• Aucun résultat trouvé

La théorie fonctionnaliste dans l’étude des moyens de communication et ses différentes approches

Chapitre VII : La fracture numérique et ses dimensions

Chapitre 9. La théorie fonctionnaliste dans l’étude des moyens de communication et ses différentes approches

Dans La recherche en communication : éléments de méthodologie, Alain Laramée et Bernard Vallée parlent des quatre paradigmes dominants en communication. Il s’agit tout d’abord de l’approche cybernétique comme une approche systémique qui s’identifie comme la science des mécanismes de communication et de contrôle (LARAMEE & VALLEE, 1991, p. 68), puis, du behaviorisme519 venu de la psychologie et son modèle stimulus-réponse, surtout dans sa vision que les médias sont des stimuli puissants tandis que les récepteurs sont vulnérables. Ensuite, c’est le paradigme fonctionnaliste avec surtout ses modèles d’usages et satisfaction (uses and gratifications). Et enfin, c’est le paradigme interprétatif d’inspiration traditionnelle sociologique et philosophique inspiré de l’idéalisme allemand. Sa méthodologie préférée est la méthode participative. Il attribue beaucoup d’importance aux actions sociales, pour lui, le cœur des actions se situe dans les actions sociales. Il y a deux approches ou courants d’inspiration interprétative, il s’agit de l’approche naturaliste interactionniste symbolique et ethno méthodologique qui s’efforce decomprendre les systèmes symboliques dans l’organisation, les règles et les normes qui constituent les routines et les pratiques organisationnelles quotidiennes(LARAMEE & VALLEE, 1991, p. 72) et de l’approche culturelle qui s’intéresse aussi à des actions symboliques quotidiennes. Il étudie la réalité construite à partir des plaisanteries, des histoires, des mythes, des échanges de politesse. Dans cette optique, le partage des normes et des rituels procure aux membres un terrain symbolique Dans ce chapitre, nous aborderons tout d’abord l’essor de la sociologie américaine pour arriver à la sociologie fonctionnaliste des médias. Puis, nous accordons assez d’importance aux pionniers de la sociologie fonctionnaliste de la communication, dans ses deux approches empiriques : théorie des effets limités (Lazarsfeld, Katz) et ses nouveaux courants (usages et satisfaction, diffusion, …) et théorie des effets puissants : Lasswell.

l’explication de la violence. En bref, elle s’est concentrée sur les aspects psychologiques et a négligé les aspects sociologiques qui semblent être plus importants dans l’interprétation des crimes et de la violence.

519Ce paradigme a eu beaucoup d’importance dans des périodes caractérisées par l’évolution de la propagande surtout dans la période de l’entre deux guerres. Par ailleurs, du fait de leur puissance, les médias manipulent les opinions des individus ainsi qu’ils véhiculent de nouvelles valeurs et croyances.

170 1. La sociologie américaine et ses courants

La naissance de la sociologie américaine520qui a eu lieu notamment en 1870, fut le résultat des mouvements réformateurs dans un climat distingué par le divorce, l’intempérance et la dépravation de la jeunesse, où le moralisme protestant était assez puissant comme en Grande Bretagne. (CUIN & CRESLE, 1992, 1996, p. 93).

La sociologie américaine s’est construite, de la fin du XIX e siècle, jusqu’à la première moitié du XX e siècle. Les premières décennies du XX e siècle se sont distinguées par la domination de deux courants de recherche sociologique, il s’agit de la « première école de Chicago » qui s’est imposée à la sociologie américaine (DEVINANT, 1999, p. 7) de 1920 aux années 1930-1935. Son objet sociologique se base sur la ville pour analyser le changement social lié au développement des villes. Cette école est restée la source pour d’autres courants sociologiques américains successifs comme l’interactionnisme symbolique (1950) formulé par Herbert Georges Blumer qui a suivi Georges Herbert Mead (en tant que fondateur du courant de recherche en communication interindividuelle) et l’ethnométhodologie521 (1960-1970) fondée par Harold Garfinkel est issue de la phénoménologie schutzienne.

Le deuxième courant est « l’école d’anthropologie culturelle », ou le culturalisme dont Ruth Benedict et Margaret Mead sont les principaux représentants, suivis par l’anthropologue Ralph Linton et le psychanalyste Abram Kardiner. Ce courant s’est imposé à la sociologie nord-américaine durant la première moitié du XX e siècle (Ibid. 19). Il adopte la méthode comparative et cherche à faire apparaître la grande diversité des « cultures » et leur spécificité.

