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CHAPITRE 3 Méthodologie

3.2 STRATÉGIE D’ENQUÊTE ET D’ANALYSE

3.2.1 Stratégie de préparation du terrain d’étude et d’enquête

Dans le cadre de notre recherche, la stratégie initiale voulait que nous contactions la fédération québécoise des coopératives MFR pour les aviser de notre démarche auprès des MFR en activité. Notre intention était d’informer l’organisation qui est reconnue comme étant la référence auprès des MFR dans la province, pour que celles-ci comprennent notre démarche et que le tout soit officiel et approuvé. Nous avons fait part de notre démarche par lettre et avons ensuite contacté la direction de l’organisation par téléphone. Pour ce qui est des pré-tests, nous souhaitions aller voir une MFR en processus de mise en place, avec le soutien de la FQCMFR. Les pré-tests sont des moyens de valider notre schéma d’entrevue, sans toucher aux cas qui seront étudiés. Cela permet d’être mieux préparé lors des entretiens.

Toutefois, l’accueil que nous avons eu de la part de la direction de la FQCMFR nous fit comprendre que nous n’aurions aucune aide pour aviser leurs membres de notre recherche ou encore pour avoir des contacts avec certains acteurs essentiels. Suite à ce refus de collaborer à notre démarche, nous avons donc contacté directement les coordonnateurs et responsables des MFR que nous souhaitions rencontrer pour leur exposer notre projet et solliciter leur participation à la recherche. C’est avec eux que nous avons réussi à dresser une liste de contacts potentiels pour les entrevues et avoir la documentation nécessaire pour notre recherche. Nous avons donc modifié notre plan initial de prise de contact avec le milieu et ce fut un processus tout de même positif, puisque nous n’avons pas essuyé de refus de la part des gens contactés. En ce qui a trait au cas de la MFR qui n’a pas vu le jour, nous avons utilisé nos contacts personnels pour arriver à rencontrer les acteurs qui ont pris part à ce projet. C’est d’ailleurs avec l’aide d’un acteur clé de ce projet que nous avons obtenu un contact avec l’instigateur du projet pour le Granit et qui est reconnu comme étant « la » personne qualifiée dans l’implantation des MFR au pays.

Nous n’avons donc pas eu besoin de la fédération qui fut réticente à notre présence et, suite aux entretiens, nous avons compris pourquoi l’organisation ne voulait pas nous introduire auprès des diverses MFR, puisqu’il y avait discorde au sein de ses membres et non-membres sur certains aspects des MFR.

En ce qui concerne les pré-tests, nous n’avons pas pu nous orienter vers l’une des MFR qui était en processus de mise en place, comme souhaité au départ avec l’aide de la fédération. Nous avons donc opté pour un ajustement en cours de route de notre schéma d’entretien ce qui a donné, pour les premiers cas, des entrevues un peu plus longues puisque certaines questions furent évacuées par la suite. Somme toute, le questionnaire est demeuré le même, si ce n’est que quelques modifications comme l’ajout de questions sur la place des consultants et d’études de faisabilité, ainsi que de la place de la FQCMFR. Comme il y a eu un délai entre le refus de la fédération et la première entrevue, nous avons eu l’occasion d’apporter des modifications nécessaires au questionnaire et ainsi, de poser nos questions à l’ensemble des répondants pour le premier cas.

3.2.2 Procédure de collecte de données

L’étude de ces cas impliquait des entrevues avec plusieurs acteurs de diverses sphères pour recueillir des points de vue diversifiés qui nous aideraient à comprendre les dynamiques relationnelles qui se sont créées dans chaque projet. Les entretiens se sont réalisés individuellement pour chaque acteur du projet de la MFR, nous permettant ainsi d’avoir des entretiens plus intimes et des points de vue qui sont propres à l’acteur lui- même. Initialement, il n’y avait pas de nombre d’acteurs précis de retenu pour ces entrevues, nous voulions plutôt un éventail d’acteurs représentant le plus fidèlement possible et de manière bien diversifiée le comité de mise en place, ce qui a permis de faire entre cinq et sept rencontres par cas, totalisant dix-sept entrevues pour les trois cas, toujours en ayant soin d’identifier les acteurs les plus incontournables de chaque projet.

