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Le sentiment de vulnérabilité au volant

Chapitre 3. Jeunesses et automobile : devenir

III. Prise de risque et transgression 1. Introduction

6. Le sentiment de vulnérabilité au volant

Déjà, chaque conducteur se sent vulnérable face au risque routier. « Les déplacements étant une nécessité dans notre société dit Pérez-Diaz les individus procèdent à une reconstruction de leur représentation du risque routier pour le rendre acceptable »265. Se

confronter à la route, c’est relativiser le péril. Toujours, le conducteur jauge la situation en fonction du danger. En fonction de la crainte, l’acteur décide, parfois en amont, d’autres fois sur le moment, de telle ou telle décision. En dépit d’irréductibles amateurs et provocateurs du danger, en général, le sentiment de vulnérabilité croît avec l’âge. En France, sept Français sur dix disent se dire en sécurité, un chiffre en augmentation266. Mais notre enquête conclut que nombre d’études se penchent sur le sentiment d’insécurité des générations plus âgées. Un postulat plus ou moins généralisant semble dissocier les jeunes générations du sentiment de vulnérabilité. Les émissions télévisées à sensation notamment, proposent nombre de reportages sur la question. Plus encore, ces dernières semblent porter particulièrement attention à l’attitude des jeunes générations sur la route.

« Enquête sur les tueurs de la route », « les jeunes et la route : jeunesse en danger », « jeunes accros à la vitesse », etc. Des témoignages de jeunes qui se disent invulnérables.

Une génération souvent présentée moins responsable que les plus âgés. Dans les discours d’une jeunesse plus ordinaire, le sentiment de vulnérabilité semble exploser. Nous prenons ici le contrepied de cette idée reçue de la systématisation de la jeunesse folle sur

265 Claudine Pérez-Diaz, « Comportements des conducteurs et modèles du risque », Déviance et société, 2000, pp.187-208

266 AXA Prévention, Baromètre 2019 du comportement des français sur les routes, https://www.axaprevention.fr/prendre-la-route/barometre-axa-prevention-2019

les routes. Ceci de manière à nuancer les présupposés sur la question sans discréditer complètement la tendance pour certains à dépasser la limite.

i. Dès l’apprentissage

Dès l’apprentissage de la conduite, l’influence du moniteur267 précise le rapport au risque :

« Je me souviens assez bien de mes premières leçons de conduite. Au tout début, ça me semblait assez facile, parce que tu n’es pas complètement en autonomie et il y a quand même le moniteur. Je me laissais complètement aller, j’étais assez rassurée par le fait qu’il puisse contrôler la voiture avec les pédales en même temps, un coup de volant avec sa main gauche et c’était réglé. Mais au fur et à mesure, ça s’est un peu dégradé, c’est-à-dire que plus j’allais vers l’autonomie, moins j’étais rassurée parce que devoir gérer toute seule la voiture, ça ne me rassurait pas tant que ça, et je pense que mon moniteur n’était objectivement pas idéal. Il a été un peu brutal certaines fois, quand je faisais des fautes, il était assez cash. Au fur et à mesure des heures de conduite, ce n’était plus un plaisir d’aller conduire. Au départ franchement ça allait, c’était presque un loisir, et puis ça s’est un peu tendu pour moi, parce que j’avais de plus en plus conscience du risque. (J’aurais préféré) quelqu’un qui est un peu plus dans l’accompagnement que dans le reproche. Il y a une pédagogie dans la conduite. Tout le monde n’a pas cette capacité d’être pédagogue, mais lui a manqué de pédagogie, je pense, et moi je trouve que c’est dommage. C’est comme tout, quand on apprend à lire au départ, il faut que le prof soit à l’écoute, plus dans l’accompagnement que dans un apprentissage un peu trop strict. »

(Sophie, 23 ans, Strasbourg, étudiante).

