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Les réformes économiques60 que connait le pays depuis 2000 ont affecté sur les citoyens en générale et les jeunes en particuliers. Ces derniers sont donc confrontés à beaucoup d’obstacles liés à l’enseignement qui n’est pas arrivé à leur fournir les compétences professionnelles nécessaires pour réussir dans le marché de travail. De plus, leurs compétences ne sont pas en accord avec ses exigences. Ils souffrent encore des problèmes qui entravent leur autonomisation61 dans les différents aspects de la vie, surtout dans les domaines qui se rapportent à l’éducation, à la santé, au travail et à la participation sociétale.

Parallèlement, jusqu’à aujourd’hui, la participation des jeunes à la vie politique est limitée62, en raison de l’absence d’un ministère qui s’occupe de leurs problèmes. Y compris, après les soulèvements dans le pays, la création d’un ministère propre aux jeunes a été proposée, mais elle n’a pas encore vu le jour, même si c’était le cas, il serait peu important.

D’une façon générale, la situation des jeunes en Syrie n’est pas bonne dans tous les domaines. En d’autres termes, outre le travail qui représente lui-même une problématique, il y en a encore les difficultés venant des changements ayant atteint la société syrienne ces 15 dernières années63 surtout avec l’arrivée des Nouvelles technologies d’Information et de Communication (NTIC). La société d’aujourd’hui n’est plus comme celle du passé : elle dépend des modèles culturels, sociaux et économiques notamment occidentaux tellement différents de ceux des parents,64 ce qui rend donc le fossé intergénérationnel plus profond.

60 Elles sont représentés par la libéralisation et l’ouverture économique, le transfert d’une économie centralisée à une économie sociale de marché ayant été bénéfiques pour certains homme d’affaires, bourgois et classes moyennes urbaine, et même pour la jeunesse non impliquée et non pas encore touchés par la question et la problématique de travail. Cette jeunesse perçoit ou voit la vie via les moyens de communication (chaîne satellitaires multipliées, internet, téléphone mobile, sorties, etc. Alors que les laissés -pour compte de cette économie sont dans leurs grande majorités des ruraux et des gens habitants des villes périphériques alors que les grandes villes (Damas, Alep et Homs) étaient les plus bénéficiées. C’est pourquoi beaucoup de chercheurs intéressé à la crise syrienne ont parlé des effets des réformes économiques sur les insurrections populatires de 2011 (Randa Kassis et Alexandre Del Valle, Frédéric Pichon, Michel Raimbaud, Ziad Majed, etc. 61 Selon Wikipedia l’autonomisation est un processus permettant à une organisation de se doter des moyens nécessaires à son autonomie. En plus selon le dictionnaire Reverso : fait de devenir autonome.

62 Par contre, leur engagement sur le terrain, que ce soit pro ou anti régime est remarquable. 63 Ils affectent les jeunes, leurs valeurs, leurs relations avec leursfamilles.

64 Programme Euromed jeunesse III, Etudes sur les politiques jeunesse des pays partenaires méditerranéens complications des synthèse des études, Syrie, P.20-22,

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De même, les nouvelles générations sont beaucoup plus instruites et informées par rapport à leurs parents, ainsi qu’ils maîtrisent très bien les moyens de communication (réseaux sociaux, internet, téléphone mobile, etc.) qui facilitent l’ouverture sur le monde entier. Les nouvelles générations (jeunes) ont leur propre vision du monde différente de celle de leurs parents, ils ne supportent plus l’interventionparentale dans leurs affaires.

En bref, la nouvelle génération cherche de plus en plus sa propre identité : elle veut avoir un travail, un logement et le plus important c’est avoir une place dans la société. Toutes ces demandes représentent donc des restrictions pour les jeunes en Syrie.

1. La politique jeunesse et ses organisations en Syrie

Effectivement, les questions de la jeunesse n’ont été prises en considération que depuis peu de temps. Ceci a été confirmé par le programme de la jeunesse en coopération avec l’Union européenne65 : il a révélé l’absence dans la pluparts des pays arabes, membres de l’union de la Méditerranée d’une politique jeunesse, mais la plupart d’entre eux a fait des tentatives pour la définir.

