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Une ambition spatiale pour l’Europe

Dans le document Stratégie nationale de recherche (Page 69-73)

Périmètre du défi

L’espace cristallise de nombreux enjeux : de souveraineté et d’autonomie tout d’abord – liés aux questions de défense, de relations internationales et de gestion de crise – des enjeux de recherche technologique, de connaissances scientifi ques et sociétales concernant l’environnement, le chan-gement climatique et météorologie, mais également des enjeux de développement économique et industriel, en particulier avec les progrès qu’il permet dans les secteurs des télécommunication et de la géolocalisation. À ce titre, son développement sollicite des compétences dans tous les do-maines scientifi ques, y compris dans le domaine du droit avec l’élaboration de traités internationaux et d’un encadrement juridique national sur les opérations spatiales. Par ailleurs, il repose sur un secteur technologique et industriel de pointe, reconnu internationalement. L’espace joue le rôle d’un grand laboratoire R&D pour la science et la recherche technologique qu’il développe dans des conditions extrêmes. Les verrous technologiques qu’il contribue à lever bénéfi cient ensuite à de nombreux secteurs, même si, là encore, le transfert peut être amélioré

DÉFI 9

Défi 9 | Une ambition spatiale pour l’Europe

L’ambition spatiale de la France est de conserver son rang sur le marché mondial et son rôle moteur dans la construction de l’Europe de l’espace : ce dernier a tout de suite été européen, sous l’impulsion d’Hu-bert Curien, ce qui est sa grande force. Cet objectif sous-tend la stratégie spatiale de la France, déve-loppée dans les documents « Une ambition spatiale pour l’Europe : vision française à l’horizon 2030 » et coordonnée par le Centre d’analyse stratégique, et « Stratégie Spatiale Française » coordonnée par le MENESR. La feuille de route technologique française sur les satellites de télécommunication et les satellites d’observation est discutée au sein du Comité de concertation entre l’État, l’agence nationale, l’industrie et les clients : le CoSpace, mis en place et animé par le ministère de la Recherche en 2013, avec les ministres de la Défense et de l’Industrie.

L’industrie spatiale française est en position de leader européen dans le domaine des lanceurs (Ariane), des infrastructures spatiales et des instruments de très hautes performances (Airbus DS, Thales Alenia Space) et compte un grand motoriste (Safran), des équipementiers (Sodern, Safran, Saft, Sofradir, Air Liquide) et des opérateurs de rang mondial (Arianespace, Eutelsat, CLS, Airbus DS, Telespazio). L’action publique est forte en France au travers du CNES, l’Europe spatiale est structurée (ESA, Eumetsat, Eutelsat), et on constate une montée en puissance de l’UE (Galileo, Copernicus, Horizon 2020).

FREINS

La dépendance de l’industrie européenne et française pour des composants électroniques critiques et des technologies clés est autant un défi de souveraineté qu’un défi économique. Par ailleurs, la concur-rence internationale est de plus en plus importante, alors que les budgets institutionnels nationaux se sont stabilisés et poussent de grands acteurs à chercher des relais de croissance sur les marchés extérieurs (Boeing, Lockheed Martin…). Enfin, la position de la France dans les applications et services doit être renforcée. En 2013, ces services représentaient un marché mondial de près de 120 Md€, soit un forteffet de levier par rapport aux 67 Md€ de l’industrie spatiale et aux 17 Md€ des opérateurs satellites.

GRANDES ORIENTATIONS

La position leader de la France dans le domaine des lanceurs sera confortée par le développement d’Ariane 6, décidé au Conseil ministériel de l’Agence spatiale européenne en décembre 2014. Ce lanceur permettra à l’Europe de disposer, avec Vega, d’une gamme complète et cohérente de lanceurs, en synergies industrielles.

Les infrastructures spatiales sont essentielles pour observer le système Terre. De cette observa-tion dépendent l’existence et la qualité de nombreuses recherches impliquées dans plusieurs défis, comme celui de l’adaptation au changement climatique. Il en dépend aussi des services opérationnels comme la météorologie, l’océanographie ou la cartographie. Enfin, sur le plan socioéconomique, la mise en place de moyens de distribution, d’archivage, d’exploitation et de commercialisation des données à destination des utilisateurs scientifiques et non scientifiques, représente également un

AT O U T S

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enjeu important. Par conséquent, un objectif est d’assurer la qualité des données recueillies et leur complémentarité par rapport aux programmes des autres régions du monde.

