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Les choix politiques de Patin peuvent commencer à être cernés par le tri qu'il opère dans la liste des monarques qui ont gouverné la France. On peut suivre l'ordre chronologique.

Saint Louis appartient au panthéon monarchique de Patin. On voit par là l'attachement de Patin à l'idéal capétien d'un Roi de Justice. Il adhère totalement à l'image du roi rendant la justice sous le chêne de Vincennes. Il apprécie une politique dictée par la morale de l’Évangile. Il connaît les enseignements et instructions adressés par Louis IX à son futur successeur, Philippe III le Hardi et à sa fille Isabelle : « la plus fine politique, qui n’est pas toujours si chrétienne que les préceptes que le bon Louis IX (je veux dire le bon saint Louis) dicta avant que mourir à son fils Philippe le Hardi. Maiores illi nostri, abavi et atavi, quamvis cepas et allium edebant, bene tamen animati vivebant, ils étaient grossiers en leurs vivres et en leurs habits, mais ils avaient l’esprit bien tourné. L’esprit de fourberie était alors bien jeune et quasi en maillot, leurs actions sentaient les préceptes de l’Évangile1». Les maîtres-mots sont Amour et Justice. Ainsi donc Patin honore la mémoire d'un

roi soucieux de la pérennité d'un État gouverné selon la morale chrétienne. La « prud'hommie » de ce monarque, autre critère de valeur selon Patin2, ne l'a pas empêché de conduire avec fermeté la

répression des révoltes des grands Vassaux. Or Patin est viscéralement hostile à l’insoumission féodale. Tout monarque qui a contribué à œuvrer pour la construction laborieuse et progressive de la souveraineté étatique mérite, selon lui, des éloges. C'est particulièrement le cas lorsque Saint Louis pose le principe de l'appel au roi. La justice royale doit défendre la cause des faibles. Patin approuve l'esprit conciliateur et pacifique de Louis IX quand ce dernier joue le rôle d'arbitre des différends dynastiques en Europe. Donc Patin a une image très traditionnelle du règne et de la puissance de Louis IX. C'est le roi pieux, juste, charitable, soucieux d'une bonne mise en ordre du royaume. C'est l'image que Louis XIV valorise aussi. Naturellement Patin, très gallican, ne tient pas compte du rôle fondamental de l’Église sous ce règne, ni des violences des Croisades, y compris celle contre les Albigeois, pas plus que des importantes concessions territoriales faites au roi d'Angleterre.

Pour la série des Valois le tri de Patin est très sélectif. Le règne de Charles V a « fait grand bien à la France3». Patin ne peut que l'apprécier, puisque c'est un roi lettré qui resta avec Louis IX

le modèle du roi sage et juste. Le règne de Charles VI fut catastrophique : « Charles VI qui fut si longtemps fou que la France en pensa passer à Henri V, roi d’Angleterre4». Charles VI fut « le bien

servi » et « le Victorieux » : « qui fut bien plus heureux que lui à chasser les Anglais de son royaume par le moyen d’un bâtard d’Orléans, comte de Dunois, et de cette brave Pucelle d’Orléans, dans l’histoire de laquelle il y a bien du roman5». Évidemment Patin ne peut que se

réjouir à posteriori que la France ne soit pas passée sous l'autorité des rois d'Angleterre ! Il intègre Jeanne d'Arc, avec d'ailleurs une certaine condescendance, à la réussite. Et on peut relever simplement, car nous en traiterons ultérieurement, la pique sceptique de Patin à propos de la version spirituelle du rôle de la Pucelle.

1 « Ceux qui furent nos ancêtres, tri et quadrisaïeux, mangeaient, il est vrai, des oignons et de l’ail, mais vivaient dans de bonnes dispositions de l’âme ». À André Falconet, le 5 février 1666. EVB, tome III, lettre n°394. ERP,

tome III, lettre n°701.

2 « M. le Dauphin apprend merveilleusement bien, qu’il est fort gentil et qu’il sera quelque jour bien savant. Dieu lui fasse la grâce de passer Louis IX en sainteté ». À André Falconet, le 8 mars 1669. EVB, tome III, lettre n°486.

