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Esclaves et affranchis publics employés au service de l’administration

3. Les tabularii

3.2. Les tabularii employés auprès des cités

À l’image de la capitale, les cités de l’Empire disposaient de services d’archives chargés de recueillir l’abondante documentation produite par les différentes activités de l’administration municipale, en premier lieu les décrets des décurions mais aussi tous les documents relatifs à la gestion financière, les registres des biens et domaines publics, les listes des citoyens et du cens, la documentation des comitia, l’album des décurions, les fastes des magistrats et des prêtres municipaux, la liste du personnel auxiliaire, le cadastre, le calendrier de fêtes et cérémonies, les documents traitant des « relations extérieures » de la cité et ceux concernant les affaires judiciaires280. On conservait également les textes émanant de l’administration impériale (epistulae, edicta, stipulationes…). L’organisation des tabularia municipaux nécessitait donc un personnel spécifique dont les sources épigraphiques donnent un aperçu significatif. Si les archivistes recensés relèvent de statuts juridiques variés, la majorité d’entre eux appartient au groupe des servi et liberti publici qui nous intéresse prioritairement281. Le tableau ci-dessous en établit la liste.

Neuf esclaves publics travaillant auprès des archives des cités sont clairement identifiés. La plupart porte simplement le titre de tabularius accompagné de la mention de leur appartenance à une communauté civique. Parmi eux, notons au passage qu’un certain Firmanus relève du conseil des Trois Gaules, fédération de cités organisée autour du culte

Les servi et liberti publici tabularii Lieu

Références

Date Identité Fonction

Servi publici Capua

CIL, X, 3839

- Alexander colon(iae) tab(ularius)

Pouzzoles AÉ, 2001, 854, l. 20

IIe s. ap. J.-C. Puteolanus Puteolanor(um) ser(vus) tabularius

Verona

CIL, V, 8850

IIe s. ap. J.-C. Festus Veron(ensium) ser(vus) tab(ularius)

Astigi (Baetica)

CIL, II2/5, 1176

milieu IIe s. ap. J.-C.

Graecinus colon(iae) Aug(ustae) Fir(mae) ser(vus) tabul(arius)

Vasio

(G. Narbonensis)

CIL, XII, 1283

- Calomallus Vas(iensium) tabul(arius)

Vienna

(G. Narbonensis)

2ème moitié du IIe ap. J.-C.

Geminus a tabulario public(o)

280

Sur ces questions, se référer aux travaux que J.-Fr. Rodríguez Neila a réalisés à partir de l’analyse détaillée des lois municipales de Bétique : « Archivos municipales en las provincias occidentales del imperio romano », Veleia, 8-9, 1991-1992, p. 145-174 et « Tabulae publicae »..., op. cit., Madrid, 2005.

281 Cf. E. Sachers, « Tabularius », RE IV, A2, 1932, 1969-1984 et plus particulièrement 1971-1972 et 1979-1980. L. Halkin, op. cit., p. 178-183 et A. Weiß, op. cit., p. 70-84.

ILN, V, 104

Beneventum

CIL, IX, 1664

- Optatus col(oniae servus) adiutor [t]a[b]ul(arii)

[of]ficii a r[ati]o[n(e)] lanae Lugdunum

(G. Lugudunensis)

CIL, XIII, 1725

IIe s. ap. J.-C. ? Firmanus (trium) Galliar(um) tabularius

Dion (Macedonia)

AE, 2003, 1582a

- Eracleo publicus tabularius

Liberti publici Ostia

CIL, XIV, 255, l. 1

IIe s. ap. J.-C. Ost(iensis) Hermes tab(ularius)

Interamna Lirenas (Picenum) AE, 1911, 205 - C(aius) Interamnius Crescentio libert(us)

tabular(ius) r(ei) p(ublicae)

Volsinii (Etruria)

CIL, XI, 2710a

- Volsinius

[V]ictorinus

ta]bul(arius) rei publ(icae)

