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CHAPITRE 3 Méthodologie

3.3 DESCRIPTION ET HISTORIQUE DES CAS

3.3.3 La MFR des Grands-Boisés, St-Just-de-Bretenières (Chaudière-

Le projet de la MFR des Grands-Boisés était une initiative issue d’une réflexion collective sur les enjeux d’une petite municipalité du sud de la MRC de Montmagny, St- Just-de-Bretenières. Le concept de la MFR avait été apporté lors d’une soirée de discussion

en 2002 concernant les problèmes vécus dans la région, notamment sur le plan du manque de main-d’œuvre qualifiée dans les entreprises forestières, du taux de décrochage scolaire et de l’exode des jeunes pour l’emploi et la formation dans les régions centres. Aussitôt, une mission en France avait été mise de l’avant en mars 2003, par l’agent de développement du CLD, qui était allé chercher de l’information sur le sujet. C’est en juin de la même année que s’est formé un comité de mise en place pour le projet de MFR à St- Just-de-Bretenières.

L’année suivant, une étude de faisabilité se mettait en place pour valider l’intérêt des entreprises, des jeunes et des parents de la région à participer à ce projet, en plus de voir s’il était économiquement rentable. En septembre 2004, une délégation française venait prendre connaissance du projet à St-Just et une soirée d’échange avait été organisée avec les partenaires et la population. En novembre, suite à la mission, le comité souhaitait valider l’intérêt de la CS en demandant à son directeur général de s’investir dans le projet. En décembre, étaient diffusés les résultats de l’étude de faisabilité, soit un an après l’embauche de son consultant. Les résultats semblaient positifs : les entreprises souhaitaient ce genre de formation, les jeunes et les parents semblaient également prêts pour un tel projet. Toutefois, certains aspects de l’étude semblaient mettre un doute dans l’esprit de la CS et celle-ci discrédite alors, en partie, le travail du consultant.

Cependant, le projet continuait d’avancer, de sorte qu’en janvier 2005 le comité avait élaboré son plan d’action. En mars 2005, une seconde mission était organisée pour aller voir le concept en France, mais cette fois-ci avec le représentant de la CS. À leur retour, les intervenants se sont rencontrés à plusieurs reprises pour définir clairement les rôles et tâches de chacun, dans l’optique de savoir si la CS était partie prenante ou non du projet. Il semble que le comité éprouvait certains problèmes avec la CS qui formulait des demandes constantes face aux tâches et aux obligations que devait accomplir celui-ci. Une rencontre fut organisée en juin de la même année, avec l’ensemble des acteurs impliqués dans des projets de MFR au Québec pour parler des difficultés rencontrées dans leur démarche.

Suite aux doutes de la CS face aux résultats de l’étude de faisabilité, en ce qui avait trait à la volonté des entreprises de s’impliquer dans ce projet, le comité avait organisé une rencontre en septembre pour valider et prouver l’intérêt de celles-ci et prouver que l’étude disait vrai. Suite à cette rencontre, le projet avait été présenté à nouveau aux entreprises et on avait expliqué les démarches faites jusqu’à présent. En novembre, le comité constituait une banque d’entreprises prêtes à prendre des stagiaires et rencontrait la CS pour obtenir un véritable engagement de leur part, ce qui représentait un «go or no go».

En janvier 2006, le projet de la MFR des Grands-Boisés amorçait sa phase de démarrage en mettant en place un plan d’affaires et en lançant le recrutement par l’embauche d’une coordonnatrice. Il y eut également une ressource de la CS mise à contribution. La promotion se fit de février à mars, mais le comité semblait avoir des restrictions de la part de la CS qui ne souhaitait pas laisser entrer seule la coordonnatrice du projet dans les écoles ; en tout temps, elle devait être accompagnée de la ressource de la CS. Le comité réalisa rapidement qu’il était difficile d’approcher les jeunes potentiels et que la CS se servait de la promotion de la MFR pour faire la promotion de ses propres centres de formation. En février 2006, il semblerait y avoir beaucoup de tensions entre les partenaires, puisque la CS avait indiqué clairement au comité que si au premier mars ils n’avaient pas le nombre d’élèves suffisant, la CS n’irait pas de l’avant avec le projet. De plus, elle refusait tout report de la date du recrutement des jeunes pour le projet. Au premier mars, le nombre d’inscriptions insuffisant fit reporter le projet de MFR. En avril on annonçait publiquement le report du projet et on mettait la faute sur la CS qui refusait de faire des compromis sur la promotion.

En mai, certains intervenants ont tenté d’aller chercher des appuis auprès des entreprises et du monde politique, mais en vain. C’est en juin 2006, après quatre années de travail collectif et beaucoup d’argent investi que le projet de la MFR des Grands-Boisés a été officiellement abandonné. Certains acteurs ont encore espoir de voir un jour ce projet se réaliser, tandis que d’autres en garde un souvenir amer.

CHAPITRE 4