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CHAPITRE II: REVUE DE LITTERATURE SUR LA RELATION

3. L’INTERNATIONALISATION CONÇUE COMME PROCESSUS D’APPRENTISSAGE

3.2 RISQUE, INCERTITUDE ET CONNAISSANCES DANS UN CONTEXTE

Dans les premières phases d’internationalisation, de nombreuses entreprises souffrent de manque de connaissances des marchés étrangers et des pratiques internationales, ce qui accentue la perception du risque et l’incertitude. Il serait évident que la maîtrise de ces deux dimensions, renforce la prise de décision concernant l’engagement envers les opérations internationales. (Buckley et Carter, 2004) avance que l’incertitude empêche la capacité de l’entreprise à créer de la valeur.

Le processus d’internationalisation est orchestré par des gestionnaires en réponse au climat domestique et international en constante évolution, associé à des niveaux différents de risque. Le risque et l’incertitude sont deux notions largement présentes dans les discussions abordant le sujet d’internationalisation. Pour cela, il nous semble nécessaire d’aborder le sujet du risque et l’incertitude dans le contexte d’internationalisation, vu le lien solide avec la connaissance d’internationalisation.

Depuis l’émergence de la théorie d’internationalisation et la théorie de l’entrepreneuriat international, le risque et l’incertitude, principalement en tant que composite, ont occupé une place importante pour expliquer l’internationalisation des entreprises. Le risque et son atténuation, l’incertitude et sa gestion sont habituellement considérés comme des variables dynamiques dans la recherche d’internationalisation. Selon (Welch et Luostarinen, 1988), la gestion de l’incertitude et la réduction des risques approfondissent la participation des entreprises sur les marchés internationaux.

118 Si on revient à l’internationalisation rapide et précoce des entreprises, et les entreprises qui s’internationalisent dès leur naissance, la notion de l’incertitude et le risque ne sont pas des éléments contraignants aux opérations internationales comme il était avancé par (Oviatt et McDougall, 1994). Les entreprises Born Global ont des capacités à surmonter les risques (Freemen et al, 2006). Contrairement de ce qu’on a vu dans le modèle de (Johanson et Vahlne, 1977) qui soulignent que dans le processus d’internationalisation, les entreprises prennent des risques à un niveau bas à l’international.

3.2.1 La notion de l’incertitude et du risque :

Les deux notions sont souvent amalgamées dans la littérature d’internationalisation (Liesch et al, 2011). Pour eux, l’incertitude désigne la confiance de l’entrepreneur dans ses estimations ou ses attentes. Le risque se réfère aux résultats possibles de l’action, en particulier à la perte qui pourrait être engagée si une action donnée est réalisée

.

On peut les considérer comme deux notions séparées mais dépendantes, c’est-à-dire, elles représentent deux faces d’une même pièce.

Dans une certaine façon, le risque et l’incertitude ont une association omniprésente. Le risque est basé sur une connaissance explicite, alors que l’incertitude est supposée être liée à la connaissance implicite. Il y a une forte dynamique entre le risque et l’incertitude. (Mars et Shapira ,1987) notent que le concept du risque dans une perspective managériale est le synonyme de prise de décision sous un ensemble d’incertitude.

Il ne serait pas possible d’apprendre tout et réduire à néant l’incertitude, car l’incertitude est liée au futur. Tant qu’il y aura un avenir, il y aura toujours de l’incertitude. L’incertitude se réfère à des situations de décisions dont l’avenir est inconnaissable.

(Francisco Figueira de Lomos et al, 2010), ont distingué « l’incertitude contingente » et « la pure incertitude ». Pour eux, l’incertitude pure est relative à l’imprévisible et l’incertitude contingente dépend des connaissances, plus une entreprise acquiert de connaissances, plus la réduction de l’incertitude est importante. L’incertitude contingente peut être réduite grâce à la connaissance et à l’expérience.

