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Patin s'intéressait à tout, aux affaires de l’État, à la vie politique, diplomatique, religieuse et aux épisodes de la vie des familles royales dans les Cours d'Europe. Sa soif d'informations ne se limitait pas à la France. Il détenait parfois des renseignements sur un événement le jour même de son déroulement. Ce pouvait être la séance à huis clos du Conseil gouvernemental. Il était prévenu de la préparation d'un Carrousel royal ou de l'entrée officielle du roi dans la capitale. Il connaissait dans les moindres détails l'autopsie de Louis XIII. Il eut même des informations sur les premières fêtes qui eurent lieu à Versailles. Il suivait avec intérêt les épisodes de la vie amoureuse de Louis XIV. Cette masse d'informations alimente ses réflexions politiques. Son réseau de communication est exceptionnel pour le XVIIe siècle par l'espace concerné et le maillage. Il fait penser au réseau des liens entre humanistes dans l'Europe du XVIe siècle. Sa charge de professeur au Collège royal lui facilite les prises de contact à l'échelon européen.

« Je vous supplie de m’apprendre, si vous le savez (mais que ne sauriez-vous pas ?)1»

Patin vivait à Paris depuis presque 40 ans lorsque Spon lui écrivit cette phrase. Patin vit dans la capitale à un moment où la Cour, et donc le gouvernement, se sédentarisent de plus en plus. Du Louvre, du Palais Cardinal puis Royal proviennent les nouvelles. Patin connaissait nombre de diplomates qui venaient le consulter comme médecin, ou qui assistaient à ses cours. Revenus dans leur pays, ils pouvaient parler de Patin à leurs successeurs.

« Il y en a ici un ambassadeur fort leste et fort brave, mais je crois qu’il y vient pour autre chose ; je suis son médecin et ami2»

Patin fit la connaissance du comte de Molina, ambassadeur d'Espagne, de Sehested, homme d’État et ambassadeur du Danemark, du comte de Königsmarck, ambassadeur de Suède, et du baron de Holles, ambassadeur d'Angleterre depuis 1663 : « J’ai vu ici quelques jours l’ambassadeur d’Angleterre à qui j’ai dit aujourd’hui adieu, d’autant qu'il doit partir dans deux jours pour s’en retourner à Londres3».

Ces diplomates malgré leur devoir de réserve devaient nécessairement fournir des informations à Patin, d'autant plus qu'il existe une réelle amitié entre eux. Patin était en si bons termes qu'il connaissait les dessous de la vie diplomatique des États européens : « M. Hannibal Sehested, ambassadeur extraordinaire du Danemark, est ici arrivé depuis trois jours incognito4».

Patin faisait même l'intermédiaire entre le roi de Danemark et son ambassadeur ! : « J’apprends que le Cardan de M. le premier président est en chemin avec trois autres exemplaires que j’ai demandés pour le roi de Danemark, pour monsieur son ambassadeur5». L'amitié de Patin avec l'ambassadeur

de Suède lui permet également d'étendre son faisceau d'informations de Paris jusqu'à la mer Baltique, et également dans les États allemands dont était originaire le comte.

1 De Charles Spon, le 20 mars 1657. BIUS ms 2007, fol 276-277.

2 Hannibal Sehested lord trésorier et conseiller d’État de Frédéric III jusqu'à sa mort en 1666. Il a négocié le traité de Copenhague. Louis XIV lui avait accordé plusieurs audiences entre 1663 et 1666. À André Falconet, le 24 octobre 1662. EVB, tome II, lettre n°280. ERP, tome III, lettre n°602.

3 Denzil Holles est un homme d’État important dans la vie politique anglaise pour la période de la guerre civile. À André Falconet, le 28 mai 1666. EVB, tome III, lettre n°407. ERP, tome III, lettre n°712.

4 À André Falconet, le 5 février 1666. EVB, tome III, lettre n°394. ERP, tome III, lettre n°701.

5 Il s'agit des exemplaires de l'Opera omnia de Cardan. À André Falconet, le 4 mai 1663. EVB, tome II, lettre n°292. ERP, tome III, lettre n°613.

