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Page 89 sur 355 2.2.4.3.2 Vitesse

3 Études réalisées dans le cadre de la thèse

3.1 Justification des recherches

L’analyse de la littérature a permis de mettre en lumière un certain nombre de points concernant la sensibilité vésicale. Ce travail s’est focalisé sur certains d’entre eux. Dans un premier temps le travail a porté sur les moyens d’évaluations de la sensibilité vésicale et leurs limites puis dans un second temps sur certains facteurs influençant les sensations vésicales.

La première étude, intitulée « influence du froid endovésical » porte sur l’effet du remplissage vésical par de l’eau froide sur la sensation de besoin d’uriner. En effet l’urothélium est équipé de récepteurs sensitifs dont le TRPM 8 sensibles au froid, au menthol et l’iciline dont le rôle physiologique n’est pas connu. En revanche, il est très probable qu’il participe au réflexe vésical au froid mis en jeu lors du célèbre test à l’eau glacée lors d’une lésion neurologique centrale. Mais si ce test est fréquemment négatif dans le syndrome clinique d’hyperactivité vésical idiopathique et le sdvc/ci, la concentration de ce récepteur serait élevée dans ces deux pathologies d’après Mukerji. Par ailleurs les aires cérébrales impliquées dans l’intégration de la sensation de besoin et de froid vésical semblent différer. Nous avons souhaité au cours d’une étude rétrospective vérifier si l’instillation de froid endovésical, qui stimulerait vraisemblablement le récepteur TRPM8 les fibres sensitives sensibles au froid et certaines aires cérébrales, influençait la sensation de besoin lié au remplissage vésical au cours d’une cystomanométrie. Si le froid modifie la sensation de besoin il est alors probable que des interactions existent entre les voies sensitives médiant le froid et celles médiant la sensation de besoin.

Une seconde étude s’intéressera à l’influence de la vitesse de remplissage sur les paramètres sensitifs au cours d’une cystomanométries. Nous avons en effet vu dans la première partie qu’un certain nombre de paramètres techniques pouvaient modifier les résultats de cet examen ; la vitesse de remplissage a été peu étudiée chez l’être humain, mais des données électrophysiologiques et animales existent. Nous avons souhaité vérifier l’influence de la vitesse de remplissage chez l’être humain au cours d’une étude rétrospective chez les patients ayant eu à des fins diagnostiques une cystomanométrie à 50ml/mn puis à 100ml/mn. Notre hypothèse, basée sur les études

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électrophysiologiques précédemment décrites est que une vitesse de remplissage rapide retarde l’apparition de la sensation de besoin d’uriner.

La troisième étude porte sur l’effet des consignes sur la sensation de besoin. En effet, les personnes interrogées sur leurs motifs de se rendre aux toilettes rapportent une décision prenant en compte à la fois la sensation de besoin d’uriner, l’anticipation d’un besoin d’uriner en fonction des expériences antérieures, des conditions environnementales, les activités prévues, la connaissance des apports hydriques précédant et suivant. Nous avons souhaité vérifier au cours d’une étude rétrospective si le fait d’être informé par l’examinateur du remplissage réel ou non de leur vessie influençait les sensations de besoins rapportées par les patients au cours d’une cystomanométrie. Trois cystomanométries étaient analysées, une classique, une avec un remplissage vésical caché et une avec un remplissage vésical simulé.

La quatrième étude s’intéresse aux syndromes douloureux pelviens chroniques dont la détermination du diagnostic et du mécanisme physiopathologique reste difficile. Les séquences de diffusion en IRM se développent pour l’étude des pathologies pelviennes, endométriose, cancer etc. grâce à leur capacité à identifier la présence d’un œdème. Nous avons souhaité étudier l’intérêt de ces séquences dans la discrimination d’un syndrome douloureux vésical chronique au sin de douleurs pelvi-périnéales. La sensibilité spécificité valeur prédictive positive et négative ont été étudiée ainsi que l’association entre la présence d’un hypersignal de la paroi vésicale et syndrome douloureux vésical chronique.

Nous avons précédemment vu le grand nombre de questionnaires portant sur le syndrome clinique d’hyperactivité vésicale et qui portent sur les signes associées et le symptôme-clé l’urgenturie. Ces questionnaires étudient principalement la fréquence, l’intensité de l’urgenturie, le délai de sécurité, la présence d’une incontinence urinaire sur urgenturie et le retentissement sur la qualité de vie. Aucun à notre connaissance ne porte sur les circonstances de survenue de l’urgenturie. Or les patients atteints de syndrome clinique d’hyperactivité vésicale décrivent fréquemment des urgenturies liés à des circonstances spécifiques : audition ou contact avec de l’eau, vision de toilettes, lors d’un changement de position comme le passage à l’orthostatisme et certaines circonstances d’urgenturies orientent parfois vers un mécanisme physiopathologique (par exemple urgenturie au passage à l’orthostatisme et mécanisme urétro-sphinctérien). Un questionnaire portant spécifiquement sur les circonstances de survenue d’urgenturies pourrait compléter les informations obtenues par les

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questionnaires actuellement validés. La construction et la validation d’un questionnaire spécifique ont donc été commencées.

Afin d’étudier le mécanisme physiopathologique de certaines de ces urgenturies déclenchées par des stimuli environnementaux (audition, vision et contact avec de l’eau), deux études prospectives ont été réalisées. L’une a été réalisée chez des sujets atteints de syndrome clinique d’hyperactivité vésicale au cours d’une cystomanométrie avec audition d’un fichier audio « ruisseau » et d’une cystomanométrie avec audition d’un fichier audio contrôle constitué de percussions. La seconde a été réalisée chez des sujets sains afin de vérifier que les sujets sains ne présentent pas d’urgenturies circonstancielles. Cette étude comprenait trois sessions au cours desquelles les sujets sains étaient exposés d façon intermittente et répétée à trois stimuli différents l’audition, la vision et le contact avec de l’eau froide.

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3.2 Effet de la perfusion d’eau froide intravésicale sur la sensation de