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II. Partie Méthodologie

4.1 Tableau récapitulatif des résultats

Nous présentons dans le Tableau III un récapitulatif qui permet de visualiser l’ensemble des résultats en fonction de chaque hypothèse. Pour rappel, le terme « G-ASD » correspond aux enfants ASD ayant présenté de faibles performances en répétition de phrases ; nous considérons donc qu’ils ont des difficultés en morphosyntaxe. Les « NG-ASD » sont les ASD ayant de bonnes performances morphosyntaxiques.

Tableau III. Tableau récapitulatif des résultats obtenus pour les différentes hypothèses.

Hypothèses Résultats

G-ASD < TD en morphosyntaxe N-EEL Confirmée

G-ASD < TD en passives Confirmée

G-ASD < TD en MDT phonologique Confirmée

HA2

G-ASD = G-SLI en morphosyntaxe N-EEL Infirmée mais pattern OK G-ASD = G-SLI en MDT phonologique Confirmée HA3

NG-ASD = TD en morphosyntaxe N-EEL Infirmée

NG-ASD = TD en passives Confirmée

NG-ASD = TD en MDT phonologique Confirmée HA4 NG-ASD > G-SLI en morphosyntaxe N-EEL Infirmée

NG-ASD > G-SLI en MDT phonologique Confirmée HB : Les G-ASD

auront d’autant plus de difficultés sur les

items les plus complexes de l’épreuve des

passives.

HB1 Passives < Actives Confirmée

HB2 Passives longues < Passives courtes Infirmée

HB3 Verbes « psychologiques » < verbes

« non-psychologiques » Confirmée

HC : Comme pour les G-SLI, il n’y a pas de lien entre les difficultés

langagières des ASD et leur QI non verbal. Confirmée

4.2 Hypothèse HA

Hypothèses HA1 et HA2

Selon l’hypothèse HA1, nous nous attendions à ce que les enfants G-ASD obtiennent des résultats significativement inférieurs à ceux des TD dans toutes les tâches langagières, c’est-à-dire aux épreuves de répétition de non-mots, de compréhension morphosyntaxique et de compréhension des phrases passives. Cette hypothèse est confirmée pour toutes les tâches. Comme nous avons sélectionné le sous-groupe d’enfants G-ASD en fonction de leurs faibles performances à la tâche de répétition de phrases, nous nous attendions à retrouver des difficultés sur le versant de la compréhension morphosyntaxique (N-EEL), ce qui a été confirmé. Ces faibles résultats corroborent ceux mentionnés dans la littérature (Kjelgaard & Tager-Flusberg, 2001 ; Durrleman et al., 2015) et confirment ainsi qu’il existe un sous-groupe d’ASD ayant des difficultés à traiter les structures morphosyntaxiques complexes. En ce qui concerne la tâche de répétition de non-mots, plusieurs auteurs, tels que Weismer et al. (2000), soutiennent que ce type d’épreuve permet de déceler les enfants ayant un trouble du langage de ceux n’en ayant pas. Les G-ASD ont effectivement échoué à cette

tâche et leur performance se situe significativement en-dessous de celle des TD. De plus, il est important de noter que ces derniers sont nettement plus jeunes (M = 5;11 ans) que les ASD (M = 9;5 ans,). Enfin, à la tâche des passives, les G-ASD ont présenté des scores significativement inférieurs à ceux des TD appariés en âge mental. Il est intéressant de relever que les performances des G-ASD sont plus faibles pour tous les types de phrases, même les phrases actives qui n’impliquent aucun mouvement syntaxique. Une analyse détaillée des performances permet de relever qu’il existe peu de variabilité dans les résultats des G-ASD.