ERP, tome III, lettre n°779.

3 André Falconet, le 17 mai 1667. EVB, tome III, lettre n°450. ERP, tome III, lettre n°749. 4 À André Falconet, le 11 avril 1670. EVB, tome III, lettre n°514. ERP, tome III, lettres n°805. 5 Voir références de la note précédente.

Louis XI inaugure la série des anti-rois de Patin : « Louis XI qui, à mon avis, a été le plus spirituel et le plus méchant de tous nos rois1». « Louis XI fut un dangereux maître qui fit bien des

fautes2». Patin, en 1667, souhaite que le grand Dauphin ne ressemble pas « au roi Louis XI, qui était

un homme d’esprit, mais dur, dangereux et même cruel : il n’avait pitié de personne et traitait fort rudement son peuple. Propter peccata populorum, Deus sinit regnare tyrannum3».

Donc « À cause des péchés des peuples, Dieu a permis que règne un tyran ». Les reproches posthumes de Patin se centrent essentiellement sur la pratique politique de Louis XI : justice impitoyable, les fameuses cages de fer, vengeances cruelles et inexpiables, ruse et manœuvres tortueuses, population livrée aux pillages de la soldatesque et à la pression fiscale, obsession maladive et soupçonneuse des risques de trahison et de son propre empoisonnement. Telles sont les caractéristiques qui identifient, selon Patin, le tyran fou. Il sait que la définition est, depuis le cas de Néron, bien établie. Il ne peut aussi que se moquer d'un roi couvert de médailles par superstition et au physique d'un individu de vile condition.

La condamnation d'un roi qui a préféré se faire craindre plutôt qu'être aimé l'emporte chez Patin sur l'appréciation positive du gouvernement de Louis XI. Cependant ce dernier a réussi sur bien des plans que, par ailleurs, Patin juge positifs à propos d'autres rois ; dont la consolidation de l'autorité centrale, et une contribution majeure à la construction de l'unité nationale. C'est donc plus en quelque sorte « la manière » de Louis IX qui est condamnée par Patin. Et par opposition se dégagent les qualités d'un bon roi selon lui. Le roi se doit d'être bon, populaire, d'un physique avantageux. Il doit chercher à susciter l'adhésion du maximum de ses sujets, et mesurer les conséquences pour la souffrance populaire de ses décisions.

Patin ne fait qu'une allusion à Charles VIII sans mentionner son intervention militaire en Italie : « Après Louis XI, parut sur le théâtre Charles VIII, jeune homme sans science et expérience, qui se laissa trop gouverner et qui mourut bientôt après4». Mais c'est qu'il est pressé d'en arriver à

Louis XII, un de ses rois modèles : « Louis XII, Père du peuple et qui a été un des meilleurs rois5».

« qui fut le Père du peuple, le meilleur des hommes de bien, je l’appelle ainsi parce qu’est le meilleur celui qui se préoccupe des plus petits. Il avait seulement deux défauts, il aimait les femmes et était avare, dont l’un suit de près l’humanité, et l’autre la nécessité6». Il ne fait

naturellement pas allusion au fait que le règne s'acheva par le désastre militaire de Novare. Il ne s'interroge pas sur le coût pour la France de l'acharnement à se maintenir en Italie. Les éloges de Patin s'expliquent probablement par la popularité, en partie posthume, de ce monarque. L'élévation fiscale ultérieure contribua à faire considérer le règne à posteriori comme l'âge d'or de la modération fiscale. L'allusion de Patin : « il aimait les femmes » doit-elle être interprétée comme une référence aux mariages successifs de Louis XII ? C'est fort probable étant donné que l'un d'entre eux valut, à terme, le rattachement de la Bretagne donc une extension territoriale du royaume que Patin ne pouvait qu'approuver.

1 À André Falconet, le 2 septembre 1667. EVB, tome III, lettres n°459-60. ERP, tome III, lettres n°757-58. 2 À André Falconet, le 11 avril 1670. EVB, tome III, lettre n°514. ERP, tome III, lettres n°805.