C'est grâce à son activité professionnelle que Patin a l'occasion de fréquenter le comte de Königsmarck : « J’ai aujourd’hui salué l’ambassadeur de Suède, M. le comte de Königsmarck, qui m’a fait grand accueil. Il n’a pas 30 ans, on m’a dit qu’il me veut prendre pour son médecin, il a la réputation d’un fort adroit et habile négociateur1». Très vite ces relations professionnelles se

transcendent en sympathie amicale à tel point que le diplomate qui se rattache à la Cour de Suède livre à Patin des secrets d’État ! Notamment lorsque Louis XIV accorda un subside à l'ambassadeur2

peut-être pour espionner les États allemands, ou encore à la Cour de Suède, véritable puissance montante d'où son surnom de « maîtresse de la Baltique ». De plus, la France a déclaré à l'Angleterre le 26 janvier 1666. Patin écrit : « M. l’ambassadeur de Suède, le comte de Königsmarck, enfin s’en est allé. J’eus l’honneur de lui dire adieu hier au matin et le vis partir. Le roi lui a fait présent d’un bijou de 2 000 pistoles3». Le comte de Königsmarck invita même Patin à

une fête parisienne qu'il organise, c'est dire la confiance que lui témoignait le diplomate pour l'initier dans son cercle d'intimes : « Ce vendredi 14e de mai. Notre nouvel ambassadeur de Suède fera son entrée dimanche prochain, je suis invité pour être de fête, et du festin aussi4». Mais

Patin refusa l'invitation pour la raison qu'il « ne bois plus qu’en philosophe5», mais aussi pour ne

avoir à parler l'allemand, que notre bourgeois parisien ne comprenait guère ! : « J’ai été invité de la fête, mais je n’y ai point été, j’aurais eu peur qu’il ne m’eût fallu boire là en Allemand : je ne bois plus qu’en philosophe, qui a tantôt 65 ans ; j’ai cette obligation à la vieillesse et à un peu de philosophie6».

C'est sûrement grâce à son amitié avec Königsmarck que Patin connaissait les rapports entre Louis XIV et les ambassadeurs étrangers : « Les Hollandais sont allés braver les Anglais jusque dans leurs ports, comme ceux-ci étaient venus jusqu’au Texel. Le roi de Danemark est résolu d’envoyer un ambassadeur en Hollande et à Paris7; on dit que ce serait le même qui était ici il y a

trois ans, savoir M. Hannibal Sehested. Apparemment, ce roi voudrait procurer quelque accord entre les Anglais et les Hollandais. Cet ambassadeur était fort agréable à notre roi, il me témoignait beaucoup d’affection8». En 1667, c'est par la venue du comte à Paris que Patin apprend

la future tenue de pourparlers de paix entre l’Angleterre et la Hollande avec la médiation de la Suède et de la France, les deux grandes puissances maritimes rivales étant épuisées de la guerre qui les oppose depuis quatre ans. Patin écrit : « Le comte de Königsmarck, ambassadeur de Suède, viendra ici pour offrir au roi, de la part de son maître, une médiation entre les Français, les Anglais et les Hollandais. Les Danois sont de nouveau entrés en une nouvelle alliance avec les Hollandais9». Patin signale par la même occasion l'alliance entre la Hollande et le Danemark, pour

renforcer la puissance maritime du grand pensionnaire de Hollande, Jean de Witt. Ainsi, plusieurs diplomates tenaient Patin étroitement informé des soubresauts de la vie diplomatique et des nouvelles militaires. Néanmoins, il ne faut pas oublier le rôle décisif de Sehested, qui fut une source d'information aussi précieuse que Königsmarck. C'est notamment par l'intermédiaire du diplomate danois que Patin apprend l'issue de la bataille des Quatre-jours seulement 8 jours après la défaite décisive des Anglais qui « y ont perdu 25 grands vaisseaux et qu’on leur a emmené en Hollande plus de 3 000 prisonniers10».

1 À André Falconet, le 4 mai 1666. EVB, tome III, lettre n°404. ERP, tome III, lettre n°710. 2 Politique traditionnelle des subsides.

3 À André Falconet, le 30 octobre 1666. EVB, tome III, lettre n°426. ERP, tome III, lettre n°729. 4 À André Falconet, le 14 mai 1666. EVB, tome III, lettre n°405.

5 Patin adhère au stéréotype national qui assimile les Allemands à des buveurs.

6 À André Falconet, le 18 mai 1666. EVB, tome III, lettre n°406. ERP, tome III, lettre n°711. 7 Médiation danoise dans le cadre de la guerre anglo-hollandaise, 1665 - 1667.

