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La lamina propria est située entre la membrane basale de la muqueuse et le détrusor. Elle est composée d’une matrice extracellulaire contenant plusieurs types cellulaires fibroblastes, adipocytes, cellules interstitielles, faisceaux musculaires lisses (muscularis mucosae) et des terminaisons nerveuses afférentes et efférentes. Elle contient également un réseau vasculaire riche, des fibres élastiques et des canaux lymphatiques.

2.1.3.1.2.1 Matrice extracellulaire

La matrice extracellulaire est constituée de protéines, protéoglycanes, glycosaminoglycanes qui procurent un support pour les messages aux cellules vésicales. Les fibres de collagènes sont abondantes, les fibres I représentent 75% d’entre elles et les fibres III 25% (129).

L’agencement des fibres de collagènes se modifie avec le remplissage vésical. Lorsque la vessie est vide, celles-ci sont ordonnées en un vague réseau de fibres regroupées en petits faisceaux. Lorsque la vessie se remplit, les fibres de type III s’orientent différemment, parallèlement à l’urothélium, tandis que les fibres de collagènes intradétrusoriennes s’orientent perpendiculairement à l’urothélium. (130) Les fibres élastiques permettent à la vessie de reprendre son volume d’origine après la miction.

Par sa richesse et sa diversité en facteurs de croissance, (VEGF, BMP4 PDGF-BB KGF, TGFb1, IGF, bFGF, EFG, TGF alpha) (131), elle participe à la croissance des cellules urothéliales, et des cellules musculaires lisses.

2.1.3.1.2.2 Cellules interstitielles / myofibroblastes

Plusieurs auteurs ont décrit des cellules fusiformes au sein de la lamina propria, dont la classification n’est pas clairement identifiée puisque, selon les études, elles sont décrites comme des cellules interstitielles, des cellules interstitielles de Cajal, des

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cellules ressemblant à des cellules interstitielles de Cajal, des myofibroblastes, voir des télocytes (132) (133) (134) (135)(136) .

Les cellules interstitielles de la lamina propria forment un réseau via des jonctions gap Cx43 (137) et ces cellules auraient un contact rapproché avec des structures nerveuses afférentes et efférentes (138), mais aussi les structures vasculaires (139). Elles sont identifiées par des anticorps anti KIT, vimentine, PDGFR alpha et plusieurs types de cellules interstitielles peuvent être identifiés grâce à la combinaison de ces marquages mais leur rôle spécifique n’est pas déterminé.

Elles expriment des récepteurs PGE2 (140) mais aussi des récepteurs muscariniques M2 et M3 (141).Leur rôle n’est pas encore clairement établi, mais ces cellules en réseau pourraient constituer une structure à la fois anatomique et fonctionnelle de lien entre les cellules urothéliales et les terminaisons nerveuses et / ou les cellules détrusoriennes (142) (143) (136).

La présence de myofibroblastes vrais au niveau de la lamina propria est débattue, en effet les myofibroblastes ont des capacités contractiles et contiennent des filaments d’actine, vimentine, desmine et myosine. Cependant les cellules interstitielles de la lamina propria, ne semblent pas avoir de propriétés contractiles même si elles possèdent une activité électrique spontanée.

Des phénomènes pathologiques pourraient influencer les cellules interstitielles. En effet, les cellules interstitielles sous urothéliales verraient leur phénotype se modifier vers un phénotype fibroblaste dans le syndrome douloureux vésical chronique (SDVC) et les vessies neurologiques.(134)

Les cellules interstitielles sous urothéliales pourraient moduler l’activité contractile spontanée des cellules musculaires lisses détrusoriennes.

Le fait d‘exprimer des canaux chlore activés par le calcium qui souligne leur capacité à se dépolariser spontanément serait en faveur d’un rôle de pacemaker.

De même la présence de canaux HCN4, caractéristique des cellules pacemakers serait un argument supplémentaire (144) (145). Des enregistrements myographiques ont été réalisés sur des échantillons de vessie sans et avec muqueuse (urothélium + LP), l’activité spontanée myogénique non neurogénique durait plusieurs heures dans les deux cas mais était d’amplitude plus importante lors de la présence de la muqueuse (146)(Andersson Mc Closkey), la muqueuse (urothélium et LP) exercerait une modulation positive sur le muscle lisse.

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Par ailleurs, des résultats similaires sont retrouvés chez la vessie de rats diabétiques : les échantillons de rats diabétiques présentaient une activité contractile spontanée plus importante que celle des rats contrôles, mais une fois la muqueuse enlevée, l’activité contractile spontanée diminuait dans les deux groupes. (146)

La stimulation purinergique des cellules interstitielles sous-urothéliales active les courants chlore - calcium dépendants, suggérant que la libération de purines par l’urothélium ou les terminaisons nerveuses intramuqueuses pourrait stimuler l’activité pacemaker des cellules interstitielles.

Les cellules interstitielles sous urothéliales sont impliquées dans de multiples voies de signalisations impliquant ACh, ATP, récepteurs aux PGE2, NO, (147)

2.1.3.1.2.3 Nerfs afférents et efférents

La lamina propria contient plusieurs types de fibres nerveuses différentes avec un gradient croissant du dôme vers le col vésical (148). Au niveau du col vésical, ces fibres forment un véritable plexus juste sous l’urothélium et certains auteurs supposent que des connections synaptiques directes existeraient avec les cellules urothéliales puisque des fines branches d’axones pénètrent dans l’urothélium, en tout cas chez le rat (148).

Selon Gosling et Dixon ces fibres auraient un rôle sensitif (149). Aucun noyau cellulaire nerveux n’a été mis en évidence dans la lamina propria chez l’animal (chats, lapins, cobaye, rats). En revanche chez l’homme, des cellules ganglionnaires intramurales ont été identifiées au sein de la lamina propria et au sein du détrusor. Ces cellules ganglionnaires auraient des propriétés de cellules parasympathiques. (150). Quelques fibres noradrénergiques (orthosympathiques) ont été également retrouvées au sein de la lamina propria en relation étroite avec les micro-vaisseaux. (151)(152). Chez les femmes souffrant d’hyperactivité détrusorienne idiopathique, les fibres nerveuses sous urothéliales CGRP et SP IR seraient augmentées de 82% et 94% par rapport aux contrôles non urgenturiques non pollakiuriques (150) sans modification des autres fibres nerveuses.

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