• Aucun résultat trouvé

Th´eor`eme de Dvoretzky al´eatoire

1.3 Outils : Semi-groupes et m´ethodes d’interpolation

2.2.2 Th´eor`eme de Dvoretzky al´eatoire

Le th´eor`eme classique de Dvoretzky [75], est un r´esultat important de la th´eorie de la concen- tration de la mesure (cf. [126]). Celui-ci concerne le probl`eme g´eom´etrique des sections sph´eriques d’un domaine convexe.

Soit K un domaine sym´etrique convexe dans Rn, c’est `a dire, un sous ensemble convexe compact

d’int´erieur non vide de Rn sym´etrique par rapport `a l’origine. On dit que K contientπpresque

des sections euclidiennes de dimension k, si pour tout ‘ > 0, il existe un sous espace H de dimension k et un ellipso¨ıde E dans H tel que

(1 ≠ ‘)E µ K fl H µ (1 + ‘)E.

Cette description g´eom´etrique admet une formulation fonctionnelle ´equivalente. Un espace de Banach E (de norme Î · Î) est dit contenir un sous espace (1 + ‘)-isomorphe `a l’espace euclidien Rk s’il existe des vecteurs lin´eairement ind´ependants v

1, . . . , vk dans E tels que pour tout t =

(t1, . . . , tk) œ Rk, (1 ≠ ‘)|t| Æ.. k ÿ i=1 tivi . . Æ (1 + ‘)|t|,

o`u |·| d´esigne la norme euclidienne sur Rk. Le th´eor`eme suivant est le c´el`ebre r´esultat de Dvoretzky

dans la th´eorie locale des espaces norm´es.

Th´eor`eme 2.2.5. Pour tout ‘ > 0 il existe ÷(‘) > 0 tel que tout espace de Banach E de dimension n contient un sous-espace (1 + ‘)-isomorphe `a Rk avec Âk = ÷(‘) log nÊ.

Les auteurs Schechtman [139], Paouris et al. [131] s’int´eressent `a une version al´eatoire de ce th´eor`eme dans les espaces lp, p Ø 1. Comme indiqu´e par Schechtman dans son article, le

th´eor`eme de Dvoretzky classique entraine qu’une vaste majorit´e de sous-espace de dimension

kÆ c(‘) log n sont (1 + ‘) isomorphe `a lk

2. Le th´eor`eme de Dvoretzky al´eatoire consiste `a ´etudier

le mˆeme ph´enom`ene avec lk

p, pØ 1. Par exemple, lorsque p = Œ Schechtman obtient le th´eor`eme

suivant

Th´eor`eme 2.2.6 (Schechtman). Pour tout ‘ > 0 et tout k Ø c‘ log n, avec une probabilit´e strictement sup´erieure `a 1≠eckla norme ln

Œ et un multiple de la norme ln2 sont 1+‘ ´equivalentes sur un sous-espace de dimension k.

Remarque. Nous avons retranscrit le th´eor`eme de Schechtman tel qu’il apparait dans l’article

[139], nous renvoyons le lecteur vers celui-ci pour plus de d´etails. Signalons tout de mˆeme que la mesure de probabilit´e sous-jacente, dans le r´esultat pr´ec´edent, est la loi d’un vecteur gaussien standard de Rn.

Dans [131], les auteurs obtiennent des r´esultats tr`es fins sur la variance des normes lp, pØ 1

d’un vecteur gaussien standard dans Rn ainsi que des in´egalit´es de deviation. Ces raffinements

font partis des ingr´edients utilis´es par les auteurs de [131] pour obtenir un th´eor`eme de Dvoretzky al´eatoire.

Soit p Ø 1, nous noterons par ÎxÎp p= q

n

i=1|xi|pla norme lpd’un vecteur x = (x1, . . . , xn) œ Rn.

Dans l’article Paouris et al. [131], il est remarqu´e que la variance de ÎXÎp n’est pas estim´ee

pr´ecis´ement par les outils classiques de la concentration de la mesure. Plus pr´ecis´ement, l’in´egalit´e de Poincar´e ou l’in´egalit´e isop´erim´etrique v´erifi´ee par la mesure gaussienne standard sur Rnfour-

nissent la majoration suivante, pour p Ø 1,

Var(ÎXÎp) Æ max(n2/p≠1,1).

Selon [131], cette borne n’est optimale que pour 1 Æ p Æ 2. Les auteurs de [131] am´eliorent cette borne en utilisant des estimations pr´ecises et une application astucieuse de l’in´egalit´e de Sobolev logarithmique satisfaite par “n. A notre connaissance, c’est la premi`ere fois que de la

superconcentration est obtenue directement par l’in´egalit´e de Sobolev logarithmique sans passer par sa formulation hypercontractive ´equivalente. L’in´egalit´e de Talagrand 1.3.6 fait, tout de mˆeme, parti des outils fonctionnels utilis´es lors des d´emonstrations lorsque p est grand vis `a vis de log n. Ils obtiennent ´egalement des in´egalit´es de superconcentration refl´etant ces bornes. Nous proposerons dans le chapitre sept de retrouver ceci par des m´ethodes de transport. Concernant la variance, voici leurs r´esultats

Th´eor`eme 2.2.7 (Paouris-Valettas-Zinn). Soit X un vecteur gaussien standard dans Rn, alors les in´egalit´es suivantes sont satisfaites, pour tout n Ø 2,

Var(ÎXÎp) Æ

;

C2ppn2/p≠1, 2 < p Æ c log n, C/log n, p > c log n, avec C, c > 0 des constantes num´eriques ind´ependentes de n et de p.

