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Calculs des émissions spécifiques pour le transport de personnes

2. INVENTAIRE ET CALCUL DES ÉMISSIONS DE GES

2.3 C ALCUL DES ÉMISSIONS SPÉCIFIQUES

2.3.1 Calculs des émissions spécifiques pour le transport de personnes

Pour le secteur des transports de personnes, les émissions globales sont essentiellement dues aux modes de transports suivants : train, bus-tram-métro, vélomoteur-moto et voiture automobile. Les déplacements à pied et à vélo ne sont pas considérés comme émetteurs de CO2.

Ces émissions correspondent essentiellement à des consommations de gasoil, d'essence, de GPL (LPG) et d'électricité. L'électricité peut par ailleurs être considérée comme uniquement utilisée pour certains transports en commun (train-tram-métro) vu le très faible développement des véhicules électriques individuels (seulement quelques immatriculations anecdotiques en 2010).

Afin d‘obtenir les émissions spécifiques pour le transport de personnes propres à la Wallonie, les consommations énergétiques moyennes sont calculées sur base de chiffres de l‘ICEDD, de la SRWT et de l'AWAC. Le tableau ci-dessous détaille les consommations respectives des différents modes de transport énumérés ci-avant. On constate ainsi que les consommations importantes sont essentiellement le fait des voitures automobiles, soit 92,9%

avec respectivement 64,1% pour le diesel et 28,8% pour l'essence.

Tableau 4. Répartition des consommations d'énergie par catégories de transport terrestre de personnes.

Catégories de transport Consommation d'énergie (GWh) %

Train (traction électrique) 397,1 2,00%

Train (diesel) 56,5 0,28%

Bus (diesel) 411,5 2,07%

Métro Charleroi (électricité) 5,8 0,03%

Moto, scooter (essence) 251,4 1,27%

Voiture (essence) 5715,6 28,80%

Voiture (diesel) 12719,3 64,10%

Voiture (LPG) 287,0 1,45%

TOTAL 19844,2

Auteur : CPDT, Lepur – ULg. Calculé sur base de AWAC 2010; IWEPS 2007; ICEDD 2009; SRWT 2010, Electrabel 2006, 2007

Pour remettre en perspective le calcul des émissions spécifiques pour le transport de personnes, il est utile de rappeler que la part des consommations d'énergie pour les transports représente environ 25% de la consommation totale d'énergie en Région wallonne (cfr tableau 5).

CPDTSUBVENTION 2009-2010NOTE DE TRAVAIL LEPUROCTOBRE 2010 Tableau 5. Répartition sectorielle de la consommation d'énergie liée au transport de personnes et de marchandises en Région wallonne durant l'année 2007 (Tableau de bord de l'Environnement, 20108).

Secteur d'activité Consommation d'énergie liée au transport (GWh) (2007)

Ménages 11776

A partir des consommations, il est possible d'estimer les émissions de GES du secteur des transports de personnes en tenant compte de facteurs de conversion. Afin d'obtenir un facteur d'émission par passager et par km exprimé en g éq. CO2/pkm, le facteur d'émission moyen global de GES est divisé par le taux d'occupation moyen du mode de transport utilisé (tous motifs de déplacement confondus). Généralement, les deux approches top-down (généralement) et bottom-up (lorsque les données désagrégées sont disponibles) sont utilisées. La section qui suit détaille la méthodologie que nous avons suivie pour évaluer les consommations énergétiques et les émissions spécifiques moyennes de GES par type de transport terrestre de voyageurs en Wallonie (cfr tableau 6):

a) Voiture

Le calcul des consommations énergétiques de la voiture se base sur la vente de carburants en 2007 en Wallonie (1.563.061 Tcarbu. au total en 2007). Les chiffres de consommation sont fournit par l'Agence Wallonne Air-Climat (AWAC) via le logiciel COPERT (cfr annexe 7) qui calcule de manière désagrégée les consommations de carburant en tenant compte du type de véhicule9, de la classe EURO, de la cylindrée, de l'âge etc. Cette différenciation permet d'attribuer de manière précise une consommation de carburant propre à chaque type de véhicule du parc wallon. Ensuite, les consommations totales par type de carburant sont converties en kWh sur base des facteurs de conversion de l'AWAC (12.209,2 kWh/Tcarbu.

pour l‘essence, 11860,3 kWh/Tcarbu. pour le diesel et 12763,6 kWh/Tcarbu. pour le LPG).

Finalement, les consommations totales (18.722 GWh) sont ramenées en kWh par passager et par kilomètre en utilisant les données de mobilité du parc (29,8 Mveh.km en 2007 d‘après les chiffres du SPF Mobilité Transports) et le taux d'occupation moyen des véhicules (1,39 p/veh. un jour ouvrable scolaire selon Hubert et Toint 2002). Nous évaluons ainsi la consommation énergétique moyenne d‘une voiture en Wallonie à 0,45 kWh par passager et par kilomètre (pkm). Notons que le taux d‘occupation des voitures est nettement plus faible dans le cadre des déplacements domicile-travail (1,16 en 1991 calculé sur base du recensement) ce qui a tendance à augmenter les consommations. Cependant, étant donné que les chiffres sur la mobilité des véhicules pour le calcul des consommations spécifiques ne permettent pas de discerner les déplacements domicile-travail des autres, nous nous en tiendrons pour le moment à ce chiffre qui englobe tous les types de déplacements.

8 Service Public de Wallonie, 2010. Tableau de bord de l'Environnement wallon. Rapport sur l'état de l'environnement wallon, Jambes, 234 pp.

9 Les véhicules légers (light duty vehicules) sont écartés dans notre évaluation. Ces véhicules utilitaires sont considérés comme étant dédiés au transport de marchandises uniquement. En 2007, ils représentaient 12% de la consommation de carburant pour les transports terrestres.