En ce qui concerne le champ de la communication, deux approches sont les plus importantes. D’une part, l’approche fonctionnaliste qui s’est nourrie des travaux de Talcott Parsons et plus tard de Robert Merton, de l’autre part l’approche culturaliste de PitrimSorokine.

Ces deux approches, notamment l’approche fonctionnaliste, ont trouvé dans le développement des moyens de communication de masse et celui de la propagande de la guerre un champ

520Les deux principaux fondateurs de la sociologie américaine furent Williams Sumner et Albion Small comme des figures de l’école de Chicago.

521Selon Larousse, l’ethnométhodologie est un courant de la sociologie selon lequel la réalité sociale peut être décrite et comprise à travers les pratiques ordinaires et banales de la vie quotidienne.

171

riche pour les études sociologiques de la communication. Paul Lazarsfeld et Harold Lasswellen sont les principales figures.

2. La sociologie fonctionnaliste aux États- Unis

L’« âge d’or » de la sociologie américaine date de la fin de la seconde guerre mondiale où le paradigme fonctionnaliste s’est imposé. « Selon la théorie fonctionnaliste, les éléments constituant une société forment un tout indissociable et nécessaire dans le maintien de son équilibre global. Cette théorie liée au nom de Malinowski522, a joué un rôle très important pour comprendre la communication de masse » (LAZAR, 2004, p. 107). Autrement dit, du point de vue fonctionnaliste, le système social global comprend des unités ou des éléments interdépendants entre eux-mêmes et le système global. Cela ressemble beaucoup à la structure du corps humain où tous les organes ont leurs fonctions pour garantir la survie de corps.

De même, dans son ouvrage Sociologie de la communication de masse, Judith Lazar parle des théories sociologiques de la communication. Elle aborde le paradigme fonctionnaliste dans le champ de la communication en parlant de ses principaux représentants (Lasswell, Rober Merton (fonction manifestes et latentes), Paul Lazarsfeld, Charles Wright, etc. D’après elle, [...]La société est envisagée comme un ensemble de parties liées entre elles, les médias étant une des parties et chacune contribue à l’ensemble. Appliqués à la communication de masse, les « besoins » supposés ont surtout affaire avec la continuation, l’ordre, l’intégration, la motivation et l’adaptation » (LAZAR, 1991, p. 32). Par conséquent, les analyses et études fonctionnalistes ont enrichi le domaine de la communication, en tant que fait social. Le fonctionnalisme s’intéresse donc aux conséquences attribuées à ce fait en faisant le lien avec le fonctionnement d’un système social donné. Autrement dit, il s’intéresse à montrer comment un phénomène social affecte le fonctionnement d’un système social.

En fait,la participation du structuro-fonctionnalisme à la pensée sociologique est très importante . De nombreux sociologues européens et américains ont participé à son essor et extension. Cette théorie pourrait être considérée comme le principal cadre théorique du système social capitaliste contemporain. Selon Marlon Levy, l’approche structuro-fonctionnaliste s’occupe de trois choses, il s’agit tout d’abord de la structure sociale totale et

522Dans son œuvre intitulée Théorie scientifique de la culture, Paris, Maspero, 1968. De même, le fonctionnalisme de Malinowski est un fonctionnalisme biologique où la finalité de l’existence de la société ou de la communauté est de répondre aux besoins biologiques des êtres humains. Tandis que celui de Parsons est normatif. Selon lui l’équilibre social pourrait être réalisé à travers l’existence des valeurs et des normes communes parmi les membres de la société.

172

de ses composantes ; puis de la fonction sociale523 ; enfin des relations ou des interdépendances entre la structure et la fonction (LEVY, 1968, pp. 21-29).

