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Transmission non sexuelle d’HPV

Dans le document Prophylaxie anti-Papillomavirus humain (Page 65-71)

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LISTE DES TABLEAUX

B- Mode de transmission de l’HPV

2- Transmission non sexuelle d’HPV

2-1- Transmission par vêtement et surface de contact

Une voie de transmission par contact de surface infectée ou de sous-vêtements a été évoquée.

La présence d HPV sur les sous-vêtements de patientes avec lésions HPV induites est authentifiée sur une étude [56] où sur 74 patientes, 17 % présentait de l’HPV sur les sous-vêtements avec un taux de récidive plus important chez

les patientes ayant de l’HPV sur les sous-vêtements (61 %) par rapport à celle qui n’en avait pas (29 %).

Le même auteur [57] a étudié la résistance de l’HPV sur les surfaces inertes malgré un traitement antiseptique. Il persistait 1,6 % HPV+ sur des pinces a biopsie après traitement a la Chlorhexidine et 4,5 % HPV+ sur des pointes de sonde de cryothérapie malgré un bain dans une solution d’alcool a 90⁰ pendant une heure.

HPV 16 résiste à la dessiccation et a différents produits ; ainsi, la conservation du pouvoir infectant de L’HPV est de 100, 50 et 30 % après déshydratation dans une étuve respectivement pendant un, trois et sept jours[58]. HPV semble résistant à l’EDTA et à la chaleur (étuve à 56⁰C pendant une heure) mais pas au passage dans un autoclave ou au traitement à l’alcool concentré.

Il apparaît une possible transmission par contact avec surface infectée ou autres formites (objets contaminés susceptibles de propager une infection d’un individu a un autre). Ces éléments soulignent l’importance de règles d’hygiène strictes surtout dans des centres à haute prévalence d’HPV notamment pour les colposcopes et le matériel pour la pathologie cervicale (intérêt de l’usage unique) et de l’usage de gants.

2-2- Transmission maternofœtale

Bien que la voie sexuelle soit le mode de transmission de loin le plus fréquent pour cette infection, d’autres voies de contamination ont été évoquées mais leur existence est toujours controversée. Cependant, la transmission de la mère à l’enfant lors du passage dans la filière génitale infectée reste une voie de

transmission accessoire actuellement démontrée grâce au développement des nouvelles techniques moléculaires. dés 1956, la transmission de condylomes de la mère vers l’enfant au cours de l’accouchement est suspectée après la constatation de cas de papillomatose laryngée juvénile présents chez les enfants quelques mois après la naissance en sachant que l’HPV 6 et 11 étaient les agents pathogènes responsables[59].

En 1980, il est mis en évidence une relation étroite entre la présence de condylome acuminés chez la mère et le développement d’une papillomatose juvénile chez l’enfant[60].

L’incidence de l’infection HPV est très discutée selon les auteurs, mais n’est pas diminuée, voire peut être augmentée pendant la grossesse. L’effet stimulant de la progestérone sur la réplication virale, la présence de récepteurs à œstrogènes dans cellules infectées et une immunosuppression relative pourraient expliquer cette possible recrudescence[61].

Lors de la grossesse, on distingue trois voies de transmission maternofœtale possibles :

-transmissions fœtale au cours même de la grossesse (transmission verticale anténatale);

-néonatale (transmission verticale périnatale); -horizontale (postnatale).

2-2-1 Transmission maternofœtale verticale anténatale

Le passage transplacentaire ou transmembranaire d’HPV a été suspecté après le résultat de différentes études montrant la présence d’HPV au niveau de

caduques et de syncytiotrophoblaste lors d’avortements spontanées précoces ou dans liquide amniotique après amniocentèse[61]. Ces travaux sont anciens et des travaux plus récents montrent des résultats discordants : la présence d’HPV dans le liquide amniotique lors de la césarienne programmée reste négative alors que le portage intravaginal d’HPV était de 36,6 % dans une étude[62].

A l’inverse, une transmission transplacentaire de 12,2 % est retrouvée par des prélèvements multisites (chez la mère : génitaux, sang périphérique ; chez le nouveau-né : sang de cordon, régions axillaires et inguinales, aspiration nasopharyngée et placenta) [63].