3.2.3 Stratégie de réalisation du terrain d’enquête

Initialement, nous devions prendre contact avec la fédération des coopératives MFR du Québec pour avoir le nom de la personne responsable de la mise en place des MFR. Toutefois, notre premier contact avec l’organisation ne nous ayant pas permis d’obtenir l’aide requise puisque notre recherche semblait déranger la direction, nous avons donc misé sur les contacts créés lors de notre exploration de terrain pour approcher notre premier cas, soit la MFR du KRTB. En effet, lors de la phase exploratoire, nous avions contacté la responsable de la CS du Fleuve-et-des-Lacs pour discuter de la MFR ainsi que la coordonnatrice du projet à l’époque. Nous les avons contactés pour avoir le nom des personnes potentiellement pertinentes pour nos entretiens et avons eu le nom d’une personne. Lors de notre entrevue avec cette personne, celle-ci nous a alors fourni des noms de personnes à contacter et de fil en aiguille, nous avons établi une liste de personnes à rencontrer, à la manière d’un échantillon boule de neige. Notre démarche fut positive et nous a permis d’obtenir plusieurs noms de personnes à rencontrer, surtout dans le cas de la MFR du KRTB qui est particulière puisqu’elle couvre quatre MRC et donc, une multitude d’acteurs. Pour les besoins de notre projet, nous avons dû restreindre notre bassin d’enquête à la MRC où le projet est présentement implanté, sauf pour les acteurs significatifs et d’instances régionales.

Pour certains répondants, nous les avons d’abord joints par courriel avec une lettre explicative de notre projet et pour d’autres, nous les avons contacté directement par téléphone. Une fois que la personne acceptait de nous rencontrer nous sélectionnions une date et nous nous donnions rendez-vous dans un endroit propice à l’entrevue (maison, bureau, école, bibliothèque, etc.) pour permettre un enregistrement de qualité de la conversation. Des formulaires de consentement furent signés avant chaque entretien pour approbation de la participation à la recherche, en assurant l’éthique de confidentialité. Également, nous avons pu lors des entrevues, recueillir des documents papier pour compléter nos analyses.

3.2.4 Procédure d’analyse des données

En ce qui a trait à l’analyse des données, nous avons utilisé la technique de l’étude de cas combinée à l’analyse qualitative inductive. Dans un premier temps, nous avons étudié chacun des cas pour connaitre l’histoire propre à chacune des MFR étudiées, dressant ainsi un portrait historique de celles-ci qui permet la contextualisation du milieu dans lequel elles se retrouvent. Suite aux rencontres, nous avons transcrit l’ensemble des dix-sept entrevues, ce qui nous a permis alors de les découper en unités de sens, selon les questions et concepts étudiés. Une fois les unités de sens regroupées, nous les avons résumées et synthétisées pour chaque répondant, selon les questions et les thèmes abordés. Finalement, nous avons comparé les cas, puis fait une synthèse finale à la lumière de notre cadre théorique. Pour compléter nos entretiens, nous avons compilé toute l’information utile issue de la documentation papier obtenue : cahiers de charge, procès-verbaux, ordres du jour, lettres d’information, communiqués de presse, rapports d’étape du consultant, études de faisabilité, notes évolutives, courriels entre certains intervenants, « power point » explicatifs du projet, etc. Pour ce faire, nous avons construit un tableau synthèse résumant les actions réalisées à partir des documents les plus pertinents, en mettant l’emphase sur les moments importants de la mise en place du projet, soit en classifiant le tout par date, par évènements, par lien avec d’autres évènements et avec nos questions d’entretien. Le nombre de documents recueillis fut variable d’un cas à l’autre. Dans certains projets de MFR, les acteurs avaient plus de documentation à nous offrir, mais comme des documents ont servi de modèle pour d’autres (comme ceux de la MFR du Granit), certains se recoupaient. Toutefois, comme les études de cas sont très particulières à traiter sur le plan des données, nous avons utilisé plusieurs outils pour nous aider dans l’analyse de ces cas, comme l’écoute active hors entrevue, l’observation dans le milieu, ainsi que la tenue d’un journal de bord en continu. Certains détails pouvaient paraître banals lors des rencontres ou des conversations téléphoniques avec certains acteurs, mais ont pu s’avérer pertinents lors de l’analyse.

3.2.5 Échéancier de la recherche

Voici les principales étapes de notre recherche, telle qu’elles ont été réalisées. Phase 1 : Préparation de l’enquête : juin 2010 à juin 2011

1) revue des écrits scientifiques et recherche approfondie sur les MFR au Québec;

2) élaboration des outils de collecte de données; 3) plan d’échantillonnage et sélection des répondants; 4) rédaction du devis de recherche.

Phase 2 : Réalisation de l’enquête : septembre 2011 à janvier 2012 5) finalisation des outils de collecte de données;

6) mise à jour du devis de recherche;

7) prise de contact et réalisation des entretiens.

Phase 3 : Traitement des données : février 2012 à juin 2013

8) compilation des informations et transcription des entretiens; 9) pré-analyse des données.

Phase 4 : Analyse des données : septembre 2013 à mai 2014 10) analyse qualitative des données;

11) présentation sommaire de certains résultats à l’URQ.

Phase 5 : Rédaction et diffusion des résultats : juin 2014 à février 2015 12) rédaction et présentation du mémoire.