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TECHNOLOGIE PROFESSIONNELLE DES MÉTIERS DE LA MÉTALURGIE

LIVRE 3

A ju s te u rs - M o n te u rs - M é c a n ic ie n s

par

Marcel VERDIER e t M aurice BRUT

C h e f d e t r a v a u x P .T .A . o u C o llè g e o u L y c ée te c h n iq u e d 'E t o t d 'e n s e ig n e m e n t te c h n iq u e

CONCEPTION

VISUELLE

PROPOS III D’ESTHETIQUE INDUSTRIELLE

Au sein d ’une situation économique où l’acte de vendre devient le facteur prépondérant, nous avons dit le rôle d ’une politique d ’image de firme, en sachant que le désordre visuel ne peut qu’être préjudiciable à toute société, placé dans un clim at de concurrence agressive (bulletin n° 82).

Or, Tordre visuel se conçoit et requiert pour cela (outre des concepteurs de valeur) des esprits à tous les niveaux parfaitem ent informés des buts à atteindre, et par conséquent éduqués dès leur scolarité. Le rôle naturel de TE.N.S.E.T. est de se préoccuper de la pédagogie de cette form ation qui relève d ’un type de professeur autre que celui du traditionnel professeur de dessin d ’art ! et c ’est qui justifie cet­ te série d ’articles sur les fondements de l’éducation visuelle au sein de l’enseigne­ m ent technique.

TECHNOLOGIE VISUELLE

Afin que le lecteur puisse situer l’importance des thèmes que nous dévelop­ pons dans nos articles en cours, il est apparu souhaitable de publier (page suivante) le program m e théorique que nous utilisons actuellement à l’intention de Techni­ ciens supérieurs et réparti sur deux ans, à 2 heures par semaine. Ce program m e est développé à l ’aide d ’une docum entation visuelle abondante et précise. Pas une seu­ le idée n ’est exposée sans que l’image ne précède ou ne suive imm édiatement, com­ me dém onstration. Il ne s ’agit pas d ’un cours de "bavardage" esthétique, m ais d ’un cours de technologie visuelle, analysant les points essentiels où doit se porter l ’ef­ fort de la politique d ’image de firme. Ce cours cherche à entraîner l’esprit au juge­ ment technique véritable en étudiant des cas concrets, en définissant le vocabulaire et en dém ontrant le mécanisme de la conception visuelle, en inform ant sur les mé­ thodes de recherche. Chaque trim estre, un exercice d ’analyse de documents réels portant sur le programme traité permet de contrôler l’assimilation théorique.

P ar exemuple : analyser par des dessins commentés la qualité d ’organisation visuelle d’une lettre commerciale en proposant des solutions d ’amélioration... etc...

Cette première forme de cours volontairement sans exercice de recherches fondamentales perm et de parcourir un panoram a assez vaste. Nous considérons que ce program m e de réflexion théorique est fondam ental pour guider l’effort de compréhen­ sion. Ce programme peut s ’infléchir suivant chaque spécialité technique des élèves, mais il représente tout de même l’expression d ’un effort im portant pour atteindre aux thèmes techniques les plus fondam entaux. Cette première forme théorique doit être complétée par des travaux pratiques dans la mesure où les conditions matérielles

le perm ettent. Nous consacrons ce 3” article à l ’analyse du développement d ’un de ces travaux pratiques à titre d ’exemple.

TECHNOLOGIE V ISUELLE

IMAGE - LANGAGE

Physiologie visuelle : centre d ’intérêt et centre optique Psychologie visuelle : rythmes et langage visuel Psychologie visuelle du dessin et de l'écriture Image de firme : rôle - importance - efficacité Image de firme : analyse de cas concrets

La marque d ’entreprise : conception - rôle - efficacité

IMAGE - COULEUR

Nomination et composition des couleurs Relativité colorée par réactions complémentaires Association par contraste et visibilité colorée Psychologie colorée

L’image de firme et la couleur

Les procédés de reproduction de l ’image : * procédés m anuels et photo-mécaniques

IMAGE - GRAPHISME

L’association des idées visuelles (langage des rapports) Psychologie des rapports et contraste d ’échelle La loi du cadre et psychologie des form ats Le langage photographique