8 Il est possible que Patin ait lu le Journal de Samuel Pepys pour être si bien informé des conflits anglo-néerlandais. Un journal qui le tient également informé de la vie anglaise. À André Falconet, le 30 octobre 1665. EVB, tome III, lettre n°379.

9 À André Falconet, le 20 mars 1667. EVB, tome III, lettre n°444. ERP, tome III, lettre n°743. 10 À André Falconet, le 22 juin 1666. EVB, tome III, lettre n°405. ERP, tome III, lettre n°715.

Il faut insister sur la nature des relations entre Patin et ses amis diplomates, cela serait en effet un tort de penser qu'il s'agissait de sympathies éphémères qui s'estompaient une fois l'ambassadeur reparti dans le royaume qu'il représente à la Cour de France. En réalité, notre épistolier entretenait une véritable amitié sincère avec les envoyés diplomatiques qu'il était amené à rencontrer. On en est témoin lorsque Patin apprend à Falconet la mort de leur « bon ami Hannibal Sehested » : « Ce 25e de septembre. Je ne vous écrivis hier que par occasion de la mort de notre bon ami Hannibal Sehested, l’ambassadeur de Danemark. Il a été embaumé et remporté en son pays où il avait bien envie de retourner sur la fin de cet automne1». Patin, sans être ambassadeur,

était aussi bien au courant des affaires diplomatiques, du jeu des alliances sur l'échiquier européen ! Il put aussi compter sur ses discussions avec le fils de son ami Grotius, Pieter, qui fut comme son père ambassadeur des Provinces-Unies à partir de 1670 : « Les Hollandais ont tâché d’obtenir du roi par leur ambassadeur, qui est le fils de M. Grotius, le premier homme de son siècle, la liberté et le rétablissement du commerce ; mais ils n’ont pas pu encore en venir à bout et je crois qu’à la fin, ils se repentiront de ne s’être pas tenus aux bonnes grâces du roi ; mais qui dit Hollandais dit glorieux, et puis ils sont huguenots et républicains. Ils ont réussi en leur révolte contre le roi d’Espagne et sont gens de mer, qui sont des causes de leur superbe ; aussi dit-on qu’ils sont extrêmement riches et très puissants sur mer, et non sur la terre2». Son amitié avec le Baron de

Holles lui permit d'être dans le feu de l'actualité de la vie politique anglaise : « les Anglais ont cassé leur ancien Parlement, qui est celui qui fit mourir le feu roi l’an 1649, et qu’ils en veulent établir un autre qui aura, ce disent-ils, plus de liberté et moins d’autorité de mal faire. Toutes les nouvelles institutions ne manquent jamais de promettre force soulagement au peuple, mais cela ne réussit pas, et in hoc versatur Deorum iniquitas3. Ceux de Londres se sont accordés avec le général

Monck pour tenir la main à ce nouveau Parlement réformé4».

Les relations de Patin avec certains libertins érudits ont pu aussi contribuer à son information. Naudé lors de ses voyages en Suède et en Italie informe Patin sur la vie politique à l'étranger, sur la Cour pontificale. Il faut également mentionner le réseau impressionnant de Patin avec des médecins et des érudits dans toute l'Europe, dont certains parcoururent le continent5:

Marten Schoock et Ijsbrand van Diemerbroeck à Utrecht, Johannes Antonides Vander Linden à Amsterdam, Nicolaas Heinsius et Johann Caspar Bauhin6 à Leyde, Simon Paulli l'Ancien et Thomas

Bartholin à Copenhague,7 Plempius à Louvain, Johann Michael Dilherr à Nuremberg, Wermer

Rolfink à Iéna, Johann Garmers à Hambourg, Johann Paul Felwingeret et Johann Georg Volckamer à Altdorf, Sebastian Scheffer à Francfort. Néanmoins, sans ses connaissances dans les arcanes du pouvoir en France, Patin n'aurait pu entretenir de façon pérenne ce vaste réseau : « M. Granel, envoyé de notre roi et, comme on dit en français, son résident dans votre ville, vous remettra cette lettre. Si elle vous a satisfait, vous tiendrez dorénavant cet intermédiaire pour très fiable ; nos courriers traîneront en effet moins en chemin et nous arriveront en parfaite sûreté. J’ai eu pour auditeur et ami en cette ville M. Scheffer le jeune, médecin en votre ville ; vous le saluerez obligeamment de ma part, ainsi que son père, si cela ne vous dérange pas ; et s’il veut m’écrire, vous prendrez sa lettre, l’insérerez dans une des vôtres et la remettrez à M. Granel pour qu’il me la fasse délivrer, car il écrit toutes les semaines à M. de Brienne, conseiller secrétaire du roi8».

