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Résistance des souches de

A. Définition de l’infection urinaire :

1. Diagnostic d’orientation : 1 Evaluation clinique :

1.3 Test de dépistage : La Bandelette Urinaire

Des bandelettes urinaires réactives permettant le dépistage rapide des IU ont été mises au point depuis de nombreuses années.

L’intérêt essentiel du dépistage par cette méthode réside dans :  Sa faisabilité à domicile, en cabinet de ville ou au lit du patient ;

 Sa valeur prédictive négative (VPN) élevée, supérieure à 95 % pour la cystite simple. En termes d’économie de santé, l’usage des BU permettrait de réduire d’un tiers le nombre d’ECBU réalisés. [8]

a. Prélèvement des urines :

De façon pragmatique, le prélèvement d’urine doit être réalisé, comme pour l’ECBU, à partir du deuxième jet urinaire. Par contre, une toilette périnéale préalable n’est pas nécessaire.

La bandelette doit être trempée dans des urines fraîchement émises, dans un récipient propre et sec mais non stérile (analyse immédiate, sans risque de prolifération d’une souillure éventuelle). La lecture doit se faire à température ambiante, 1 ou 2 minutes (selon les tests) après le trempage.

L’utilisation de la bandelette suppose le respect des délais de péremption et des conditions de conservation.

b. Le principe du test :

Le test se compose d’une bandelette présentant des zones réactives de chimie sèche permettant de rechercher dans l’urine la présence qualitative et/ou semi-quantitative de différents paramètres tels que les leucocytes, les hématies, les nitrites, le pH, les protéines, le glucose, les corps cétoniques, l’urobilinogène, la bilirubine et le poids spécifique (la densité).

Au laboratoire, le biologiste n’a besoin que de deux paramètres pour caractériser l’IU, à savoir, la leucocyturie et les nitrites :

 Leucocytes :

Les leucocytes sont mis en évidence grâce à la détection d’un leucocyte estérase provenant à la fois des leucocytes intacts et des leucocytes lysés, témoignant d'une inflammation. Le seuil de détection est d’environ 104 leucocytes par mm3.

 Nitrites :

Les bactéries productrices de nitrate réductase sont détectées par la recherche de nitrites. La principale limite de ce test est qu’il ne peut détecter que les entérobactéries (toutes productrices de nitrate réductase). Le seuil de détection est de 105 UFC/ml.

Toutefois ce seuil n’est atteint que si les urines ont séjournées suffisamment longtemps dans la vessie (> 4 heures) pour permettre aux bactéries de convertir suffisamment de nitrates en nitrites pour être détectés. [38]

Tableau XVIII : Paramètres mesurés par la BU.

PARAMETRE PRINCIPE DE LA METHODE VALEUR SEUIL PATHOLOGIE

Leucocytes Mise en évidence de l’activité des 10 leucocytes / µL Infections

estérases dans les leucocytes granulaires

Nitrites

Mise en évidence des nitrites obtenus 0,3 mg/L

(7 µmol/L)

Infections à

par l’activité des nitrate-réductases de Entérobactéries

certains germes

pH

Mise en évidence du pH par la présence 5,0 Calculs rénaux

de plusieurs indicateurs chromogènes

Protéines

Mise en évidence de l’albumine grâce au virage de couleur d’un indicateur de pH

60 mg/L

(albumine) Dysfonctionnement rénal

Glucose

Mise en évidence du glucose par la 0,4 g/L

(2,2 mmol/L)

Diabète

méthode glucose-oxydase / peroxydase

Corps cétoniques

Mise en évidence des corps cétoniques 0,05 g/L (0,5 mmol/L) Diabète

(acide acétylacétique et acétone) par le principe de la réaction colorimétrique de Légal

Urobilinogène

Mise en évidence de l’urobilinogène 4 mg/L (7 µmol/L) Maladies du foie et des

grâce à un sel de diazonium qui forme voies biliaires

un dérivé azoïque rouge

Bilirubine

Mise en évidence de la bilirubine grâce à

84 mg/L (14 µmol/L)

Maladies du foie et des

un sel de diazonium qui forme un dérivé voies biliaires

azoïque coloré

Hématies Mise en évidence de l’hémoglobine et érythrocytes > 5 E/µL (2 échelles : 1

pour

de la myoglobine par l’activité de la Calculs rénaux, tumeurs

érythrocytes, 1 pour

peroxydase et le virage d’un indicateur hémoglobine, > 10 E/µL

hémoglobine) érythrocytes lysés,

myoglobine

Poids spécifique

Mesure de la densité par détection de la 1,000 kg/L Dysfonctionnement rénal

c. Lecture et interprétation :

Figure 22 : Bandelette urinaire avant utilisation.

La lecture peut se faire visuellement en comparant la bandelette avec la gamme colorimétrique indiquée sur l’emballage ou à l’aide d’un instrument spécifique.

- Après 1 minute, lire les résultats pour les nitrites, le pH, les protéines, le glucose, les corps cétoniques, l’urobilinogène, la bilirubine et le sang.

- Après 2 minutes, lire le résultat pour les leucocytes.

Figure 23 : Exemple de résultat d’un test à la BU.

Une bandelette est considérée comme négative si on ne détecte ni leucocyturie ni nitrites. On peut alors exclure avec une excellente probabilité le diagnostic d’infection.

Une bandelette est considérée comme positive si on détecte une leucocyturie et /ou des nitrites. Cette positivité n’affirme en aucun cas le diagnostic d’infection urinaire mais doit être considérée comme ayant seulement une valeur d’orientation.

L’interprétation des réactions chimiques est très sensible et peut engendrer des : [49]

 Faux-positifs, en cas de :

- Contamination par la flore vaginale ou de présence de Trichomonas,

- Un apport alimentaire important en nitrites ou fortement coloré (betterave rouge), des quantités importantes de vitamine C, des traces d’antiseptiques.

 Faux- négatifs, en cas de :

- Forte glycosurie, cétonurie ou protéinurie ou en présence d’acide borique, d’acide ascorbique ou d’acide oxalique.

- Prise de certains antibiotiques (céphalosporines de 1ère génération, les tétracyclines, la nitrofurantoïne et la gentamycine).

- Bactériurie faible, régime restreint en nitrates, pH urinaire acide, traitement diurétique. - Infection causée par certaines bactéries non productives de nitrites comme les infections

à streptocoques, entérocoques, Acinetobacter spp. ou S. saprophyticus.

d. Performances diagnostiques de la BU :

L’association des deux tests (leucocytes et nitrites) pour la détection des IU permet de pallier les défauts de sensibilité de chacun. Cependant, les performances de la BU sont variables selon le terrain.

Chez la femme symptomatique, l'absence simultanée de leucocytes et de nitrites présente une très bonne valeur prédictive négative (>95%) en l'absence d'immunodépression grave [51]. Une « BU » négative permet d'éliminer le diagnostic d'IU et de ne pas réaliser d'ECBU. Il convient alors de rechercher un autre diagnostic.