L’annonce de presse (liaison texte-image)

Choix des caractères typographiques (psychographie)

Les multiples conceptions publicitaires d ’un thème (ex : Parfum ) Evolution de l’affiche, son rôle

Les papiers adm inistratifs : les cartes de message Organisation de la correspondance

P ro g ram m e d ’étude théorique s u r deux ans

IMAGE - VOLUME

Physiologie de la vision en volume

Les modes de description de l'espace et la perception visuelle La transcription de l’espace volume par la photographie Processus généraux de la recherche en volume

* Etude de m arché - cahier des charges - dessin * Les maquettes en pâte, papier, bois, plâtre, plastique La mode, le style et le stylisme

Evolution de la conception des objets (ex ; marchine à écrire) L’objet et la gamme des produits d ’une firme - le désigne - Analyse de cas concrets : l’image de firme et l’objet

Etude théorique de la prise en main

ARCHITECTURE

L’esprit de l’architecture. L’urhanism e Les tendances architecturales contemporaines Logique de conception des circulations

Organisation des bureaux L’image des lieux du travail L’image des stands d ’exposition L’image du magasin

L’image de l’étalage

L’image de la maison individuelle.

L IMAGE ET L’HOMME

Morphologie et graphologie L’image de firme face aux avenirs La notion du Désigne en France

LES TRAVAUX PRATIQUES DE CONCEPTION

Chaque année, le dernier cours est consacré à une enquête auprès des élèves pour connaître leur jugement sur le cours de conception visuelle qu’ils viennent de recevoir. Cette enquête est anonyme et se résume aux questions :

— Ou’est-ce qui vous a paru le plus fastidieux ? Pourquoi ? — Ou’est-ce qui vous a le plus intéressé ? Pourquoi ?

— Quelles idées proposez-vous pour am éliorer l ’efficacité de ce cours ?

Ces enquêtes nous ont toujours été très utiles et nous y avons toujours constaté des réponses sérieuses et franches. Nous ne aurions nous en passer. Parfois, c’est am er à lire, mais c ’est toujours sain. Grâce à cela, nous sommes arrivés à la conviction que l’enseignement de la technologie visuelle était indispensable, mais qu’il fallait aussi des travaux pratiques. Ces travaux pratiques visent alors à la form ation de l’être (voir bulletin n ” 82 sur la m arque) car l’esprit de l’étudiant est confronté avec la difficulté véritable de la synthèse.

Ces travaux pratiques exigent, pour être efficaces, du temps et une concentra­ tion du temps de m anière que la pensée réalisatrice ne soit pas trop entrecoupée. Le désir des élèves, tel qu’il transparaît dans les enquêtes, serait d ’avoir des séances lon­ gues de 4 heures, en petits groupes de 15 élèves au plus. C’est dire que ces exercices ne commencent à être pratiquables qu’avec un rythm e de 2 heures par semaine pour des exercices très simples. Ce rythme devient insuffisant pour des études morphologi­ ques de machine-outils.

Nous présentons aujourd’hui les données pédagogiques d ’une leçon en travaux pratiques dans l’état d ’évolution où elle se trouve actuellement.

AVERTISSEMENT AU LECTEUR

Nous débattons de la form ation de l’esprit par l’éducation visuelle. Les résultats présentés ici ne sont donc pas à juger en valeur absolue, mais relativem ent à l’effort intellectuel nécessaire pour m aîtriser les éléments fluctuants de la pensée créatrice. Les spécialistes pourront trouver à redire, soit sur l’esthétique des résultats, soit sur les difficultés de fabrication, soit encore sur les difficultés de vente future de tels appa­ reils. Les questions im portantes à se poser nous semblent être celles-ci :

— Avec une telle pédagogie, la pensée de nos élèves est-elle plus lucide ?

