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Chapitre 5 – Méthodologie

5.3 La sélection du corpus

5.3.1 Tri à partir de critères généraux

Au moment de sélectionner nos notices, nous avons employé nos mots clés, puis consulté la liste de notices fournies par chacun des catalogues en ligne. Comme le titre de notre mémoire l’indique, cinq éléments essentiels devaient être tenus en compte, soit : le type d’ouvrage, le sujet abordé; la date de publication; le territoire de publication; la paire de langues visée. Nous avons donc exclu certains ouvrages dès lors qu’ils ne correspondaient pas aux cinq critères généraux suivants :

Critères généraux

1. les ouvrages sont des manuels

2. les ouvrages proposent un enseignement de la traduction professionnelle –

pragmatique (générale ou spécialisée);

3. les ouvrages ont été publiés entre 1992 et 2010

4. les ouvrages ont été publiés en Amérique du Nord ou en Europe 5. les ouvrages s’intéressent à la traduction de l’anglais vers le français

1. Les ouvrages sont des manuels

Puisque notre étude porte sur les manuels, c’est-à-dire des ouvrages imprimés, selon la définition de Legendre (2005), nous n’avons pas non plus considéré les formats électroniques; le format du document recherché, lorsqu’il était possible de le préciser dans la requête, devait se classer sous l’une des appellations suivantes : livre (book) ou monographie. Les Actes de colloques ainsi que les mémoires, thèses et articles de revues n’ont évidemment pas été pris en considération dans la sélection des titres potentiels pour notre corpus. Notons également que les ouvrages portant la mention syllabus, comme les 2e et 4e éditions de Théorie et pratique de la traduction anglais-français : textes, documents,

exercices (1993 et 1995) de J.P. van Noppen et Ph. De Brabanter, n’ont pas été retenus.

Comme leur titre l’indique, ces syllabi constituent en effet des recueils de textes, documents et exercices dépourvus de consignes ou d’indications pédagogiques, lesquelles sont laissées, on le devine, à la discrétion des enseignants qui ont conçu les ouvrages.

2. Les ouvrages proposent un enseignement de la traduction professionnelle –

pragmatique (générale ou spécialisée)

Nous sommes de l’avis de Delisle lorsqu’il écrit que « les textes littéraires, très utilisés en enseignement des langues, devraient normalement occuper une place secondaire dans les écoles professionnelles où les textes pragmatiques concourent plus directement à la formation des futurs traducteurs » (Delisle, 1992, p. 43). Pour cette raison, nous avons d’une part écarté de notre analyse les ouvrages de traduction littéraire pour nous concentrer sur ceux qui proposent une formation professionnelle à la traduction générale ou spécialisée. D’autre part, comme notre objectif était d’analyser les manuels pertinents pour une formation en préparation du métier de traducteur, nous avons consulté la grille proposée par Delisle (2005, p. 52-58), où celui-ci expose les différences entre la traduction

didactique et la traduction professionnelle ainsi que le tableau synthèse des distinctions

établies par Gile (voir section 2.3.3 et 2.4). Nous avons étudié les caractéristiques de la traduction dite professionnelle exposées par les chercheurs, puis arrêté notre choix sur une caractéristique nous permettant d’identifier les manuels destinés aux apprenants de la traduction professionnelle (les autres caractéristiques ont parfois servi à mieux cerner les qualités propres à chacun des ouvrages analysés et faisant partie intégrante de notre corpus). Nous avons ainsi choisi de restreindre le sens de traduction à celui qui l’oppose à la version, la traduction étant entendue comme une activité professionnelle, et la version, comme un exercice visant à acquérir ou à perfectionner les langues. Par ailleurs, bien que nous ayons pris note des ouvrages dont le titre ou le corps font mention de version, aucun d’entre eux n’a été retenu pour l’analyse. En ce qui concerne les manuels de traduction spécialisée, ils ont tous été considérés dans la mesure où ils répondaient aux critères généraux et spécifiques que nous avions définis. Notre corpus préliminaire comportait donc des manuels destinés aux apprenants de la traduction aussi bien générale que spécialisée (juridique, économique et financière, journalistique, littéraire, technique, médicale). Nous avons tenu à garder cet éventail de spécialisations afin d’avoir un meilleur regard sur les approches pédagogiques mises de l’avant par les différents auteurs, dans la mesure, bien entendu, où ceux-ci proposaient des exercices de traduction. Comme Delisle établit que l’un des critères pour une formation professionnelle en traduction est l’emploi de textes à

traduire réels, parmi lesquels on compte les « articles de presse, rapports ministériels, communiqués, prospectus d’emballage de médicaments, instructions, directives, etc. » (Delisle, 2005, p. 56). Il semblait donc justifié de se pencher sur le contenu des ouvrages spécialisés puisque ces derniers comportent normalement ces types de textes.