3 À André Falconet, le 2 septembre 1667. EVB, tome III, lettres n°459-60. ERP, tome III, lettres n°757-58. 4 Voir références note 2.

5 À André Falconet, le 11 novembre 1667. EVB, tome III, lettre n°467. ERP, tome III, lettres n°763.

6 « le meilleur des hommes de bien » et « parce qu’est le meilleur celui qui se préoccupe des plus petits. Il avait

seulement deux défauts, il aimait les femmes et était avare » sont écrits en latin dans la missive du 11 avril 1670

envoyée à Falconet. Ainsi on trouve « optimus bonorum », très proche du « optimus princeps » des Empereurs romains. Et également « quia optimus ille qui minimis urgetur. Duo duntaxat vitia illi obiiciuntur, quod fuerit

L'élément décisif du culte de Patin pour « le grand et bon roi François Ier » « qui est tout françois1», est l'élan de l'Humanisme caractérisant le règne : « Pour François Ier, nous lui devons

ceci qu’il a rendu la France savante, et qu’il a fait et fondé les professeurs du roi2». La

reconnaissance de Patin est quasi-personnelle du fait de sa charge au Collège de France. Et nous avons déjà prouvé la culture profondément humaniste de Patin. Elle explique l'adulation pour le roi mécène, emblématique de la Renaissance. Patin ne mentionne jamais l'Affaire des Placards. C'est qu'elle entacherait, selon les valeurs de Patin, le bilan du règne. En outre il a une vision décalée du mode de gouvernement de François Ier. Pour Patin un bon roi de France est celui qu'accepte le principe d'une Monarchie tempérée.

C'est l'idéal quasi-national exprimé en 1519 par Claude de Seyssel dans son traité juridique La grande Monarchie de France : une monarchie consultative, réglée et refrénée par la Religion, la Justice, et la « Police », au sens des lois fondamentales, des coutumes et « du bon ordre et harmonie » qui doivent régner dans une société où sont respectés les libertés et les privilèges. La recherche de la concorde est fondamentale. Elle peut être facilitée par l'octroi de possibilités, certes modérées, de mobilité sociale ascendante. Et l'on sait, qu'en réalité, Seyssel adresse au nouveau roi François Ier un programme inspiré du règne de Louis XII. Il affirme le principe de l'inamovibilité des magistrats. Il fixe l'idéal d'un roi-juge désigné par Dieu qui a capacité à légiférer. Il conçoit le rôle des Parlements comme des garde-fous en cas de Régence, de roi fou, incapable. L'attachement à la Monarchie, comme chez Patin, est entier. Seyssel ne conçoit pas une véritable Constitution. En résulte l'importance majeure des qualités morales et chrétienne du monarque qui doit de lui-même se soumettre aux lois. Le roi est reconnu souverain, au sens juridique, et source de toute autorité.

Par conséquent l'individu-roi, appelé à régner par succession héréditaire et par la volonté divine, devrait par nature être sage et juste. C'est donc chez Patin, la personnalité d'un roi qui compte avant tout. C'est le critère de base de son catalogue et de son appréciation sur chaque règne. On comprend ainsi mieux l'expression de ses espérances, en 1669, à propos du caractère du Grand Dauphin et de l'hérédité des qualités des rois-modèles antérieurs : « Un honnête homme m’a dit aujourd’hui que M. le Dauphin apprend merveilleusement bien, qu’il est fort gentil et qu’il sera quelque jour bien savant. Dieu lui fasse la grâce de passer Louis IX en sainteté, Louis XII en probité, et Henri IV, son bisaïeul, en vaillance, en bonté et en raison ; pour ne pas dire son propre père, notre bon roi Louis XIV, en tout3». « Le duc d’Anjou est mort à Saint-Germain le 10e de

juillet. Dieu conserve son frère M. le Dauphin, puisse-t-il devenir aussi vaillant que le bon roi Henri IV, son grand-père, et plus heureux que lui4». On retrouve cette analyse associée des aspects

psychologiques, comportementaux, et des actes politiques dans le jugement que porte Patin sur Henri IV. Ce roi a la première place dans le panthéon de Patin : « la reine est grosse. Plût à Dieu qu’elle nous donnât un petit roi qui vaille quelque jour saint Louis ou le bon roi Louis XII, ou tout au moins Henri IV qui délivra la France en son temps de la tyrannie des Espagnols et de la Ligue, aussi bien que de la malice de nos mauvais voisin5».