2.1. Les pionniers de la sociologie fonctionnaliste

L’origine du fonctionnalisme se trouve chez les pères de la sociologie : Durkheim (Règles de la méthode sociologique, 15 éditions, 1963) etHerbert Spencer(principes de sociologie, 1879, t2).Ces deux sociologues ont bien enrichi la théorie fonctionnaliste. Dans Les règles de la méthode sociologique Durkheima utilisé le mot « fonction » plusieurs fois : […]« Quand donc on entreprend d'expliquer un phénomène social, il faut rechercher séparément la cause efficiente qui le produit et la fonction qu'il remplit ». Par ailleurs, dans

De la division de travail social,Durkheim a consacré la première partie pour étudier la fonction de la division de travail, en tant quefondement de la solidarité organique des sociétés avancées complexes et différenciées.Tandis que la deuxième partie a été consacrée à expliquer les causes et les conditions de la division de travail attachées à l’augmentation de l’intensité sociale, qui de sa part, augmente la différence individuelle due au manque de sentiment commun.

Les anthropologues britanniques notamment Malinowski et Radcliffe-Brown ont participé à la diffusion des idées relatives à la fonction d’inspiration durkheimienne et par conséquent, ils ont enrichi le courant fonctionnaliste. Malinowski définit la fonction d’une institution comme une satisfaction d’un besoin. Malinowski voit que les faits sociaux s’expliquent « par leur fonction, par le rôle qu’ils jouent au sein du système intégral de la culture ». Les institutions humaines sont liées aux besoins primaires, c’est -à-dire biologiques, et aux besoins dérivés c’est -à-dire culturels(MALINOWSKI, 1968). D’après lui, « Dans n’importe quel type de civilisation, toute coutume, tout objet matériel, toute idée, toute croyance remplit une certaine fonction vitale, détient un certain rôle, représente une partie indispensable dans un ensemble organique ». Et Pour Radcliffe- Brown « tout système social possède une sorte d’unité que nous pouvons appeler unité fonctionnelle ». L’analyse sociologique d’une « pratique sociale » consiste à faire apparaître « le rôle qui lui est dévolu dans la vie sociale globale en tant que rouage du système social global »524.

523De toute façon, les fonctionnalistes perçoivent la fonction du phénomène social en tant qu’à la fois cause et résultat de ce phénomène. Par exemple, les satisfactions sont les résultats du mariage autant qu’une cause de mariage.

173

Pour les sociologues américains, le fonctionnalisme s’est renforcé après grâce à l’apport de Talcott Parsons surtout avec son ouvrage intitulé Social system (système social). Par ailleurs, les fonctionnalistes accordent une grande importance à la notion de fonction notamment les fonctions latentes selon l’expression de Robert K Merton. De même, les systèmes sociaux se sont tantôt fondés sur la nature de la fonction(systèmes politiques, économiques, religieux) , tantôt par le niveau de groupement (famille, entreprise, nations, état, etc.)(LAZARSFELD, 1970, p. 113), ce qui affirme qu’ils sont divers. Ce que cherche d’habitude le fonctionnaliste, c’est de déterminer le rôle que joue la petite unité (i) dans le système (S). Le néo-fonctionnaliste demande aussi : pourquoi (i) joue-t -il ce rôle , et comment (s) le rémunère-t-il ? (Ibid. p.119).

3. La théorie fonctionnaliste de la communication

Aux Etats Unis, le fonctionnalisme se présente comme l’approche la plus pertinente dans l’étude de plusieurs phénomènes dont les médias en tant que moyens de communication de masse. Paul Lazarsfeld525 est la principale figure dans ce domaine.

Concernant l’étude des médias traditionnels (télévision, radio, etc.), il semble que la sociologie fonctionnaliste ait été florissante, notamment avec les travaux de Harold Lasswell526 (qui dit, quoi, à qui, par quel canal et avec quel effet ?), Robert King Merton et Paul Lazarsfeld. La sociologie fonctionnaliste des médias voit que les médias dans une société donnée ont des fonctions non réduites auseul divertissement. C’est pourquoi, en ce qui concerne les moyens de communication, cette sociologie s’est intéressée à quatre grands champs d’études dans le domaine de la communication. Il s’agit tout d’abord de la surveillance, puis, de la mise en relation, ensuite de la transmission culturelle et enfin du divertissement (MATTELART A. & Michèle, 1986, p. 154).

Pourtant, la sociologie fonctionnaliste a connu des écoles critiques quant aux moyens de communication et leurs effets sur les publics (Lasswell : ce que font les médias aux gens). Ces dernières ont démontré le caractère historique du système de communication qui s’est

525En 1937, Lazarsfeld dirige un projet concernant les impacts psychologique et culturel de la radio, financé par la Fondation Rockefeller. En 1940, Lazarsfeld avec les membres de ce projet s’installent à New York à l’université de Columbia au bureau of Applied Social Research (sciences sociales appliquées).