[V]olsiniens(ium) [i]t(em) Ferentiensium Emona (Pannonia sup.) CIL, III, 3851 2ème moitié du Ier / IIe s. ap. J.-C. L(ucius) Publ(icius) Aper lib(ertus)

tabul(arius) rei publ(icae)

impérial à l’autel du Confluent, près de la colonie de Lyon282. Dans les inscriptions, les attributions de ces agents ne sont jamais davantage précisées. Seul l’esclave de Bénévent, Optatus, indique, dans une dédicace érigée à la mémoire de sa femme, qu’il occupe la fonction d’adiutor [t]a[b]ul(arii) [of]ficii a r[ati]o[n(e)] lanae283. Outre l’extrême spécialisation du tabularius de la colonie que nous découvrons ainsi indirectement, la formule met en relief la position particulière d’adiutor tabularii bien connue, par ailleurs, au sein de la familia Caesaris et étudiée dans ce cadre par P.R.C. Weaver. Selon lui, l’expression servait à qualifier les nouvelles recrues de l’administration impériale284 et on peut peut-être supposer qu’il en allait de même au niveau municipal. Il n’est pas impossible non plus que des différences de qualification aient existé entre ces personnels ainsi que le laisse supposer la dénomination particulière d’a tabulario publico appliquée à Geminus, esclave de la cité de Vienne285.

De ce corpus, on a pu rapprocher d’autres agents dont le statut reste assez mal défini. Le premier, un dénommé Fuscinus, est connu par une épitaphe provenant d’Ampelum, en

282 CIL, XIII, 1725. Cf. D. Fishwick, The Imperial Cult in the Latin West, III, 2, Leyde, Boston, Cologne, 2002, p. 52-53. Les seules mentions d’agents administratifs du concilium concernent des iudices arcae Galliarum ou arcae

ferriarum et des inquisitores. Les Tres Galliae possédaient aussi leurs propres esclaves, qu’elles affranchissaient

comme en témoigne le cas de P. Claudius Abascanthus, connu par plusieurs textes provenant d’Ostie (CIL, XIV, 324, 327 et 328) Cf. infra ch.7.

Sur le concilium, W. Van Andringa, La religion en Gaule romaine, piété et politique (Ier-IIIe s.ap. J.-C.), Paris,

2002, p. 33-39 et L. Lamoine, « Les hommages des Trois Provinces des Gaules extra-sanctuaire du Confluent »,

MEFRA, 117, 2005, p. 567-584.

283 CIL, IX, 1664.

284 P.R.C. Weaver, Familia Caesaris. A Social Study of the Emperor’s Freedmen and Slaves, Cambridge, 1972, p. 239-240.

285

Dacie286. Cet esclave (verna) y remplissait la fonction d’ab inst(rumentis) tab(ularii). Si l’expression renvoie incontestablement à un préposé aux archives d’un tabularium287, aucune indication ne permet vraiment de savoir qui employait ce subalterne. Il y a lieu de croire cependant qu’il appartenait en fait au personnel de l’administration des mines pour lequel la région d’Ampelum a livré un grand nombre de témoignages288. Des incertitudes pèsent aussi quant au statut de Corinthus, adiut(or) tabul(arii) à Villaviçosa en Tarraconaise mais il se pourrait qu’il s’agisse plus d’un esclave privé que d’un aide-archiviste public289. En fait, les difficultés d’identification rencontrées viennent souvent de ce que le terme « tabularium » n’est pas explicitement précisé dans la documentation et qu’ainsi l’interprétation reste en grande partie dépendante du contexte. On le mesure bien dans la situation d’un autre tabularius, originaire de Cirta et dont le nom nous échappe en raison des lacunes de l’inscription qui le mentionne290. S’agissait-il d’un esclave municipal ? Son environnement familial semble davantage le suggérer dans la mesure où son père, Publicius Namphamo, était vraisemblablement lui-même affranchi de la cité numide291. En toute logique, le fils pouvait donc relever de la colonie cirtéenne et travailler à la tenue de son dépôt d’archives. L’hypothèse, si on ne peut la valider complètement faute de preuve, doit néanmoins êtreprise en considération. Au-delà, faut-il même aller jusqu’à imaginer que Publicius Namphano avait précédé son fils dans la fonction ? Rien bien sûr ne l’indique mais cette éventualité ne serait pas aberrante puisqu’on connaît, par ailleurs, plusieurs affranchis municipaux qui exerçaient l’emploi de tabularius.

