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En quoi la morphologie de la mamelle influence la politique de réforme de l’éleveur ? 36

Compte-tenu que les pointages, dans les Pyrénées-Atlantiques, ne sont effectués que depuis 2013, l’analyse porte uniquement sur le Rayon Roquefort (p 30) avec un total de 5 509 observations Ma et 176 950 HMa disponibles.

Il faut rappeler que la morphologie mammaire est déterminée en fonction des notes obtenues pour chacun des quatre postes de pointage du pis.

Pour répondre à la question posée, nous étudierons plusieurs indicateurs : l’écart en jours entre mise à la réforme et date de pointage, les années de sortie des animaux, le taux et les causes de réformes. Le tout sera analysé par catégorie de morphologie mammaire.

2.1) Ecart entre la mise en réforme et le pointage suivant le

type de mamelle

Pour mieux appréhender le moment de mise en réforme des brebis, on a calculé, en jours, l’écart entre la date de réforme et celle du pointage. Globalement, on observe un gradient depuis les animaux avec des pis mal conformés qui partent en réforme très rapidement (459 jours) jusqu’aux femelles, avec de jolis pis, qui restent plus longtemps sur l’exploitation (576 jours) (figure 18).

Dans cette même logique, plus les brebis ont de mauvaises mamelles, plus elles sont réformées l’année même (en 2012, pour les cheptels Ma du Rayon, de 16% pour de belles mamelles à 54% pour de mauvaises) (tableau XVII). Ce constat s’avère identique pour les cheptels HMa où les brebis avec de belles mamelles, sont réformées bien plus tard, majoritairement à l’âge de deux ou trois ans (tableau XVII).

Pour les années 2011 à 2014, on remarque que les brebis Ma, quel que soit leur mamelle, sortent plus rapidement de l’exploitation que celles HMa (404 jours contre 454).

L’écart entre mise en réforme et pointage chute au cours du temps lorsqu’on se rapproche de 2014 : les réformes d’animaux de la campagne 2014 ne sont pas encore toutes réalisées.

Figure 18 : Ecart en jours (sortie-pointage), des brebis du Rayon Roquefort, suivant l’appartenance au protocole Mamovicap, la campagne d’élevage et la morphologie mammaire (n = 2 562 brebis réformées

37 Années de

sortie Mamovicap Hors-Mamovicap

Jolie Mamelle Mamelle moyenne Mauvaise mammelle Jolie Mamelle Mamelle moyenne Mauvaise mammelle 2012 16% 30% 54% 16% 24% 47% 2013 45% 39% 21% 38% 36% 29% 2014 34% 27% 18% 33% 29% 19% 2015 6% 4% 7% 13% 11% 6%

2.2) Taux de réforme et conformation de la mamelle

Entre 2010 et 2014, le taux de réforme s’avère le plus élevé pour les femelles avec des mauvais pis (59% des brebis). Les animaux, avec de jolies mamelles, sont moins destinés à la réforme car on souhaite les garder plus longtemps dans le cheptel (seulement 42% des brebis réformées).

Pour les années 2010 à 2013, on remarque que les ovins Ma avec des mamelles mauvaises sont plus réformées que leurs équivalents HMa (82% contre 69%). Pour 2014, la tendance est inversée mais cela est dû au fait que les réformes ne sont pas encore renseignées de manière exhaustive. Ce constat est donc peut-être un artefact.

Concernant les brebis à jolis pis, en 2010 et 2011, les femelles Ma partent plus de l’exploitation que celles HMa (70% contre 64%). C’est l’inverse, pour l’année 2014, avec 15% d’animaux réformés HMa contre 12% Ma.

On ne note pas de différence significative sur les taux de réforme, quelle que soit la morphologie mammaire, entre les cheptels Ma et HMa.

2.3) Causes de réforme et morphologie du pis

31% des réformes sont dues à des problèmes liés à la sphère mammaire. On va donc se concentrer sur les causes de réformes liées aux pis, tout en conservant les réformes pour les caractères laitiers comme élément de comparaison, pour les campagnes d’élevage allant de 2010 à 2013.

Dans le Rayon Roquefort, au sein des cheptels Ma, les taux de brebis réformées pour mammites et problèmes mammaires s’amplifient légèrement avec la détérioration de la morphologie mammaire. En effet, les femelles sorties pour mammites et problèmes de pis, se retrouvent, en proportion, le plus chez des animaux avec des pis moyens et non chez ceux avec des pis mauvais (39% des animaux réformés contre 31% pour des brebis avec des mamelles de mauvais aspect) (figure 19).

Au sein des autres exploitations HMa du Rayon, les taux de brebis réformées pour mammites et problèmes mammaires s’intensifient également avec la dégradation du pis (de 26 à 38%) (figure 19).

Les pourcentages de réformes liées aux mammites et aux problèmes mammaires changent significativement suivant de la conformation du pis (28% pour des femelles avec de jolies mamelles, 32% pour celles avec des pis intermédiaires et 36% pour des pis de mauvais aspect) (figure 19).

On n’observe pas de différence de politique de réforme entre les cheptels Ma et HMa. Tableau XVII : Années de sortie des animaux du Rayon Ma et HMa, pour la campagne d’élevage

2012, suivant l’appartenance au protocole Mamovicap et leur morphologie mammaire (n = 506 brebis Ma réformées et 16 907 HMa)

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Conclusion Partielle sur la morphologie mammaire et la réforme

 Plus la morphologie mammaire s’altère, plus vite les brebis sont mises à la réforme

pour des causes liées à la mamelle. La politique de réforme de l’éleveur s’appuie donc sur la morphologie du pis.

 Les cheptels Ma ont tendance à réformer un peu plus rapidement les brebis de leur

exploitation, quelle que soit leur morphologie mammaire. Comme ce sont des exploitations avec des teneurs en CCS élevées, les éleveurs éradiquent les brebis infectées afin d’éviter toutes contaminations éventuelles.

Figure 19 : Taux de brebis Roquefort, suivant l’appartenance au projet Mamovicap, la morphologie mammaire et la cause de réforme (données de 2010 à 2013) (n = 271 brebis réformées Ma et 15 941 HMa)

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3) En quoi le statut sanitaire de la mamelle influe la