526La sociologie fonctionnaliste des médias de Harold Lasswell, basée sur des analyses relatives aux « analyse de contenu », « analyse des médias ou dispositifs », « analyses des effets », « analyse de contrôle », « analyse de l’audience » (MATTELART A. e., 1995, 2002 ,2004, p. 20). De plus, Robert King Merton, Paul Lazarsfeld et Norbert Elias.

174

formé pour eux suite à l’essor du capitalisme industriel et de l’État démocratico-libéralx. (MATTELART A. & Michèle, 1986, pp. 154-155).

L’approche fonctionnaliste527 des médias de masse a été donc divisée en deux parties empiriques, l’une basée sur la diffusion des mass médias dans la société528, et l’autre sur les effets attribués aux médias de masse sur la société toute entière, puis sur les individus. Selon la deuxième, les médias de masse ont une forte puissance sur le public, surtout en ce qui concerne des processus de manipulation et de propagande.

3.1. Harold Lasswell et l’étude de la communication

La participation de l’américain Harold Lasswell à l’étude des médias est très pertinente. Il est reconnu en tant qu’expert en sociologie politique et en communication politique. Son modèle représenté par les cinq Q : qui dit, quoi, à qui, par quel canal et avec quel effet ?est devenu un paradigme pertinent dans l’étude des médias. Cependant, chaque Q comprend un sujet et une spécialité ou domaine. Le sujet de la question « qui dit » est le communicateur-source et son domaine de recherche est l’analyse de régulation, tandis que « quoi » dont le sujet est le message et le domaine est analyse de contenu. Par quel canal (médias, analyse des médias), à qui (destinataire, analyse du public), avec quel effet (impact, analyse des effets)(LASSWELL, 1948).

En tant qu’une des principales figures de la recherche dans la communication de masse,Harold Lasswell529distingue trois fonctions principales des moyens de communication de masse : 1) la surveillance de l’environnement, 2) la corrélation des parties de la société en réponse à l’environnement 3) la transmission de l’héritage social d’une génération à l’autre530 .Cela veut dire qu’à chaque fonction correspond une catégorie des spécialistes. Pour la première fonction, il semble que le rôle des diplomates, des attachés ainsi que des

527Comme Malinowski perçoit la fonction en tant qu’une réponse à un besoin, Merton pour sa part emprunte cette idée. De même, les fonctionnalistes en communication de masse se sont efforcés de montrer les différentes fonctions des médias dans la société. Il s’agit des fonctions de la diffusion des informations, de leur interprétation, de transmission de l’héritage social, de développement du consensus social, de légitimation , etc.

528Sa question principale est l’usage des médias par le public ou que font les gens des médias.

529D’après Lasswell, toutes les régions du monde quelle que soit leur situation (isolée, primitive, etc.) sont en contact avec le monde grâce à la communication. Autrement dit, personne n’est plus hors du monde quel que soit sa situation et son pays d’origine.

530Harold LASSWELL, The structure and function of communication in society,

http://www.themedfomscu.org/media/elip/The%20structure%20and%20function%20of.pdf,consulté 3

175

correspondants à l’étranger est représentatif de ceux qui ont une spécialité sur l’environnement (extérieur de l’état), tandis que dans la deuxième fonction, les éditeurs et les journalistes sont des corrélateurs de la réponse interne. De plus, la transmission de l’héritage social se manifeste à travers les éducateurs tant dans la famille qu’à l’école531.

Les médias ont par conséquent une fonction, celle de satisfaire les besoins du public. D’après Paul Attallah, l’approche fonctionnaliste étudie « les relations possibles entre les individus, considérés comme sujets humains libres et autonomes, et d’autre part les médias de masse, considérés comme institutions de diffusion » (ATTALLAH, 1991, p. 51).Concevoir les médias comme vecteur de satisfaction des besoins et leur consommation comme dirigée par les motivations, c’est leur attribuer des fonctions.

