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Synthèse des résultats

Chapitre 5 – Résultats

5.4 Synthèse des résultats

Compte-tenu de leur DI, il n’a pas toujours été facile d’obtenir des réponses ou des précisions à certains de nos questionnements. Néanmoins, à travers nos résultats, nous avons tenté d’apporter des pistes de réflexion et de compréhension surle point de vue des adultes vivant avec une DI quant à leur sentiment d’inclusion sociale au sein des OS. Les lignes qui suivent résument ces principaux résultats.

Tout d’abord, il fut pertinent de comprendre les raisons pour lesquelles les adultes vivant avec une DI préconisent un milieu sportif leur étant dédié, tel que les OS, au lieu d’un organisme sportif neuro-typique. Nous avons ainsi pu constater que les athlètes qui vivent avec une DI préfèrent être en la présence d’athlètes ayant eux aussi des handicaps, cela, par crainte qu’une personne neurotypique se moque de leurs habiletés sportives. Pourtant, aucun des participants n’a rapporté avoir directement vécu une telle réalité. Par contre, plusieurs des participants rapportent avoir été victimes de harcèlement et d’abus verbal en raison de leur DI. De plus, les participants reconnaissent que les personnes en situation de

handicap sont souvent jugées par la société. Ainsi, les athlètes vivant avec une DI choisissent de prendre part aux activités sportives proposées par les OS, car celles-ci leur permettent d’être à l’abri des regards et des critiques d’autrui. Parmi leurs semblables, ils n’éprouvent en effet aucune inquiétude qu’on se moque de leurs habiletés sportives ou de leur handicap. En ces termes, il apparait nécessaire de préciser à quel point le regard d’autrui influence la façon dont les athlètes se perçoivent. Cela joue un rôle vis-à-vis de leur choix à s’impliquer dans les OS ou dans des activités sportives neuro-typiques.

En plus de former un milieu sportif dédié aux personnes vivant avec une DI, les OS sont aussi un espace de socialisation. À la lumière des données recueillies, nous avons effectivement pu déceler que les participants possèdent de petits réseaux sociaux composés principalement des membres de leur famille, des préposés responsables de leur bien-être et d’autres adultes ayant une DI participant aux mêmes programmes qu’eux. Dans ces conditions, les adultes qui vivent avec une DI ont peu d’opportunités pour s’épanouir et se défouler sans la supervision directe d’un tuteur. Les OS s’affichent donc non seulement comme un milieu sportif, mais aussi comme une occasion de faire des rencontres et de créer des liens d’amitiés.

Pour poursuivre, les athlètes vivant avec une DI préconisent les OS, car l’organisme leur permet de faire du sport à un haut niveau. Étant donné que la DI entrave souvent le développement des mouvements globaux et la motricité fine, il est rare qu’un athlète avec une DI puisse se qualifier à des championnats pour personnes neurotypiques. Donc, sans les OS, les athlètes vivant avec une DI n’ont aucune opportunité de faire du sport à un niveau compétitif. Ainsi, trois des athlètes interviewés nous ont fait part que s’ils

choisissent de participer aux OS, c’est parce que l’organisme leur permet de trouver un moyen de s’épanouir dans le sport.

Par ailleurs, les participants stipulent que les OS dévalorisent les exploits sportifs des participants compétitifs en remettant des médailles de participation. Étant donné que les athlètes vivant avec une DI perçoivent que la société a un avis défavorable au sujet des OS, leurs interactions sont modifiées en conséquence. Ainsi, les athlètes compétitifs nous ont confié que s’ils ne souhaitent pas discuter de leurs expériences sportives avec des personnes neurotypiques, c’est parce qu’ils anticipent qu’ils seront infantilisés par ces derniers.

Par la suite, cette étude nous a permis d’apprendre que ce ne sont pas tous les participants des OS qui s’inscrivent à l’organisme de façon libre et éclairée. En effet, les parents et préposés des athlètes vivant avec une DI sont grandement responsables de l’inscription des athlètes à leurs activités sportives, car ceux-ci ont rarement accès à un ordinateur et savent peu comment utiliser Internet. Cette dynamique de pouvoir fait en sorte que ces athlètes ne sont pas pleinement informés des opportunités sportives mises à leurs dispositions, y compris la possibilité de faire du sport avec des personnes neurotypiques.

Enfin, les résultats de cette étude ont dévoilé que ce ne sont pas tous les athlètes vivant avec une DI qui veulent limiter leur pratique sportive au sein des OS. En effet, quelques participants indiquent qu’ils désirent faire du sport avec des personnes neurotypiques. En plus de manifester une curiosité à l’endroit d’un nouveau milieu de socialisation, les participants dénoncent aussi les pratiques infantilisantes au sein des OS qui, à leurs yeux, les empêchent de pouvoir bénéficier d’activités réservées aux adultes, telles que les jeux de hasard et la consommation d’alcool après une partie.

Les participants ont apporté une richesse de contenu qui nous a permis de mieux comprendre leur point de vue au sujet de leur participation au sein des OS, et par-là même, le sens qu’ils attribuent à leurs interactions. Nous sommes extrêmement reconnaissantes de leur contribution à l’avancement des connaissances concernant l’inclusion sociale par le sport des adultes qui vivent avec une DI.