Seules les performances d’un enfant se trouvent très en-dessous du niveau global. Toutefois, après vérification, la suppression de ces données ne modifie pas la différence statistique trouvée initialement. Cela semble démontrer que les G-ASD présentent des difficultés en grammaire très importantes, qui péjorent également leurs compétences sur des items simples. De plus, nous avons relevé une corrélation significative entre les résultats des enfants ASD aux matrices de Raven et leurs performances aux phrases actives. Les faibles capacités attentionnelles des enfants ASD pourraient donc expliquer, en partie, les performances inférieures aux phrases grammaticalement simples.

Selon l’hypothèse HA2, nous nous attendions à ce que les G-ASD présentent des résultats non significativement différents des G-SLI dans les tâches langagières. En ce qui concerne la répétition de non-mots, marqueur clinique des G-SLI (Conti-Ramsden et al., 2001), les G-ASD ont présenté un taux de réponses correctes de 72% alors que les G-SLI n’ont qu’un taux de 61%. Toutefois, les analyses ont confirmé que ces résultats ne sont pas différents d’un point de vue statistique et confortent l’idée que cette tâche permet de déceler les enfants ayant un trouble du langage (Weismer et al., 2000 ; Conti-Ramsden et al., 2001). Pour la tâche de compréhension morphosyntaxique de la N-EEL, les analyses statistiques indiquent une différence significative entre les performances des G-ASD et des G-SLI. Cependant, les deux groupes se situent en dessous du seuil pathologique de 1.25 ET (Tomblin et al., 1997 ; Leonard, 1998) et présentent donc, tous deux, un déficit dans la compréhension morphosyntaxique. L’hypothèse HA2 est donc confirmée au niveau quantitatif. La différence statistique est due aux performances très faibles des G-ASD (-3.34 ET) alors que les G-SLI ont un score Z moyen plus proche de la limite pathologique (-1.56 ET). Selon nous, les résultats plus élevés des enfants ayant un SLI peuvent être expliqués par un effet d’entraînement. En effet, les G-SLI sont suivis en logopédie et sont également inclus dans de nombreux programmes de recherches. Dans ce cadre, les enfants sont souvent amenés à effectuer des tâches standardisées, telles que celle utilisée dans notre étude. Ces évaluations

répétées leur permettent donc d’améliorer leurs performances dans ce type de tâche, c’est pourquoi ils présentent des scores plus élevés que ceux attendus. D’ailleurs, une analyse détaillée des performances des G-SLI permet d’extraire 6 enfants dont les écarts-types se situent au-dessus du seuil pathologique à l’épreuve de morphosyntaxe de la N-EEL (entre -1 ET et +0.77 ET). Ces mêmes enfants ont cependant présenté des performances très inférieures à la norme dans la tâche de répétition de phrases (plus de 2 ET inférieurs à la moyenne). Ces deux tâches évaluant les performances morphosyntaxiques, notre hypothèse de l’entraînement semble donc être confirmée pour la tâche de la N-EEL. D’autre part, l’hypothèse HA2 stipulait qu’au niveau qualitatif, les enfants G-SLI et G-ASD présenteraient un pattern de difficulté semblable. Nous nous attendions donc à observer des faiblesses sur les mêmes items des épreuves morphosyntaxiques. Etant donné l’effet d’entraînement à la tâche standardisée de la N-EEL, nous avons analysé les compétences des G-ASD et des G-SLI dans l’épreuve de répétition de phrases afin de vérifier cette hypothèse. Dans cette tâche, les deux groupes présentent effectivement un pattern de compétences similaire, et il n’y a aucune différence significative dans leurs performances pour chaque type d’items. L’hypothèse HA2 est également confirmée au niveau qualitatif. En effet, les deux groupes échouent d’avantage sur les items les plus complexes de la tâche, c’est-à-dire les phrases complétives et relatives.

