Le Conseil stratégique de la recherche (CSR) a souhaité mettre en place une grille d’indicateurs qui constitueront des repères pour juger de la pertinence des actions proposées, puis pour suivre les effets de leur mise en œuvre. Ainsi, ces indicateurs doivent pouvoir nourrir des analyses pour un état des lieux du système français de recherche et d’innovation au démarrage de la stratégie (analyses ex ante) puis un suivi permanent (analyses ex nunc) du déroulement de ces actions et de leurs premiers effets et, enfin, une éva-luation régulière (analyses ex post) de la situation afin de préciser à nouveau les actions à mettre en œuvre.
Dans cette optique, la première partie du travail conduite par l’Observatoire des sciences et des techniques (OST) a établi une série d’indicateurs bibliométriques visant à apprécier, défi par défi, la solidité des connaissances scientifiques créées par les laboratoires de recherche qui sont susceptibles d’alimenter chaque défi. Les indicateurs proposés permettent de situer, sur une période de 10 ans, la dynamique de production et d’influence scientifiques de la France (figures en annexe) au niveau mondial, ainsi que la place des publications françaises les plus influentes au niveau international et dans la production nationale. Les indicateurs sont normalisés de telle sorte qu’ils sont comparables entre pays et qu’ils permettent, par comparaison internationale de ces dynamiques, de dégager des éléments de diagnostic concernant la France.
Dans la seconde partie du travail en cours, le CSR tente de caractériser, via leur secteur économique, les entreprises actives en recherche partenariale, notamment parce qu’elles ont une activité de dépôt de brevet. Dans ce volet, les experts de l’ANRT, du CEA et de l’Académie des technologies, avec l’appui de l’OST, ont défini des indicateurs permettant d’apprécier un des effets attendus de la mise en place de la stratégie nationale de recherche, à savoir l’impact économique de la recherche. Cette question, particulièrement complexe, fait l’objet de nombreux travaux de recherche et de propositions diverses pour des indicateurs nouveaux. Dans une perspective plus directement opérationnelle, il s’est agi pour le CSR de se focaliser, dans un premier temps, sur la recherche partenariale. En effet, la recherche partenariale – qui comprend la recherche sur projets de type collaborative (financée par les agences telles que l’ANR…) et toutes les formes de recherche contractuelle directe entre recherche publiques et entreprises – est celle qui est la plus proche du monde économique, mais qui est insuffisamment déve-loppée en France. En conséquence, il s’agit de mieux caractériser l’efficacité globale de la recherche dite partenariale sous ses différentes formes (recherche qui associe institutions publiques et entreprises) et
3 | Le processus d’évaluation des impacts de la Stratégie Nationale de Recherche
de mieux analyser les flux qui vont des publications (idées) jusqu’à leur exploitation (contrats recherche publique-industriels) en passant par la génération de la propriété industrielle (brevets).
Dans la troisième partie du travail, le CSR s’attachera à proposer des indicateurs prenant en compte d’autres acteurs qui organisent l’appropriation « sociétale » des connaissances scientifiques, comme les pouvoirs publics, des groupes professionnels, des associations de citoyens. À cette fin, il se propose d’étendre l’observation aux processus d’impacts sociétaux en testant deux indicateurs complémen-taires qui seraient déclinés de façon spécifique par défi. Le premier est un indicateur d’activité qui répertorie des dispositifs d’interaction entre recherche et société. Le second est un indicateur de production (outputs) qui répertorie des produits majeurs de la recherche qui ont été transférés à des acteurs sociaux hors du monde de la recherche. Ces deux indicateurs devraient être parcimonieux : il ne s’agirait pas de lister tous les produits ou tous les dispositifs, mais de recueillir les objets les plus significatifs pour illustrer l’existence des interactions productives.
Aussi, pour choisir les priorités de mise en œuvre de la stratégie nationale de recherche, nous pro-posons de partir des secteurs où la France est bien placée en matière de production scientifique et de dynamique économique et sociale, sauf pour les secteurs « régaliens » (sécurité, santé…) dans lesquels les politiques sectorielles de l’État serviront de guide. Ces analyses contribueront à rendre plus « explicites » les critères de priorisation proposés dans le projet de stratégie nationale de re-cherche. Le suivi puis l’évaluation de cette politique devront s’attacher à voir si ces mêmes position-nements auront progressé au cours de la mise en œuvre de la SNR.
ANNEXES
Annexes
Cartes établies par l’Observatoire des sciences et des techniques sur les dynamiques comparées des publications au niveau international et présentées au CSR du 11 juin 2014.
Indicateurs bibliométriques : la France
Influence et spécialisation scientifiques de la France par défi : évolution entre 2002 et 2012.
1
1,50
1,25
1,00
0,75
0,50
0,65 1,00
Indice de spécialisation* (2002 2012) Indice d’impact observé à 2 ans (2002 2012)
%
Indicateurs bibliométriques : la France
Alimentation et démographie
Ressources et changement
climatique
Énergie propre
Information et communication Renouveau
industriel Mobilité et villes
Liberté et sécurité
Sociétés innovantes
Santé et bien-être
1
Annexes
Indicateurs bibliométriques : la France
Part de la France dans les publications du Top 10 % mondial et part des publications du Top 10 % mondial dans la production française par défi.
2
9
7
5
3
5 7,5 10 12,5
Part des publications à fort impact dans la production française (2002 2012) Part de la France dans les publications à fort impact du monde (2002 2012)
15 Alimentation et démographie
Ressources et changement
climatique Énergie propre
Information et communication
Renouveau industriel Mobilité et villes
Liberté et sécurité
Sociétés innovantes
Santé et bien-être