Concernant les in´egalit´es de d´eviations, ils obtiennent

Th´eor`eme 2.2.8 (Paouris-Valettas-Zinn). Soient 2 < p < Œ et X un vecteur gaussien standard dans Rn. Alors, pour tout n Ø 1,

ce≠Cp–1(n,p,t)Æ P3--ÎXÎ p≠ E[ÎXÎp] - - Ø tE[ÎXÎp] 4 Æ Ce≠c–2(n,p,t)),

pour tout 0 < t < 1, avec –i(n, p, ·) ´etant d´efinie par :

1(n, p, t) = min)C2pt2n,(tn)2/p* et

2(n, p, t) = min)C≠2pt2n,(tn)2/p* avec C, c > 0 des constantes num´eriques.

Remarque. La raison de restreindre t `a l’intervalle ]0, 1[ est que les grandes d´eviations sont

control´ees par l’in´egalit´e isop´erim´etrique gaussienne. La v´eritable difficult´e est d’affiner les bornes pour des petites d´eviations, c’est le contenu du th´eor`eme ci-dessus. Notons que le cas p = Œ et l’´etude de th´eor`eme de Dvoretzky al´eatoire, a ´et´e faite, via des calculs ´el´ementaires mais pr´ecis, par Schechtman dans [139], plus pr´ecis´ement, il prouva les in´egalit´es suivantes, valables pour tout 0 < t < 1, C1e≠c1tM2/2 Æ P!ÎXÎŒ>(1 + t)M"Ø C2e≠tM 2 , et e≠c3etM 2 Æ P!ÎXÎŒ<(1 ≠ t)M"Æ C4e≠c4e 3tM2/4

o`u M = Med d´esigne la m´ediane de ÎXÎŒ et les constantes C1, C2, c1 >0 sont explicitement

donn´ees tandis que c3, c4, C4 > 0 sont des constantes num´eriques. Nous verrons dans la suite

de la th`ese que des arguments hypercontractifs ou isop´erim´etriques permettent de retrouver ce genre de r´esultats. Citons ´egalement les articles [159, 121] qui abordent le ph´enom`ene de superconcentration et le th´eor`eme de Dvoretzky al´eatoire.

Dans un autre article [130], Paouris et Valettas obtiennent une in´egalit´e de d´eviation `a gauche qui renforce, pour les petites d´eviations et une large classe de fonctions, la concentration fournie par l’in´egalit´e isop´erim´etrique gaussienne. Leurs arguments reposent sur l’in´egalit´e d’Ehrhard [76] et les outils utilis´es dans [131].

Th´eor`eme 2.2.9. [Paouris-Valettas] Soit X un vecteur gaussien dans Rn et f : Rn

æ R une

fonction convexe, alors pour tout t > 1,

P 3

f(X) ≠ E[f(X)] Æ ≠tVarf(X)

4

Æ e≠ct2, avec c > 0 une constante num´erique.

Remarque. Ce r´esultat est inspir´e d’un article de Kwapien [107] concernant des fonctions convexes d’un al´ea gaussien. Ce genre de renforcement d’in´egalit´e fonctionnelle lorsqu’une hypoth`ese de convexit´e est satisfaite, est d´eja apparu plusieurs fois dans la litt´erature comme, par exemple, dans les articles de Bobkov et Houdr´e pour l’in´egalit´e de Poincar´e [30,28]. Concernant la super- concentration, si l’on applique ce r´esultat `a fonction f(x) = maxi=1,...,nxi (qui est convexe en

tant que supremum de fonctions lin´eaires) avec le r´esultat de Eldan, Ding et Zhai [69], qui as- sure que pour un vecteur gaussien standard Var(Mn) Ø C/ log n (avec une constante num´erique C >0), on obtient

P!logn(Mn≠ E[Mn]) Æ ≠t) Æ e≠cr

2

, t >1 (2.5)

Ce r´esultat am´eliore bien la concentration habituelle, cependant il n’exprime pas l’asymptotique de la loi de Gumbel. Celle-ci admet une d´ecroissance tr`es rapide pour sa queue de distribution `a gauche en e≠e≠t, tæ ≠Œ. Ce r´esultat a ´et´e obtenu dans les travaux de Schechtman [139]. Nous

emploierons cette in´egalit´e (2.5) dans le cadre des suites gaussiennes stationnaires.