1 À André Falconet, le 1er octobre 1666. EVB, tome III, lettres n°428 - 429. ERP, tome III, lettres n°721 - 722. 2 La guerre de Hollande se prépare ! À André Falconet, le 23 juillet 1671. EVB, tome III, lettre n°537. ERP, tome III,

lettre n°826.

3 « et là s’exprime l’injustice des dieux ». Aulu-Gelle, Nuits Attiques, livre 17, chapitre II, § 16.

4 Monk négocie avec le Long Parliament, qu'il a rappelé, la restauration de Charles II Stuart, acquise le 29 mai 1660 à Londres. À André Falconet, le 5 mars 1660. EVB, tome II, lettre n°167. ERP, tome III, lettre n°503.

5 Liste établie à partir des lettres latines de Patin BIUS, ms 2007 et du dictionnaire biographique Hoefer.

6 Médecin de Leopold-Friedrich duc de Wurtemberg en 1648 et conseiller médecin ordinaire de Louis XIV en 1659. 7 Simon Paulli l'Ancien fut 1er médecin de Frédéric III et Thomas Bartholin fut nommé 1er médecin par Christian V. 8 À Johann Peter Lotich, le 7 juillet 1662. BIUS ms 2007, fol 109.

À Paris, Patin est renseigné par César Egasse du Boulay, recteur de l'Université à partir de 1661 : « Ce jourd’hui, 11e d’octobre, m’est venu voir, tôt après-dîner, votre M. Gras, mais il ne m’a rien dit de nouveau. Aussi n’avons-nous pas été tout seuls, plusieurs autres sont venus et entre autres, un savant homme de l’Université nommé M. Du Boulay1». Il est en contact fréquemment

avec lui car il surveille de près l'impression de L'Histoire de l’Université de Paris, œuvre de Boulay2. Nonobstant, Patin ne donne pas toujours l'identité de ses informateurs compte tenu de la

prudence indispensable sous une monarchie absolue. Et il se fait informer par des personnes issues de tous les milieux : « Un évêque, fils d’un maréchal de France, m’a dit ce matin3», « le fils d’un

trésorier de l’Extraordinaire des guerres4», « Un officier du roi m’a dit5», « un de nos capitaines

vient de me dire6», « des marchands de Paris7», « Un honnête homme me vient de dire8», « Je sais

de bonne part9».

Patin est bien renseigné sur l'institution ecclésiastique par des prélats, l'évêque de Saintes, Camille de Neufville, archevêque de Lyon : « Je sais bien que monsieur votre archevêque aime les livres. Je le saluai ici l’an passé, je lui ai grande obligation du bon accueil qu’il me fit10». Spon, qui

connaissait aussi ce dernier, informait Patin des pérégrinations du prélat : « M. l’abbé d’Aisnay, notre archevêque, s’en est allé à Paris où il doit être déjà arrivé11». Falconet joue le même rôle :

« Je crois que Monseigneur l’archevêque doit être présentement à Paris, d’où il ne bougera assurément tant que le roi sera à Vincennes. Ainsi, il faudra profiter de l’occasion12». Il s'intéresse

beaucoup aux guerres dans toute l'Europe. Patin suit de près les guerres anglo-néerlandaises, les opérations militaires et les pourparlers aboutissant à la paix de Bréda le 31 juillet 1667. Avant même l'officialisation il écrit : « Les Anglais ont fait leur paix avec nous et les Hollandais, elle est signée et ratifiée, ils y ont été obligés par le mauvais état de leurs affaires, mais pourtant elle n’est point encore publiée13». Il est possible aussi que ses amis parlementaires l'informent puisque ils délibèrent

sur l'enregistrement des traités. Des militaires lui confient des nouvelles sur les opérations : « La terreur est si grande en Flandres que les pauvres gens ne savent à quel saint se vouer. Quelques villes sont abandonnées, les autres se veulent rendre au roi. On dit que même ceux de Cambrai parlementent, principalement les bourgeois, mais que jusqu’ici le gouverneur l’a empêché, si bien que tout ce que n’a pu faire jusqu’ici la raison naturelle, la force l’emportera peut-être, autorisée du canon qui est, selon la vieille devise de messieurs les maréchaux de France et de la guerre, ratio ultima regum14». Comme tous les Parisiens il est au courant des cérémonies célébrées pour le retour

à la paix et les victoires : « On chante aujourd’hui le Te Deum à Notre-Dame pour la prise de Courtrai15». Il reflète le point de vue légitime de l'opinion publique à propos du traité d'Aix la

Chapelle : « La paix est faite, on dit que c’est la paix de M. Colbert16».

