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4.2 L A DATE DE CONSTRUCTION : UNE INFORMATION CLEF POUR LA MODÉLISATION DES BESOINS

4.3.3 Morphologie du tissu bâti en région wallonne

Nous abordons successivement les variables de typologie, mitoyenneté et les variables de hauteurs.

4.3.3.1 Analyse des typologies suivant un échantillon du stock par classe d’âge de construction

Le parc résidentiel wallon est composé à plus de 80 % de maisons unifamiliales. Nous avons cherché à savoir la proportion de logements suivant leur époque de construction pour chaque typologie (bâtiments unifamiliaux, bâtiments divisés, immeubles collectifs) (Figure 38). L‘exploitation des statistiques issues du traitement de l‘échantillonnage de l‘enquête qualité logement de 2006 (EQL) permet de caractériser l‘époque constructive suivant les classes d‘âge choisies : avant 1945, 1945-1970, 1971-1985, 1986-1996, après 1997.

Rappelons que les informations relatives à la date de construction informée dans l‘EQL ont été corrigées et recalées sur les informations issues de la base cadastrale de 2009.

Les logements appartenant à la typologie des maisons unifamiliales datent à plus de 50 % d‘avant 1945. La proportion de logements décroit plus la date de construction devient récente. Cette situation est encore plus marquée pour les logements appartenant à la typologie bâtiments divisés construits avant 1945. Pour cette typologie on observe une cassure évidente entre les périodes s‘étalant de 1946 à 1985 et celle postérieure à 1986.

Cette cassure est normale : peu de bâtiments récents sont divisés. Pour les immeubles collectifs, les logements datant des trois périodes constructives d‘avant 1986 ont un poids identique avoisinant les 30 % pour chaque période.

0,00%

% du stock de 2009 présent dans le stock de 2050

Figure 38. Analyse de l’âge des logements suivant la typologie (bâtiments unifami-liaux, bâtiments divisés, immeubles collectifs).

Source : Base de données de l‘Enquête qualité logement

Si nous considérons cet échantillonnage représentatif, près de 90 % du stock des maisons individuelles est antérieur à la mise en œuvre de la première réglementation thermique (1985), 50 % datant d‘avant 1945, 95 % du stock des bâtiments divisés est également antérieur à toute réglementation, et 70 % date d‘avant 1945. Enfin, 85 % du stock des immeubles collectifs est antérieur à la première réglementation, cependant seulement 27 % du stock date d‘avant 1945.

4.3.3.2 Analyse de la mitoyenneté sur l’ensemble du stock bâti par classe d’âge de construction

L‘ESE de 2001, l‘enquête logement et les données fournies par le cadastre ne permettent la distinction qu‘entre bâtiments isolés, semi-mitoyens ou mitoyens. De plus, l‘information est, au mieux, agrégée à l‘échelle des secteurs statistiques, ce qui rend l‘application de notre méthodologie bottom-up impossible.

Il a donc été nécessaire de mesurer le taux de mitoyenneté réel pour le stock bâti que nous étudions. Ce calcul s‘est fait sur base des données du PICC. Le calcul consiste à mesurer quel pourcentage du périmètre au sol d‘un bâtiment est en commun avec un ou plusieurs autre(s). Nous avons utilisé la fonction intersect dans arcGIS afin d‘obtenir les segments communs à plusieurs polygones. Ensuite, nous avons calculé la proportion du périmètre total qu‘ils représentaient.

Les résultats sont repris dans le graphique ci-dessous (Figure 39). On obtient un histo-gramme des fréquences de pourcentage de mitoyenneté à trois points d‘intensité. Ainsi plus de 40 % de l‘ensemble du stock sont des bâtiments isolés, près de 30 % du stock présente un pourcentage de mitoyenneté compris entre 20 et 35 %, ce qui peut correspondre à des bâtiments semi-mitoyens et enfin près de 25 % du stock présente un taux de mitoyenneté de plus de 50 % ce qui peux correspondre à des bâtiments mitoyens de deux côtés.

