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1. LES APPROCHES CLASSIQUES D’INTERNATIONALISATION DES ENTREPRISES

1.3 APPROCHE PAR LES RESEAUX

Le modèle d’Uppsala est révisé à la lumière des changements des pratiques commerciales et les avancés théoriques dans le domaine d’internationalisation des entreprises depuis les années 1977. Aujourd’hui, l’environnement des affaires est considéré comme réseau de relations. Les mécanismes de changement dans le modèle révisé sont essentiellement les mêmes que celles de la version originale. Ils ont ajouté au modèle la consolidation de la confiance et la création de connaissances. Il avance à ce titre que les nouvelles connaissances se développent en relation (Johanson, Vahlne, 2009).

Il y a plusieurs concepts qui n’existaient pas dans le premier modèle publié en 1977. L’hypothèse sur laquelle s’est basée le modèle révisé est que les marchés sont des réseaux de relations dans lesquels les entreprises sont liées chacune à l’autre. Les relations offrent un avantage pour l’apprentissage et renforcent la confiance et l’engagement qui sont deux conditions préalables à internationalisation.

En publiant d’autres articles en 1990, 2003 et 2009, Johanson et Vahlne soulignent l’importance de l’approche réseaux. Ils avancent que les réseaux relationnels que l’entreprise peut établir dans le cadre de son internationalisation permettent de créer de nouvelles connaissances et développer ainsi de nouvelles opportunités sur les marchés internationaux. A coté de ces travaux, on ajoute les travaux de (Johansson et Mattsson, 1988) qui nécessitent aussi une attention particulière.

THEORIES D’INTERNATIONALISATION

37 En critiquant l’approche béhavioriste par le défaut de prise en considération des interférences de l’entreprise dans son environnement, l’approche par les réseaux a connu un intérêt considérable. Les lacunes appréhendées dans les premières contributions ont été en quelque sorte corrigées par l’approche réseau.

Elle explique le phénomène d’internationalisation à travers les relations d’échange tissées et développées au sein d’un réseau (Johanson et Mattsson, 1988). Selon ces auteurs, l’internationalisation est un processus dans lequel l’entreprise établit des relations et développe les connaissances en interaction avec d’autres acteurs du réseau.

Dans cette approche, l’internationalisation est définit comme réseau7 qui se développe à travers les relations internationales tissées avec les pays étrangers. L’appartenance à un réseau permet aux entreprises de se développer à l’international. Selon (Johanson et Mattsson, 1988), l’internationalisation passe par trois étapes :

- Construction d’un réseau par l’entreprise ;

- Développement de sa position au sein du réseau en entrainant une augmentation des ressources engagées;

- Coordination des réseaux. En collaborant avec les réseaux nationaux et en établissant des relations financières, technologiques et des relations de marchés, permettra d’élargir ses relations au delà de son territoire national.

L’approche par les réseaux est un prolongement aux travaux précédents de l’école d’Uppsala en dépassant l’aspect unilatéral et introduisant un aspect matrilatéral. Selon, (Gemser et al, 2004) l’internationalisation est influencée par les relations formelles et informelles. Le positionnement d’une entreprise dans un réseau lui permet de développer ses capacités visant à assurer une meilleure coopération avec les autres acteurs. Le succès de l’internationalisation des entreprises est éventuellement relatif à la qualité et la variété des réseaux qu’elles peuvent construire.

Figure 4 : Internationalisation selon l’approche réseau Source : (Johanson et Mattsson, 1988)

38 Selon a figure N°4, l’entreprise a des relations insignifiantes avec les acteurs étrangers, elle essaye de construire un réseau d’affaires. Par conséquent, elle s’oriente vers des agents plus expérimentés lui assurant les opérations d’exportation et d’autres opérations à l’international puisque l’entreprise détient des connaissances très limitées. Dans le stade de « the early starter », le degré d’internationalisation est faible. Lorsque l’entreprise acquiert de l’expérience, elle passe au stade suivant. Dans le stade seul à l’international, l’entreprise devient plus internationalisée grâce à l’expérience acquise. Donc, l’entreprise peut étendre ces activités et faire partie de nouveaux réseaux.