286 CIL, III, 1315 : « D(is) M(anibus) / Sossia Sabina / vixit ann(os) XXVI / efecit (sic) in matrimon(io) ann(os) XI /

m(enses) X sine ulla q- /uerella Fusci- / nus ver(na) ab ins- / t(rumentis) tab(ularii) coiugi / b(ene) m(erenti) f(ecit). »

287 Le terme d’instrumenta prend bien évidemment ici le sens d’ « actes » ou « documents officiels », dans un emploi bien attesté et fréquent chez différents auteurs anciens dont Suétone, Caligula, VIII et Vespasien, VIII par exemple.

288

Cf. S. Mrozek, Aspects sociaux et administratifs des mines d'or romaines de Dacie, Apulum 7, 1968, p. 307 et Die Golbergwerke im römischen Dazien, ANRW II, 6, p. 95. Autres charges de subalternes signalées dans l’administration des mines de Dacie : Suriacus, Aug.n. dispensator aurariarum (AE, 1959,308); Callistus, Aug. n.

dispensator (CIL, III, 1301); Zmaragdus, Aug. lib. tabularius(CIL, III, 1286); Leonas, Aug. lib. adiutor tabularii

(CIL, III, 1305); Augusti F..., adiutor tabularii (AE, ,1944, 27); Iustinus Caesaris verna subsequens librariorum (CIL, III, 1314); Romanus, Aug. n. verna vilicus (aurariarum ?) (CIL, III, 7837); Verus, Aug. n. verna

vilicus(aurariarum ?) (CIL, III, 7837); Mercurius, Caes. servus (CIL, III; 1300); Vitalis (CIL, III, 1335). Il y a

aussi à Ampelum mention de liberti et familia et leguli aurariarum (CIL III, 1307). 289

CIL, II, 5210 : « Corinthus / ser(vii ?) BB(?) Acili / Glabrionis / adiut(or) tabul(arii) e[x] p(ondo) auri [I]I

a(nimo) l(ibens) v(otum) s(olvit) ». Cf. J.-F. Rodríguez Neila, « Archivos municipales … », art. cit., p. 146, n. 3.

290 ILAl.g II, 1, 803 (CIL, VIII, 7077) : « D(is) M(anibus) S(acrum) / Publici Nam-/ phamonis patris / dulcissimi

v(ixit) a(nnos) LXV / [---]u[-]us tabulari- / us et [---] / [---]mura et II[---] / [---] et [---] / Urbanica(e) felicis-

/sima(e) Esmara co [---]a / nepotes avo dulcis-/simo fecerunt. »

291 On connaît à Cirta trois autres exemples d’affranchis de la cité : Publicius Callidromus (ILAlg II, 1, 547-CIL, VIII, 6973), Publicius Renatus (ILAlg II, 1, 548- CIL, VIII, 6974) et Publicius Fortis (ILAlg II, 1, 802- CIL, VIII,19521). Tous portent le gentilice « Publicius », ce qui est un indice supplémentaire pour voir en Publicius Namphamo un affranchi public.

Ainsi, à Volsinii, une inscription signale un certain Volsinius Victorinus292 dont le gentilice ne laisse guère de doute sur le statut. De leur côté, C. Interamnius Crescentio293 et L. Publicius Aper294 apparaissent chacun respectivement comme libertus de la res publica d’Interamna Lirenas pour le premier et de celle d’Emona pour le second. Enfin, Ostiensis Hermes figure en tête de l’album de la familia publica à Ostie295. La présence de ces différents affranchis publics en charge de tabularia mérite d’être soulignée. Elle rend visiblement compte d’une possibilité d’évolution dans le statut personnel de ces agents et indique, en tout cas, que dans l’administration municipale, de façon assez comparable à ce que l’on peut constater pour la familia Caesaris, la fonction de tabularius est à classer parmi les « intermediate clerical