Ces dernières années, avant la crise, le gouvernement syrien travaillait sur une politique nationale pour la jeunesse, qui sera la base du plan quinquennal de développement66, ce qui accorde donc beaucoup d’importance à la question « jeunesse »67.

Ce travail comprend la participation de certaines organisations nationales en tant que consultants ou chercheurs comme la Commission Syrienne pour les Affaires Familiales (CSAF), l’Union de la jeunesse de la Révolution (UJR), la Fédération Syrienne de la Jeunesse (FSJ), etc. En plus, il vise donc à présenter une perception complète sur la situation des jeunes en Syrie. En se basant sur lui, beaucoup de stratégies et de programmes vont être pris en considération68. http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=programme+euromed+jeunesse+iii+etudes+dur+les+politiques+jeune sse+des+pays+partenaires+mediterraneens&source=web&cd=4&ved= 0CDcQFjAD&url=http%3A%2F%2Fwww.salto-youth.net%2Fdownloads%2F4-17-1877%2F&ei=fBOAUJ6GIMfMsgbfn4GYBg&usg=AFQjCNFpOEzDdPdezMx50D-OW9trxfs6EA. 65 Ibid.

66 Il constituera la stratégie opérationnelle de la politique jeunesse en Syrie, définira la structure, les activités, les procédures et un budget pour la jeunesse.

67 Programme Euromed jeunesse III, Etudes sur les politiques jeunesse des pays partenaires méditerranéens complications des synthèse des études, Syrie, op.cit.

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La Syrie essaie donc de déterminer son chemin pour une politique jeunesse apte à maîtriser les contradictions qui existent entre les besoins et les possibilités69.

Quant aux organisations qui s’occupent des jeunes syriens, il s’agit de la Commission syrienne pour les Affaires Familiales (CSAF) qui fait des études et recherches sur la situation des jeunes (leurs problèmes, leurs objectifs, etc.). En coopération avec la Caisse des Nations unies pour la population (CNUP), la CSAF a abordé dans un atelier, à l’université de Damas, les cinq études concernant les jeunes : l’éducation, l’empowerment 70 économique, la participation dans la vie sociétale, la santé publique et la santé reproductive71.

L’Union de la Jeunesse de la Révolution,poursa part, a mené une enquête sur la situation réelle des jeunes syriens72, leurs besoins et leurs orientations. Elle vise à établir une base de données moderne et complète sur la situation des jeunes en Syrie, pour connaître leurs difficultés et besoins essentiels dans les différents domaines, afin de les diagnostiquer et analyser73 .

Théoriquement, les plans quinquennaux de développement accordent beaucoup d’importance aux jeunes,perçuscomme le capital de la société ainsi que la dynamique du processus de développement. Malgré la multiplication des stratégies et des programmes mis par le dixième plan quinquennal de développement pour les jeunes, il y en a beaucoup qui

69 Programme Euromed jeunesse III, Etudes sur les politiques jeunesse des pays partenaires méditerranéens complications des synthèse des études, Syrie, op.cit.

70 L’empowerement est l'octroi de plus de pouvoir aux individus ou aux groupes pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques qu'ils subissent (http://fr.wikipedia.org/wiki/Empowerment). 71 Ces études visent à réaliser une base de données sur les questions différentes qui s’attachent aux jeunes, par la mise en lumière de leur réalité éducative, professionnelle, sanitaire et leur participation sociétale afin de diagnostiquer les facteurs qui entravent leur autonomisation. En vue d’offrir une perspective pratique elles comprortent les propositions et les conseils qui contribuent à la planification d’une stratégie complète pour soutenir les jeunes.

72 Dans le premier semestre de 2006, l’enquête sur terrain a compté 9350 jeunes hommes et de jeunes filles appartiennent à 5000 familles, elle a compris plusieurs questions comme les caractéristiques des jeunes, leur distribution démographique, leur situation sanitaire, éducative, les questions de travail, le mariage, la vie familiale, les centres d’intérêt, les médias ; la culture et la communication.

73 Khaled MOUSSA, «La délivrance de deuxième rapport annuel sur la réalité des jeunes syriens», magasine en

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n’ont pas été effectués correctement74, notamment ceux qui concernaient la réduction des taux de chômage qui n’arrêtent pas d’augmenter.

