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CHAPITRE 4 SYNTHÈSE DES CAS

4.1 PROJET DE LA MFR DU KRTB, ST-CLEMENT

4.1.2 Perceptions à l’égard des autres acteurs

Cette partie de l’analyse s’intéresse aux questions associées aux perceptions des acteurs à l’égard des autres acteurs dans le projet lors de la mise en place de ce dernier. Nous avons abordé dans ce thème les points suivants : l’acteur essentiel à la réalisation du projet, l’acteur ayant fait une différence dans le projet, le porteur de projet, le principal défi rencontré dans ce processus, les partenaires stratégiques, les relations distinctes ou particulière entre certains acteurs, la connaissance de certains acteurs avant le projet, la sollicitation des gens de leur réseaux personnel ou professionnel, les actions réalisées dans une logique territoriale, les relations et liens maintenus avec les acteurs du projet et les autres projets menés en concertation dans le milieu depuis le projet de la MFR.

Acteurs essentiels

En ce qui a trait aux partenaires essentiels, les répondants semblent assez unanimes pour dire que la CS doit être présente dans le projet pour assurer sa mise en place. Certains spécifient qu’il est primordial d’avoir une personne à l’intérieur de la CS qui croit au projet et avec qui il sera possible de travailler à sa réalisation. Aussi, plusieurs mentionnent l’importance des parents, des maîtres de stage, ainsi que des jeunes puisqu’ils sont la source et la base de la structure d’un tel projet. Il faut comprendre que ce sont les parents et les élèves les véritables joueurs dans ce projet, puisque sans eux, il n’y a pas de projet possible. De plus, de bons maîtres de stage et une CS qui accepte le projet est important. Sans eux un

projet de MFR n’est pas viable, car une fois en place, la MFR fonctionne grâce à ces acteurs (CS, parents, maîtres de stage et jeunes).

D’autres parlent des acteurs politiques comme étant essentiels au projet, pour en faire la promotion et prendre des décisions qui iront en ce sens. Également, on mentionne l’importance de l’aide des Caisses populaires dans les milieux lorsque vient le temps d’obtenir des fonds et du financement. Finalement, on mentionne l’importance des organismes de développement, des entreprises locales et des partenaires en lien avec la formation de la MFR, dans ce cas-ci, l’UPA et les agriculteurs.

Acteurs ayant fait une différence

En ce qui a trait aux acteurs ayant fait une différence, il s’agit pour la plupart des répondants du consultant qui a fait un travail important sur le plan de la promotion et qui, par ses expériences professionnelles et sa crédibilité dans le milieu, a su réunir tous ces gens. Aussi, certains répondants parlent de l’importance du représentant d’EQ ou celui du CLE dans ce projet, puisqu’ils ont travaillé fort pour aller chercher le financement nécessaire à l’étude de faisabilité, ce qui dénotait leur croyance envers le projet. Finalement, on explique toute l’importance et le dévouement de la mairesse de la municipalité hôte de la MFR dans ce dossier qui a fait des pieds et des mains pour réussir à implanter le projet dans la municipalité. Certains acteurs parlent de l’importance de la Caisse populaire ou encore des acteurs politiques dans ce dossier comme ayant fait une différence, notamment pour défendre les intérêts du projet sur la scène politique. D’autres parlent de l’apport des parents et des maîtres de stage dans ce projet.

Porteur de projet

En ce qui a trait à la personne ayant porté davantage le projet, les répondants s’entendent pour dire qu’il s’agit du représentant de la CS puisqu’il avait le leadership et la crédibilité pour influencer d’autres acteurs du monde scolaire et politique à adhérer au projet. En ayant une connaissance du monde scolaire, il a pu proposer le semi-spécialisé, ce

qui a permis la mise en place du projet, car plusieurs croient que le projet n’aurait pas vu le jour si un modèle traditionnel avait été privilégié. Il a fait une importante gestion humaine et financière du projet de la MFR. Aussi, d’autres acteurs sont nommés comme porteurs du projet, soit la mairesse de la municipalité qui a fait un énorme travail pour l’implantation de la MFR dans sa localité, ainsi que le consultant, pour sa capacité d’unir et de mobiliser autant d’acteurs dans de bonnes relations.

Certains répondants expliquent l’importance de la population, des membres du CA de la coop et des bénévoles qui ont soutenu la MFR tout au long de l’implantation de ce projet. Certaines personnes parlent du rôle important des deux coordonnateurs dans ce projet ainsi que d’EQ et des CLD des Basques et de RDL.

Défi du projet

Selon les répondants, le principal défi est de travailler avec autant de gens pour mettre en place un projet qui réponde aux besoins de tous. En effet, chaque partenaire devait y trouver son compte pour être en mesure d’établir un consensus et créer une concertation entre les quatre MRC. Pour certains, c’est à ce moment que le rôle du consultant a été primordial, car il devait travailler à mobiliser les gens dans une même vision du projet. C’était important qu’il fasse l’unanimité. Pour d’autres répondants, le défi était de trouver des jeunes qui veuillent étudier à la MFR et convaincre leurs parents que c’était l’option à envisager. C’est ici qu’entre en scène l’important réseau d’acteurs associés à l’UPA, aux syndicats de base et à la population pour faciliter la promotion et trouver des jeunes intéressés.

