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de jours dans une confrérie puis rejoindre sa famille car la plupart d’entre eux ont fondé une famille. Le mourîd, le novice doit regarder tout le monde comme

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son propre cœur où siègent les degrés de sainteté (al darajât) après avoir servi les hommes et Dieu.

De nombreuses anecdotes courent sur les étapes des novices : mendier là où ils ont gouverné quand il s’agit de princes, demander pardon à ceux qu’ils ont offensés sans chercher à avoir une bonne réputation par la demande du pardon.

STATIONS DU SAINT

ses attributs, mais la plupart du temps nous ne saisis-sons pas cette expression parce que nous sommes distraits par nos activités mondaines. Le Coran est pour

#bâtin, ésotérique, celle qui n’apparaît pas à tous et qui ne se confond pas avec les formes extérieures du dogme comme l’observation des rites. Certains comme Ibn Arabi ont G % tout autrement le verset : « Je suis votre seigneur le très haut » (anâ rabbukumu al a’lâ) : Pharaon indique que l’attribut de souveraineté, attribut divin, est en chacun, et lui est parvenu à le voir en lui. Ce n’est donc pas se considérer comme l’égal de Dieu, mais reconnaître Dieu en soi, le voir en soi, puisqu’il est partout, pour le

dire comme Rûmi, « la connaissance de Dieu se perd dans la connaissance du saint », si bien qu’il ne peut pas dire jusque-là c’est moi, il n’y a donc pas « un € ? ¤

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Ce sont des afrâd, des gens esseulés car la voie de la vérité est solitaire. Un hadith explicite l’étape de mise en route : « L’envoyé de Dieu a dit : « Marchez ! Les esseulés arriveront les premiers ! » On lui demanda :

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Il répondit : « Ce sont ceux qui frémissent à la pensée de Dieu ; la pensée de Dieu leur ôtera leurs fardeaux, de sorte qu’ils viendront légers le jour de la Résurrection »17.

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Clés de lecture

Rubrique rédigée par Khaled Roumo

Autre sainte, autre époque : Aicha Al Mannu-biyya (m.1267), née près de Tunis, à Mannouba, a au moins quatre sanctuaires en Tunisie (deux à Tunis, un à Kairouan, un autre à Bizerte). « N’existe que par son statut de sainte, de légende ». C’est une majdouba! # & |!

en arabe attirance et attraction. Majdouba, ravie en Dieu ou possédée dans la terminologie populaire. Il y

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qui sont ainsi ravis. Cela ne prémunit pas contre les quolibets : Aicha fut considérée comme une « folle qui aborde les hommes et se laisse aborder par eux et qui n’a point de mari »20. Celle-ci est désignée parfois comme « la sainte ignorée par les créatures », c’est-à-dire incomprise d’eux. Figure forte de Maryam, la seule femme nommée dans le Coran, celle aussi qui n’a pas été comprise et par qui le scandale arrive (ma laki hâdha ; huwa min ‘indi allak).

Tout comme pour Rabi’a, on n’est pas dans l’histoire, mais dans l’hagiographie, dans la transmis-sion d’une spiritualité qui passe par l’instance d’une mémoire immémoriale, non pas celle qui donne le passé comme passé, mais celle qui le donne comme contigu au présent, comme un passé qui ne passe pas. Par eux se fait l’histoire de laquelle ils ne font pas tout à fait partie. Dans les deux cas, ce sont deux siècles après que se constitue l’hagiographie, respec-tivement le Xe et le XVIe siècle. Elle n’a pas de maître, mais a reçu sa science de Dieu et entretient une relation privilégiée avec Al Khadîr, ce personnage de la sourate de la caverne, (al kahf)!?

la miséricorde divine » et selon Ibn Arabi « le guide des prophètes et le maître des esseulés » car il a reçu la science de Dieu. Mohammed bien sûr pour le voyage nocturne (isra’, 17, 1) puis l’ascension (al mi’râj, Coran 53), mais aussi Adam pour la science des noms, Moïse pour la parole, Jésus pour l’imam des errants, le modèle des pèlerins selon une étymologie qui veut que massih vienne de sâha, voyager, Noé, le premier à appeler les hommes dans le sentier de Dieu (al dâ’î) auquel elle se compare car Dieu lui a donné l’arche du salut (" ).