La conversion « carbone » des consommations se fait au niveau de la conversion « tonnes de carburant – kWh ». Les consommations de carburants sont converties en CO2 selon les facteurs d‘émissions suivants cette fois : 3015,5 kg CO2/Tcarbu. pour l‘essence, 3129,7 kg CO2/Tcarbu. pour le diesel, 2867,2 kg CO2/Tcarbu. pour le LPG. Ensuite, afin d'obtenir une mesure du potentiel de réchauffement climatique (Global Warming Potential) des gaz étudiés (CO2, N2O, CH4), les coefficients de conversion « CO2 – équivalent CO2 » du Panel Intergouvernemental sur le Changement Climatique (IPCC) sont utilisés de tel sorte que: 1 CO2 = 0,31 N2O = 0,021NH4. Finalement, les mêmes données relatives à la mobilité du parc wallon de véhicule et au taux d‘occupation des véhicules sont utilisées pour obtenir une émission moyenne de 118,3 grammes d‘équivalent CO2 par passager et par kilomètre.

Notons que, dans les deux cas, le calcul ne tient pas compte des sur-consommations de carburant liées à la présence de climatisation dans les voitures individuelles.

b) Moto, scooter

La démarche poursuivie pour le calcul des consommations énergétiques et des émissions de CO2 des motos/scooter est la même que pour la voiture. La consommation (20.599 émissions CO2 du Groupe TEC réalisée par la SRWT en 2010. La consommation totale de carburant pour la régie13 en 2008 est isolée et transformée en consommation énergétique via les facteurs de conversion de l'AWAC (34.694.759 litres de gasoil, soit 294.905 Tcarbu., équivalent à 411,5 GWh). A cela vient s‘ajouter la consommation totale d‘électricité du Métro Léger de Charleroi (6,1 GWh). Celle-ci tient compte des pertes d‘électricité liées au transport et à la distribution (4,7% de l‘énergie consommée en 2001 selon la Fédération des Producteurs d‘Energie). Les consommations totales sont ensuite ramenées au parcours moyen d'un voyageur (estimé à 8,6km par la SRWT) et par le nombre total de voyageurs transportés par la régie (évalué à 137,6 millions de voyageurs en faisant l‘hypothèse que le nombre de voyageurs transportés est proportionnel aux kilomètres parcourus).

Pour la conversion en CO2, les données de base restent les mêmes. Pour les bus, les émissions obtenu (93,7 kT eq.C02), les émissions sont ramenées en geq. CO2 par passager-kilomètre sur base du parcours moyen d‘un voyageur et du nombre total de voyageurs transportés comme évoqué ci-dessus.

Notons que seuls les bus « TEC » et le Métro Léger de Charleroi sont évalués ici étant donné que la Wallonie ne comporte aucun tram sur son territoire.

d) Train

10 Les chiffres de consommation sont fournit par l'Agence Wallonne Air-Climat (AWAC) via le logiciel COPERT

11 D‘après les chiffres du SPF Mobilité Transports de 2007

12 A défaut de données propres à la Wallonie, nous avons repris le taux d‘occupation des motos en Flandres (cfr De Vlieger et al. 2006)

13 Le parc «Régie» comprend la flotte de bus des 5 TEC (Brabant Wallon, Charleroi, Hainaut, Liège-Verviers, Namur-Luxembourg)

CPDTSUBVENTION 2009-2010NOTE DE TRAVAIL LEPUROCTOBRE 2010

Le calcul des consommations du train se fait sur base des chiffres de l'ICEDD (2009) qui présente, dans son bilan énergétique des transports, des chiffres concernant l'énergie totale consommée pour le transport de voyageurs en Wallonie. La traction électrique pour le ferroviaire, après majoration de la quantité d‘électricité perdue suite au transport et à la distribution (4,7%), consomme ainsi au total 397,1 kWh par an. La traction diesel-gasoil consomme 54,0 kWh. Ramenée au nombre de passager-km par an (2.926000 Mvkm14 selon l‘IWEPS 2007), la consommation énergétique des trains est de 0,15 kWh par passager-km.

Afin de convertir les kWh en CO2, les kWh des locomotives électriques et diesel-gasoil sont convertis en geq. CO2 en fonction des facteurs d‘émissions liés à la production électrique belge (Electrabel 2006, 2007, 2008) et des coefficients de conversion de l‘IPCC, tout cela en tenant compte également des pertes liées au transport et à la distribution (4,7%). Ainsi, la traction électrique émet 90,2 kt eq. CO2 par an et la traction diesel-gasoil 14,3 kt eq. CO2 par an. Ramenées au nombre de passager-km évalué par l‘IWEPS (2.926000 Mvkm), ces émissions représentent un total de 35,7 geq CO2 par passager et par kilomètre.

Tableau 6. Consommations énergétiques et émissions de CO2 globales moyennes pour le transport terrestre de voyageurs en Wallonie en 2007

Mode Gwh % kWh/pkm Teq. CO2 % geq. CO2/pkm

Voiture 18722,0 94,4 0,45 4894,7 94,9 118,3

Moto, scooter 251,4 1,3 0,41 64,6 1,3 105,0

Bus15, tram, métro 417,6 2,1 0,35 93,7 1,8 79,5

Train 451,1 2,3 0,15 104,4 2,0 35,7

Vélo - - - - - -

Marche à pied - - - - - -

TOTAL 19842,1 100 - 5157,5 100 -

Auteur : CPDT, Lepur – ULg. Calculé sur base de AWAC 2010; IWEPS 2007; ICEDD 2009;

SRWT 2010, Electrabel 2006, 2007