2. Les caractéristiques des jeunes

Nous montrons les caractéristiques démographiques et nous abordons aussi les rapports des jeunes syriens à la question politique d’une manière assez rapide, sans entrer dans les révoltes dernières ayant atteint tous les territoires syriens, de l’est à l’ouest et du nord au sud du pays.

2.1. Les caractéristiques démographiqueset sociales

La société syrienne est une société jeune. En 2010, la proportion des personnes ayant moins de 15 ans a atteint 37,1% contre 4,1 pour les personnes âgées de plus de 65 ans, 58,8 % ont entre 15 et 64 ans (Réseau statistique, 2010). En 2011, la tranche d’âge de 15 à 24 ans a représenté 20.2% de la population syrienne (Réseau statistique, 2011), ils sont répartis d’une manière presque égale entre les zones rurales et urbaines : respectivement 20.6% et 19.8 % (Réseau statistique, 2011).

Si au niveau mondial, les jeunes représentent la tranche d’âge de 15 à 24 ans, en Syrie il peut arriver qu’on les considère comme jeunes encore jusqu’à l’âge de 30 ans (de fait qu’au niveau mondial, l’âge des jeunes diffère d’un pays à l’autres : il n’y a pas de concept adopté).

A l’échelle mondiale, les jeunes partagent et vivent une situation anormale caractérisée par le désordre, la contradiction dans leurs opinions, l’absence d’objectifs et de responsabilité, la tendance vers le divertissement et le consumérisme (en particulier les moyens de communication : téléphone mobile, Internet, etc.). Voilà ce qui concerne la culture juvénile.

Á l’égard des jeunes en Syrie, une part d’entre eux recherche le plaisir, se trouve dans les rues75, fréquente quotidiennement les cafés76, suit les vidéo -clips77 et les modes : dans les vêtements, la nourriture, les boissons, etc.78.

74 Ghassan FATOUM, «L’indifférence envers les jeunes s’est terminé», magasine en ligne nuss (National Union

of Students Syrian),http://nuss.sy/5183.html, 7/3/2012.

75 Quelquefois pour fumer et pour fuir l’autorité des parents. De même, Faedeh Totah a fait l’étude d’un quartier populaire à Bab Touma caractérisé par le rassemblement des jeunes au coin de la rue parce qu’ils n’ont rien à faire. Elle a nommé ce phénomène “Maktab” (bureau) car c’est un endroit où ils discutent et regardent les gens qui passent. (Faedeh Totah, Le Maktab: culture de la jeunesse à Bab Touma, in La Syrie au présent (dir) Youssef Courbage, Zouhair Ghazzal, p.295-302.

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Au mois de janvier 2010, Walid Al- Zoubi a publié dans le journal Al- Baath un rapport qui révèle les caractéristiques de cette fraction de la jeunesse, il dit : « Des jeunes sans volonté, suivant des modèles de consommation, ils portent des cultures différentes de la société. Ils vivent dans le pays avec des comportements d’autres sociétés, comme s’ils étaient des étrangers »79. Il note également l’attachement des jeunes à l’imitation -par exemple, quand une fille porte un jean serré qui ne convient pasà son corps au point de le déformer-, ils se transforment en panneaux de publicité: « les photos et les écritures qui font le marketing pour des civilisations éloignées de la nôtre, pour que les jeunes fassent le rôle de panneaux publicitaires qui incitent à la dérive et à l excitation »80.

Par la suite, les programmes de divertissement et de loisir attirent de plus en plus l’attention des nouvelles générations passionnées de tout ce qui est produit en Occident81. Nous parlons de super star, star académie, et actuellement The Voice (diffusés pour les premiers à travers des chaines libanaises et pour le dernier sur MBC) Ceci sans parler des feuilletons télévisés turcs doublés en arabe à partir de 2006. Ils attirent de plus en plus la population arabe dans tous ses groupes et tranches d’âge, notamment les femmes qui sont tombées amoureuses d’un personnage d’un bel homme turc d’une famille bourgeoise, diffusés sur une chaine saoudienne panarabe MBC. Cependant, l’attraction faite par les séries turques pourraient refléter les tensions dont souffrent les sociétés arabes (QUINJANO, 2011, p. 387). 76 Zouheir SALEM, « Les orientations de la jeunesse arabe et ses problématique. La Syrie comme un modèle», périodique publiée chaque dimanche : La Syrie Libre, 24/1/2010, http://www.thefreesyria.org/f-s-1/parid-24110.htm.