Dans le stade « the late starter », l’entreprise dispose d’un réseau sur lequel elle se base pour se développer à l’international. L’engagement des ressources dans ce stade est important. Elle passe à un autre stade « the international among others », avec un fort degré d’internationalisation et elle opère dans un réseau développé et compétitif.

L’approche par les réseaux va au delà des approches traditionnelles en supposant que les stratégies des entreprises sont influencées par leurs rapports avec le réseau. Plusieurs auteurs avancent que l’entreprise fortement internationalisée, opère dans un réseau plus développé et plus compétitif. L’internationalisation par les réseaux apparait comme une alternative pour les entreprises notamment grâce aux alliances, joint-venture, acquisitions-fusion.

En 2003, Johanson et Vahlne ont souligné que la grande différence entre la version originale du modèle d’Uppsala et le modèle réseau, ne concerne pas le processus mais plutôt les observations empiriques.

Leurs études portées sur l’internationalisation ont indiqué deux types d’expérience spécifiques au marché (Eriksson et al, 1997). Business experience concerne l’expérience relative à l’environnement des affaires de l’entreprise et institutional experience concerne les facteurs de langues, de lois et réglementations. Elle se réfère généralement à la distance psychique entres les pays. Ce qui a amené les auteurs à combiner les deux, le modèle original d’internationalisation et le modèle réseau en supposons qu’il y a un ensemble de problèmes managériaux spécifiques aux relations et un ensemble de problèmes associés aux barrières institutionnelles et culturelles spécifiques au pays8. A ce titre, ils ont distingué entre « La distance psychique spécifique à la relation » et « la distance psychique spécifique au pays» (Johanson et Vahlne, 2003).

8 « The traditional view of entry that is, overcoming various barriers is becoming less important than internalizing undertaken to strengthen a firm’s position in the network” (Johanson et Vahlne, 2003, 1423)

THEORIES D’INTERNATIONALISATION

39 Johanson et Vahlne ont introduit dans la troisième contribution l’aspect de la confiance en se basant sur les travaux de (Granovetter, 1992 ; Madhok, 1995). La confiance est un ingrédient important pour l’apprentissage et de développement de nouvelles connaissances. Ils précisent que la confiance peut faciliter les relations qui s’établissent entre les partenaires.

Il y a plusieurs concepts qui n’existaient pas dans le premier modèle publié en 1977. L’hypothèse sur laquelle s’est basée le modèle révisé est que les marchés sont des réseaux de relations dans lesquels les entreprises sont liées chacune à l’autre.

Statique Dynamique

Figure 5 : Le processus d’internationalisation par l’approche par les réseaux (version de 2009)

Source : (Johanson et Vahlne, 2009, P 1424)

Ce modèle introduit de nouveaux variables, Knowledge opportunities, Network position, Relations commitment decision, Learning Creating Trust-Building. En résumé, ils ont ajouté les opportunités aux connaissances tout en soulignant que les opportunités constituent un sous-ensemble de connaissances et un élément important pour orienter le processus. La deuxième variable « Network position » était identifié dans le premier modèle comme « Market Commitment ».

Ils ont changé également la variable « Current activities » par « Learning, creating, and

trust-building ». Ils ont essayé d’élargir le concept de « learning » tout en avançant que

l’apprentissage expérientiel demeure le plus important. Et enfin, « relationship

commitment decisions », un concept adapté au modèle d’origine. En ajoutant le mot

« Relationship » afin de clarifier que l’engagement est lié au réseau.

Les auteurs illustrent les relations entre les différentes variables. Ainsi, les opportunités de développement de connaissances et la position de l’entreprise dans le réseau d’affaires peuvent influencer les décisions d’engagement dans les réseaux relationnels de même pour l’apprentissage, la création des connaissances et le développement de la confiance. Les opportunités d’affaires constituent un sous-ensemble de connaissances permettant d’accélérer le processus incrémental.

Knowledge opportunities Network position Relationship commitment decesions learning creating Trust-Building

40 Pour (Johanson et Mattson, 1988) les entreprises sont dépendantes les unes des autres, cela permet de créer un réseau de relations inter-organisationnelles. Pour accéder à des ressources concurrentielles, l’entreprise doit construire des relations d’affaires. Le réseau doit être étendu en dehors du marché domestique pour devenir international. Il constitue aussi une composante importante et moderne pour l’acquisition de connaissances.