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En plus d étudier différents axes hormonaux, il est également important de considérer la dynamique des réponses hormonales. Les réponses hormonales qui surviennent à l exercice peuvent en effet influencer celles qui surviennent durant la phase de récupération (De Graaf-Roelfsema et al., Veterinary Quarterly 2007 ; Duclos et al., APNM 2007 ; Kanaley et al., JCEM 2001). Il parait donc très important d étudier ces réponses aussi bien durant ces deux phases. Pour cette raison, Meeusen et al. (MSSE 2013) ont proposé un test d exercice multiple ou fractionné, qui donne la possibilité de mesurer la capacité de récupération de l athlète, mais peut également évaluer l aptitude du sportif à réaliser normalement la seconde partie d exercice. D après ces auteurs, cette méthode pourrait être utile pour détecter des signes précoces de surmenage et de les distinguer d un entraînement sans baisse de performance (Meeusen et al., MSSE 2013). Meeusen et al. (EJAP 2004) ont mené une étude durant laquelle les sportifs devaient réaliser deux tests d effort maximaux séparés de 4h de repos. L utilisation de deux tests incrémentés réalisés jusqu à épuisement volontaire avait pour objectif d étudier les variations neuroendocrines et ces auteurs ont montré que l exercice induit une augmentation d ACTH, de la prolactine (PRL) et de GH à l issue des deux exercices (Meeusen et al., EJAP 2004). Chez les sujets qui ne présentaient pas de signe de surmenage, le test a révélé une augmentation des concentrations d hormones circulantes après la première, comme après la seconde session d exercice. Ces chercheurs proposent que ce test pourrait être utilisé comme une mesure indirecte de la réactivité hypothalamo-hypophysaire. Selon le « statut d entraînement » de l athlète, la réponse hormonale au second test était différente. Ce test aurait la capacité de distinguer un état de surmenage non fonctionnel d un syndrome de surentraînement. A un stade de surmenage fonctionnel une réponse neuroendocrine moins prononcée à un second exercice le même jour est constatée (Meeusen et al., EJAP 2004). Les athlètes souffrant du syndrome de surentraînement montrent eux une augmentation extrêmement importante de la concentration d hormone circulante après le premier exercice, suivi par une suppression complète durant le second (Meeusen et al., EJAP 2004 ; Meeusen et al., BJSM 2010). Cela pourrait indiquer un phénomène en deux temps ; une hypersensibilité de l hypophyse tout d abord puis une insensibilité ou un épuisement. Dans une autre étude, ces mêmes auteurs ont montré qu il était essentiel de faire la distinction entre des athlètes surmenés non fonctionnels et ceux atteints du syndrome de surentraînement (Meeusen et al., BJSM 2010). De ces résultats, il ressort que l utilisation de deux périodes d exercice serait surtout plus utile pour détecter et prévenir l instauration d un syndrome de surentraînement.

D autres hormones comme la leptine, l adiponectine et la ghréline, ainsi que des cytokines comme l IL-6 et le facteur de nécrose tumorale-alpha ont été récemment étudiées pour déterminer s ils pouvaient constituer

de possibles marqueurs de suivi de la charge d entraînement (Jürmäe et al., Metabolism 2011). Les auteurs ont conclu que certains de ces paramètres mesurés dans un état à jeun ou post-exercice pouvaient fournir des informations sur les mécanismes de régulation énergétique et peuvent changer après un entraînement intensif ou une récupération insuffisante. Cependant, il ne semble pas y avoir d études justifiant de la possible pertinence de ces variables comme marqueur du stress d entraînement ou dans la prévention et/ou le diagnostic du surmenage et du surentraînement.

En conclusion le système endocrinien est l un des principaux systèmes impliqués dans les réponses au stress aigu et à l adaptation au stress chronique. Une grande diversité de mécanismes est impliquée dans une telle adaptation, agissant potentiellement à tous les niveaux comme une réaction en chaine. Toutefois, les informations apportées actuellement par la littérature scientifique concernant le système endocrinien et l état de surmenage et/ou du syndrome de surentraînement montrent que les mesures d hormones au repos ne permettent pas de distinguer des différences claires entre les athlètes qui s adaptent convenablement à une période d augmentation de la d entraînement et ceux qui développent un état de surmenage non fonctionnel ou de syndrome de surentraînement. De futures études utilisant des tests d effort multiples et/ou des analyses hormonales multiples sont aujourd hui nécessaires pour évaluer la possibilité d un test de diagnostic hormonal permettant de mieux prévenir le surmenage et/ou le syndrome surentraînement.

Problèmes avec les données hormonales :

1. De nombreux facteurs influent sur les concentrations sanguines hormonales. Ceux-ci comprennent des facteurs liés aux conditions et/ou à la conservation des échantillons, mais aussi le stress lié au prélèvement des échantillons et/ou le coefficient de variabilité intra et inter-essai ; 2. La prise alimentaire (la composition des nutriments et/ou si le repas est pris avant ou après la

prise de sang) peut modifier de façon significative la concentration basale de certaines hormones (e.g. cortisol, DHEA-S, la testostérone totale) et leur réponse à un exercice physique donné (cortisol, GH) ;

3. La sécrétion non-linéaire de certaines hormones module la sensibilité des tissus à ces hormones ; 4. Chez les athlètes féminines, les réponses hormonales peuvent dépendre des phases de cycle

7. Les variations diurnes et saisonnières des hormones peuvent influencer les résultats ;

8. Les mesures devront nécessairement être comparées avec des mesures basales de la même personne ;

9. Une mauvaise reproductibilité et la faisabilité de différentes techniques utilisées dans la mesure de certaines hormones pourront influencer les résultats (e.g. la testostérone libre par RIA plutôt que par la méthode de référence réservée à quelques centres hautement spécialisés) ;