelle.

Lerner a dénoté, chez les passeurs syriens, une forte tendance contre l’instabilité, jumelée à un penchant pour la dictature judiciaire ; cela donnait une coalition entre les gauchistes et les nationalistes qui mèneraient la Syrie vers des politiques se rapprochant de celles de l’URSS.

Lerner donne aussi une typologie des tendances politiques de la Syrie de l’époque : de l’extrême droite à l’extrême gauche et il reconnait chez eux certaines tendances vers la

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modernité. D’après Lerner, c’étaient les types de l’extrême droite et du centre-gauche qui représentaient le mieux les passeurs syriens.188 Il conclut que le point éminent dans le cas

de la Syrie est l’instabilité politique des années 1950, agitées par les passeurs.

Comme nous l’avons constaté, Lerner fait une analyse de classe de l’Égypte et de la Syrie. Selon lui, les nouvelles classes apparues dans le processus de la modernisation dans ces deux pays mèneraient ces derniers vers les conflits de classes et vers l’instabilité. Comme nous l’avons mentionné, Lerner n’a pas pu établir une dialectique entre le matérialisme et son idéalisme. Il croyait qu’il avait fait une analyse compréhensive de la mutation de ces pays, bien qu’il ait été confus dans les poids qu’il donnait à chaque élément dans son analyse des mutations. C’est pour cela que son analyse n’a pas pu être une analyse compréhensive des transformations sociales des pays étudiés.

4.6.4.5. La Jordanie

Pour analyser la Jordanie de l’époque, il faut faire une distinction entre la région de la Cisjordanie (qui était attachée au pays en 1948) et la Transjordanie.

Dans un point de vue lernérien, les Palestiniens de la Cisjordanie étaient plus modernes et prônaient un mode de vie plus participatif que les Jordaniens. Cela devenait une cause de l’instabilité politique et du déséquilibre social sur le chemin vers la modernité. Ces Palestiniens ont accru la demande politique dans une société qui ne disposait d’aucun moyen pour favoriser la participation politique des gens. Aussi, ces Palestiniens avaient tendance à éloigner la Jordanie d’une paix éventuelle avec Israël et de son rapprochement avec l’Occident. D’après Lerner, comme la Jordanie ne possédait pas une pure identité dans son histoire, elle ne pouvait pas intégrer les Palestiniens.189

Comme typologie sociale, Lerner segmente le peuple jordanien en quatre catégories : 1- les bédouins ; 2- les agriculteurs villageois ; 3- les entrepreneurs des villes ; 4- les élites. Ces regroupements vont des plus traditionnels aux plus modernes. Lerner en conclut

188 Ibid, pp. 287-296.

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que la crise jordanienne ne serait pas une crise de classes, mais une crise politique du gouvernement jordanien avec les Palestiniens de la Cisjordanie.

4.6.4.6. L’Iran

L’Iran représentait la frontière de la guerre froide. Ce fait est devenu plus évident en 1945-46, après la confrontation entre Truman et Staline dans le nord et le nord-ouest du pays, quand les forces militaires de l’Union Soviétique ont refusé de quitter l’Iran après la deuxième guerre mondiale. D’après Lerner, les Russes ont essayé à atteindre le Golfe Persique afin de pouvoir accéder facilement au Moyen-Orient et à l’Afrique par les eaux libres.

Pour analyser la transformation de la société iranienne et le rôle de l’Iran pendant la guerre froide dans le Moyen-Orient, Lerner s’est concentré comme pour les autres cas sur la personnalité des iraniens. Il conclut, à la lumière des entrevues, que ceux-ci sont très excités et émotifs (dans le sens psychique) dans leur vie quotidienne, ce qui les amène à prendre des décisions radicales. D’après l’auteur, cet aspect affecte les décisions politiques du gouvernement iranien, aussi bien dans le pays qu’à l’international. L’analyse de Lerner est intéressante lorsqu’il démontre que la plupart des radicaux étaient caractérisés comme modernes (les éduqués des milieux urbains qui suivaient les médias). Comme l’a bien compris Lerner; « if their withdrawal into covert institutions is successful, the counter-elite then uses these bases to reenter the arena of public participation for the purpose of subversion ».190 Il remarque aussi que le mouvement nationaliste de Mossadegh se

manifestait au moment où le sens commun des iraniens, grâce aux médias (comme la radio), commençait à intervenir « dans l’arène du conflit politique ».191

Pour donner une analyse politique du cas de l’Iran, Lerner distingue la droite (les nationalistes) des gauchistes (les marxistes inspirés de Moscou). La droite de l’époque était majoritairement pessimiste par rapport à toutes les forces étrangères, et les gauchistes voyaient les États-Unis comme l’ennemi impérialiste du peuple Iranien. Lerner a donc bien

190 Ibid, p. 369.

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prévu la tendance à la résistance contre les forces étrangères chez les passeurs et chez les modernes iraniens.