— Cette pédagogie répond-elle à des nécessités dont l’économie du pays profitera ? Nous insistons sur l ’esprit qui anime ces articles. Nous ne cherchons pas des " ré ­ su lta ts" , mais des processus pédagogiques, visant à construire et l ’esprit de jugement par le cours de technoolgie visuelle et l’esprit de recherche p ar les travaux pratiques. Nous ne cessons de répéter à nos étudiants : « Voyez le processus méthodique plus que le résultat lui-même car le résultat est relatif à nos propres conditions matérielles d ’action. Ce qu’il faut que vous reteniez, c ’est l ’esprit de ces méthodes de recherche. Sachez faire l ’effort pour dégager les grands principes à partir de votre expérimentation per­ sonnelle. Enfin, sachez faire le lien avec les autres cours et la vie même ». ,

CAHIER DES CHARGES POUR L’ETUDE D’UN BIDON D’H U ILE (T rav au x P ratiq u es)

Pour le lancement d ’une nouvelle qualité d’huile de graissage pour m oteurs automobiles, la société OTO dem ande d ’établir des avant-projets morphologiques d ’un bidon d ’huile de 2 litres entièrem ent en plastique et répondant aux impératifs de conception suivants :

— Etre d ’une morphologie telle que les m ains des utilisateurs ne puissent en trer en contact avec le produit gras, ni avant, ni pendant, ni après l ’utilisation. (Cette ca­ ractéristique devant devenir un atout m ajeur de la campagne publicitaire. de lance­ m ent qui sera étudiée dans une deuxième phase d’étude.)

— Etre transparent ou translucide totaiement, ou en partie, de m anière à laisser apparaître le niveau d ’huile restant dans le bidon.

— E tre porteur d’une graduation en 1/2 litre perm ettant une mesure de quantité introduite dans le moteur.

— La forme résultante ne doit pas, en outre, poser de problème complexe de stocka­ ge et d ’empilage. Cependant, on acceptera éventuellement quelques difficultés lé­ gères si la forme présente par ailleurs des avantages certains.

— Sur ce bidon, figurera la nom OTO et un emplacement pour les références tech­ niques d ’utilisation de Thuile.

— On dem ande une m aquette en pâte à modeler du bidon (échelle I) accompagnée d ’un plan et élévations dessinées avec coupe si nécessaire et un justificatif expli­ quant le parti morphologique adopté.

JUSTIFICATION PEDAGOGIQUE

Précisons que la recherche du nom pouvant convenir à ce type de société pré­ céda l’exercice de recherche en volume ci-dessous. C’est en accord avec les élèves que le mot OTO fut adopté comme le plus bref et le plus efficace (voir n° 82 l’arti­ cle sur la m arque).

Ce thème présente la particularité actuelle d ’être très développé pour les bouteilles L'2 et 1 litre en plastique (produits d ’entretien ou huile de table) m ais les études sont beaucoup plus rares (et plus difficiles) pour des quantités de Tordre de 2 litres et plus. Cette abondance et cette rareté perm ettent de réaliser une étude théo­ rique très illustrée sans pourtant gêner les élèves dans leurs possibilités d ’invention.

Conçu comme une recherche de conception en 3 dimensions, ce thème pose un problème difficile pour m aîtriser par la pensée tous les rapports réciproques de la forme volume. Ce thème permet une étude échelle I sur maquette réelle, ce qui est plus fa­ cile pour nos étudiants. L’étude à une échelle réduite posant de rudes problèmes d ’ap­ préciation qui ne peuvent être abordés d ’emblée. C’est un exercice de mécanique physiologique, nous voulons dire par là qu’il oblige d ’étudier réellem ent (grâce à la m aquette) les forces en mouvement autour de la m ain et d ’en conclure un parti-mor­ phologique aussi affirmé que possible.

ANALYSE DU PRODUIT

I — DESAGREMENT DE L’HUILE DE GRAISSAGE : Produit gras - collant - pesant - séchant difficilement - difficile à laver rapidem ent - visqueux - facilitant le glis­ sement entre les mains - produit désagréable.

II — DESAGREMENTS DES CONDITIONNEMENTS METALLIQUES ACTUELS : sonores — versant mal - toujours graisseux et poussiéreux - sans précision ni pour la quantité versée ni pour la conduite de la coulée d ’huile. Prise en main difficile (utilisation des 2 m ains le plus souvent, système de garantie difficile à retirer sur certain modèle.