Ces deux types de phrases impliquent un enchâssement, les phrases relatives ayant en plus un mouvement syntaxique. L’enchâssement étant d’un niveau de complexité syntaxique élevé (Durrleman & Zufferey, 2013), les G-SLI et G-ASD n’arrivent pas à le traiter. Ces résultats corroborent ceux de la littérature qui indiquent que les structures morphosyntaxiques complexes ne sont pas acquises pour les enfants ayant un trouble du langage (Jakubowicz et al., 1998). Les questions « qu- », qui impliquent un mouvement syntaxique mais pas d’enchâssement, sont davantage réussies. En effet, leur complexité est moindre que celle des phrases complétives et relatives. De plus, la longueur moyenne des questions « qu- » est de seulement 6.9 syllabes alors que les phrases complétives et relatives ont une moyenne de 11.5 syllabes. La longueur des énoncés est un facteur de complexité avéré, car plus celle-ci sera grande, plus les enfants devront retenir d’informations en mémoire à court terme. D’ailleurs, Conti-Ramsden et al. (2001) ont démontré qu’il existe une corrélation entre les compétences en répétition de non-mots (qui teste la MDT phonologique) et celles en répétition de phrases chez les SLI28. Nos G-ASD et G-SLI ont effectivement des difficultés avérées en répétition de

28 Corrélation que nous retrouvons également dans notre étude, pour les G-ASD et G-SLI (p <.01).

non-mots et en répétition de phrases. Les auteurs suggèrent alors que des faiblesses dans ces deux épreuves peuvent être causées, entre autres, par des limitations en mémoire à court terme.

Ces deux premières hypothèses, HA1 et HA2, confirment donc notre proposition d’envisager un chevauchement entre les troubles du spectre autistique et les troubles spécifiques du langage. Il existe en effet un sous-groupe d’enfants ASD (= les G-ASD) qui présente des déficits évidents en morphosyntaxes, déficits quantitativement et qualitativement similaires à ceux présents chez les G-SLI.

Hypothèses HA3 et HA4

Selon notre hypothèse HA3, nous nous attendions à observer des résultats similaires dans les tâches langagières pour les NG-ASD (= les ASD présentant des performances grammaticales intactes) et les TD. En compréhension morphosyntaxique (N-EEL), les résultats des NG-ASD se situent en dessous du seuil pathologique de -1.25 ET. Nous pourrions donc émettre la conclusion selon laquelle les NG-ASD, à l’inverse des TD, présentent des déficits morphosyntaxiques. Toutefois, une analyse plus fine de ces résultats permet de mettre en évidence une grande variabilité des performances. En effet, seuls deux enfants se situent très largement en dessous du seuil pathologique, tous les autres se trouvant dans les normes. De plus, la compréhension morphosyntaxique a également été évaluée par le biais de la tâche des phrases passives. Dans cette dernière, les NG-ASD présentent des performances parfaitement identiques à celles des TD pour l’ensemble de l’épreuve. Comme dans la littérature (Maratsos et al., 1985), les TD ont présenté des difficultés avec les phrases passives longues et d’autant plus avec les passives contenant un verbe psychologique. Les NG-ASD ont suivi le même pattern de performance et nous pouvons donc affirmer que cette population ne présente pas de déficit ni de particularité morphosyntaxique. Enfin, en ce qui concerne l’épreuve de répétition de non-mots, les NG-ASD et les TD présentent des performances similaires. Les deux groupes obtiennent des taux de répétition exacte très élevés (environ 90%) ce qui démontre une maîtrise de la MDT phonologique. Ces résultats appuient une fois de plus l’idée qu’une absence de déficit en répétition de non-mots est un facteur d’exclusion d’un trouble du langage (Weismer et al., 2000)29. L’ensemble des données nous permet donc de confirmer l’hypothèse HA3.

29 Les analyses statistiques indiquent par ailleurs une différence significative entre les performances des G-ASD et celles des NG-ASD dans la tâche de répétition de non-mots (U = 19.5, p<.05).

