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Thème 3 : Conditions pour préserver l’environnement et assurer la cohabitation

5. ANALYSE DES BESOINS POUR DES POLITIQUES AGROENVIRONNEMENTALES DURABLES

5.2 Résultats des entrevues semi-dirigées : Cadre conceptuel

5.2.3 Thème 3 : Conditions pour préserver l’environnement et assurer la cohabitation

Afin d’éclairer le lecteur, on définira avant tout ce qu’on entend par la notion de « cadre de référence », car elle est cœur de la question qui introduit le troisième thème. Un cadre de référence sert de support à la construction de quelque chose (Québec en Forme, 2012). En ce sens, il regroupe les balises auxquelles se référer pour circonscrire un sujet et donc l’action à mener (ibid.). À cet égard, le cadre de référence des politiques agroenvironnementales devrait permettre de définir les règles explicites et favorables que les différents acteurs clés souhaiteraient voir se mettre en place pour une gestion efficace et efficiente des politiques agroenvironnementales, de repérer les principaux freins, tensions et obstacles à la cohabitation harmonieuse des usages sur le territoire agricole et de trouver tous ensemble les leviers et solutions à l’atteinte des objectifs. Les faits saillants du thème trois sont présentés à l’annexe 5.

Question : « Quel devrait être le cadre de référence des politiques agroenvironnementales qui intégreraient l’ensemble des intervenants si on devait les renouveler? »

En réponse à cette question, la concertation, la mobilisation, la collaboration et la concertation entre les acteurs clés du secteur agricole sont clairement exprimées par l’ensemble des parties prenantes. « L’absence de projection concertée représente une menace pour l’environnement. » (D. Bernier, entrevue, 4 juillet 2016).

Le cadre de référence pourrait se traduire par une tribune de concertation entre les parties prenantes et pourrait prendre différentes formes, comme un sommet qui mènerait vers une politique d’agriculture durable. C’est plus facile pour des acteurs économiques de s’inscrire dans une politique d’agriculture durable que de s’inscrire dans une politique agroenvironnementale globale et par le fait même à adhérer à une politique agricole durable (D. Boutin, entrevue, 28 juin 2016). En d’autres termes, les politiques agroenvironnementales devraient être intégrées dans les politiques agricoles et se faire en étroite collaboration avec tous les acteurs du milieu en favorisant le décloisonnement et la fin du travail en silo (HL. Fondja, entrevue, 14 juillet 2016). Le DD permettrait aux acteurs d’établir une vision intégrée en se donnant des façons de travailler pour valoriser et mettre à contribution les différentes expertises de façon concertée. Mais, il faut accepter les désaccords, car les champs de priorités et enjeux peuvent diverger, et être prêt à établir des consensus pour mieux travailler ensemble (D. Boutin, entrevue, 28 juin 2016). Pour certains, le MDDELCC et le MAPAQ devraient explorer davantage les OBV comme cadre de référence (R. Leblanc, entrevue, 4 juillet 2016). Il faut continuer à miser sur cette

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approche et injecter des fonds et cibler de ressources humaines multidisciplinaires, car la gestion intégrée d’un territoire est adaptable par région (ibid.). C’est une belle approche qui permettrait aux CCAE et aux OBV de travailler en structure intégrée sans avoir à bâtir des ressources coûteuses, mais se servir de celles existantes et qui sont opérationnelles (ibid.). Malheureusement, cette approche (OBV) stagne pour des raisons criantes de sous-financement.

Aussi, les périodes de succès en agroenvironnement se sont produites lorsque les trois organisations (MDDELCC, MAPAQ et UPA) et d’autres travaillaient en concertation, s’entendaient sur des objectifs clairs et des moyens, ce qui a permis d’observer des changements importants sur le terrain. Il y a une valeur ajoutée à travailler ensemble : à défaut de cela, les résultats sont mitigés (D. Bernier, entrevue, 4 juillet 2016). Il ne sert à rien d’élaborer des politiques sans la concertation des acteurs du milieu sans objectifs concrets et réalisables et les moyens humains et financiers pour les réaliser. Il ne sert à rien de faire des politiques pour bien paraître au regard de la société et ne pas mettre les moyens pour les concrétiser (O. Benslimane, entrevue, 29 juin 2016; V. Bouthillier Grenier, entrevue, 15 août 2016).

Question : « Devrait-on élaborer une politique agroenvironnementale plus globale pour une vision prospective avec les acteurs locaux? Comment y parvenir? Quels en seront les grandes orientations, thèmes et objectifs? »

Après l’identification par les intervenants des bases du cadre de référence des futures politiques en matière d’agroenvironnement, il s’agissait de savoir dans quelle mesure une politique agroenvironnementale plus globale pour une vision prospective avec les acteurs locaux arrimerait mieux les enjeux et serait plus mobilisatrice des parties prenantes. Tous les intervenants étaient favorables sur le principe d’une politique agroenvironnementale plus globale. De plus, une grande majorité a convergé en faveur d’une politique agricole durable qui engloberait les enjeux environnementaux identifiés précédemment. Ce qui revient à dire que les politiques agricoles et agroenvironnementales doivent être liées et ne doivent pas être des politiques séparées et indépendantes. Cela donnerait une plus grande légitimité aux parties prenantes qui sont chargées de mettre en place des plans d’action et les financements doivent être définis à l’intérieur d’une politique agricole durable.

Une politique agricole durable est un projet d’avenir susceptible d’être plus mobilisateur et de mieux générer l’adhésion des acteurs du secteur agricole que sous l’angle d’une politique agroenvironnementale durable. Avec le souci de ne pas juste mettre en place des moyens, mais

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d’obtenir des résultats probants. L’accompagnement des agriculteurs est primordial; les services conseils ont joué un rôle déterminant pour amener les producteurs à adopter les PGB (D. Boutin, entrevue, 28 juin 2016).

Les grandes orientations d’une nouvelle politique doivent viser les grandes composantes du DD, en intégrant les enjeux ciblés précédemment, les préoccupations de la société, une grande concertation entre les différents intervenants et définies à l’intérieur des politiques agricoles. C’est la clé de la réussite (HL. Fondja, entrevue, 14 juillet 2016). Pour y parvenir, il faut s’entendre sur les orientations : une agriculture durable, compétitive et productive avec le respect des ressources. Le tableau 5.3 synthétise les principaux gains et limites du troisième thème.

Tableau 5.3 Gains et limites du thème 3

Gains Limites

 Politique agricole durable versus une politique agroenvironnementale durable

 Tribune de concertation et collaboration entre les différentes parties prenantes

 Objectifs concrets, clairs et réalisables et les moyens humains et financiers adéquats pour les réaliser

 Arrimage du DD aux enjeux environnementaux  Accompagnement des entreprises agricoles dans

l’innovation environnementale

 Manque de ressources humaines spécialisées : économistes spécialisés en agroenvironnement, ingénieurs hydroagricoles

 Harmonisation des politiques environnementales avec les pays compétiteurs

 Reddition de comptes des différentes politiques  Révision des mandats des organisations à la base, ou

bien qu’ils soient capables d’aller au-delà de leur mandat pour aborder la problématique de l’agroenvironnement