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Chapitre 1: Etude bibliographique

II. Le stress oxydant

2.2. Système de défense antioxydant

2.2.2. Systèmes de défense non enzymatiques

Il permet la réduction des ERO qui ont pu passer la première ligne de défense. Il inclut toutes molécules capables de neutraliser un seul radical libre par molécule (Valko et al., 2006). Ce groupe de systèmes antioxydants renferme de nombreuses substances endogènes et exogènes. Parmi les molécules endogènes on peut citer le glutathion (GSH), l’acide urique, la bilirubine, la ferritine, la transferrine, la ceruloplasmine et l’albumine, la lactoferrine et bien d’autres, permettent de chélater les métaux de transition (Fe2+/Fe3+ ou Cu2+/Cu+) impliques dans la formation de radicaux hydroxyles lors des réactions concomitantes de Haber-Weis et Fenton. De nombreuses substances exogènes comme les oligoéléments (Se, Cu, Co, Mn, Fe), les vitamines (E ≪tocopherol≫, C ≪ascorbate≫, Q ≪ubiquinone≫, ou les caroténoïdes (vitamine A et β-carotene) apportes notamment par une alimentation riche en fruits et légumes, agissent en piégeant les radicaux et en captant l'électron célibataire, les transformant en molécules ou ions stables (Pincemail et al, 2002 ; Koechlin–ramonatxo, 2006). La vitamine piégeuse va devenir un radical, puis sera soit détruite, soit regeneree par un autre système. Ce type d'antioxydant est appelé piégeur ou éboueur (scavenger). De très nombreux composes alimentaires peuvent aussi avoir ce comportement : les polyphénols, les alcaloïdes, les phytates, les huiles essentielles et les flavonoïdes (Pietta, 2000; Cotelle, 2001).

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A. GSH

Le GSH est un tripeptide dont la fonction thiol lui confère un rôle d'antioxydant et Pratiquement toutes les cellules en contiennent une concentration élevée. Il joue un rôle essentiel dans la protection contre les ERO comme le H2O2 ou le NO• (Favier, 2003), un processus durant lequel le glutathion passe d’une forme réduite (GSH) a une forme oxydée (GSSG), dans une réaction catalysée par la glutathion peroxydase en présence de NADPH comme cofacteur (erythrocytes, le glutathion est responsable d’entretenir le fer sous sa forme réduite, une des conditions préalables pour la fonction de l'hémoglobine (Darmaun et al, 2005).

B. Vitamine C

La vitamine C est un compose réducteur hydrosoluble ; considéré comme le plus important antioxydant dans le compartiment extracellulaire et a de nombreuses activités cellulaires à caractère antioxydant. ces proprietes antioxydantes lui permettent d’une part l’'interception les ERO (O2•-, H2O2, l'hypochlorite, OH• ainsi que ROO• et 102) et la diminution significative de leurs effets negatifs au niveau de la membrane cellulaire et d’autre part la regeneration de GSH et de la vitamine E à partir de leurs formes radicalaires ( Gardès-Albert et al., 2003; Birben et al., 2012).

C. vitamineE

Parmi les tocophérols naturels, le α -tocophérol (vitamine E) est celui qui est le plus efficace in vivo. C'est un antioxydant liposoluble, en raison de sa longue chaîne aliphatique comportant 16 atomes de carbone, ce qui le différencie nettement de l'ascorbate. Le α -tocophérol est donc localisé parmi les chaînes d'acides gras des phospholipides constituant les membranes et les lipoprotéines (MR). Son rôle essentiel est de capter les radicaux lipidiques ROO., RO.et alkyl

qui propagent les chaînes de peroxydation lipidique. De plus, l'atocophérol capte les radicaux O2•-, OH•, ainsi que 1O2. Bien que la concentration d'a-tocophérol soit relativement faible in vivo, la régénération de ce dernier se fait par des systèmes réducteurs dont le plus important est l'ascorbate (Gardès-Albert et al., 2003; Birben et al., 2012).