L’hypothèse HA4 stipulait que les enfants NG-ASD obtiendraient des résultats significativement supérieurs à ceux des G-SLI dans les tâches langagières. A l’épreuve de compréhension morphosyntaxique de la N-EEL, les deux groupes se situent en dessous du seuil pathologique et présentent un écart-type similaire. Il n’y a donc pas de différence statistique entre leurs résultats et l’hypothèse HA4 est rejetée au niveau de la morphosyntaxe. Comme annoncé pour l’hypothèse HA3, seuls deux enfants NG-ASD ont présenté des résultats sous le seuil pathologique (-4.49 ET) et c’est cette grande variabilité groupale qui explique le faible score des NG-ASD. Afin de chercher une explication à cette variabilité, nous avons analysé les scores de ces deux enfants dans les autres tâches administrées. Tout d’abord, ces faibles résultats ne semblent pas provenir du niveau de sévérité de l’autisme des enfants. En effet, nous avions rempli un questionnaire qui permettait de mesurer le niveau d’autisme (CARS30). Les scores établis ne permettaient pas de créer des liens avec les capacités langagières des enfants.

En revanche, les faibles performances pourraient provenir de difficultés pragmatiques de G-ASD. Nous avions créé une tâche qui permettait de quantifier la maîtrise de la théorie de l’esprit des enfants autistes. Malheureusement, nous n’avons pas pu inclure ces résultats car la tâche n’avait pas fonctionné (peu d’items et les vidéos n’étaient pas toutes adéquates). Il serait donc intéressant, dans une future étude, d’analyser l’impact des compétences pragmatiques sur les difficultés morphosyntaxiques des enfants ASD. Par ailleurs, les deux NG-ASD ayant présenté de faibles scores à la N-EEL, ont un niveau cognitif non-verbal très faible (épreuve de Raven). Nous pensons que cela pourrait expliquer leur score morphosyntaxique comme le suggère la littérature (Terzi et al., 2014). Enfin, ces résultats pourraient également être expliqués par une fluctuation dans les conditions de passation (manque de concentration, fatigabilité) et il serait certainement intéressant de réévaluer les compétences morphosyntaxiques de ces enfants. En ce qui concerne la répétition de non-mots, en revanche, les NG-ASD ont obtenu un score significativement plus élevé que les G-SLI. Cela confirme donc notre hypothèse HA4 au niveau de la MDT phonologique. Cette épreuve étant considérée comme un marqueur clinique des troubles du langage (Conti-Ramsden, 2001), nous pouvons donc affirmer que les NG-ASD ne présentent pas de troubles du langage, comme il était attendu. Ces résultats corroborent ceux trouvés par Kjelgaard et Tager-Flusberg (2001) qui avaient également décelé des performances intactes en répétition de non-mots chez les ASD n’ayant pas de troubles du langage.

30 « Childhood Autism Rating Scale » (Schopler, Reichler & Rochen-Renner, 1986).

L’ensemble des données présentées jusqu’à présent nous amène donc à confirmer en grande partie les hypothèses HA3 et HA4. Les enfants NG-ASD, à l’inverse de G-ASD, présentent des performances langagières semblables à celles des TD ainsi que des performances supérieures à celles des G-SLI.

4.3 Hypothèse HB

Hypothèse HB1

Selon l’hypothèse HB1, nous nous attendions à observer, chez les G-ASD, des scores significativement plus faibles pour les phrases passives que pour les phrases actives. Les résultats confirment l’hypothèse HB1, et corroborent ceux exposés par Perovic et al. (2007).

