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CHAPITRE 2 Cadre théorique

2.2 CONCEPTUALISATION

2.2.1 Interactions des acteurs

Le concept d’interactions des acteurs s’inspire de divers aspects du cadre théorique, soit de la concertation, l’analyse stratégique et le système d’action concret, ainsi que l’interactionnisme symbolique. En effet, l’un se rapporte à l’aspect informel des relations entre acteurs (coopération, concertation, jeu de pouvoir, liberté d’action, etc.) et l’autre à un aspect plus formel des actions à réaliser dans le groupe (les actions à réaliser pour l’avancement du projet). Le concept possède deux dimensions, soit la coopération et l’acteur.

Le concept d’interaction entre acteurs repose, dans un premier temps, sur le principe de concertation et de coopération, premiers liens qui se créent entre les acteurs d’un territoire qui souhaitent s’unir pour répondre à une problématique dans le milieu. Ces acteurs décident d’instaurer une coopération entre eux pour répondre à un besoin, et qui, dans notre cas, vont mettre en place un comité pour l’élaboration d’un projet de MFR. De ce fait, les acteurs qui décident de coopérer ensemble doivent se concerter pour poser des actions qui répondront aux exigences et aux volontés de l’ensemble des acteurs impliqués. Cette quête d’un terrain d’entente commun, se fait dans un contexte concerté qui implique à la fois des relations de pouvoir entre les parties impliquées, une liberté d’agir de chacun sans compromettre le projet et des contraintes dues aux divers contextes dans lesquels les membres du groupe se retrouvent. Ces aspects de la concertation s’illustrent dans la forme que prendra le projet, c’est-à-dire s’il y a des aspects de ce dernier qui ont été modifiés ou adaptés en fonction des acteurs qui s’y sont impliqués. Quant aux actions réalisées dans un

cadre plus structuré et formel, elles impliquent l’évaluation du projet ou l’étude de faisabilité, la recherche de financement, de partenaires ainsi que la promotion du projet et le soutien du projet auprès de la communauté et des futurs jeunes en formation. En effet, comme ces actions se retrouvent dans une démarche exigée pour l’ensemble des projets de MFR au Québec, il semble que ces étapes soient pratiquement toujours présentes dans le processus de mise en place, de là le caractère formel de ces actions. Le tout se traduit par la réalisation d’étapes significatives et l’avancement du projet au fil du temps. Finalement, la concertation et les actions à réaliser se mesurent par la réalisation ou non d’un projet de MFR.

La seconde dimension du concept d’interactions des acteurs, recouvre le type d’acteur, le rôle de l’acteur, ainsi que les caractéristiques des acteurs dans le projet. Lorsqu’on parle du type d’acteur, on y inclut les dimensions politique, scolaire, sociale et économique. Le type d’acteur politique implique les niveaux locaux, régionaux et provinciaux, caractérisés par les acteurs politiques tels le conseil municipal, le maire, le préfet, le député et le ministre. Ce type d’acteurs se caractérise par son influence politique et son implication dans le projet de la MFR et c’est sa présence ou non qui nous importe. Ensuite, l’acteur scolaire, qui s’exécute également sur les sphères locale, régionale et provinciale, pourrait être identifié par l’école, le comité de parents d’élève, le directeur d’école, la direction de la commission scolaire, le commissaire d’école, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) et la Fédération québécoise des coopératives de maisons familiales rurales (FQCMFR). Ce type d’acteurs se caractérise par son implication et son soutien au projet. Parmi les acteurs sociaux, aussi présents aux niveaux local et régional, on retrouve les parents d’élèves, les élèves, les professeurs et autres clubs, associations ou groupes sociaux du milieu. Ces types d’acteurs se caractérisent par leur participation et leur implication dans le projet. Finalement, l’acteur économique se démarque par son caractère privé ou public, s’illustrant par les entreprises locales et régionales, le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM), ainsi que les organismes de développement comme le Centre local de développement (CLD), la Société d’aide au développement des collectivités

(SADC), la Coopérative de développement régional (CDR), la Fédération québécoise des maisons familiales rurales (FQMFR), Emploi Québec (EQ), le Centre local d’emploi (CLE) et le Ministère du développement économique, de l’innovation et de l’exportation (MDEIE).10

En ce qui a trait aux rôles des acteurs, trois rôles sont exposés, soit le rôle de porteur de projet ou « broker », celui de leader positif ou négatif et finalement celui de partenaire, d’associé et de collaborateur au projet (Loubaresse, 2007). Tout d’abord, en tant que porteur de projet ou de « broker », le comité de mise en place se caractérise comme l’architecte du projet, comme possesseur de connaissances et de compétences particulières, comme initiateur des relations inter-organisationnelles, et comme agent de confiance entre les acteurs impliqués dans le projet. On peut identifier cet acteur comme celui qui travaille à la réalisation du projet de MFR. Ensuite, le rôle de leader positif ou négatif revient à la personne ou au groupe de personnes qui possède une influence tant positive que négative sur la réalisation du projet et qui se caractérise par une perception positive ou négative des acteurs face au projet. De ce fait, on identifie une mobilisation ou une démobilisation des réseaux d’acteurs autour du projet lorsque ce genre de personne est très présent. Finalement, le rôle de partenaire, associé ou collaborateur, implique divers types d’implication, soit financière, d’aide au développement du projet, politique et sociale. Ces partenaires, associés et collaborateurs se manifestent par une appropriation du projet par leur réseau, et donc une variété d’acteurs issus de ces secteurs.

Quant aux caractéristiques des acteurs dans le projet, on en retient trois : le degré d’implication de l’acteur, la constitution de cet acteur et la nature de chaque acteur impliqué. En ce qui a trait au degré d’implication, elle peut être directe, c’est-à-dire plus participative, ou indirecte, c’est-à-dire davantage contributive. Le degré direct concerne plutôt les rôles d’acteurs comme le « broker », le leader ou encore le partenaire car leurs actions ont une conséquence plus directe sur le projet, tandis que le degré indirect concerne

10 Le ministère de l’industrie et du commerce (MIC) devient en 2003 le Ministère du développement économique et régional et recherche (MDERR) en 2004 pour finalement devenir en 2005 le MDEIE et aujourd’hui le MEIE. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/ministitulaires3.html

davantage les collaborateurs au projet car, à l’inverse, ils se situent plus dans une approche contributive. La constitution de l’acteur détermine s’il s’agit d’un acteur individuel ou collectif, et se caractérise donc par le nombre d’acteurs qui le constituent. Finalement, la nature de l’acteur impliqué a trait au secteur d’activité d’où il provient, c’est-à-dire social, économique ou politique. On s’intéresse à l’origine des acteurs et à leur secteur d’activités dans la mise en place de ce projet.