D. Caroténoïdes

Sont des pigments liposolubles issus des plantes. Plus de 600 composés ont été identifiés et le P-carotène constitue la forme plus importante. Elles interagissent avec les radicaux libres par trois mécanismes, soit par l’abstraction d'hydrogène, transfert d'électron et addition du radical (El-Agamey et al, 2004). Cette activité antioxydante de ces molécules repose principalement sur la présence de nombreuses doubles liaisons conjuguées au sein de leur structure (Mortensen et al, 2001). Les carotcnoïdes permettent aussi de neutraliser radicaux OH• et ROO• ce qui les

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rend susceptibles d'inhiber les chaînes de peroxydation lipidique. En outre, les caroténoïdes ont un rôle spécifique de capter 1O2, ce qui leur permet d'exercer une protection vis-à-vis des dommages induits par les rayons ultraviolets de la lumière solaire (Gardès-Albert et al., 2003). E. Oligoéléments

Le Cu, le Zn, le Mn, le Se et le Fe sont des métaux essentiels dans la défense contre le stress oxydant. Toutes les enzymes antioxydantes requièrent un cofacteur pour maintenir leur activité catalytique. D’autres constituants de l’alimentation, comme les vitamines du groupe B, le chrome ou le magnésium agissent comme des antioxydants indirects via la régulation de l’homocystéinémie (vitamines du groupe B), l’amélioration de la sensibilité à l’insuline (chrome) ou la lutte contre l’inflammation (magnésium) (Roussel, 2009). Cependant, certains oligoéléments, notamment le fer, lorsqu’ils sont en excès dans l’organisme et sous leur forme réduite (Fe2+), peuvent avoir une action pro-oxydante (réaction de Fenton, d’Herber-Weiss) (Pincemail et al, 2007).

F. Les composés polyphénoliques

Les polyphénols suscitent depuis une dizaine d’année un intérêt croissant, une des raisons principales est la reconnaissance de leurs propriétés antioxydantes et ainsi leur implication probable dans la prévention des diverses pathologies associées au stress oxydant. En effet, ils sont impliqués dans la prévention des maladies dégénératives ( Bubonja-Sonje et al., 2011). Le phénol englobe approximativement 10000 composés naturels identifiés. L’élément structural fondamental qui les caractérise est la présence d’au moins un noyau phénolique à 6 carbones, auquel est directement lié au moins un groupe hydroxyle (OH) libre ou engagé dans une autre fonction éther, ester ou hétéroside. La classification des polyphénols est basée essentiellement sur la structure, le nombre de noyaux aromatiques et les éléments structuraux qui lient ces noyaux (Achat, 2013). Ilspeuventêtre classés par catégorieen tant quelescomposés phénoliques simples, les acides phénoliques (dérivés des acides cinnamiques et benzoïques), les coumarins, les flavonoïdes, les stilbenes, les tannins, les lignans et lignins (Fraga et al.,2010; Fadel et al., 2011). Les flavonoïdes et les tannins sont les métabolites secondaires les plus largement représentés (Khadiy et al., 2010). Les mécanismes d’action des polyphénols vis-à-vis des radicaux libres sont divers :

*Piégeage direct de radicaux libres : Les polyphénols sont capables de réduire les radicaux libres oxydants (R•) comme le superoxyde, le radical peroxyle, le radical alkoxyle et le OH• par transfert d’hydrogène (Delattre et al., 2005 ; Sandhar et al., 2011).

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*Chélation des ions métalliques : Les flavonoïdes sont considérés comme de bons chélateurs de ces ions métalliques (Delattre et al, 2005 ; Verdan et al., 2011).

*Inhibition de la peroxydation lipidique : Les polyphénols agissent contre la peroxydation lipidique de deux façons: par la protection des lipides cibles contre les initiateurs de l’oxydation ou par stabulation de la phase de propagation. Dans le premier cas, les antioxydants dits préventifs entravent la formation des ERO ou éliminent les espèces réactives responsables de l’initiation de l’oxydation comme O2•-, 1O2 et OH. Dans le second cas, les antioxydants dits briseurs de chaine perdent généralement un atome d’hydrogène en faveur des radicaux propagateurs de l’oxydation (LOO.) pour stopper la propagation de la peroxydation

(Delattre et al., 2005; Laguerre, 2007).

*Inhibition enzymatique : Les flavonoïdes sont capables d’inhiber une large gamme d’enzymes génératrices du O2●- et d’autres ERO, comme la xanthine oxydase, la protéine kinase C, la cyclooxygenase, lipooxygenase, monooxygenase microsomal, et la glutathion S- Transferase. Les flavonoïdes ayant une moitié catéchol sur le cycle B inhibent la succinoxidase mitochondriale et la NADH oxydase (Pietta, 2000; Sandhar et al., 2011).

Figure16. Classification et constitution chimique des classes principales des polyphénols (Lei et al., 2016).

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2.3. Le stress oxydant et la maladie ulcéreuse gastroduodénale liée à l’HP