Certains répondants mentionnent comme principal défi, le travail en partenariat entre le CA de la coop et la CS. En effet, il semble complexe de travailler en partenariat pour ces deux groupes qui ont des mandats bien distincts, mais dont l’objectif reste le même, faire fonctionner la MFR. D’un côté, il y a le CA qui gère la coop, l’entreprise et de l’autre côté, la CS qui gère le régime pédagogique. Chacun doit respecter le mandat respectif de l’autre sans vouloir faire le travail de l’autre. Un répondant explique qu’aujourd’hui il serait

difficile de mettre en place le projet car dans les faits, il n’y a pas quatre pavillons dans chacune des MRC.

Le principal défi demeure de travailler avec autant d’acteurs dans un objectif commun, la mise en place de la MFR, en répondant aux attentes et aux demandes de tous. Établir un consensus et une concertation demeure le principal défi dans le projet, avec une diversité d’acteurs et de besoins.

Partenaires stratégiques

Pour les répondants, la stratégie était de mettre en place un projet qui impliquait les acteurs du territoire KRTB. En effet, certains expliquent qu’il s’agissait d’un plus, d’être ainsi concertés et associés dans ce projet, surtout aux yeux des bailleurs de fonds, pour qui cela dénotait une belle crédibilité. Aussi, le fait d’avoir des partenaires financiers comme la Caisse populaire aidait, d’une part, car le projet était une coopérative, mais d’autre part, parce que cela donnait confiance à d’autres bailleurs de fonds et ministères qui se sont investis par la suite. Pour certains, cette concertation passe par des acteurs significatifs comme un bon consultant, par exemple, qui saura rassembler les forces autour de la table. D’autres répondants indiquent que les partenaires stratégiques à aller chercher sont les conseillers en orientation qui sont capables de vendre le projet aux jeunes puisqu’ils sont près d’eux au quotidien. Certains expliquent que les partenaires stratégiques sont associés au domaine politique et qu’il est primordial de travailler à l’acceptation du projet auprès de la population. Un autre répondant souligne le rôle important d’EQ dans ce projet.

Relations distinctes entre acteurs

Les répondants disent que dans l’ensemble il n’y a pas eu de relations négatives entre certains acteurs, qu’il y avait plutôt des affinités puisque le comité procédait par consensus. L’un d’entre eux explique cela par le fait que lorsqu’on travaille sur un territoire comme celui du KRTB, on cherche souvent à s’entourer de personnes que nous connaissons ou dont nous avons entendu du bien. Un bon leader sait bien s’entourer. Les relations peuvent

évoluer et parfois donner lieu à plus de proximité entre certaines personnes. Un autre répondant indique qu’à un certain moment, la mairesse de la municipalité de St-Clément avait beaucoup d’affinité avec les intervenants socioéconomiques de la MRC des Basques. Comme personne n’a quitté officiellement le projet, c’est la preuve pour les répondants que tout s’est bien passé.

Certaines personnes expliquent qu’il y a eu des moments plus difficiles entre certains acteurs mais que cela n’a pas dégénéré au point de nuire au projet. Il faut savoir passer par- dessus les petits accrocs qui s’immiscent dans un comité. D’autres disent que c’était le rôle du consultant de faire le travail de mobilisation des partenaires et donc, qu’il y avait toujours des actions faites en ce sens. Un répondant indique qu’il y avait une bonne dynamique dans le comité instauré au Témiscouata et que cette même dynamique s’est transmise dans le comité KRTB. Aussi, certains racontent que la relation qu’ils craignaient le plus était celle entre le comité et la CS Kamouraska-Rivière-du-Loup, puisqu’ils avaient peur que cette dernière cherche à tirer le projet vers son territoire, mais ce ne fut pas le cas.

Figure 2 : Schéma des relations entre les partenaires du KRTB

Historique des relations

Il semble que les répondants connaissaient certains acteurs avant le projet, comme le consultant, ainsi que le représentant de la CS qui était bien connu dans le milieu financier, municipal et scolaire. Il semble également que ceux-ci connaissaient bien des gens avant le projet de la MFR. Non seulement, ils connaissaient bien des gens du territoire KRTB, mais

cela leurs a permis de pouvoir vendre le projet et d’ajuster leurs interventions auprès de certains acteurs qu’ils connaissaient déjà. Aussi, certains répondants disent qu’il y avait une certaine connaissance des gens dans le comité provisoire, de mise en place de départ, car il s’agit du réseau de la CUR qui est principalement composé d’acteurs socioéconomiques (CLD, SADC, CLE, etc.).