grades » définis par P.R.C. Weaver296. Cet auteur considère d’ailleurs qu’une amélioration

progressive de la condition de ces employés s’est opérée entre le Ier ou le début du IIe s. ap. J.-C.297. Cette observation est-elle transposable dans le cadre des cités ? Les quatre exemples dont nous disposons semblent trop peu nombreux pour pouvoir le garantir mais l’appartenance de deux de ces tabularii affranchis au groupe des Augustales298 et le fait que l’un d’entre eux, Volsinius [V]ictorinus exerce, de surcroît, la charge de quinquennalis d’un collegium fabrum constituent indéniablement des indicateurs de leur émergence299. Il est certain également qu’ensuite, au cours du IIIe siècle, la fonction de tabularius s’est vue de plus en plus confiée à des individus de condition libre, affranchis voire ingénus300. La présence des liberti dans l’administration des archives ressort du reste clairement d’un rescrit de Dioclétien en date de 290 ou 293301. Le terme de cette évolution est sans doute à placer en 401, lorsque l’empereur Honorius décrète finalement, par une constitution spéciale, l’interdiction générale d’employer des esclaves comme tabularii302.

292 CIL, XI, 2710a.

293 AÉ, 1911, 205. 294 CIL, III, 3851.

295

CIL, XIV, 255, l. 1.

296 P.R.C. Weaver, Familia Caesaris…, op. cit ., p. 241 à 249.

297 Ibid., p. 242. L’auteur indique que « only 16/145 attested tabularii in the Familia Caesaris, apart from those of

the Augustae, are or could be still slaves and of these 9/16 are to be dated to the Julio-Claudian period. Only three can be dated later than the early second century. The improvement in status of tabularii from the early first century is concurrent with the expansion in the number of clerical posts in the administration, first in Rome and later in the provinces. »

298 CIL, III, 3851 et CIL, XI, 2710a. 299

Cf. infra ch. 6. N. Tran, Les membres des associations romaines. Le rang social des collegiati en Italie et en

Gaules sous le Haut-Empire, Rome, 2006, p. 128.

300 Cette évolution avait été soulignée par L. Halkin, op. cit., p. 179-180. A. Weiß, op. cit., p. 77-78 met cela en rapport avec un élargissement des tâches attribuées aux tabularii, notamment en matière fiscale.

301

C. Just., 7.9.3.1 : « Si, itaque (…)manumissus civitatem Romanam consecutus es, post vero ut libertus

tabulariam administrando libertatem, quam fueras consecutus, non amisisti, nec actus tuus filio ex liberis ingenuo suscepto, quominus decurio esse possit, obfuit. »

302 C. Theod., 8.2.5 = C. Just., 10.69.3 : « Generali lege sancimus, ut sive solidis provinciis, sive singulis

Pour finir l’examen de liste que nous avons tenté de dresser, reste le cas de deux personnages qu’on a parfois voulu y inclure mais qui n’en relèvent probablement pas. Il y a tout d’abord un certain Acceptus, tabularius à Trèves303. Les restitutions successives de la dédicace votive qu’il fit, en 232, en l’honneur de Mercure et de Rosmerta ont conduit à des interprétations divergentes quant à son identité. Il n’y a pas lieu de revenir ici en détails sur l’ensemble du dossier304. Disons seulement que lors de la publication de l’inscription dans le CIL XIII, O. Hirschfeld estimait qu’il s’agissait d’un affranchi de Sévère Alexandre et de Julia Mamaea, employé comme tabularius auprès du procurateur provincial de Belgique et des deux Germanies305. Plusieurs années après, reprenant le document, P.R.C. Weaver préférait voir en Acceptus un tabul[arius rei publ(icae)] Augustal(is) et en faisait par conséquent un affranchi public306. Plus récemment, par le biais d’un rapprochement suggestif avec un autre texte provenant de la même région307, M.-Th. Raepsaet-Charlier a proposé une nouvelle lecture et identifié le personnage à un certain (Doccius ?) Acceptus, sévir augustal. Elle penche en faveur de l’idée qu’il devait travailler au tabularium de la colonie ou de la civitas Treverorum, si les deux services étaient distincts. Néanmoins, elle n’exclut pas non plus qu’il ait tout aussi bien pu servir un collège ou une corporation.308 Une fois encore, l’absence de précision sur le contexte, provoquée ici par une lacune, fait obstacle à la compréhension complète du document et laisse un doute sur la fonction exacte occupée par l’archiviste. Quoi qu’il en soit, le gentilice suggéré par M.-Th. Raepsaet-Charlier invite plutôt à lui donner le statut d’un affranchi privé.

