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CHAPITRE 4 : MÉTHODOLOGIE

4.3 Démarche méthodologique

4.3.3 Stratégie de collecte des données

Les données ayant été collectées sont de deux types, soit des données verbales, obtenues grâce à des entrevues en profondeur, et des données écrites issues de la documentation interne nous ayant été remise par l’ONG et de la documentation publique (brochures, sites Web, articles promotionnels).

Une première grille d’entrevue a été élaborée en fonction des indicateurs décrits dans notre cadre conceptuel puis testée lors de deux entrevues exploratoires d’environ 120 minutes. L’objectif était de bien comprendre le contexte, de voir si des éléments importants (thèmes) avaient été omis au niveau des questions de recherche et enfin de juger de l’adéquation des questions en regard de nos objectifs de recherche et de leur perception par les répondants. À la suite de ces deux entrevues exploratoires, la grille a été légèrement modifiée. Une fois cette première étape franchie, la deuxième étape a été la conduite d’entrevues semi-dirigées en utilisant la grille comme guide. Cette grille comprend des questions ouvertes et des questions dirigées vers des domaines précis (exemple : les diverses étapes de la logistique), la dernière partie laissant le répondant libre d’ajouter tous les éléments qu’il estimait intéressants et qui n’avaient pas encore été abordés (voir grille d’analyse à l’annexe 1). Il est important de noter que cette grille d’entrevue apparaît comme très directive, mais dans les faits, les entrevues se sont déroulées au rythme du répondant et dans l’ordre choisi par lui. La grille n’a servi qu’à s’assurer que tous les sujets soient couverts. Si les questions étaient dirigées, les réponses ne l’étaient pas. Il y a lieu de souligner également que tous nos répondants étaient des professionnels de l’urgence et que seuls les gestionnaires appelés à gérer, à prendre des décisions ou connaissant en profondeur les processus en regard des mouvements de ressources, étaient retenus pour une entrevue. Lorsqu’ils étaient sollicités pour un entretien, les questions de recherche leur étaient précisées ainsi que les divers

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thèmes que nous allions aborder. Lors de l’entrevue, ils faisaient alors appel à leur expertise pour parler de tous les aspects relatifs aux ressources qu’ils étaient amenés à connaître, aspects tant processuels qu’organisationnels dans le cadre des opérations d’urgence.

Déroulement des entrevues

À la suite des deux premières entrevues exploratoires, les entrevues se sont succédé. Dans un premier temps, les entrevues ont été faites en personne, soit à Ottawa, soit à Montréal, soit à Toronto, puis par Skype ou par téléphone. La caractéristique principale des professionnels de l’urgence est d’être en tout temps sur appel en cas d’urgence et il est difficile d’être assuré de pouvoir les rencontrer au jour et à l’heure dite. Certaines entrevues se sont déroulées aux petites heures du matin et d’autres tard le soir, décalage horaire oblige. Enfin, certaines entrevues ont été repoussées de mois en mois et n’ont finalement eu lieu que trois ou quatre mois après la date initiale prévue.

Il s’est avéré que le choix de conduire des entrevues en profondeur était très pertinent vu le but exploratoire de la première partie de cette recherche. Les données collectées ont été très riches et très nombreuses. Les répondants ont tous été généreux et de leur temps et des informations données. En effet, les entrevues devaient durer 60 minutes, mais les gestionnaires m’ont souvent accordé 15 à 30 minutes de plus, parfois même une heure, d’où une durée moyenne des entrevues de 75 minutes. Les répondants nous ont d’ailleurs fait part de leur vif intérêt à obtenir les résultats de la recherche, car cela répond à une problématique fréquemment rencontrée dans les opérations d’urgence, raison pour laquelle ils ont accepté de participer.

Toutes les entrevues ont été enregistrées, après autorisation du répondant, sauf une (entrevue avec une ONG religieuse) à la suite de la demande de l’interviewé.

À ce point, il est essentiel de souligner que tous les répondants sans exception nous ont demandé de garder un anonymat complet et de nous engager à ne divulguer en aucun cas le nom de leur ONG ni même de donner des éléments permettant de faire le lien avec le nom de leur ONG ou avec eux-mêmes, témoignant ainsi du fait que les ressources sont un sujet extrêmement sensible pour ces organisations. Dans la même veine, des questions

comptables relativement au détail des revenus et des dépenses annuelles de leur ONG étaient prévues, mais dès la première entrevue, il était clair que nous touchions un domaine si sensible qu’ils refusaient même de répondre, nous référant au site Web et aux informations générales publiées, quand il y en avait. Pour les petites ONG, en l’absence de données publiques, une stratégie a été développée, à savoir indiquer sur une feuille différents niveaux de revenus annuels et demander au répondant de cocher le bon niveau, le tout se faisant en silence et sans aucun support sonore enregistré. Le niveau de détail des informations financières obtenues fut donc loin de l’objectif initial.

Les entretiens ont été conduits en français, en anglais (langue que nous parlons couramment) et en espagnol avec l’aide d’une traductrice chilienne présente aux entrevues et qui traduisait les échanges en anglais. Toutes les entrevues ont été retranscrites par une personne trilingue. Cette dernière a pu ainsi s’assurer de la traduction faite durant l’entrevue, quitte à rajouter les nuances données par l’interlocuteur qui n’avaient pas été reflétées par la traduction durant l’entretien.