• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE II: REVUE DE LITTERATURE SUR LA RELATION

1.2 LA THEORIE GENERALE DE L’EFFET DE L’INTERNATIONALISATION SUR LA

La littérature d’internationalisation argumente généralement l’hypothèse selon laquelle l’expansion multinationale permet aux entreprises de transférer des ressources «rentables» vers des marchés étrangers pour atteindre à la fois des économies d’échelle (Tallman et Li, 1996), exploiter les imperfections des marchés entre les pays (Dunning, 1988) et saisir les opportunités des marchés étrangers (Johanson et Vahlne, 1999).

Il est généralement admis (Contractor et al, 2003 ; Lu et Beamish, 2004) que l’effet de l’internationalisation sur la performance se résume en trois étapes : Etape 1 : L’expansion internationale a un effet négatif sur la performance des entreprises. Etape 2 : Une plus grande internationalisation génère un effet positif sur la performance des entreprises. Etape 3 : Une internationalisation excessive dans certaines entreprises entraine une inclination négative.

A ce titre, les entreprises peuvent être classées en fonction du degré de leur internationalisation. Les entreprises nouvellement internationalisées (Etape 1) c’est des entreprises qui viennent de commencer leur expansion internationale. Ces entreprises supportent des coûts d’apprentissage, par conséquent, elles subissent un impact négatif. Deuxième genre d’entreprises, c’est les entreprises qui se sont bien positionnées dans le processus d’internationalisation (Etape 2) et qui arrivent à tirer profit des avantages. Les autres entreprises, c’est des entreprises fortement internationalisées qui ont dépassées de façon à ce que les avantages supplémentaires d’une nouvelle internationalisation soient inférieurs aux coûts supplémentaires de l’expansion, reflétant ainsi l’étape 3. Par conséquent, elles subissent un impact négatif sur la performance.

(Contractor et al, 2003) a tenté de concilier les résultats contradictoires en proposant une théorie unifiée reflétant les trois étapes. Lorsque la pente est négative, cela reflète un degré faible d’internationalisation. Cette pente devient positive avec un degré

RELATION INTERNATIONALISATION-PERFORMANCE

63 d’internationalisation modéré. La pente devient négative lorsque le degré d’internationalisation est élevé. La validité de cette théorie a été soutenue par (Thomas et Eden, 2004) en examinant des entreprises américaines et (Lu et Beamish, 2004) en examinant des entreprises japonaises.

Figure 10 : Modèle général de la relation Internationalisation-Performance Sources: (Contractor et al, 2003, P7)

1.2.1 Pente négative (Etape 1) :

Cette étape est soutenue par le modèle d’Uppsala (Johanson et Vahlne, 1977). Dans cette étape l’entreprise cherche à aller au delà des frontières familières. En plus, une entreprise voulant s’internationaliser supportera les coûts d’apprentissage dus au manque de connaissances des marchés étrangers notamment la culture et la politique de l’environnement. C’est pour cela que la première étape s’affiche avec une pente négative. Lors de son expansion internationale, l’entreprise se développe dans un environnement inconnu. Elle est confrontée à des incertitudes en raison du manque de connaissances et d’expériences (Johanson et Vahlne, 1977). Cela entraine systématiquement des coûts de transaction, d’apprentissage, de coordination et de communication. L’entreprise doit faire des efforts énormes afin de se renseigner sur les structures et les institutions des pays dans lesquels elle opère. On parle d’un processus d’adaptation de l’entreprise à son nouvel environnement. Tenter de concurrencer avec succès sur les marchés étrangers engendre des coûts d’adaptation. (Hennart, 2001) avance aussi que dans cette étape, les coûts d’agence peuvent être élevés par l’opportunisme du personnel éloigné.

Les coûts d’internationalisation se produisent tout au long du processus d’internationalisation. Néanmoins, l’effet négatif sur la performance de l’entreprise serait plus marquant dans cette étape car les petites opérations de ventes effectuées à l’international ne couvrent pas les coûts initiaux supportés par l’entreprise.

64 1.2.2 Pente positive (Etape 2) :

En franchissant l’étape initiale d’internationalisation, l’entreprise peut tirer avantage de la diversification géographique et par conséquent, diversifier les risques. L’entreprise dans cette phase a assez accumulée de connaissances et d’expériences internationales. Ces arguments coïncident aussi avec le modèle d’Uppsala (Johanson et Vahlne, 1977). Dans cette étape, l’entreprise à travers les opérations effectuées sur les marchés étrangers arrive à acquérir de l’expérience, à maitriser des coûts, à identifier et saisir les opportunités et à améliorer les indicateurs de performance. Par conséquent, la relation Internationalisation-Performance affiche une relation positive.

Plusieurs avantages peuvent être tirés dans cette étape, les entreprises pourront réalisée des économies d’échelle en transférant des ressources (Tallman et Li, 1996), l’exploitation des imperfections des marchés, l’accès à la connaissance et l’exploitation des ressources et les intrants à moins coûts.

1.2.3 Pente négative (Etape 3) :

Certaines entreprises se développent fortement à l’international, la pente devient à nouveau négative suite aux coûts importants de coordination liés au degré avancé d’internationalisation et la diversité géographique. Opérer dans plusieurs marchés, génère des coûts importants. Cela signifie qu’une plus grande diversité culturelle entraînera des coûts plus élevés. Car au delà d’un certain niveau d’internationalisation, la coordination entre plusieurs unités dispersées géographiquement revient plus chère que les avantages tirés de l’expansion internationale.

(Lu et Beamish, 2004) ont démontré en intégrant la variation des coûts et avantages durant les phases du processus d’internationalisation, qu’il existe une relation non-linéaire en forme de S entre la diversification géographique et la performance. Aux premiers stades de l’expansion internationale, une entreprise rencontre des responsabilités vers l’étranger et des coûts d’internationalisation, étant donné que l’environnement visé et les marchés étrangers sont méconnus par les entreprises. Donc, les coûts dépassent systématiquement les avantages de l’internationalisation jusqu’à ce que des résultats positifs soient réalisés. Dans une deuxième étape, l’apprentissage expérientiel dans les pays hôtes permet de maîtriser les coûts relatifs aux nouveaux marchés. Parallèlement, la diversification géographique croissante permet aussi d’exploiter plusieurs avantages soulignant que le niveau croissant de la diversification géographique permet d’accroître la rentabilité de l’entreprise. Par conséquent, les coûts relatifs aux nouveaux environnements sont réduits durant cette étape. L’expansion de l’activité dans plusieurs pays augmente des coûts de

RELATION INTERNATIONALISATION-PERFORMANCE

65 coordination et de gouvernance en dépassant les avantages de la diversification géographique, par conséquent la performance de l’entreprise baisse.

Figure 11 : Multinationalisation et Performance – Les trois phases – Sources : (Lu et Beamish, 2004, P 600)

Après avoir présenté le modèle général, on présente certaines études qui ont examiné l’impact de l’internationalisation sur la performance des entreprises. Sachant que les travaux antérieurs nous offrent d’excellents commentaires (par exemple, Sullivan, 1994). A ce titre, on se concentre uniquement sur une poignée d’études qui ont abordé la relation Internationalisation-Performance.

1.3 UNE THEORIE AUX RESULTATS CONTRASTES EN DEHORS DU MODELE