Ces résultats discordants ne permettent pas de considérer cette voie de transmission comme établie.

2-2-2 Transmission per- et post-partum de HPV

Sedlacek et al [64]. Ont été les premiers à montrer la présence d’HPV dans les sécrétions nasopharyngée des enfants nés par voie vaginale de mère porteuse d’HPV dans la filière génitale. Depuis, la revue de la littérature à ce sujet est plutôt contradictoire. Plusieurs études récentes ont étudié le taux de transmission d’HPV mère enfant et la concordance des génotypes maternels et fœtaux. Le RR de transmission maternofœtale lorsque la mère est détectée HPV+ lors de l’accouchement serait de 7,3 %. Ce taux pourrait être considérablement augmenté dans le cas des HPV oncogènes 16 et 18 pour atteindre 39,7 %. Ce taux de transmission serait plus élevé lors des accouchements voie basse que lors des césariennes et ce quel que soit le type d’HPV[63] .Le taux de concordance des génotypes HPV varierait entre 70 et 91 % [63, 65, 66]. On explique les discordances par des infections multiples à HPV avec un HPV

présent dans le vagin pouvant être différent de celui présent dans la cavité utérine ou par une contamination de l’œuf par le sperme infecté lors de la fécondation. Cependant, toutes ces hypothèses restent à confirmer.

L’enjeu de cette transmission est l’infection du nouveau-né et le développement d’une papillomatose laryngée juvénile dans les premières années de vie. Cette affection est liée aux HPV non oncogènes 6 et 11, provenant de lésions condylomateuses maternelles. La prise en charge de cette pathologie du nouveau-né est particulièrement difficile et délabrante.

La présence de lésions condylomateuses maternelles est estimée à 1 % lors de l’accouchement [67].

Il existe une relative diminution d’infection néonatale par HPV lorsque les patientes présentent des lésions condylomateuses et qu’elles accouchent par césarienne [68]. C’est pour cela que certains auteurs ont proposé une césarienne prophylactique en cas de lésions clinique chez la future mère. D’autres travaux ont étudié l’incidence de la transmission de cette pathologie juvénile et l’ont estimé a 5,6/ 100 000 accouchements. Une étude prospective danoise [52] sur sept ans avec 44 000 nouveau-nés n’ont montré aucun cas de papillomatose laryngée juvénile. De plus, 50 % des enfants atteints sont nées de mères asymptomatiques. Ces éléments incitent à ne pas proposer de césariennes prophylactiques, d’autant que l’enfant est soumis aux HPV d’origine maternelle ou non en période périnatale (mains, objets, seins contaminés) bien que le risque d’infection reste peu probable.

Plusieurs études [52] évaluant la concordance entre les HPV retrouvés a différents sites maternels et du nouveau-né durant les premiers jours de vie ont montré que le nouveau-né présentait d’autres types HPV que ceux retrouvé chez la mère. On estime que l’enfant est contaminé dés la naissance par des HPV a 70% maternels et a 30 % environnementaux.

Des transmissions de l’HPV par ingurgitation de sang maternel, de liquide amniotique, de sécrétions vaginales, au décours de manœuvres d’extraction instrumentales ou par le biais d’abrasion cutanées sont décrites [52]. Ces voies de transmission restent controversées principalement celui de l’ingestion de sang maternel car aucune phase virémique dans le cycle HPV n’a été démontrée à ce jour. Au vu de ces résultats, il apparaît probable qu’une césarienne ne protégé en rien de l’infection a HPV puisqu’elle supprime simplement le risque de contamination liée au passage de l’enfant dans la filière génitale infectée [69].

2-3- Transmission sanguine et lait maternel

La transmission des HPV par le sang est très improbable car les infections HPV n’ont pas de phase virémique, et de surcroît il n’existe aucune publication démontrant cette possibilité.

Une positivité en HPV au niveau du sein a été retrouvée chez des femmes atteintes d’un cancer du sein (en particulier en cas d’association à un CIN) ou d’une tumeur bénigne du mamelon [70].

Ces résultats restent discutés et dans certains cas, il existe une association à des condylomes cutanés péri-aréolaires [71]. La transmission par l’allaitement maternel semble très improbable.

Dans le document Prophylaxie anti-Papillomavirus humain (Page 65-71)

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