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Chapitre 1: Etude bibliographique

III. Les infections bactériennes et antibiothérapie

3.4. Les composés phénoliques, une source potentielle d'antibactériens

En plus du contexte économique défavorable, il ne faut pas oublier que la découverte de nouvelles classes d'antibiotiques représente aussi un défi important en recherche. Les metabolites secondaires issus des microorganismes ont été largement étudiés pour leurs propriétés antibactériennes et il est possible que les antibiotiques "facile à découvrir" grâce à cette stratégie aient déjà été commercialisés (Coates et al., 2011). Il est donc nécessaire d'explorer de nouvelles avenues potentielles pour assurer un développement continu de nouvelles classes d'antibiotiques. En ce sens, l'étude des metabolites secondaires issus des plantes représente une alternative attrayante.

Parmi les 145 produits naturels antimicrobiens recensés dans la littérature entre 2000 et 2008, 47 sont de la famille des composés phénoliques et la majorité de ceux-ci d'origine végétale (Saleem et al., 2010). Un autre indicateur du potentiel des métabolites secondaires végétaux est la vaste utilisation d'extraits de plantes pour le traitement d'infections en médecine traditionnelle de différentes cultures autour du monde (Omar et al., 2000; Bonjar, 2004; Koné et al., 2004).

Plusieurs études in vitro et in vivo ont été focalisées sur l’évaluation des propriétés antimicrobienne des polyphénols notamment les flavonoïdes et les tannins (Daglia, 2011; Sandhar et al., 2011). A l’heure actuelle, cet effet est certain et démontré par de nombreuses recherches expérimentales. Les études du pouvoir inhibiteur des flavonoïdes sur la croissance bactérienne ont démontré que de nombreux composés flavoniques (apigenine, kaempferol et d’autres) sont doués d’un effet important sur différentes souches bactériennes à Gram négatif (E. coli) et Gram positif (S. aureus) (Ulanowska et al., 2007).

Le mécanisme de toxicité peut être lié à l'inhibition des enzymes hydrolytiques (les protéases et les carbohydrolases) ou d'autres interactions pour inactiver les adhesines microbiennes, les protéines de transport et d'enveloppe cellulaire (Daglia, 2011).

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IV. Les plantes médicinales sélectionnées

Parmi les espèces recensées dans la région d’étude nous avons présentons dans ce travail huit taxons qui sont jugés intéressants par leur utilisation. Le tableau 2 présente la systématique de chaque plante selon Quezel et Santa (1963).

Tableau 2. Plantes sélectionnés pour notre étude.

Règne Division Classe Ordre Famille Genre Espèce Nom français Nom vernaculaire

P

la

nt

a

e

Magnoliophyta Liliopsida Liliales Aloaceae Aloe Aloe ferox Miller Aloès du Cap El mor et sbor

Magnoliophyta Magnoliopsida Capparales Capparaceae Capparis Capparis spinosa L. Caprier épineux Kabbar

Magnoliophyta Magnoliopsida Capparales Cruciferesor ou

Brassicaceae

Lepidium Lepidium sativum L. Cresson alénois Habb errachad

Magnoliophyta Magnoliopsida Gentianales Gentianaceae Centaurium Centaurium erythraea L. Petite centaurée Marart elhnach

Magnoliophyta Eudicotylédones Lamiales Lamiaceae Marrubium Marrubium vulgare L. Marrube blanc Merriwt

Magnoliophyta Magnoliopsida Linales Linaceae Linum Linum usitatissimum L. Lin cultivé Zeriat ketan

Magnoliophyta Magnoliopsida Myrtales Lythraceae Lawsonia Lawsonia inermis L. Henné Henna

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4.1. Aloe ferox Miller

4.1.1. Description botanique

Aloès du Cap est une plante xérophytique (Fig.17) plus ou moins arborescente de 2 à 3 m de haut ressemblant à des agaves, le tronc est court, les feuilles sont vert terne et dans les périodes chaudes et sèches, elles ont une teinte rougeâtre, la surface supérieure peut être copieusement épineux à épines et la surface inférieure est copieusement épineux à l'exception des quelques épines le long de la ligne médiane près du sommet, accumulant de grandes réserves d’eau, et la hampe florale, pouvant être ramifiée, se termine par un épi dense de fleurs rouges écarlates, cette hampe se développe à partir du bouquet de feuilles charnues dont l’extrémité se courbe vers le bas, chaque plante peut présenter de 6 à 12 épis floraux ( Aubrey, 2001).

Figure 17. Aloe ferox Miller ( http://www.aloe-vera-bio.org/generalites/les-differentes- especes-daloes/l-aloe-ferox).

4.1.2. Origine et répartition géographique

A. ferox est trouvé principalement en Afrique du sud, elle pousse principalement dans des zones herbeuses située sur les pentes de colline. Elle pousse aussi au milieu des buissons dans des endroits rocheux plats, et sur les pentes rocheuses le long de la rivière vallées et sur les flancs de la montagne. Peu fréquente en Algérie, surtout cultivée, ou alors subspontanée sur le littoral où elle est d’ailleurs confondue avec l’agave (Baba Aissa, 2000; Aubrey, 2001; Wichtl et Anton, 2003).

4.1.3. Composition chimique

Des constituants bioactifs divers ont été identifiés à partir des feuilles et des racines d’Aloès du Cap, ces composants appartiennent à différentes catégories telles que des polysaccharides, alcaloïdes, anthraquinones, des enzymes, des acides aminés, des minéraux inorganiques. Cependant, Les principaux composants de cette plante sont l’aloïne, aloé-émodine, aloérésine (Viljoen, 2008), les phénols, les flavonoïdes, les tannins, les pros anthocyanidines, des alcaloïdes et des saponines (Liu, 2007).

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4.1.5. Utilisation traditionnelle et activités biologiques

Traditionnellement, l'extrait de feuilles entières fraîches et séchées d’Aloès du Cap est utilisé directement pour le traitement de diverses maladies telles que les brûlures et le psoriasis (Analley, 2009), la cicatrisation des plaies (Grace et al.,2011), les troubles gastro-intestinaux (Loots et al., 2007; Chen et al., 2012), guérir l’ulcère chronique (Van Wyk et Smith, 2005), lutter contre les parasites internes, guérir les maladies sexuellement transmissibles (Grace et al., 2008; Kambizi et Afolayan, 2008), l'arthrite, la sinusite, la conjonctivite, l'ophtalmie et d'autres affections oculaires (Chen et al., 2012; Crouch et al., 2006), la prévention des maladies cardio-vasculaires, le cancer, la maladie neurodégénérescence, le diabète (Loots et al., 2007), l'eczéma (Van Wyk et Smith, 2005), laxatif significatif (Grace et al., 2008), la drogue cathartique (Wichtl et Anton, 2003), la préparations pharmaceutiques de pilules purgatives, cholagogues, stimuler l’appétit et calmer les maux d’estomacs et les céphalées (Baba Aissa, 2000). Il peut être encore ajouté aux produits cosmétiques tels que les nettoyants, hydratants, shampoings, lotions solaires, pour des applications cosmétiques ou thérapeutiques (Grace et al., 2008).

Aloès du Cap a aussi un effet anti-inflammatoire, immunostimulant, antitumoraux, hypoglycémique, antidiabétique, antioxydant (Loots et al., 2007), antibactérien (Jia et al., 2008), antiviral (Kambizi et al., 2007), antifongique (Chen et al., 2012 ), anticancéreux (Van Wyk et Smith, 2005).

4.2. Capparis spinosa L.