Selon la récente étude de Armon-Lotem et al. (2015), les enfants TD comprennent les phrases passives dès l’âge de 5 ans. Nos G-ASD étant plus âgés (M = 9;5 ans), la différence significative entre les phrases actives et passives ne devrait plus exister et s’explique donc par des difficultés spécifiques en morphosyntaxe. Toutefois, il est à noter que les TD, appariés au niveau cognitif des G-ASD, démontrent également une différence significative entre ces deux types de phrases, malgré des scores très élevés. Nous expliquons cette différence par le fait que deux enfants TD ont 5 ans et pourraient encore être en phase d’acquisition des compétences nécessaires pour traiter les structures complexes. De plus, l’analyse des erreurs commises nous a permis d’affirmer que les TD maîtrisent la compréhension des phrases passives. En effet, ils n’ont commis que 10% d’erreurs, contre un pourcentage de réponses erronées de 57% pour les G-ASD. Malheureusement, nous n’avons pas pu administrer cette tâche aux enfants G-SLI de notre étude. Toutefois, la littérature anglophone nous permet d’émettre quelques comparaisons.

Van der Lely (1996) avait évalué les compétences en compréhension de phrases passives de 15 SLI dont la moyenne d’âge était de 11;3 ans. Dans son étude, les SLI ont démontré des performances significativement plus faibles pour les phrases passives que pour les phrases actives. Cela rappelle les résultats que nous avons observés chez nos enfants G-ASD. De plus, nous avons relevé que les G-ASD choisissent préférentiellement l’image où les rôles d’agents et de patients sont inversés, démontrant des difficultés dans l’attribution des rôles thématiques dans les phrases complexes même à un âge avancé. Le même profil avait été souligné par Van der Lely (1996) chez les enfants SLI de son étude.

Hypothèse HB2

L’hypothèse HB2 prédisait un pourcentage de réponses correctes significativement plus faibles pour les passives longues (45%) en comparaison des passives courtes (54%), chez les G-ASD. Malgré des performances effectivement plus faibles pour les passives longues, les analyses statistiques indiquent qu’il n’y a pas de différence significative. Notre hypothèse HB2 est donc rejetée, du moins sur le plan statistique. Toutefois, les scores suivent nos prévisions et corroborent les conclusions de la littérature. En effet, dans l’étude de Perovic et al. (2007), les ASD anglophones avaient également mieux réussi les passives courtes par rapport aux passives longues. Heshmati (2013) avait analysé les compétences d’enfants ASD de haut niveau (HN) et de bas niveau (BN) cognitif. Les ASD HN ont présenté un profil de performances similaires à nos G-ASD, ayant mieux réussi les phrases passives courtes que les longues. Toutefois, les pourcentages de ces sujets étaient nettement plus élevés et similaires aux TD. Les ASD BN, en revanche, démontraient des performances morphosyntaxiques déficitaires, mais leur pattern concernant les phrases courtes et longues était inversé. L’étude de Van der Lely (1996) indique que les enfants SLI, comme nos G-ASD, ont plus de difficulté à traiter les phrases passives longues que les courtes. Ces divers résultats peuvent être expliqués par la théorie de Borer et Wexler (1987), qui soutient que les jeunes enfants (ou ceux en difficultés) interprètent le verbe d’une phrase passive courte comme étant un adjectif et arrivent, de cette façon, à une réponse correcte. D’ailleurs, Van der Lely (1996) proposait dans sa tâche de désignation d’images, une réponse qui correspondait à l’interprétation adjectivale de la phrase. Chez les SLI, le choix de cette réponse a significativement augmenté lors de la présentation des phrases passives courtes. Dans notre épreuve, la proposition d’une réponse correspondant à une interprétation adjectivale n’avait pas été imaginée. Toutefois, après l’analyse de la répartition des erreurs, nous remarquons que le taux de sélection de l’erreur

« inaction » a fortement augmenté : de 4% pour les phrases longues à 10% pour les phrases courtes. En effet, sur ce distracteur, les personnages sont inactifs et pourraient alors représenter le verbe dans son interprétation statique, c’est-à-dire comme s’il était un adjectif. Par exemple, pour la phrase « Le papy est rasé. », l’enfant peut montrer l’image où le papy ne fait rien, car il considère que « rasé » décrit l’état du papy. Van der Lely (1996) avait accepté les réponses adjectivales en les incluant dans le total des réponses correctes. Les SLI présentaient alors un score pour les phrases passives courtes très élevé (plus de 90%). Les réponses « transitives », c’est-à-dire celles qui interprètent le verbe dans sa forme passive, représentaient uniquement 25% des scores. Les compétences d’interprétation des phrases passives étaient donc déficitaires, telles que celles que nous observons chez nos enfants G-ASD.