1 À Falconet, le 11 octobre 1660. EVB, tome III, lettres n°207- 08. ERP, tome III, lettres n°536-37.

2 « De l’Histoire de l’Université, les deux premiers tomes sont sous la presse, les quatre autres suivront après ».

À André Falconet, le 2 janvier 1665. EVB, tome III, lettre n°344. ERP, tome III, lettre n°657.

3 Il s'agit de Louis de Bassompierre, abbé de Saint-Volusien de Foix, puis évêque de Saintes de 1648 jusqu’à sa mort en 1676. Il était en effet fils naturel du maréchal François de Bassompierre À André Falconet, le 6 juin 1659. EVB, tome I, lettre n°143. ERP, tome III, lettre n°469.

4 À Nicolas Belin, le 19 juin 1649. BnF ms 9358, fol 121. ERP, tome I, lettre n°97.

5 À André Falconet, le 30 octobre 1670. EVB, tome III, lettre n°530. ERP, tome III, lettre n°820. 6 À André Falconet, le 3 août 1660. EVB, tome II, lettre n°192. ERP, tome III, lettre n°525.

7 À André Falconet, le 1er octobre 1666. EVB, tome III, lettre n°418. ERP, tome III, lettres n°721 et 722. 8 À André Falconet, le 8 avril 1670.EVB, tome III, lettre n°513.

9 À André Falconet, le 6 octobre 1656. EVB, tome I, lettre n°107. ERP, tome III, lettre n°443. 10 À André Falconet, le 2 janvier 1665. EVB, tome III, lettre n°344. ERP, tome III, lettre n°657. 11 De Charles Spon, le 23 avril 1658. BIUS ms 2007, fol 310-311.

12 De André Falconet, le 20 juillet 1660. Collège de France ms Montaiglon, fol 191-192. 13 À André Falconet, le 29 juillet 1667. EVB, tome III, lettre n°456. ERP, tome III, lettre n°754. 14 À André Falconet, le 31 mai 1667. EVB, tome III, lettre n°454. ERP, tome III, lettre n°752.

15 Référence note 14. Conquête française de Courtrai le 18 juillet 1667 lors de la guerre de Dévolution (1667-1668). 16 La guerre s'achève par le Traité d'Aix la Chapelle, le 2 mai 1668. À André Falconet, le 12 mai 1668. EVB, tome III,

Ses relations au Parlement, pour lequel il prend d'ailleurs fait et cause, explique sa bonne connaissance des grandes ordonnances de Colbert sur la procédure et de l'exploitation fiscale des magistrats par le gouvernement1: « Il y a ici des gens bien étonnés pour la taxe que le roi a

nouvellement faite sur diverses charges comme des huissiers de la Cour, procureurs de la Cour, procureurs du Châtelet et commissaires ; même les conseillers du Châtelet sont taxés à 15 000 livres et néanmoins, il y en a d’entre eux qui ont payé 22 000 écus de leur charge. Ce qui en fait encore crier d’autres en une autre manière, c’est qu’après cette Saint-Martin, le roi veut que les nouvelles ordonnances de son code soient exactement observées ; de quoi se plaignent fort hautement les procureurs utriusque fori2».

On est plus étonné que Patin dispose d'informations de première main sur les délibérations du Conseil. On s'interroge sur l'identité de celui qui renseigne Patin sur l'entretien qui se tint le 7 mars 1661 dans le Bois de Vincennes entre Louis XIV et quelques ministres à la sortie du Conseil qui s'était déroulé dans la chambre de Mazarin agonisant :« Ce 8e de mars. Je vous envoyai hier plusieurs nouvelles du Mazarin, mais depuis que ma lettre fut envoyée à la poste, je vis un homme qui m’apprit que lundi dernier, 7e de mars, le roi avait tenu Conseil dans le Bois de Vincennes avec trois hommes seulement, MM. Fouquet, Le Tellier et de Lionne, MM. les maréchaux de Villeroy et de Turenne étant demeurés dans l’antichambre, dont ils n’étaient guère contents3».