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La Surface chauffée du parc : une information clef pour la modélisation des besoins énergétiques

4.2 L A DATE DE CONSTRUCTION : UNE INFORMATION CLEF POUR LA MODÉLISATION DES BESOINS

4.3.4 La Surface chauffée du parc : une information clef pour la modélisation des besoins énergétiques

Déterminer la superficie habitable totale du parc est nécessaire à l‘évaluation des dynamiques d‘évolution de la surface totale à chauffer du stock bâti wallon jusqu‘à nos jours.

L‘augmentation du nombre total de m² chauffés peut soit être due à une augmentation du nombre de ménages et donc du nombre de logements, soit une augmentation de la surface moyenne par logement. Elle influe grandement sur le bilan global de consommation d‘énergie.

4.3.4.1 Analyse des données INS

Les données utilisées ici sont issues des différents recensements INS ; 1981, 1991, 2001.

Ceux-ci renseignent, par secteurs statistiques, sur le nombre de logements privés occupés, la superficie habitable totale par secteur statistique et la répartition du nombre de logements suivant 6 classes de superficie.

Les résultats livrés par le dernier recensement présentent des incohérences par rapport à la dynamique d‘évolution que l‘on peut envisager à priori : la surface totale habitable, d‘après les données de l‘INS, aurait diminué entre 1991 et 2001, ce qui semble hautement peu probable.

L‘enquête ESE 2001 est basée sur 1 215 907 logements répondants. Notons que plus de 500 secteurs statistiques ne sont pas renseignés et que, après vérification cartographique, une part importante de ceux-ci présente des logements antérieurs à 2001. De plus, certaines erreurs d‘encodage sont observables : pour exemple, près de 130 secteurs statistiques sont renseignés avec une superficie habitable égale à 0, alors qu‘ils sont encodés comme présentant au minimum un logement. Cependant, ces erreurs semblent de faible impact sur l‘ordre de grandeur du volume total des m² habitables.

Tous les logements répondants de l‘ESE sont ventilés suivant des tranches de superficie. La cohérence interne du recensement a été testée en calculant la surface totale habitable par secteurs statistiques, sur la base de cette ventilation et d‘une surface moyenne représentati-ve pour chaque classe.

CLASSE DÂGE ESE 2001 < 35m² 35-54 m² 55-84 m² 85-104 m² 105-125 m² > 125 m² SURF. MOY. REPRESENTATIVE 22 m² 44,5 m² 69,5 m² 94,5 m² 114,5 m² 162,5 m²

Pour toutes les classes d‘âge nous avons pris la valeur moyenne de la plage proposée, sauf pour les deux classes extrêmes. Nous avons estimé qu‘aucun logement de moins de 10m² n‘était recensé et que la superficie maximale des logements était de 200m². Sur la base de ces superficies moyennes par classes, la superficie totale habitable a été recalculée pour les trois dernières périodes de recensement : 1981, 1991, 2001 (Tableau 29). Entre l‘estimation calculée sur base des moyennes de superficie par classes et les données agrégées des recensements nous obtenons une faible marge d‘erreur, comprise entre 1,77 % et 0,92 %.

Tableau 29. Nombre de logements et superficie habitable totale du parc résidentiel en 1981, 1991, 2001

SUPERFICIE TOTALE EN M² (CACUL SUR BASE DE LA

REPARTION DES SURFACES DE LOGEMENT, INS et ESE) Erreur

1981 1 152 930 95260335

1991 1 212 139 105011800 103153873 1,77%

2001 1 215 907 98360927,5 97459352 0,92%

Source : Recensements INS 1981, 1991 et 2001

Les incohérences vis-à-vis de la dynamique d‘évolution du parc, que l‘on peut poser à priori, persistent. Il ne s‘agit donc pas d‘une incohérence interne à l‘encodage de l‘ESE.

CPDTSUBVENTION 2009-2010NOTE DE TRAVAIL LEPUROCTOBRE 2010

Pour mener une autre estimation de l‘évolution de la superficie habitable du parc, nous nous sommes basés sur, d‘une part, le nombre de ménages et, d‘autre part, le pourcentage du nombre de logements par classes de superficie issues des données INS. Nous considérons ici qu‘il y a un ménage par logement. Pour chaque classe de superficie, les surfaces moyennes présentées ci-dessus ont été choisies comme données de référence. Les classes de superficies des recensements de 1981 et 1991 ont été recalées sur celles de 2001.

Tableau 30. Pourcentage de logements privés occupés par classe de superficie en 1981, 1991, 2001

CLASSE DE SUPERFICIE (m²) INF_35 35-54 55-84 85_104 105_124 PLU_125 1981 4,75% 13,02% 40,83% 21,19% 9,44% 10,77%

1991 4,66% 15,11% 32,91% 20,97% 14,88% 11,47%

2001 8,42% 18,72% 28,17% 22,35% 13,12% 9,23%

Source : Recensements INS 1981, 1991 et 2001

La part des logements de moins de 55 m² est en progression nette entre 1991 et 2001 (Tableau 30). Ce qui peut souligner a priori un léger accroissement du nombre de logements collectifs. La part des logements de moins de 35 m² est en très forte hausse (de 4 à 8%). La diminution du nombre de logements ayant une superficie comprise entre 55 et 84 m², forte entre 1981 et 1991, se stabilise en 2001. Les grands logements de plus de 105 m² sont en faible diminution entre 1991 et 2001. Ces résultats sont à manipuler avec précaution. En effet ces variations peuvent être soit de véritables tendances d‘évolution du stock soit les conséquences d‘un changement de mode de questionnement intrinsèque au recensement de 2001.

