Chapitre V. Discussion générale
B. Frontières planétaires : Consommation de ressources
4. Synthèse des cas de figure et évolution dans le temps
∈ [ � ; ]
Avec Linf et Lsup les seuils au-delà desquels il y a sous-exploitation ou surexploitation des ressources par
rapport aux besoins exprimés par la technosphère.
4. Synthèse des cas de figure et évolution dans le temps
a) Comparaison des stratégies en fonction des contraintes
En fonction du type de ressource, des gisements disponibles, de leur caractère renouvelable ou non,
les stratégies à adopter pour faire face à une augmentation des besoins varient. La Figure 52 résume,
selon les cas de figure, les stratégies viables sur le long terme,à iseà àpa tàl’aug e tatio àduàse i eà
rendu par les ressources, qui en réduit en principe les besoins. Par exemple :
si les stocks de ressources primaires et secondaires sont renouvelables, il est possible
(1) d’aug e te à leu à e ploitatio ,à sousà se eà deà eà pasà e à d passe à lesà seuilsà deà
renouvellement moyens ; ou (2) de réduire les pertes irréversibles,à soità d’aug e te à laà
fraction recyclable des déchets ;
siàau u àdesàsto ksàdeà essou eà ’està e ou ela le,àlaàseuleàoptio àdu a leàconsiste à réduire
les pertes irréversibles pa àdispe sio àda sàl’e i o e e tàouàp odu tio àdeàd hetsà o à
recyclables, ou à trouver des substituts à ces ressources.
Figure 52 : Stratégies appropriées pour satisfaire une augmentation des besoins en ressource, en fonction du caractère
renouvelable des stocks
Discussion générale
b) Marge de manœuvre avant l’épuisement des ressources
Augmenter la consommation de ressources non renouvelables reste possible tant que les stocks
disponibles sont importants, mais plus leur épuisement approche, plus les risques de tension sont
importants. Il importe donc de déterminer les marges deà a œu e,ài.e. le temps disponible, dans les
o ditio sà deà o so atio à suppos es,à a a tà l’ puise e tà o pletà desà se es. Le Tableau 42
exprime les dates auxquelles les stocks de ressources sont intégralement consommées, ou la
technosphère ne peut plus tolérer de perdre des ressources sans risquer des déséquilibres.
U eà app o heà o pl e tai eà o sisteà à fi e à u à te psà τ,à uià pou aità se i à auà d eloppe e tà
d’alte ati esàau à essou esàa a tàleu à puise e t.àCeàte psàpeutà t eàfi àa it ai e e tàouài pos à
par les contraintes scientifiques et technico-économiques propres à chaque ressource. Sur la base de
ce temps, le Tableau 42 e p i eà lesà flu à o e sà a a tà l’ puise e tà o pletà desà a gesà deà
a œu e.
Ces flux limites, propres à chaque ressource, pourraient servir de base au calcul de facteurs de
a a t isatio àdeàl’ puise e tàdesà essou esà atu elles.àN a oi s,àsiàleàp l e e tàdeà essou esà
naturelles est relativement bien documenté dans les inventaires en ACV, les pertes irréversibles et
déchets non recyclables mériteraient sûrement d’ t eà ieu ài e to i s,àtoutàauàlo gàdeàlaà haî eàdeà
valeur, pour assurer la fiabilité opérationnelle de cet indicateur.
Tableau 42 : Formules des dates à l'épuisement pour les différentes ressources
Date de l’ puise e t te
Flux moyen ava t l’ puise e t
avec� = ��− ��
Ressource
primaire 0+ � 0̅ � 0τ
Ressource
secondaire 0+ �� 0̅̅̅̅̅+ ̅ �� 0τ + ̅
Perte irréversible 0+ � 0 − � ∗ ̅�∗+ ̅ + ̅̅̅̅̅ − ̅ � 0 − � ∗ �∗+ ̅ + ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅ − ̅
τ
c) Contrainte de continuité des activités
U à e e pleà deà o t ai teà pesa tà su à leà d eloppe e tà d’alte ati esà à u eà essou eà o à
renouvelable est leur caractère progressif. Par exemple, les capacités de recyclage ne pourront
e tai e e tàpasà ou i ài sta ta e tàl’i t g alit àdesà esoi s, lorsque les ressources primaires
seront épuisées. Le contraire supposerait que les ressources secondaires peuvent être exploitées avec
exactement les mêmes technologies et infrastructures que celles exploitant les ressources primaires.