La contribution du spatial aux secteurs des télécommunications et de la navigation est au centre de nombreuses applications et défis sociétaux. L’effort de recherche et développement fourni dans le cadre du programme NeoSat de l’ESA, par exemple, ainsi que dans le cadre du PIA, permet d’augmenter la compétitivité de l’industrie nationale dans le domaine des télécommunications. De même, le système européen de navigation EGNOS, qui améliore la précision et la fiabilité du positionnement GPS dans toute l’Europe, pourra bientôt être couplé au système de géolocalisation européen Galileo. Ainsi, la précision de localisation devrait atteindre la dizaine de centimètres, ouvrant la voie à des applications dans de nombreux domaines (agriculture, navigation aérienne, signalisation des trains, secours en montagne…).

La contribution, en termes technologique et de gouvernance, aux programmes scientifiques d’ob-servation et d’exploration de l’espace dans le cadre de l’ESA (observatoires spatiaux, système solaire, Mars) ou de coopérations bilatérales (exploration robotique de Mars avec la NASA, missions à fort retour sur investissement) est essentielle pour être partie prenante de grandes aventures scientifiques qui ne peuvent, en raison de leur ampleur, être réalisées que dans un cadre international. L’effort en R&D nécessaire pour développer des instruments et exploiter les données à cette fin devra s’appuyer sur la mutualisation des ressources humaines et des moyens techniques des universités et des organismes de recherche, et sur l’élaboration de nouveaux modes de travail entre le CNES et les laboratoires.

Enfin, les technologies du spatial contribuent à assurer la défense et la sécurité du territoire. La surveil-lance depuis l’espace nécessite des infrastructures spécifiques pour lesquelles on souhaite développer des capacités nouvelles, prévues par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationales. Pour réduire les coûts associés à ce type de système, il est possible de faire jouer, chaque fois que possible, la dualité civil/défense des systèmes spatiaux, mais aussi de mutualiser les développements nationaux réalisés dans le cadre européen d’une capacité opérationnelle de surveillance de l’espace.

Orientations de recherche

Orientation 31 /

Chaîne de services dans l’observation de la Terre

Il sera question de renouveler des infrastructures spatiales essentielles aux services opérationnels et de les intégrer ou de les associer au dispositif européen Copernicus ; de participer aux missions scientifiques de l’ESA (Earth Explorer) et à des coopérations bilatérales complémentaires (États-Unis, Inde, Chine…) ; de valoriser les données et de participer à la modélisation du changement climatique et de ses impacts ainsi qu’à l’évaluation des politiques d’adaptation.

Orientation 32 /

Compétitivité des secteurs des télécommunications et de la navigation

Assurer la compétitivité de ces secteurs nécessitera de développer de nouvelles plateformes à propulsion électrique et de préparer des ruptures à moyen terme – notamment dans les technologies photoniques et les liaisons optiques à haut débit bord-sol – et de mettre en service le système Galileo.

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Orientation 33 /

Composants critiques

La non-dépendance technologique et la sécurité d’approvisionnement en composants électroniques critiques représentent les conditions de base pour un développement durable de l’industrie spatiale euro-péenne. Il s’agira donc de porter un effort spécifique pour assurer la plus grande indépendance possible de l’Europe et de la France dans les composants critiques.

Orientation 34 /

Des technologies pour l’observation et l’exploration de l’univers

Les recherches viseront notamment à développer des instruments de mesure et les méthodes permettant l’exploitation des données des recherches spatiales ainsi qu’à participer aux développements techno-logiques critiques pour le programme européen d’observation de l’univers et d’exploration du système solaire (notamment de Mars).

Orientation 35 /

Défense et sécurité du territoire

Il conviendra d’assurer le renouvellement des infrastructures utilisées pour des services opérationnels spé-cifiques Défense (observation optique à très haute résolution et/ou revisite fréquente, télécommunications sécurisées) et de développer des capacités nouvelles, comme le renseignement d’origine électromagnétique.

Défi 10 | Liberté et sécurité de l’Europe, de ses citoyens et de ses résidents

Liberté et sécurité de

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