Hypothèse HB3

Selon l’hypothèse HB3, nous nous attendions à observer, chez les G-ASD, des résultats significativement inférieurs pour les phrases contenant un verbe psychologique que pour celles contenant un verbe non-psychologique. L’hypothèse est confirmée, et ces résultats corroborent les conclusions de Perovic et al. (2007). En effet, les verbes psychologiques ne permettent pas une interprétation adjectivale. Pourtant, les enfants ayant des déficits grammaticaux adoptent cette stratégie afin de réduire la complexité morphosyntaxique des phrases passives (Van der Lely, 1996). C’est pourquoi, le taux d’erreurs pour les phrases contenant un verbe psychologique est plus élevé. De plus, nous retrouvons également ce pattern chez les enfants TD. En effet, comme l’indiquent Maratsos et al. (1985), les enfants n’acquièrent la compréhension des phrases passives psychologiques qu’à partir de 9 ans. Dans notre étude, les enfants TD n’ayant pas atteint cet âge (M = 7;5 ans), les phrases contenant un verbe psychologique sont significativement moins bien réussies. Ces conclusions font également écho à celle de Perovic et al. (2007). Dans leur étude, les TD ont aussi présenté des performances significativement inférieures pour les verbes psychologiques que pour les verbes actionnels. Malheureusement, nous ne pouvons pas comparer ces résultats à ceux d’enfants SLI par manque de données équivalentes. En effet, à notre connaissance, aucune étude n’a évalué la compréhension des phrases passives psychologiques chez cette population. De plus, dans notre étude, seules des passives psychologiques longues ont été étudiées. Il serait intéressant d’analyser les performances des enfants ASD dans des phrases passives psychologiques longues et courtes, afin d’évaluer si le taux d’erreurs dépend également de la

Selon l’hypothèse HB3, nous nous attendions à observer, chez les G-ASD, des résultats significativement inférieurs pour les phrases contenant un verbe psychologique que pour celles contenant un verbe non-psychologique. L’hypothèse est confirmée, et ces résultats corroborent les conclusions de Perovic et al. (2007). En effet, les verbes psychologiques ne permettent pas une interprétation adjectivale. Pourtant, les enfants ayant des déficits grammaticaux adoptent cette stratégie afin de réduire la complexité morphosyntaxique des phrases passives (Van der Lely, 1996). C’est pourquoi, le taux d’erreurs pour les phrases contenant un verbe psychologique est plus élevé. De plus, nous retrouvons également ce pattern chez les enfants TD. En effet, comme l’indiquent Maratsos et al. (1985), les enfants n’acquièrent la compréhension des phrases passives psychologiques qu’à partir de 9 ans. Dans notre étude, les enfants TD n’ayant pas atteint cet âge (M = 7;5 ans), les phrases contenant un verbe psychologique sont significativement moins bien réussies. Ces conclusions font également écho à celle de Perovic et al. (2007). Dans leur étude, les TD ont aussi présenté des performances significativement inférieures pour les verbes psychologiques que pour les verbes actionnels. Malheureusement, nous ne pouvons pas comparer ces résultats à ceux d’enfants SLI par manque de données équivalentes. En effet, à notre connaissance, aucune étude n’a évalué la compréhension des phrases passives psychologiques chez cette population. De plus, dans notre étude, seules des passives psychologiques longues ont été étudiées. Il serait intéressant d’analyser les performances des enfants ASD dans des phrases passives psychologiques longues et courtes, afin d’évaluer si le taux d’erreurs dépend également de la

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