Une telle configuration correspondrait au cas a) dans la Figure 53.
Discussion générale
Figure 53 : Exemple de simulation de la couverture des besoins en ressources et impact sur leur durée de vie
Da sà u eà o figu atio à plusà p o a le,à laà o t eà e à puissa eà deà l’e ploitatio à desà essou esà
secondaires est progressive (cas b) de la Figure 53). Alors, si les ressources secondaires se substituent
aux primaires61,àlesà essou esàp i ai esà o o is esàse e tàdeà a geàdeà a œu e.àO àpeutàalo sà
aisément démontrer que, si les ressources primaires sont intégralement consommées auà outàd’u à
certain temps, pour éviter tout changement brutal des modes de production – donc pour que P et Rec
soient parfaitement continus dans le temps – il faut que les ressources secondaires puissent couvrir au
moins la moitié des besoins à la date à laquelle les ressources primaires auraient été épuisées, sans
recyclage. Cette date est notée te* sur la Figure 53.
E àp se eàd’u àeffetà e o d,àilàfaud aità ueàleà th eàdeà oissa eàdesà apa it sàdeà e lageàsoità
encore plus important.
Un raisonne e tà si ilai eà s’appli ueà au à essou esà se o dai esà lo s ueà elles-ci ne sont pas
renouvelées suffisamment rapidement, e.g. si les flux de déchets recyclables ne permettent pas un
approvisionnement pérenne des activités de recyclage : si aucune ressource de substitution ne peut
prendre le relais des ressources secondaires et ralentir leur épuisement, la seule option est une
réduction des besoins.
d) Intégration de contraintes environnementales et sociales
L’app o heà sugg eà da sà etteà se tio à o sid eà lesàstocks totaux de ressources primaires et
secondaires disponibles. Elle peut être corrigée en retranchant à ces stocks les ressources absolument
nécessaires pour maintenir une qualité écologique suffisante des milieux. Une telle correction
pe ett aitàd’i tégrer le fait que, bien souvent, la disponibilité prouvée des ressources est un enjeu
moins pressant que les impacts environnementaux associés à leur utilisation. Ainsi :
61O àsupposeài iàl’a se eàd’effetà e o d,àpa àle uelàlesàgai sàe àeffi a it àdeàlaàgestio àdesà essou esàse aie tà
Discussion générale
Pou àlesà essou esàfossiles,àl’áge eàI te atio aleàdeàl’E e gieàp o iseàdeàlaisser dans les
sous-sols au moins deux tiers des réserves prouvées de combustibles fossiles, pour limiter le
hauffe e tà li ati ueà à+ °Càpa à appo tà àl’ eàp i dust ielleà(AIE, 2012).
Dans le cas des ressources hydriques, Steffen et al. (2015) utilise tàleà o eptàdeàflu àd’eauà
environnementale, i.e. le débit minimum que doi e tàp se te àlesà ou sàd’eauàpou àp se e à
les écosystèmes (Poff et Zimmerman, 2010; Wallace et al., 2003).
Comparer les deux approches (avec et sans contraintes environnementales) pe ett aitàd’ide tifie à
desàle ie sàd’a tio àappropriés da sàl’ la oration de politiques publiques.
Enfin, la méthodologie esquissée dans cette section mériterait de tenir compte du déclin de la qualité
des ressources primaires.
Dans le document
Analyse de cycle de vie intégrative de filières de production de biomasse à usage industriel par la valorisation de délaissés
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