53,08%

0,00% 10,00% 20,00% 30,00% 40,00% 50,00% 60,00% 70,00% 80,00%

Maisons individuelles Bâtiments divisés Immeubles collectifs

<1945 1946-1970 1971-1985 1986-1996 1997-2010

CPDTSUBVENTION 2009-2010NOTE DE TRAVAIL LEPUROCTOBRE 2010

Figure 39. Analyse de la mitoyenneté sur l’ensemble du stock bâti : histogramme des fréquences

Source : Données extraites de la matrice cadastrale 2009

Figure 40. Analyse de la mitoyenneté sur l’ensemble du stock bâti par classe d’âge : histogramme des fréquences

Source : Données extraites de la matrice cadastrale 2009

La morphologie et notamment la compacité du tissu influe positivement sur les émissions de GES en réduisant la surface de déperdition entre le volume protégé et l‘air extérieur. Ces résultats, pour être pertinents dans une analyse des émissions de GES, doivent être mis en perspective avec les différentes classes d‘âge de bâti (Figure 40).

Analyse de l'évolution de la mitoyenneté pour le bâti

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10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

70,00%

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90,00%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50% 55% 60% 65% 70% 75% 80%

Pourcentage de Mitoyenneté

Pourcentage du stock bati

<1945 1946-1970 1971-1985 1986-1996 >1997

L‘analyse du taux de mitoyenneté par classe d‘âge révèle une très forte représentation des trois dernières périodes constructives dans le volume des bâtiments implantés de manière isolée : 64 % des bâtiments construits entre 1971 et 1985, 86 % des bâtiments construits entre 1986 et 1996 et enfin 82 % de ceux construits après 1996. L‘implantation en bâti isolé est susceptible d‘avoir de lourdes conséquences en termes de consommation énergétique sur les bâtiments peu performants thermiquement. C‘est le cas ici des bâtiments construits avant la mise en œuvre de la réglementation thermique de 1984.

L‘implantation en ordre dispersé n‘est pas une caractéristique récente en région wallonne, bien qu‘elle semble s‘être généralisée depuis 1986. On observe ainsi une représentation de près de 30 % des bâtiments construits avant 1945 dans le volume global des bâtiments implantés de manière isolée et de plus de 40 % pour les bâtiments construits avant 1971.

On retrouve dans l‘histogramme ci-dessous le profil en trois points d‘intensité du premier graphique. Les bâtiments anciens (antérieurs à 1971) sont les plus fréquemment représen-tés dans toutes les classes de mitoyenneté de plus de 15 %, ce qui semble confirmer l‘hypothèse initiale selon laquelle la morphologie des tissus anciens serait en mesure de compenser potentiellement les performances thermiques plus faibles de leur enveloppe bâtie.

La carte ci-dessous souligne l‘hétérogénéité des situations locales. Les noyaux urbains et les zones d‘urbanisation héritées du 19e sont très nettement visibles : ils présentent un taux de mitoyenneté plus élevé. Les zones de suburbanisation sont caractérisées par un taux de mitoyenneté pratiquement nulle.

Figure 41. Taux de mitoyenneté à l’échelle des secteurs statistiques en région wal-lonne, couverture du PICC

CPDTSUBVENTION 2009-2010NOTE DE TRAVAIL LEPUROCTOBRE 2010

4.3.3.3 Estimation des hauteurs des bâtiments sur base du PICC

La création du cadastre énergétique pour le stock bâti nécessitait que l‘on détermine la hauteur des bâtiments de manière désagrégée. Le Projet Informatique de Cartographie Continue (PICC) représente la seule source de donnée permettant de déduire cette information pour la majorité du stock bâti (±85 %). C‘est un projet de cartographie numérique tridimensionnelle à grande échelle. Celui-ci regroupe l‘information X,Y,Z pour des objets géographiques décrits par des points, des lignes et des surfaces.

Concrètement, la détermination de la hauteur a nécessité le calcul de la différence entre l‘altitude sous corniche des bâtiments et l‘altitude au sol la plus proche de ceux-ci. Pour l‘altitude sous corniche, nous disposions à chaque fois de plusieurs points par bâtiment dont nous avons dû faire la moyenne des hauteurs. Les altitudes au sol considérées sont issues des points et des lignes qui décrivaient des objets géographiques d‘une hauteur nulle. La sélection des points et lignes au sol s‘effectue facilement grâce à la table attributaire des données du PICC. Le graphique ci-dessous explicite la méthodologie suivie.

Figure 42. Méthodologie d’évaluation des hauteurs des bâtiments en région wal-lonne, couverture PICC.

4.3.4 La Surface chauffée du parc : une information clef pour la modélisation