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En quoi le statut sanitaire de la mamelle influe la politique de réforme de l’éleveur ?

Entre 2010 et 2014, on dispose de 7 599 femelles Ma avec au moins deux CCS dans la campagne laitière : 5 808 (76%) ovins proviennent du Rayon et 1 791 (24%) des Pyrénées. Pour cette même période, concernant les fermes HMa, on dénombre 250 586 brebis primipares avec au moins deux CCS : 183 406 (73%) sont originaires du Rayon et 67 180 (27%) des Pyrénées.

Il faut retenir que le statut sanitaire de la mamelle correspond au nombre de contrôles laitiers où le taux moyen de CCS est inférieur à 500 000 cellules/ml ou supérieur à 1 000 000 cellules/ml.

Pour répondre à la question posée, nous étudierons les mêmes indicateurs que pour la morphologie mammaire : l’écart en jours entre mise à la réforme et dernier contrôle laitier CCS, les années de sortie des animaux, le taux et les causes de réforme. Le tout sera analysé par catégorie de statut sanitaire du pis.

3.1) Ecart entre la mise en réforme et le dernier contrôle CCS

suivant le statut sanitaire de la mamelle

L’indicateur étudié ici est l’écart entre la date de sortie des animaux et celle du dernier contrôle laitier. On remarque que les brebis, avec un pis infecté au niveau des CCS, sont réformées le plus rapidement (392 jours), suivies de celles avec des mamelles qualifiées de douteuses (492 jours). Les pis sains, avec peu de cellules, demeurent plus de temps dans le cheptel (542 jours).

Dans cette même perspective, plus les brebis ont un statut sanitaire infecté, plus elles sortent de l’exploitation l’année même (en 2012, pour les cheptels Ma, de 15% pour des mamelles pauvres en CCS à 22% pour des pis infectés) (figure 20). Ce constat s’avère identique pour les cheptels HMa où les brebis saines vont plutôt sortir de l’exploitation vers l’âge de deux ou trois ans.

Pour les années 2013 et 2014, les cheptels Ma ont tendance à réformer plus vite les brebis, que ceux HMa (203 jours contre 245).

Pour toutes les campagnes d’élevage de 2010 à 2014 et pour toutes les modalités possibles sur le statut sanitaire du pis, les exploitations du Rayon sortent plus rapidement les animaux de la ferme que celles des Pyrénées (439 jours contre 512), alors que le statut sanitaire est en moyenne meilleur. Dans le même sens, on note que le Rayon a tendance à réformer plus d’animaux l’année même que dans les Pyrénées (13% contre 9% dans les Pyrénées pour la campagne 2012). Il y a donc une plus grande réactivité des éleveurs du Rayon Roquefort pour réformer les brebis dont le pis n’est pas sain, suite aux informations obtenues par le contrôle laitier.

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Figure 20 : Taux de brebis Ma, en 2012, suivant le statut Cellules, la région et l’année de sortie (n = 528 brebis réformées Rayon et 164 pour les Pyrénées)

Années de sortie :

3.2) Taux de réforme et statut sanitaire de la mamelle

L’indicateur étudié ici est le taux de réforme observé en 2015, sur les brebis ayant été primipares de 2010 à 2014.

Entre 2010 et 2014, le taux de réforme, le plus élevé, est observé chez les brebis avec un statut infecté en CCS (65% des animaux réformés contre 40% pour les brebis avec un statut sain) (figure 21).

De manière plus générale, entre 2011 et 2014, les élevages de la zone Roquefort sortent plus d’animaux de leur ferme (49% contre 41% dans les Pyrénées).

On observe que, seulement pour la campagne 2011, les exploitations Ma réforment plus de femelles que celles HMa, quel que soit leur statut sanitaire : 71% contre 63% dans les cheptels HMa.

Figure 21 : Taux de brebis Ma réformées suivant le statut CCS, la campagne d’élevage et la région (n= 5 808 pour le Rayon et 1 791 pour les Pyrénées)

SAIN DOUTEUX INFECTE

R

A

Y

O

N

P

Y

R

E

N

E

E

S

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3.3) Causes de réforme et statut sanitaire de la mamelle

Au sein des cheptels Ma et HMa, le taux de brebis réformées pour les mammites et les problèmes mammaires augmentent avec la détérioration du statut sanitaire de la mamelle (de 29% à 47%) (tableau XVIII). De manière générale, on retrouve plus de réformes pour mammites dans les cheptels Ma (41% contre 28% chez les HMa).

Le statut sanitaire n’influe que sur les mammites et les problèmes mammaires: plus la mamelle est mauvaise en CCS, plus la brebis est réformée pour mammites ou problèmes mammaires (de 32 à 38% de réformes pour les mammites ; 4 à 5% de sorties liées aux problèmes mammaires).

Le taux de réforme pour les pathologies mammaires est plus important dans les Pyrénées (41% de sorties d’animaux) que dans le Rayon de Roquefort (38%).

Causes de réformes Mamovicap Hors-Mamovicap

SAIN DOUTEUX INFECTE SAIN DOUTEUX INFECTE

Mammites 24% 36% 48% 23% 27% 33% Problèmes mammaires 5% 6% 6% 6% 7% 7% Caractères laitiers 17% 19% 20% 29% 29% 28% Troubles de la reproduction 11% 13% 5% 13% 11% 8% Autres 44% 26% 23% 30% 28% 25%

Tableau XVIII : Taux des brebis Ma et HMa, suivant l’appartenance au projet Mamovicap, le statut sanitaire du pis et la cause de réforme (n= 838 brebis Ma réformées et 26 554 HMa

réformées)

Conclusion Partielle sur les CCS et la réforme

 Plus une brebis possède un statut sanitaire de la mamelle dégradé, plus elle est

réformée rapidement pour des raisons liées aux mammites et aux problèmes mammaires.

 Par rapport aux fermes HMa, les cheptels Ma réforment plus mais aussi sortent les

animaux plus rapidement de l’exploitation pour des causes liées aux mammites.

 Les Pyrénées font partir plus de brebis pour des problèmes mammaires.

Afin de plus approfondir le lien entre CCS, morphologie mammaire et réforme, on va

cumuler les critères « cellules » et « aspect du pis » en une variable « état mammaire ». Cette dernière sera étudiée en trois modalités afin d’observer toutes les pratiques de réforme conduites suivant cet état général du pis.

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4) En quoi l’état général de la mamelle oriente la