1 À André Falconet, le 22 juin 1660. EVB, tome II, lettre n°185. ERP, tome III, lettre n°519. 2 À André Falconet, le 10 décembre 1658. EVB, tome I, lettre n°127. ERP, tome III, lettre n°463. 3 À André Falconet, le 8 mars 1669. EVB, tome III, lettre n°486. ERP, tome III, lettre n°779. 4 À André Falconet, le 23 juillet 1671. EVB, tome III, lettre n°537. ERP, tome III, lettre n°826.

5 Il s'agit de Philippe né en août 1668 et décédé en juillet 1671. À André Falconet, le 23 octobre 1671. EVB, tome III, lettre n°553. ERP, tome III, lettre n°832.

Par son culte à Henri IV Patin n'est certes pas original. On sait que la popularité du roi avait commencé à être construite habilement sous le règne. On sait aussi que son assassinat causa un véritable choc psychologique et politique chez la majorité des Français. Mais Patin était âgé de 9 ans au moment du régicide, quand commença l'édification parachevée de l'image idéalisée du monarque. Le jugement de Patin adulte est étayé par une bonne connaissance du règne et par ses lectures de nombreux ouvrages rédigées par des membres de l'entourage royal, dont Duplessis- Mornay.

Patin est manifestement l'héritier des Politiques. Qu'a été la Ligue pour lui ? Un mouvement extrémiste, fanatique refusant un roi légitime et compétent. Qu'a été l’Édit de Nantes ? Une véritable bénédiction qui a permis la pacification et la réunification d'une France jusque là déchirée. On peut noter aussi l'hispanophobie permanente de Patin. Elle est loin de lui être propre. Mais elle parvient chez lui à son extrême. Elle dépasse même son italophobie. L'Espagne c'est le pays ultra- catholique, intolérant et sectaire. C'est aussi une monarchie qui, sous le voile de la lutte pour la seule vraie foi, a soutenu la Ligue, espérant en cas de victoire démembrer le royaume de France, voire le gouverner ! Il est paradoxal que Patin rejoigne par son hispanophobie tout un pan de la politique menée par Richelieu alors qu'il a haï le Ministre.

Alors que Patin n'adhère guère à la mystique du roi-chevalier, il fait une exception pour la vaillance d'Henri IV. Il connaît la célèbre formule du ralliement au panache blanc : « Mes compagnons, Dieu est pour vous, voici Ses ennemis et les nôtres, voici votre roi. À eux. Si vos cornettes vous manquent, ralliez-vous à mon panache blanc, vous le trouverez au chemin de la victoire et de l'honneur1». Patin admire aussi la clémence de Henri IV, un atout du consensus

national : « Louis Dorléans est un vieux ligueur, bateleur et méchant homme. Il avait écrit rudement et satiriquement contre Henri IV et néanmoins, ce bon roi lui pardonna2».

« Le bon Henri IV » qui « a sans doute mérité d’être honoré comme le meilleur3» est adulé

par Patin pour, dans notre langage actuel, avoir mis fin à 40 ans de désagrégation monarchique, et avoir réaffirmé l'unité et l'autorité de l’État : « Le roi Charles V et le bon roi Louis XII, qui tous étaient des Valois et qui ont fait grand bien à la France, chacun en leur temps, n’ont pas tant mérité de la postérité que le seul roi Henri IV4». Patin voit dans ce règne un recommencement heureux de

la monarchie française grâce au premier Bourbon, fondateur d'une nouvelle dynastie à laquelle Patin est attaché : « On ramène M. le Dauphin de Compiègne à Saint-Germain. On dit qu’il se porte bien et qu’il n’a guère été malade. Il est un peu trop mélancolique, je souhaiterais fort qu’il ressemblât au bon roi Henri IV, son bisaïeul5».