Nous revenons à l’idée que les médias sont faibles, ou d’une autre manière, les médias ne font rien aux gens, mais par contre ce sont les gens qui consomment les médias d’une manière volontaire, car ces derniers ont pour fonction de répondre à leurs besoins personnels. Ici, le fonctionnalisme insiste sur la fonction des médias. Puisque les gens ont besoin d’information, c’est la raison pour laquelle les médias ont été créés. Cela explique le concept fonctionnaliste selon lequel le besoin crée l’organe, c’est-à-dire, que le besoin d’information a créé les médias .C’est donc notre besoin d’information et de distraction qui provoquent la création des médias...Les médias sont les organes de la société dont l’existence est due à nos besoins, à nos intérêts, à nos désirs personnels. Les médias dépendent finalement de nous, nous ne dépendons pas d’eux (ATTALLAH, 1996, 132).

3.2. Paul Lazarsfeld et l’étude de la communication

L’approche fonctionnaliste des médias s’est constituée durant les années 1940. Lazarsfeld, dans son œuvre The people’schoice, coécrit avec Bernard Berelson et Hazel Gaudet, s’est préoccupé de l’étude de l’élection présidentielle américaine de 1940 qui a porté Roosvelt au pouvoir.L’étude s’est basée sur des interviews et des enquêtes avec un grand nombre de personnes, poursuivis du mois de mai jusqu’à novembre 1940, dans une région qui s’appelle Erie County, dans l’Ohio. L’objectif de cette étude étaitd’observer les effets attribués à la campagne présidentielle sur cette région (LAZARSFEL, BERLSON, & GAUDET, 1948, p. X) et de mesurer les effets des médias sur les choix des électeurs. L’hypothèse de Lazarsfeld était que les médias sont puissants (radio et presse) et qu’ils jouent un rôle fort sur les choix des électeurs. Mais, les résultats de ses recherches ont contredit ses hypothèses, du fait qu’il ya d’autres facteurs sociaux qui affectent les choix des électeurs:

176

résidence géographique, religion, statut social, groupe d’appartenance, profession, statut socioéconomique, etc. En ce qui concerne la religion en tant que facteur affectant les choix des électeurs, il faut noter que les catholiques urbanisés et d’un milieu social défavorisé étaient pour le parti démocrate. Les catholiques ont été traditionnellement affiliés au parti démocrate à travers les vaques d’immigration politique des Irlandais et Italiens (Lazarsfeld, The people’schoice, p.23).

En ce qui concerne les contacts personnels532, dit Lazarsfeld « En comparaison des médias de communication formels, les relations personnelles peuvent s’avérer plus importantes pour deux raisons : elles rejoignent plus de personnes et elles comportent certains avantages psychologiques par rapport aux médias formels » (LAZARSFELD, BERLSON, & GAUDET, 1948, p. 150). Les médias s’avéraient faibles. Ils ne touchaient pas tout le monde et leurs impacts étaient incertains[…]On ne pouvait donc s’en servir pour manipuler la « masse » parce que cette masse mythique n’existait pas et parce que les nombreux groupes d’appartenance résistaient naturellement aux médias (ATTALLAH, 1996, p.110).

Plusieurs études se sont poursuivies pour approfondir le concept de leader d’opinion. La recherche sur l’influence personnelle dont Lazarsfeld et Katz ont compté sur des études et des articles relatifs à la circulation des nouvelles dans des communautés traditionnelles533.

3.3. Elihu Katz et le flux de communication à deux étapes

En ce qui concerne le flux de communication à deux étapes dont les idées passent souvent de la radio et de la presse vers les leaders d’opinion et de ceux-ci vers les segments

532 […] Le seul trait qui distingue le leader d’opinion de reste de ses pairs est son niveau de fréquentation plus élevé des médias (ATTALLAH, 1996, p. 109). Les leaders d’opinion sont ceux qui sont le plus intégrés à leur milieu professionnel. C’est-à-dire pour le leader d’opinion, il ne suffiat pas de ressembler à son groupe

d’appartnenace ni de consommer plus d’informations que les autres groupes d’appartenance, mais il faut aussi

se conformer aux structures sociales traditionnelles (ATTALLAH, 1996, p.123). Cependant, le facteur déterminant est la conformité aux structures et valeurs traditionnelles.

533Comme par exemple celle de la circulation des nouvelles du monde dans un village grec de Kalos où l’enseignant est le leader d’opinion dans cette communauté caractérisée par l’illettrisme de ses populations. L’enseignant fait donc le lien entre sa communauté et le monde extérieur du fait qu’il est la seule source d’information provenant de monde extérieur ainsi que de sa mobilité géographique vers la ville pour passer les