La représentation de chaque classe de superficie sera appliquée au stock postérieur à 2001 (jusqu‘à 2008) faute de données supplémentaires. Le nombre de ménages, après le recensement de 2001, est une donnée fournie par les observations de la DGSIE et du Bureau fédéral du plan.

Tableau 31. Nombre de ménages et superficie habitable totale du parc résidentiel en 1981, 1991, 2001 et 2008.

ANNEE NOMBRE DE MENAGES SUPERFICIE TOTALE EN M² PERIODE

TX d'accroissement

Source : Recensements INS 1981, 1991 et 2001 ; BDF (2008) perspectives.

La surface habitable obtenue grâce à cette estimation pour 2001 est de 12,6 % supérieure à la donnée du recensement (Tableau 31). Néanmoins, l‘accroissement de la superficie habitable entre 1991 et 2001 demeure particulièrement bas par rapport à la décennie précédente, alors que l‘accroissement du nombre de ménages se maintient à 7,83 % entre 1991 et 2001 au lieu de 8,68 % sur la précédente période.

4.3.4.2 Calcul de la superficie chauffée (Ach) en 2008 sur base PICC

Pour la modélisation du stock bâti résidentiel, nécessaire à l‘établissement d‘un cadastre des émissions de CO² sur l‘ensemble du territoire wallon, la superficie chauffée a été estimée sur la base des informations cartographique du PICC.

La surface de plancher est calculée sur base de la hauteur de chaque bâtiment divisée par 3, multipliée par la surface au sol. On obtient de la sorte des nombres d'étages non entiers (réels). On considère que les surfaces de plancher se répartissent de façon équiprobable dans le stock à l'échelle des secteurs statistiques et à fortiori aux autres échelles.

La surface calculée est ensuite pondérée par deux ratios. Le premier permet d‘extrapoler la surface hors œuvre à partir de l‘emprise bâtie, soit 0,90. Le second est un ratio communé-ment utilisé entre la surface hors œuvre et la surface utile, celui-ci est fixé à 0,80.

Sur base des informations spatiales du cadastre, la superficie capable totale du territoire wallon est estimée à 179 400 772 m² en 2008, pour un total de 986235 bâtiments informés, soit une moyenne de 182 m² de plancher par bâtiment.

Ce type de calcul pourra être affiné au cours de la seconde année de cette recherche. Nous mesurons ici la superficie capable du stock, c'est-à-dire la superficie de plancher théorique-ment disponible pour l‘habitation.

Nous avons souhaité borner ces résultats avec la méthode d‘estimation précédemment développée (voir 1.3.4.1). Pour 2008, nous avons refait le calcul, sur base des données INS en termes de répartition des logements par classe de superficie, non plus à partir du nombre de ménages mais du nombre de logements répertoriés au cadastre. Le cadastre informe en effet pour chaque bâtiment répertorié, le nombre de logements hébergés (Tableau 32).

Tableau 32. Estimation de superficie habitable totale du parc résidentiel en 2008 – comparaison de résultats.

Sources ANNEE NOMBRE DE MENAGES NB DE LOGEMENTS NB DE BATIMENTS SUPERFICIE TOTALE EN M²

BDF 2008 1 485 090 119 035 345

CAD 2008 1 509 585 120 998 708

CAD 2008 986 235 179 400 772

La méthode d‘estimation par superficie moyenne des logements répartis suivant des classes de superficie et sur base du nombre de logements répertorié au cadastre est cohérente avec les résultats précédents, avec une marge d‘erreur de 1,6 %.

Le calcul sur la base des emprises bâties et du nombre de niveaux offre des résultats nettement supérieurs ; +48 % de surface. Plusieurs explications à cela. Premièrement, cette surface utile est en effet trop importante par rapport à la réalité car elle inclut d'autres fonctions que le logement (commerce, bureaux), une partie de la seconde résidence et le logement vacant. Elle est potentiellement surestimée notamment pour le parc ancien : l‘hypothèse qui fixe les hauteurs de niveaux à 3m est sans doute un peu pessimiste. La surface capable calculée est évidemment supérieure à l'ESE qui est basée sur un calcul de la superficie habitable, telle que définie à l'ESE et qui n'incluait (en principe) que les surfaces de vie. Il convient toutefois de noter que le calcul devait être effectué par les enquêtés et pouvait être assez fastidieux. La confiance que l'on peut accorder à cette valeur est donc relative. Par ailleurs, elle néglige une partie du stock de logements (résidence des étudiants, immigrés et non répondants à l'enquête).

Cependant, la surface capable calculée donne des ordres de grandeur intéressants quant à la quantité de m² potentiellement remobilisable dans le stock existant pour intensifier l‘utilisation de celui-ci. Dans la suite de la recherche, c‘est dans cette optique que l‘affinement des connaissances des surfaces de planchers existantes devra être mené.

CPDTSUBVENTION 2009-2010NOTE DE TRAVAIL LEPUROCTOBRE 2010

La superficie chauffée par secteur statistique sera introduite dans le calcul des besoins et des consommations énergétiques en vue de la réalisation d‘un cadastre des émissions de GES à l‘échelle du territoire wallon. Nous appliquerons les résultats issus du croisement entre nombre de logements répertoriés au cadastre et les répartitions de surfaces issues de l‘INS, soit 121 millions de m².

4.4 C

ADASTRE DES ÉMISSIONS DE

GES

DANS LE STOCK BÂTI RÉSIDENTIEL