1 D'où les termes qui suivent : « Paris fut autrefois bien affligé après la mort du roi Henri III, et le bon temps ne

revint que sous l’invincible Henri IV le Grand ». À André Falconet, le 31 mars 1665. EVB, tome III, lettre n°354.

ERP, tome III, lettre n°666. À cela, il faut ajouter « la vaillance » que Patin associe étroitement à Henri IV et rappelle les célèbres engagements du roi au sein même des batailles.

2 À Charles Spon, le 16 novembre 1645. EVB, tome I, lettre n°8. ERP, tome I, lettre n°189. 3 À André Falconet, le 8 avril 1670. EVB, tome III, lettre n°467. ERP, tome III, lettre n°763. 4 À André Falconet, le 17 mai 1667. EVB, tome III, lettre n°450. ERP, tome III, lettre n°749.

On peut supposer, mais nous n'avons pas de référence sur ce point dans la correspondance, que Patin, en bon Parisien, appréciait les aménagements urbanistiques dont Henri IV fit bénéficier la capitale et les réalisations architecturales pour le Louvre sous son règne. Cependant une chose est sûre, c'est que Patin, dans son admiration pour Henri IV, fait figure d'exception vis-à-vis des contemporains du règne. En effet, l'autorité consensuelle d'Henri IV était détestée de toute une partie de la France. Pourtant notre bourgeois déniaisé regrette la fin prématurée du règne d'Henri IV : « Il y a aujourd’hui 57 ans que ce maudit Ravaillac, avec son couteau trop fatal à la France, fit un misérable assassinat sur le bon roi Henri IV ; mais laissons là ce malheureux coup, pax sit tanti Regis manibus !1». Ainsi, plus d'un demi siècle après l'assassinat d'Henri IV, Patin déplore encore

amèrement le geste de Ravaillac en déclarant : « paix aux mânes d’un si grand roi ! ».

Le bon roi Henri fut donc clément comme Saint-Louis, père du peuple comme Louis XII. Il fut aussi bon, généreux, tolérant et courageux ! Il cumule toutes le vertus royales indispensables selon Patin au métier de roi. Avec ce véritable amour de Patin pour Henri IV s'achèvent les leçons que tire notre épistolier de l'Histoire de la Monarchie de France. Son aperçu historique est très traditionnel. Il est dans une certaine mesure un témoin de ce qu'a été la mémoire de la majorité des Français. Comme eux il fait preuve d'une forme de « patriotisme ». Le roi de France doit être « le plus puissant prince de l'Europe et le premier roi de la chrétienté2». Sa spécificité par rapport à

l'opinion publique générale réside, peut-être, du fait de sa culture, dans le fait suivant. Il juge systématiquement les rois de son temps, Louis XIII et Louis XIV, à l'aune des vertus de tempérament et de gouvernance des rois modèles du passé.

Patin tire de l'Histoire une conception politique des devoirs et du rôle du souverain envers ses sujets, soit assurer l'unité nationale, la concorde civile, la tolérance et le prestige de l’État. Donc le roi doit œuvrer pour le bien être des gouvernés, donc le bien commun. En cela Patin est l'héritier d'une forme d'humanisme civique. Bien qu'il ait de bonnes connaissances sur le règne de Henri IV, globalement il ignore, ou veut ignorer, certaines réalités sous le règne de ses rois modèles, dont les violences commises au nom de la religion sous Saint-Louis, et la marche, prudente sous François Ier, plus affirmée sous Henri IV, à un absolutisme qu'il dénonce sous les règnes qu'il vit comme adulte.

Cet attachement sincère à la tradition française, à la pérennité, par delà les siècles, de la Monarchie de France le conduit à aller baiser à la basilique de Saint-Denis les tombes de ses rois