77 Sans parler de la facination des jeunes syriens comme les arabes en général par des chanteueses libanaises : Haifa Wahbi, Nancy Ajram et Elissa.

78 Elle représente bien sûr les enfants des nouveaux gouvernants et nouveaux riches. Même actuellement, malgré la crise, il y a des Syriens, fils des hommes de pouvoir et des riches, qui vivent comme s’il n’y avait pas de guerre : ils vont au restaurants, fréquentent les cafés pour fumer l’arkela, comme si la vie était naturelle du fait qu’ils ne sont et ne seront jamais touchés ni par la pauverté ni par le fait de faire le service militaire, première angoisse de chaque jeune homme.

79 Cité in Zouheir Salem, « Les orientations de la jeunesse arabe et ses problématique. La Syrie comme un modèle», périodique publiée chaque dimanche : La Syrie Libre, 24/1/2010, http://www.thefreesyria.org/f-s-1/parid-24110.htm.

80 Zouheir SALEM, « Les orientations de la jeunesse arabe et ses problématique», op.cit.

81 En Syrie, la différence entre la génération des années quatre vingt et celle des années quatre vingt- dix et après en ce qui concerne les centres d’intérêt et de loisirs est très claire.

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Parallèlement, durant ces quinze dernières années, les contradictions des contenus des émissions télévisées sont assez fortes. Le contenu religieux gagne du terrain, dans deux dimensions : confessionnelle et rétroactive nourri surtout par le wahhabisme saoudien et l’autre représenté par l’égyptien Amro Khaled appelant à la croyance et à l’application des normes islamiques. En d’autres termes, les sources des troubles qu’affrontent les jeunes syriens, autant qu’arabes, viennent, davantage que du travail, du chômage, de la répression des libertés d’expression et de parole, que des télévisions et des chaines télévisées panarabes82. Car ces dernières investissent deux idéologies semblables dans leur contenu : l’une religieuse extrémiste83 et l’autre travaillant sur la destruction des esprits et des valeurs des jeunes en les rendant juste des téléspectateurs motivés par le plaisir surtout sexuel. Cette dernière représentée par la multiplication des chaines de mauvaise qualité basée sur la danse84 et reflétant un aspect artistique de mauvaise qualité.

D’une manière générale, l’indifférence constitue la première source des problèmes des jeunes syriens85 : selon une étude syrienne d’Ahmed Ali Kanan Les jeunes à l’université et l’identité culturelle à l’ère de la mondialisation86où 68.55% des réponses ont été d’accord. Toutefois, les contraintes qu’affrontent les jeunes syriens pourraient être des facteurs incitant à l’indifférence: chômage, élimination de la politique, échec remarquable de toutes les idéologies (nationales, libérales, laïques, etc.) et le plus important ce sont les mensonges gouvernementaux répétésà l’égard de l’amélioration des conditions de vie des jeunes.Nous reviendrons sur leurs problèmes dans le chapitre 4).

82 Le problème vient du fait que toutes ces chaines sont destinées aux jeunes. 83 Il s’agit d’Almustakela, Wisal, Lire (ekra’a en arabe), Safaa, etc.

84 Nous citons Ghenwa qui diffuse une mauvaise image de la femme arabe perçue comme source d’existation sexeuelle.

85 Dans un climat distingué par la corruption et l’absence d’espoir dans l’avenir, l’indifférence des jeunes syriens est justifiable en fonction des mensonges des responsables politiques.

86Ahmed Ali KANAN, « Les jeunes à l’université et l’identité culturelle à l’ère de la mondialisation », revue del’Université de Damas, numéro spécial : Damas une capitale de la culture arabe, 2008.

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2.2. Le rapport des jeunes à la question politique

Effectivement, la vie politique réelle en Syrie était/est absente87en raison du monopole du parti Baath88 sur tous les aspects de la vie, (sociaux, civiles, médiatiques, politiques, etc.), soutenu notamment par l’Article 8 de la Constitution syrienne de 1973 qui dit : « le parti Baath est le parti dirigeant de l’Etat et de la communauté, il dirige un Front National Progressiste (FNP)89 qui travaille à la mobilisation des forces des peuples en faveur de la nation arabe90.

