• Aucun résultat trouvé

Chapitre 5. Les régulations d’usage : exploitation des traces pour la

5.3. Conception d’EIAH(T) pour l’apprentissage en mode projet

5.3.4 DDART

5.3.4.3. Tableau de bord dynamique : DDART

DDART signifie Dynamic Dashboard Based on Activity and Reporting Traces. DDART met en œuvre les principes présentés dans le PBLMS avec le LMS Moodle. Plutôt que de décrire l’architecture technique de DDART, à la conception de laquelle nous avons peu contribué, nous présenterons les interfaces des trois outils originaux issus du travail d’analyse du PBLMS : le reporting tool, l’éditeur d’indicateurs et le tableau de bord.

L’outil  de  reporting  

Les fonctionnalités de l’outil de reporting sont dirigées vers deux types d’acteurs : les enseignants et les apprenants. L’enseignant possède des fonctionnalités pour gérer l’outil de

reporting : éditer les structures des rapports qui seront proposés aux apprenants et les

affecter aux apprenants et groupes d’apprenants. Il a également à sa disposition des fonctionnalités pour visualiser les rapports des apprenants et leur donner des conseils, leur poser des questions ou commenter les comptes-rendus. De leur côté, les apprenants peuvent remplir des rapports, via le module de rédaction, à partir des gabarits proposés par l’enseignant (voir 26). Ils peuvent revoir des rapports remplis auparavant ou visualiser les rapports de leurs pairs à partir du moment où ceux-ci les rendent visibles. Ils peuvent alors commenter les rapports des autres membres de l’équipe projet. En utilisant cet outil de

reporting, les apprenants peuvent réfléchir à la manière dont ils ont accompli les activités

d'apprentissage, apprendre à organiser leurs idées et rédiger des rapports efficaces.

Figure 27 : Exemple de rapport finalisé et commenté L’éditeur  d’indicateur  

La Figure 28 présente l’interface de l’outil d’édition d’indicateurs. L’interface se divise en trois colonnes : (1) les paramètres et fonctions de calcul (Figure 28a) utilisables pour créer les indicateurs, (2) la zone de calcul et d’affichage de l’indicateur (Figure 28b et c) et (3) les modes de visualisation proposés (Figure 28d).

Figure 28 : Interface de l’outil de construction des indicateurs

L’interface est de type WYSIWYG (what you see is what you get) et les résultats sont calculés à la volée de manière à ce que les apprenants puissent ajuster les indicateurs et/ou les contrôler à tout moment. Les apprenants construisent les indicateurs en faisant des « cliquer-déplacer » de la colonne a et de la colonne d vers la colonne zone b. L’indicateur correspondant s’affiche alors directement dans la zone c. Ils peuvent manipuler 5 entités du

modèle de trace E={L, To, Ta, Time, P}26 et les croiser. Lorsque des entités sont sélectionnées, les calculs proposés sont des dénombrements réalisés sur les valeurs qualitatives des entités (fréquence, intervalle de temps, contenu, description) ou des fonctions simples pour les valeurs numériques (somme, moyenne, écart-type). Dix visualisations sont proposées. Elles sont produites à partir de l’API Google Chart. Les indicateurs créés sont stockés dans une base d’indicateurs de manière à ce que l’apprenant qui les a créés ou d’autres apprenants puissent les utiliser.

Le  tableau  de  bord    

L’utilisateur rassemble dans le tableau de bord les indicateurs qui lui semblent utiles pour gérer son projet et son apprentissage (voir Figure 29). Il peut à tout moment ajouter un indicateur en cliquant sur le bouton + , le mettre à jour ou le supprimer. L’ajout d’un indicateur existant se fait par sélection dans la base d’indicateurs. Les indicateurs mêlent des données numériques et textuelles de manière à aider l’apprenant à saisir rapidement certaines informations et à en comprendre le contexte. Notre hypothèse est que cette combinaison aide à la compréhension des évènements liés aux indicateurs et à la prise de décision ou à la construction d’une forme de métacognition chez l’apprenant.

Figure 29 : Interface du tableau de bord

5.3.4.4. Bilan  

Le travail de conception, consultation, discussion autours des indicateurs participe directement à la construction des compétences d’auto-régulation. En effet, à l’étape de

reporting, l’apprenant commence à prendre de la distance avec son activité. Lorsqu’il

construit des indicateurs et les consulte, il s’approprie les données relatives à son activité, devient plus conscient du travail en groupe, de l’avancée du projet ainsi que de sa propre contribution dans le projet. Les commentaires viennent compléter les informations quantitatives présentées dans les graphiques et l’aident à mieux comprendre les situations. Le rapport complet peut l’aider à affiner la compréhension d’une situation, son point de vue ou celui d’un collaborateur à un moment donné.

Les évaluations de DDART ont montré des résultats partagés. Nous avons conduit une évaluation de la performance du système en vérifiant comment il peut reproduire des indicateurs de l’apprentissage en mode projet. Cette évaluation a montré que DDART permettait globalement de reproduire ces indicateurs. Nous avons aussi conduit des évaluations d’utilité perçue et d’utilisabilité de DDART sur une population de 15 étudiants ayant réalisé un apprentissage en mode projet. Ils étaient organisés en deux groupes : des élèves ingénieurs autonomes et sans aide directe et des doctorants accompagnés et pouvant poser des questions. Les résultats montrent que le système est plutôt apprécié et jugé utile a

priori par les deux groupes. Les indicateurs jugés les plus pertinents pour l’activité sont les indicateurs de contrôle (travail planifié vs réalisé), les jugements (évaluation par les pairs) et les collaborations (réseau social). Certains éléments d’utilisabilité doivent en revanche être améliorés. Le temps de réaction du système est encore trop long. La déclaration des activités manuelles reste considérée comme fastidieuse, les modèles de structure sont jugés intéressants mais pas assez flexibles, des saisies libres seraient appréciées. La manipulation de l’éditeur d’indicateurs est complexe au premier abord mais il est rapidement pris en main.

Les propositions faites dans DDART semblent bien adaptées. Pour pouvoir tester le principe en situation réelle il nous semble nécessaire de poursuivre le travail de recherche sur deux points :

- améliorer l’utilisabilité de DDART en terme de temps de réponse et en terme de réutilisation. Il nous semble nécessaire de construire un plugin de DDART pour Moodle, de manière à en favoriser l’utilisation,

- concevoir des situations d’apprentissage qui intègrent DDART. Notre objectif est ici d’étudier comment orchestrer, dans des formations en mode projet, les séquences d’activités en présentiel et les séances en groupe lorsqu’elles sont réalisées de manière instrumentée via le LMS et via DDART.  

5.4. Conception   d’EIAH(T)   en   contexte   industriel  :   vers   des   outils