Il y a les prophètes et il y a leurs substituts, les abdâl. Ils sont la continuité d’une transmission des saints, quand l’un meurt Dieu le remplace. Les abdâl sont donc comme des modèles, intercesseurs pour l’humanité. Ils valent par leur comportement pratique et non par leur lien à une autorité dogmatique. Ce sont les successeurs des prophètes, ceux par lesquels le ' \ H > *!

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896, nous dit que les « abdâls ne sont devenus tels que grâce à quatre dispositions : le ventre creux, les veilles, le silence et la solitude loin des autres humains »21, la faim étant vue comme favorisant l’illumination du cœur.

Mais il y a une autre raison conjuguée à celle-ci pour laquelle on les appelle ainsi : ils ont substitué à leurs actes répréhensibles des actes positifs : « la deuxième raison pour laquelle ils ont été nommés abdâl est qu’ils ont transformé les traits négatifs de leur caractère et ont exercé leur âme au point que la beauté de leurs qualités est devenue l’ornement de leurs actes »22. Les wâlis et les abdâl&G les gouvernants car il leur est souvent reproché de (!>*

sûr, mais aussi de Tirmidhi qui a dû se défendre de cette accusation devant le tribunal de Balkh.

Les exercices spirituels, comme le jeûne, sont ponctués d’étapes qui sont les demeures et les stations (manâzil et mawâtin) du saint et varient selon les individus dans leur voyage initiatique.

& ‘ilm.

Ce mot de ‘ilm est statistiquement plus présent que celui de religion dans les écrits médiévaux. La tradi-tion prophétique le rappelle : « les savants sont les héritiers des prophètes » (al ulamâ’ warâta al anbiyya’).

C’est l’idée qu’un saint hérite de plusieurs prophètes.

Le saint, le mystagogue : celui qui revient dans le monde pour secourir les plus démunis, qui se met au service des hommes, c’est « une miséricorde dans les univers » (rahma fîl ‘âlamîn).

LA CHAÎNE

DE TRANSMISSION

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7 c/+Le livre des nuances ou de l’impossibilité de la synonymie+$

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3 c/+op. cit.+==

9 ‚€+Manâzil al sâ’irîn+c /+op. cit.+9=

W Nelly Amri, La sainte de Tunis : présentation et traduction de l’hagiographie de Aisha Al Mannûbiyya, 2+5"~5+788?+;<

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Nawâdir al Usûl, op. cit.+}}

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La civilisation arabo-musulmane au miroir de l’universel : perspectives philosophiques ISBN 978-92-3-204180-7 © UNESCO

L’homme saint est celui qui sait se faire lieute-nant de Dieu sur terre en prelieute-nant Dieu pour garant : khalîfan lillah li annahu akhada allaha wakîlan lahu : le tawwakul ala allâh (Coran 5, 23), s’appuyer sur Dieu et al tafwîd li lah (40, 44) s’en remettre à Dieu.

Ruzbeân Baqli (m.1209), dans son Dévoilement des secrets, raconte son expérience de la vision du vrai :

« Lorsque je fus immergé dans la clarté de l’éternité,

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les prophètes présents — sur eux la paix ! Je vis Moïse tenant la Thora, Jésus tenant l’Évangile, David tenant les psaumes et Mohammed tenant le Coran. Moïse me nourrit de la Thora, Jésus de l’Évangile, David des "' %>

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je connus ce que connus d’entre les sciences seigneu-riales réservées dont Dieu favorise Ses prophètes et Ses saints »23'<!>]H>‡^—–ž+•ž_

proche d’Al Muhâsibi (m.857), on peut dire avec

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Dieu avec la participation de toutes ses facultés sans qu’il soit demandé de mutiler sa nature »24. Beaucoup

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&+?G n’apprécie pas leur comportement, cela est nécessaire Š ! de leur situation psychologique, qui les a habitués à ne

25.

LA TRADITION

SOUFIE MODERNE