• Aucun résultat trouvé

Stimuler le renouveau industriel

Dans le document Stratégie nationale de recherche (Page 45-49)

DÉFI 3

Défi 3 | Stimuler le renouveau industriel

de fabrication aux besoins individuels des clients et à la réduction des délais. Un axe majeur d’inno-vation transfilière, centré sur l’usine et les procédés industriels, est présenté dans les programmes européens « Factories of the Future » et « Spire », ou encore dans le plan « Usine du futur » de la Nou-velle France Industrielle.

Les innovations transversales naîtront de recherches pluridisciplinaires impliquant les sciences et technologies du numérique, l’instrumentation et la métrologie, l’ingénierie, la robotique, la chimie et la physique des matériaux, mais aussi des sciences humaines et sociales, en particulier celles qui s’inté-ressent à l’interaction humain-machine.

La France dispose d’une recherche de grande qualité sur un large spectre, en particulier dans les disciplines qui fondent les sciences de l’ingénieur – les mathématiques (5,9 % des publications mondiales en 2012), la physique (4,7 % des publications mondiales en 2012) – et d’un savoir-faire technologique compétitif dans les domaines de la chimie, la physico-chimie des matériaux et l’ingénierie. En termes de capacité de rebond industriel, le rapport Gallois a fait le bilan des atouts de la France : elle dispose de pôles d’excellence mondiaux (industrie aéronautique et spatiale, énergie, agroalimentaire, pharmacie, industrie culturelle, luxe…), de grands groupes puissants et d’une capacité à faire émerger des PME innovantes, d’une productivité horaire éle-vée, d’un prix de l’énergie électrique relativement bas, d’infrastructures et de services publics de valeur et d’une qualité de vie attrayante.

FREINS

À l’inverse de l’Allemagne ou du Japon notamment, aucun grand groupe français n’a de position majeure dans les équipements industriels, facteur différenciant de compétitivité. La coopération entre les acteurs de la recherche académique et de l’industrie, malgré de nombreux outils mis en place, doit encore se renforcer. Si la France doit encore améliorer sa capacité à faire émerger des PME innovantes, elle peine surtout à les faire grandir. Par ailleurs, notre structure industrielle manque d’entreprises de taille inter-médiaire, avec une forte capacité d’innovation et d’export, et la solidarité intra-filière et territoriale est insuffisante. Enfin, le système d’éducation et de formation doit faire face à la baisse d’attractivité des métiers de l’industrie, ainsi qu’en témoigne, entre 2004 et 2012, la chute de 9 % du nombre d’étudiants inscrits dans les formations scientifiques et ingénieurs 19.

19 La question de l’attractivité est au cœur de la mission confiée à Christian Lerminiaux, ancien président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), sur une nouvelle filière professionnelle pour les bacheliers professionnels.

AT O U T S

Défi 3 | Stimuler le renouveau industriel

GRANDES ORIENTATIONS

L’usine du futur est radicalement différente de l’usine actuelle, car elle repose sur un changement d’organisation des chaînes de production en supprimant le cloisonnement existant entre la conception et la fabrication. Elle est organisée de façon collaborative, de manière à ce que les différentes tâches de production apportent la souplesse et la rapidité indispensables à la fabrication de produits personnali-sés et favorisent une continuité et un suivi sur tout le cycle de vie des produits.

Cette vision est rendue possible par les avancées du numérique, qu’il s’agisse de la conception et de la validation des produits et procédés, du pilotage des machines, des outils de communication humain-ma-chine, de l’impact du numérique (impression 3D…), du partage d’informations à tous les niveaux, ou, plus généralement, des évolutions du management de l’entreprise permises par ces avancées.

Dans un monde où la compétition pour les ressources (énergie, matière première, eau, sol) va s’ac-centuant, l’usine du futur devra également être économe en énergie (procédés, transport, stockage), assurer une responsabilité sociale et environnementale, et s’insérer harmonieusement dans son éco-système de proximité.

Pour répondre aux évolutions rapides de la demande, les nouveaux outils de production doivent être flexibles, reconfigurables, et offrir une palette d’interactions avec les opérateurs pour accompagner la montée en complexité des produits. Il importera de disposer de pilotes industriels permettant de tester de nouveaux procédés de fabrication, aussi bien pour des produits à large diffusion et concernant l’ensemble des secteurs applicatifs que pour des produits dits stratégiques, présentant une forte création de valeur en aval pour l’élaboration de nouveaux systèmes et/ou services (puces électroniques ultrabasse consommation, panneaux photovoltaïques à haut rendement, par exemple). L’ancrage des pilotes industriels pour la fabrication de ces nouveaux produits sur notre territoire présente un avantage essentiel pour la sélection des sites français pour les futures usines et le développement de nouveaux marchés de proximité.