Un autre individu, Iulius Rufinus Leontius, révélé par une stèle mise au jour à Lucus Augusti, dans l’actuelle Galice, a lui aussi pu être rangé parmi les liberti publici. Pourtant, son épitaphe, probablement datée du IIIe siècle de notre ère, rappelle qu’il fut « ex tab(ulario) /

civis Asturce(n)sis »309. Cette version du texte proposée par le recueil des Inscriptions romaines

aditus, qui sit obnoxius servituti. Sed et si quis dominorum servum suum, sive colonum chartas publicas agere permiserit, (…) ipsum quidem in quantum interfuerit publicae utilitati, pro ratiociniis quae servo sive colono agente tractata sunt, obnoxium adtineri, servum autem compententibus affectum verberibus fisco addici. »

303 CIL, XIII, 4208 – AÉ, 1967, 320. Nous retenons la version du texte donnée par M.-Th. Raepsaet-Charlier, Acceptus, tabularius à Trèves, ZPE, 64, 1986, p. 228-229, qui diffère sensiblement des précédentes : « Deo

Mercurio [et deae Ros-]/ mertae aedem c[um signis orna-] /mentisque omn[ibus Doccius ?] / Acceptus tabul[arius IIIIIIvir] / Augustal[is restituit (vel) donavit ?] / item hospitalia [sacror(um) cele-] / brandorum gr[atia pro se libe-] / risque suis ded[icavit ---] / Iulias Lupo [et Maximo co(n)s(ulibus)]. » L’inscription est aujourd’hui

perdue. 304

M.-Th. Raepsaet-Charlier, « Acceptus,… », art. cit., p. 223 à 229.

305 CIL, XIII, 4208 : « Acceptus tabul[arius Augusti et] / Augustae [libertus]. »

306 P.R.C. Weaver, An Administrative Official from Trèves, Latomus, 25, 1966, p. 910-911. La lecture qu’il suggère est celle reprise dans l’Année Épigraphique, 1967, 320.

307

CIL, XIII, 4192 (ILS, 4610).

308 M.-Th. Raepsaet-Charlier, « Acceptus, … », art. cit., p. 228. On connaît en effet un M. Publicius Secundanus,

tabularius des nautes de la Moselle (CIL, XIII, 4335).

309 IRG, II, 29 (IRLugo, 28) : « D(is) M(anibus) s(acrum) / Iulio Rufino / Leontio ex tab(ulario) / civi Asturice(n)si / annorum XXVII(I?) / Rufonius Rufi-/ nus pater et Ru- / fia Paterna mater / filio piissimo. »

de la province de Lugo remplace la mauvaise lecture donnée antérieurement dans l’Ephemeris Epigraphica310, qu’A. Weiß continue, semble-t-il, de suivre311. À propos de cet agent, J.-Fr. Rodríguez Neila estime qu’il devait effectuer les opérations du cens et qu’il fut envoyé d’Asturica au municipe de Lucus pour y remplir sa fonction312. Quelles qu’aient été les raisons de ce déplacement, on note, une fois de plus, qu’aucun détail ne permet de savoir au juste de quel tabularium ce fonctionnaire dépendait. Le plus probable reste malgré tout que ce soit celui du municipe313 même si on a aussi envisagé qu’il ait pu ressortir de l’administration minière314. En tout cas, Iulius Rufinus Leontinus porte les tria nomina et, de surcroît, est présenté comme « citoyen » d’Asturica Augusta : rien n’autorise donc à voir en lui un affranchi public.