Nous croyons que dans l’Iran des années 1950, le Shah, en opprimant les démocrates et les mouvements des étudiants, a laissé la parole aux plus radicaux, de gauche et de droite, afin qu’ils s’expriment au sein de la société contrairement aux démocrates et aux nationalistes. Le Shah croyait ainsi qu’il pouvait agir comme balance du pouvoir entre les gauchistes et la droite au sein la société iranienne. Mais ces radicaux ont utilisé la rhétorique moderne pour théoriser la tradition et le radicalisme. Cela est à la racine de la révolution de 1979. Au moment de la rédaction de son livre, Lerner a bien distingué ces radicaux, mais il ne pouvait pas évaluer leur éventuel potentiel révolutionnaire.

4.7. La conclusion

D’après Lerner, la complexité de la modernisation du Moyen-Orient est « l’ethnocentrism, expressed politically in extreme nationalism, psychologically in passionate xenophobia. »192

Le point de vue de Lerner, en réalité, est que la modernisation des individus doit progresser au même rythme que celle de leur environnement, sinon le processus peut aboutir ailleurs que prévu. Il essaie donc de conférer le même poids à la modernisation des individus qu’à celle des institutions, bien qu’il n’ait pas pu la théoriser.193

Comme la modernisation est imposée au Moyen-Orient, tous les aspects du quotidien n’ont pas été modernisés simultanément. Lerner comprenait qu’il y avait un déséquilibre entre les aspects de la modernisation. Il remarque que « if the new words are missing that efficiently relate changing lifeways to changing values, then events tend to take their meaning from traditional symbolism – and from the stock of available attitudes which are sustained by these symbols. »194 Malgré cela, le problème du déséquilibre dans

le processus de la modernisation reste irrésolu pour Lerner.

192 Ibid, p. 47.

193 Ibid, p. 78. 194 Ibid, p. 409.

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Pour conclure la lecture du livre, nous soulignons quelques fautes de l’analyse de Lerner qui nous semblent importantes :

1- Lerner pensait que la trajectoire de la modernité était la même au Moyen-Orient qu’en Occident, et qu’il s’agissait d’une trajectoire linéaire. Il croyait que « Traditional society is passing from the Middle East because relatively few Middle Easterners still want to live by its rules. »195 Or, il négligeait les résistances contre la modernité. Dans le Moyen-

Orient, le chemin vers la modernité zigzaguait constamment. À titre d’exemple, Lerner constate que « the male vanity culture which underlay traditional institutions has proved relatively defenseless against the inroads of the mass media, particularly the movies. »196

Mais cette masculinité n’est pas restée inactive pendant les dernières décennies et pendant les transformations sociales dans le Moyen-Orient ; elle a même joué un rôle important, surtout dans l’arène politique, pour résister à l’égalisation des hommes et des femmes.

2- L’auteur pensait que nous devions comprendre les changements en cours dans le Moyen-Orient en partant du rôle des passeurs, bien qu’ils ne soient pas très nombreux dans la plupart de ces pays. D’après Lerner, les traditionnels n’ont aucune tendance à participer aux changements sociaux. Il sous-estime le pouvoir de la révolte des traditionnels contre la transition en cours et il ignore la possibilité d’une révolution par les forces sociales traditionnelles ou la possibilité de l’émergence du terrorisme chez les traditionnels.

3- Lerner exagère les effets du « software » (c’est-à-dire les médias et l’éducation) par rapport au « hardware » (la technologie, la technocratie et la bureaucratie) sur les personnalités sociales des gens au Moyen-Orient. Il n’analyse pas le rôle que peuvent jouer les moyens (les outils) sur les comportements et sur les personnalités sociales des individus. 4- Lerner pense que les passeurs conduisent forcément l’histoire du Moyen-Orient

vers la modernité. Comme l’histoire actuelle du Moyen-Orient nous le montre, il se peut

que les passeurs résistent à cette même modernité.

Finalement il faut rendre compte du fait que d’après les théoriciens de l’approche psychique comme Lerner, c’est la personnalité moderne qui a rendu possible une société participative (d’un point de vue politique et social) et une société riche (d’un point de vue

195 Ibid, p. 399.

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économique). Cette vision des changements sociaux reste encore très forte dans les politiques des pays occidentaux par rapport aux pays émergents. Cette approche dichotomique du développement et des transformations des personnalités psychiques n’a mené qu’au radicalisme et au conservatisme au Moyen-Orient.

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5. Les interprétations du livre « The Passing of Traditional