Les acteurs moins connus des répondants sont sans aucun doute les parents d’élèves, les maîtres de stage et les entrepreneurs privés qui étaient moins dans le réseau des intervenants socioéconomiques. Le comité d’implantation de base se connaissait relativement bien suite à des implications dans des projets plus régionaux, mais les principaux acteurs connus étaient le consultant et le représentant de la CS. Les gens sur le CA de la coop se connaissaient, mais les acteurs des organismes socioéconomiques ne les connaissaient pas vraiment.

Réseau de l’acteur

En ce qui a trait aux réseaux sollicités des répondants, la plupart se sont servi de leur réseau professionnel, qui pour certains était assez important étant donné leur travail ou leur mandat dans d’autres domaines. Par exemple, le représentant de la CS explique qu’il est assez connu dans le monde scolaire puisqu’il a participé à l’élaboration de la nouvelle CS qui se voulait plus près des gens du milieu, ce qui a grandement contribué à le faire connaitre, en plus d’être maire de sa municipalité et de connaître plusieurs maires de la MRC. Pour certains, leur réseau professionnel leur a permis de trouver le consultant ou encore d’obtenir des appuis et du financement pour le projet. Certains expliquent que leur réseau professionnel leur a permis de réaliser de meilleure façon leur mandat et, suite à cela, d’agrandir ce réseau professionnel. D’autres parlent de leur réseau personnel pour trouver les maîtres de stage, processus qui était basé sur le bouche à oreille et les contacts plus personnels.

Logique territoriale

La plupart des répondants laissent entrevoir à cette question que tout s’est bien déroulé entre les quatre MRC, qu’il n’y a pas eu de « tirage de couverture » entre celles-ci puisqu’il semble que la municipalité de St-Clément était davantage prête tant sur le plan des infrastructures que de la formation. Selon certaines sources, même les projets au BSL n’auraient pas été en compétition car ils ne visaient pas les mêmes populations et desservaient différents secteurs. Mais selon certains documents factuels écrits, le projet de la MFR dans la MRC Rimouski-Neigette aurait semé des inquiétudes auprès du comité KRTB. D’autres expliquent que même s’il n’y a pas eu de tiraillements entre les MRC, il a fallu un bon travail d’information sur le plan scolaire pour assurer aux autres MRC que cela ne jouait pas dans leurs platebandes. Aussi, il a fallu informer les agriculteurs pour leur faire comprendre les retombées positives indirectes sur leurs entreprises et ce, surtout dans la MRC du Kamouraska.

Certains répondants apportent cependant des bémols, en expliquant qu’il y a toujours eu de la rivalité entre les MRC plus rurales (Basques, Témiscouata, Kamouraska) et celle de RDL qui est plus urbaine. On apprend aussi qu’il existe depuis longtemps une rivalité entre St-Clément et St-Cyprien. De plus, des répondants affirment qu’il n’y a pas forcément d’atomes crochus entre les MRC des Basques et du Témiscouata, sauf sur le plan culturel.

Relations et liens entre les acteurs

L’un des répondants indique être toujours membre de la coopérative, mais ne plus être aussi présent que lorsqu’il occupait la présidence. Ses relations sont bonnes avec les membres du CA et ce, malgré qu’il ait eu des divergences de point de vue avec la municipalité à l’époque. Le fait d’avoir travaillé avec la celle-ci a sans aucun doute aidé à améliorer les choses. Les relations sont restées bonnes entre les acteurs du projet.

Même si la plupart des répondants sont toujours membres de soutien, il n’en demeure pas moins que certains ne sont plus en contact avec les intervenants actuels de la MFR.

Certains étant partis à la retraite, ils n’ont plus de contact ceux qui gravitent autour de la MFR et, pour d’autres, comme le projet est davantage considéré comme étant celui de la MRC des Basques, puisqu’il a gagné un prix comme entreprise de la MRC et non comme entreprise du KRTB. Ceux-là ne sont plus trop au courant de la manière dont la MFR évolue. Certes, la majorité des répondants conservent certains contacts avec les acteurs socioéconomiques de leur MRC.

Autres projets dans le milieu

La plupart des répondants disent qu’ils n’ont pas travaillé à d’autres projets avec les acteurs de la MFR, car plusieurs sont partis à la retraite suite à ce projet, alors que d’autres ont cessé leur implication bénévole ou encore parce que leur mandat ne les rattache plus à la MRC des Basques. En effet, certains expliquent que comme il s’agit d’un dossier inactif dans leur MRC, il n’y a pas eu d’autre travail fait en concertation avec les acteurs de la MFR. Pour d’autres, le fait d’avoir donné beaucoup de temps et d’argent fait en sorte qu’ils ne se sont pas impliqués par la suite dans leur milieu. Un des répondants dit avoir travaillé avec la SADC pour des études de faisabilité pour le marché public et une coop d’habitation à RDL. Un autre dit avoir eu un contrat à temps partiel avec la CS.