III — AVANTAGES D’UN CONDITIONNEMENT PLASTIQUE : si l’utilisation du plas­ tique pour la conservation des produits alim entaires est discutable (surtout en ambi­ ance chaude) il est indéniable que ce type de conditionnement présente de grands avantages pour les produits d ’entretien et pour le transport de l’huile de graissage ; Insonore - Possibilité de rendre apparent le niveau d ’huile - Forme de bidon plus li­ bre perm ettant l’intégration d ’une poignée et perm ettant de faciliter le versement par une juste répartition des masses - Forme n ’obligeant plus à des rebords métalli­ ques, conservant l ’huile sur le dessus du bidon.

IV — INCONVENIENTS : souplesse éventuelle - fragilité à forte chaleur - peu souhai­ table pour l’alim entation en ambiance chaude.

V — HISTOIRE VECUE : en prenant de l’essence chez ESSO que voyons-nous, bien en évidence près de la pompe ? Un bidon bleu de chez TOTAL, servant à l’antigel ;

— « Que faites-vous, avec ce bidon concurrent ? »

— « Je m ets l ’eau distillée dedans. Avant, m a bouteille de verre se cassait trop facile­ ment, alors j ’ai demandé à la station TOTAL la plus proche de me donner un bidon de ce genre, c’est très pratique. »

— Publicité TOTAL^ chez ESSO, voilà ce que provoque une étude rigoureuse du confort pour l ’usager. Un emballage bien conçu que le consom m ateur s’ingénie à réutiliser, c ’est une publicité économique et qui se prolonge chez le concurrent lui-même.

ANALYSE TRES RAPIDE DE L’EVOLUTION DES FORMES PLASTIQUES En classe nous apportons quelques échantillons de formes plastiques et nous complétons notre analyse par une série im portante de diapositives en couleur. Nous concevons cette analyse historique comme un cours de technologie visuelle. Pour ne pas allonger cet article, nous ne donnons ici que les points fondamentaux, en sachant que l’analyse peut et doit se faire plus en profondeur.

Une des premières bouteilles m énageant une bonne prise en m ain fut l ’huile Forza de Prisunic. On vit ensuite apparaître sur le m arché les conditionnements de la firme Cotelle et Foucher, fort bien conçus dans leur blancheur éclatante et l’unité globale de toute la production (Javel-Lacroix, Mir, Rex...).

Dans le même temps, apparurent de nombreuses autres formes en plastique, ména­ geant une prise en main plus ou moin efficace (Total, produit d ’entretien... etc...) dont nous présentons quelques spécimens.

A partir de ces documents courants, nous analysons les différentes politiques d ’image de firme de chaque société et nous examinons aussi le désigne de chaque objet, (quelquefois en com parant avec des objets en verre).

I

CAS CONCRET D’ERREUR DE JUGEMENT

A gauche : 1“ bouteille Salador m ontrant que la firme n'a pas su choisir le désigne véritable. Histoire vécue : « La ménagère coupe la languette hâtivem ent et un peu largement, la petite main prend la bouteille nerveusement par l'étran­ glement et un jet d'huile va s'écraser à terre (la personne d'en face évite de jus­ tesse d'être tachée).

— « Ah ! je ne rachèterai plus cette huile ! » et cette aventure court la clientèle. Les ventes baissent rapidement...

A droite : 2° tentative : pour rem édier au problème, mais cette fois, en se trompant dans l'e.xtrême opposé : la ligne « tradition » n'est que la copie en plasti­ que (pouah ! d'une aiguière classique. Utiliser une forme classique en plastique est un galvaudage stupide. Cette valse hésitation dans les choix m ontre une absen­ ce de jugement qui coûte de l'argent et laisse libre la concurrence.

CONCEPTION PSYCHLOGIQUE DES FORMES

La forme possède un esprit qui doit s'adapter à l ’expression du produit : L’esprit architectural : si nous jugeons la bouteille de gauche, nous la trouvons stable, perm ettant une large utilisation sans souci de déséquilibre. La prise en main est intégrée à l’ensemble et seule la ligne générale épurée compte ; on utilisera cet­ te forme pour un produit d ’usage fréquent.

L’esprit décoratif : si nous jugeons la bouteille de droite, nous constatons la m ulti­ plication des détails pour « plaire » et attirer l ’attention. Cette multiplication des dé­ tails va ju sq u ’à la lourdeur et l’oubli de l ’architecture. Cette forme est faussement élégante ca r vaniteuse et « m ’as-tu-vue ? »

La conception stylistique de la forme est langage. Ce langage visuel doit être utilisé lucidement pour exprim er la psychologie du produit mais aussi la psychologie générale de l ’image de firme.