Les produits du futur seront aussi de plus en plus complexes, associant divers types de matériaux intégrant notamment des nanotechnologies, chacun apportant un avantage spécifique, par exemple en légèreté, conductibilité, résistance, dureté… Pour que ces matériaux soient sûrs, il conviendra éga-lement de développer des outils prédictifs (numérique, capteurs, lois de comportement) pour mieux connaître leur évolution dans le temps et leur tolérance en conditions d’usage et en environnement réel.

Il ne peut y avoir de machine ou de produit intelligent sans capteurs autorisant la prise d’informations physiques fines et fiables ni logiciels embarqués. La France excelle dans ce domaine et a su y promouvoir un dialogue entre acteurs publics et privés. La métrologie joue aussi un rôle clé pour assurer la qualité des produits et/ou démontrer la conformité à la réglementation, notamment lorsque l’on passe à des échelles nanométriques. En support à cette instrumentation, il faudra disposer d’une énorme capacité de traitement d’information pour utiliser les données rassemblées, les confronter et, pour finir, délivrer la bonne information.

Défi 3 | Stimuler le renouveau industriel

Orientations de recherche

Orientation 11 /

Conception de l’usine numérique du futur

L’approche numérique devra être généralisée et introduite à tous les niveaux de la chaîne de valeur et impli-quer tous les acteurs, du chercheur-ingénieur jusqu’au consommateur. Ces efforts de recherche devront se déployer en adoptant une approche globale afin d’être en mesure de gérer une chaîne cohérente et collabo-rative, de la conception à la production.

Orientation 12 /

Usine « verte et citoyenne »

20

La recherche visera à concevoir des systèmes intégrés de gestion de l’énergie, des matières premières, des rejets, des risques… Ces systèmes s’inscriront dans une logique d’économie circulaire et d’écoconception, en prévoyant le recyclage des déchets – d’un procédé ou d’une usine – en matière première pour un autre usage et en développant les produits à base de matières premières recyclées, l’économie des matières et les matières de remplacement.

Orientation 13 /

Procédés de fabrication souples et faciles à piloter

L’objectif sera d’inventer et de déployer à grande échelle des modes de fabrication flexibles, capables de s’adapter aux besoins des clients directement à partir d’interfaces consommateurs, ainsi que des systèmes de coopération humain-machine simples, efficaces et ergonomiques. Ce nouveau domaine nécessite de faire collaborer les chercheurs en sciences de l’ingénieur et les chercheurs en sciences humaines et sociales pour développer les recherches en amont, qui se déclineront par la suite sur les sites de production. Il sera également nécessaire de mettre en place des formations initiales et professionnelles adaptées et hautement qualifiées.

Orientation 14 /

Conception de nouveaux matériaux

Il s’agira de contribuer à la conception de nouveaux matériaux et de procédés de fabrication associés (la fabrication additive, par exemple), ou les procédés de fusion de plusieurs matériaux. Il conviendra également de caractériser ces nouveaux matériaux, de les valider et d’évaluer leur comportement au vieillissement et leur tolérance aux dommages.

Orientation 15 /

Capteurs et instrumentation

Cette orientation visera à soutenir le secteur de l’instrumentation et de la métrologie, très en pointe en France, pour répondre aux nouveaux besoins d’innovation de l’industrie. Les recherches consisteront principalement à concevoir et produire des microcapteurs, à les insérer dans les matériaux et les procédés, ainsi qu’à imaginer et développer des systèmes de collecte et de traitement haute performance des données recueillies pour suivre l’évolution de leur efficacité.

20 Cette acception désigne une usine qui se réfère aux principes de l’économie circulaire.

Défi 4 | Santé et bien-être

Après avoir pris connaissance des conclusions du groupe de travail en charge du défi 4, de nombreux biologistes ont exprimé leur désaccord lors du séminaire stratégique d’avril 2014 et au travers des avis déposés sur le site web. En phase avec ces désaccords, le CSR a été chargé de présenter un texte alter-natif. L’analyse eff ectuée sur ce défi lui a paru refl éter une conception trop restrictive de la biologie des systèmes et donner une vision trop exclusivement médicale du domaine, au détriment de la recherche en biologie prise dans son ensemble. Un groupe ad hoc a donc rédigé une proposition alternative qui reprend certains aspects du texte initial mais élargit la réfl exion, en accord avec les avis exprimés lors de la consultation nationale. Cette proposition, validée par le CSR, est présentée dans son avis.

Naturellement, le gouvernement prendra en compte la nécessité de compléter les conclusions du groupe de travail SNR par la proposition nouvelle présentée par le CSR, cette dernière soulevant des enjeux de recherche essentiels non couverts dans le texte ci-dessous. En tout état de cause, il est prévu qu’un dialogue s’instaure pour faire vivre l’ensemble de la SNR, désormais inscrite par la loi dans la durée et, sur ce défi en particulier, un échange sera conduit pour produire une vision consoli-dée des orientations prioritaires.

Dans le document Stratégie nationale de recherche (Page 45-49)