Parallèlement, les partis associés au FNP, créé en 1972, ont signé une charte d’engagement pour éliminer les étudiants/jeunes91et les militaires de leurs activités92, c’est pourquoi le nombre des jeunes parmi leurs membres est limité. En d’autre termes, ils s’y abonnent car leurs parents et proches s’y abonnent (étant donné que la famille joue un rôle clé dans le processus de socialisation dans toutes ses formes : sociale, politique, culturelle, etc.). Mais leurs activités se limitent souvent à des activités littéraires, artistiques, sociales et de

87 Avant la prise de pouvoir par le Baath, même après l’indépendance il y avait un pluralisme politique représenté par deux courants : l’un national (parti national et le parti du peuple) et l’autre idéologique le parti communiste, le parti national syrien socialiste, le Baath arabe socialiste et les Frères musulmans).

88Parmi les partis politiques construits avant l’indépendance de la Syrie, il s’agit du parti national syrien (1932) formé par Anton Saadi. Le mouvement des Frère musulmans qui s’est transféré de l’Egypte en Syrie à partir de 1936 : il a pris des aspects caritatifs et culturels avant de se transformer en parti politique depuis 1960 pour lutter contre le Baath, ainsi que le parti communiste syrien. Les partis ayant vu le jour après l’indépendance sont le Parti du peuple et le parti national, partis populistes, ainsi que le parti Baath (Baath arabe socialiste) formé en 1943 en tant qu’un des partis nationalistes. En général, les directions politiques en Syrie notamment durant le XXème siècle sont soit nationales (parti Baath arabe socialiste ; unionistes socialistes ; mouvement des nationalistes arabes, nassérisme ; parti des Travailleurs révolutionnaires arabe ; communistes (Parti Communiste Syrien) ; soit islamistes ( FM interdit depuis les années quatre vingt) ou régionaux et locaux (parti national syrien socialiste, socialistes arabes). Mohammed Najati Tyara, «Les partis politiques en Syrie», in Les droits de l’Homme et la démocratie en Syrie, (dir) Violette Daguerre, 2001.

89 Le Front national progressiste compte des membres de plusieurs partis, comme les baathistes, l’aile modérée du parti communiste, les nationalistes arabes (en dehors du nassérisme), ainsi que la Fédération générale des syndicats ouvriers et celle des paysans (AGATE, 302).

90 Constitution syrienne de 1973, Article 8 .

91 Hazem NAHAR, La socialisation politique des jeunes syriens : les déterminants et les tendances, http://www.mokarabat.com/s1169.htm, consulté le 14 mars 2012.

92Mais depuis 2000, ils peuvent publier leurs propres journaux politiques, ainsi qu’ ils ont des militants à l’université, cependant ils se sont libérés du pouvoir.

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scout, ce qui rend leur participationpeu effective. En même temps, les jeunes adhérants aux partis d’opposition sont des fils ou proches des membres initialement opposés93, car les choix politiques viennent en deuxième lieu après les choix religieux parmi les valeurs que les parents transmettent à leurs enfants (MUXEL, 1996, p. 29). De plus, les partis d’oppositions ont été longtemps interdits et illégaux en Syrie, notamment le mouvement des Frères musulmans après 1982. La loi n°49 du 7 juillet 1980 condamne à mort la personne qui y fait appartenance (PIERRET, 2012). Par contre, s’il reste illégal, ses membres continuent leur travail à travers certaines activités notamment caritatives94.

Quant à l’opposition kurde, les partis sont illégaux. Pour le Parti Social National Syrien (PSNS), il semble plus tolérable par rapport aux autres partis politiques, même ses activités se déroulent à l’université étant donné qu’il est un parti non opposé95.

D’une manière générale, l’environnement politique non favorable en Syrie96 a créé l’indifférence chez les jeunes97 : ils ne sont pas attirés par les partis politiques existants du fait de leur discours politique inadapté au niveau de langage et du contenu, outre l’absence de nouvelles formes créatives de pratiques politiques98.

93 Il est rare de voir des jeunes appartenir à des partis différents de ceux auxquels appartenaient leurs pères. 94 Il faut noter qu’après la crise syrienne en 2011, de nombeux partis politiques ont vu le jour, mais ils ne sont pas actifs car ils attendent toujours l’ autorisation officielle.