LA CONCEPTION DES VOLUMES

Quand un technicien ajoute un écrou et un boulon, il satisfait à une fonction de serrage et il peut estim er sa tâche terminée, m ais il n ’a pas pensé en volume : pour cela, il doit se poser la question : est-ce que le système de serrage détruit le désigne de l'étude ? » Le désigne c ’est l’ensemble des choix nécessaires pour que l’ob­ jet atteigne à une conception qui va le désigner au sein du monde économique, c ’est- à-dire le distinguer au milieu de la concurrence.

Nous avons dit qu’il est vain de baisser les coûts de fabrication, si par contre­ coup on élève les coûts de distribution. La solution plastique de cette fonction de serrage entre donc dans un ensemble plus vaste : la politique du désigne nécessaire au produit. La qualité finale du produit dépend de tous les choix de détail faits à chaque instant pendant la recherche de conception. C’est pourquoi il est im portant que le souci des choix accompagne toutes les recherches techniques dès le départ. Choisir une solution plutôt qu’une autre, en fonction du but commercial final à attein­ dre, telle est la mission d ’une politique d ’image de firme.

Et nous touchons le fond de notre problème. Il est évident que si nos techni­ ciens ne sont pas formés à cet esprit de compréhension du but final, très vite le pro­ duit se déformera, car tout pousse à la déformation si une ferm e discipline n ’est pai comprise et acceptée, mieux même, souhaitée et réclamée à tous les échelons. Nous savons par l’expérience que l’étude d ’un prototype a tendance à avancer par accum ulation d ’éléments "provisoires" et, comme le temps presse toujours, le pro­ visoire reste au final avec ses défauts. La tendance norm ale du technicien c ’est d ’ajouter, mais ce que cherche le concepteur visuel, c ’est l’intégration et la syn­ thèse. Les contradictions de méthode sont bonnes à m arquer dès le départ, non pour les opposer stupidement, mais pour chercher en quoi elles se complètent.

Comment travaille le technicien ? Par nécessité, il fragm ente son volume en trois vues, un cube devient alors trois carrés. C’est très commode pour une étude quantitative, mais ne permet plus une lecture réelle du volume du fait de cette frag­ mentation ; on croit rem édier en utilisant les perspectives cavalières ou axonométri- ques : ces pratiques ne sont que pratiques, et elles enfoncent nos techniciens dans un monde de conventions visuelles qui em prisonnent leur esprit si une form ation par­ ticulière n ’est pas donnée pour rééquilibrer leur jugem ent au niveau de la réalité. L’illusion de comprendre et de pouvoir juger à partir de géométraux ou d ’une pers­ pective cavalière retire en fait toutes facultés réelles d ’apprécier suivant ime poli­ tique de désigne.

Si à cela on ajoute les difficultés de l ’étude à une échelle réduite qui ne rend pas compte de tous les détails avec précision, on com prendra que les problèmes de la recherche du désigne d’un objet passent inaperçus dans la scolarité de nos techniciens. Cette carence est réelle et, ne l’oublions pas, elle se solde par une moins grande com­ pétitivité de notre industrie et de notre commerce en général.

La situation ainsi posée, il fallait trouver des remèdes par des méthodes pédago­ giques adaptées. D’emblée, nous avons éliminé la recherche par dessin utilisant la description conique (perspective) la manipulation de la perspective relève d ’une édu­ cation très approfondie (surtout pour l ’étude des courbes) et nécessite un temps d ’ap­ prentissage long ; c’est pourquoi nous avons eu recours au modelage (en utilisant de la

pâte à modeler Lefranc, de haute qualité). P ar ces maquettes, les 3 dimensions

devinrent âprement présentes. Il faut avoir eu l'objet sous ses doigts, le sentir chan­ ger au gré des pulsions de 1 esprit, se tordre même, pour sentir que cette création ne s’accommode dans l’esprit de convention. Pris au piège de la réalité, l’esprit ne peut plus se dérober devant l’effort nécessaire de jugem ent et d ’invention. Et si l’intuition

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