3. Les ouvrages ont été publiés entre 1992 et 2010

Bien que l’essai de classification de Delisle (1992) ait fait l’objet d’une mise à jour en 1996 (publiée en 2005), c’est à partir de 1992 que nous avons choisi de faire commencer nos recherches, cela afin d’avoir un portrait à la fois actuel de la situation, mais qui couvre une période plus large que les six années qui séparent notre étude de la mise à jour de Delisle. En ce qui concerne les rééditions d’ouvrages publiés avant 1992, nous les avons considérées uniquement lorsqu’elles avaient fait l’objet de modifications importantes. Pour cette raison, les nombreuses réimpressions du manuel Stylistique comparée du français et

de l’anglais de Vinay et Darbelnet (1958), bien qu’elles aient été revues et corrigées, n’ont

pas été retenues pour notre corpus. Dans le cas des ouvrages publiés depuis 1992 et réédités par la suite (par exemple, La traduction raisonnée de Jean Delisle), c’est la dernière édition que nous avons choisie aux fins d’analyse.

4. Les ouvrages ont été publiés en Amérique du Nord ou en Europe

C’est le choix de nos catalogues qui a facilité, dans une large mesure, la découverte de publications européennes et nord-américaines.

5. Les ouvrages s’intéressent à la traduction anglais-français

Contrairement à Delisle, nous n’avons sélectionné que les manuels qui proposaient une formation en traduction de l’anglais vers le français. Pour cette raison, notre corpus ne comprend aucun manuel de thème (traduction français-anglais pour les apprenants de langue française) ou d’ouvrage abordant la traduction à partir ou vers des langues comme l’espagnol, l’italien, l’allemand ou l’arabe, par exemple. De même, puisque nous avons décidé de ne pas inclure les ouvrages portant sur la version, les ouvrages rédigés en anglais sur la traduction vers le français (c’est-à-dire pour des apprenants dont la langue maternelle est l’anglais) ont également été écartés de notre sélection. On ne trouvera donc dans notre corpus que des ouvrages rédigés en français.

De façon générale, voici les types d’ouvrages que nous avons écartés :

 Les ouvrages de traduction à partir ou vers d’autres langues que l’anglais et le français, comme le Trad'éco : manuel trilingue de traduction français-anglais-

espagnol de Marie-Hélène Advielle, Emmanuelle Garnier et Maria-Carmen

Izquierdo Gil (2005).

Les manuels de version et thème comme La traduction : oral et écrit de Claude Ayme et al. (1998), La traduction : versions et thèmes journalistiques : écrit et oral de Francis Debuire (1999) ainsi que La Presse économique : versions et thèmes

anglais de François Gallix et Michael Walsh (1993).

Les manuels de traduction littéraire comme De la grammaire pour traduire de Delphine Chartier (2006), Introduction à la traduction : méthodologie pratique

(anglais-français) de Delphine Chartier et Marie-Claude Lauga-Hamid (1995) et La traduction littéraire : textes anglais et français : XXe siècle de François Gallix et

Michael Walsh (1997).

Les manuels de version comme Versus : la version réfléchie, anglais-français de Michel Ballard (2003) et Traduire la presse : entraînement à la version anglaise de Daniel Gandrillon (2004).

Les manuels sur le thème comme Méthode et pratique du thème anglais de Michel Durand et Malcolm Harvey (2000).

 Les ouvrages de réflexion théorique sur la traduction, son histoire ou la critique de traductions comme La traduction de Marie-Françoise Cachin (2007) ou

Méthodologie de l'analyse et de la traduction littéraires : de la lettre à l'esprit de

Mireille Golaszewski et Marc Porée (1998);

Les ouvrages pédagogiques comme La traduction. La comprendre, l'apprendre de Daniel Gile (2005);

 Les ouvrages spécialement conçus pour la préparation aux concours (CAPES, agrégation…) comme Anglais : le kit de l'étudiant. Tous les outils pour savoir

traduire et s'exprimer aux examens et concours de Daniel Gandrillon (2009).

Les ouvrages de référence s’apparentant plus à un dictionnaire comme le Guide

anglais-français de la traduction de René Meertens (1999 et publications

subséquentes) et Le traducteur averti : pour des traductions idiomatiques de François Lavallée (2005).

Les ouvrages portant sur la théorie de la traduction comme Traduire : théorèmes

pour la traduction de Jean-René Ladmiral (2002) ou la philosophie de la traduction