Dans le modèle d’Uppsala, l’incertitude et la connaissance sont deux notions liées. L’acquisition des connaissances notamment la connaissance expérientielle réduit l’incertitude vis-à-vis les marchés étrangers. En effet, la réduction des risques n’est pas possible que si la quantité de la connaissance issue d’un engagement international est suffisante afin de faire face à l’incertitude ayant augmenté le niveau de risque.

APPRENTISSAGE ORGANISATIONNEL

119 Le concept de risque comprend plusieurs dimensions et ne se limite pas à un marché unique puisqu’il peut faire partie d’une combinaison de risque de tous les marchés dans lesquels une entreprise opère (Shrader et al, 2000). Aujourd’hui, le concept du risque est lié au coût plus à l’imprévisibilité des résultats (Liesch et al, 2011).

Dans le modèle d’Uppsala, le risque est traduit par une expression mathématique, Ri = Ci x Ui. La formule suppose que Ri, la situation actuelle du risque de marché, Ci la fonction du produit de l’engagement de marché existant, Ui Incertitude. i désigne un certain marché. Les décisions d’engagement du modèle d’Uppsala sont encadrées sous une formule analytique qui considère le risque comme dépendant de l’engagement et l’incertitude réalisant ainsi le mécanisme d’internationalisation.

3.2.2 La présentation graphique de la formule du risque :

(Francisco Figueira de Lomos et al, 2011) analysent graphiquement la formule de risque du modèle d’Uppsala (Johanson et Vahlne, 1977) en se basant sur ses deux variables, à savoir, l’engagement et l’incertitude. Le traitement graphique des variables démontre la compatibilité du mécanisme d’internationalisation avec la formule de risque. Ce qu’on va voir à travers les figures suivantes. Selon la figure N°36, lorsque l’incertitude tend à l’infini, l’engagement de l’entreprise tend vers zéro, et vice versa.

Figure 36 : Courbe du risque Source : (Francisco Figueira de Lomos et al, 2011, P 5)

Passant au figure N°37, lorsqu’une entreprise entre dans un marché étranger, le risque accepté a une valeur initiale, R0, qui résulte du montant initial des ressources que la société s’engage sur le marché hôte, C0 et le niveau d’incertitude du marché, U0. La fonction de risque, représentée dans la figure N° 37 par la courbe R0, est quantifiée à travers la zone rectangulaire colorée. Chaque événement causera une augmentation ou bien une diminution du risque, ce qui entraine un déplacement de la courbe soit vers la gauche ou vers la droite.

120 Figure 37 : Quantité de risque (Zone)

Source : (Francisco Figueira de Lomos et al, 2011, P 5)

Dans le graphe n°38, l’augmentation du risque Δ R, représentée par la zone colorée, est directement corrélée à une augmentation de l’engagement. Remarquant dans le graphe que malgré l’augmentation de risque, l’incertitude reste inchangée à l'instant zéro.

L’augmentation de l’engagement est relative à l’augmente des connaissances du marché de l’entreprise, qui, à son tour, entraîne une réduction de l’incertitude et, par conséquent, une diminution du risque à son niveau initial. Ensuite, cette diminution du risque laissera place à un engagement plus élevé.

Figure 38 : Augmentation du risque (Commitment) Source : (Francisco Figueira de Lomos et al, 2011, P 5)

Trois conclusions peuvent être tirées à travers ces trois graphes. La première conclusion, la relation proportionnelle inverse entre l’engagement et l’incertitude donnée par la formule

APPRENTISSAGE ORGANISATIONNEL

121 de risque. La seconde conclusion, la relation symétrique entre la connaissance et l’incertitude. Tant que les connaissances détenues par l’entreprise sont faibles, son engagement est également faible et vice versa. Et enfin, que le niveau de risque change en raison des changements d’incertitude et d’engagement lors du processus d’internationalisation de l’entreprise.

3.3 PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT DE CONNAISSANCES DANS LE CADRE