Parce qu’il est un invariant éprouvant, le moniteur participe des représentations du futur conducteur. Le formateur transmet. Non seulement il précise les injonctions de la route, mais surtout apporte ses avis. L’apprentissage s’il se veut « objectif », se heurte à une première faille : la subjectivité de l’apprenant. Le contexte d’apprentissage dans la conduite automobile est particulier. Les moniteurs sont souvent amicaux, pour rassurer

267 Bien sûr, rappelons que l’influence n’émane pas exclusivement du moniteur, mais aussi des parents, des proches, des amis. Bref, tous ceux qui ont participé à l’apprentissage de la conduite du jeune et sa propre interprétation de ces influences.

l’apprenant sans doute. Toujours est-il qu’il est une nouvelle forme d’apprentissage pour le jeune. Il se distingue de l’École par exemple. S’il y a un examen et une notation, la relation avec l’apprenant est souvent exclusive. Pour nombre de jeunes, elle est détendue. Pour d’autres, la pression du jugement de l’autre est insurmontable. La jeune femme elle, subit son apprentissage. Elle confie son sentiment de vulnérabilité vis-à-vis de la rigueur excessive et de la hiérarchie imposée avec son moniteur qui pour elle, manque de pédagogie. D’une certaine manière, l’apprentissage est toujours une réception de la violence symbolique, parfois vécue très négativement par certains. Le sentiment de vulnérabilité apparaît donc en amont du statut de conducteur — à savoir partager la route avec d’autres en toute autonomie. Aussi, elle soulève un point supplémentaire relatif à la conduite accompagnée :

« C’est un reproche que je pourrais faire à la conduite accompagnée : je conduisais rarement sans mes parents. Et j’ai retardé le moment où je devais être seule dans la voiture. C’est-à-dire que tu fais la conduite accompagnée pendant deux ans, moi j’ai fait un peu moins parce que j’ai passé le code pas tout à fait à mes 16 ans, et il y a tout le temps quelqu’un à notre droite, et mes parents étaient hyper présents. Quand je conduisais avec eux, ils étaient le deuxième cerveau qui roulait, et quand j’ai passé le permis, vers 19 ans, je ne me sentais pas encore tout à fait prête à conduire toute seule. Je n’étais pas forcément prête, avec le permis en poche, à conduire des kilomètres. Et le jour où j’ai été confrontée à ça, c’est le jour où je suis partie avec des amis en vacances, où là, on n’avait pas le choix. Et mes amis qui n’avaient pas plus d’expérience, pourquoi eux devraient conduire ? se taper deux, trois heures de route ? Non, il vaut mieux qu’on alterne, comme ça, ça limite les risques et c’est plus équitable. Quand j’étais avec quelqu’un qui avait plus d’expérience ou quand j’étais avec mes parents clairement, je laissais le volant à la personne ou je me laissais plus ou moins guider par la personne qui me guidait. ».

Le sentiment de sécurité apporté par les parents rassure et protège. Et ceci s’applique aussi pour l’automobile. Lorsque le jeune s’émancipe, il fait face à une nouvelle conduite, celle où il se retrouve seul face au risque, face à l’autre. Mais en amont de l’apprentissage officiel de la conduite, Sophie nous confie une expérience qui l’a marqué, en compagnie de sa grand-mère, pour elle à la source de son sentiment de vulnérabilité au volant :

« La première fois que j’ai conduit, je devais avoir 16 ans, je ne devais pas avoir le code et je n’étais pas en conduite accompagnée. Je conduisais avec ma grand-mère qui était monitrice d’auto-école et elle, n’avait peur de rien, elle m’emmenait conduire sur des petites routes de forêt où il y avait moins de passage, mais je me souviens, c’était l’été de mes 16 ans, on a été conduire et on s’est retrouvé sur une route pas trop fréquentée, mais quand même une vraie route, moi je n’étais pas… Je conduisais pour une des premières fois et je n’étais pas du tout capable de faire un vrai trajet, et à un moment donné, j’ai failli mettre la voiture dans le fossé. Mais on a pris de vrais risques, et ça part de là, mon côté craintif. Ok, elle était monitrice d’auto-école, mais pour autant elle était incapable de me gérer moi en train de conduire, je voyais qu’il y avait des limites qu’on dépassait. Du coup, j’en garde un souvenir assez spécial, un peu dans le n’importe quoi avec ma grand-mère. […] C’était une vieille Saxo, n’importe quoi. Je pense qu’on a pris de vrais risques. Même, un moment, on a croisé une voiture de police. Et ma grand-mère « Ah, il y a la police, et bien fait comme si de rien n’était, continue ». C’était n’importe quoi. ».

Dès la formation, le jeune apprivoise sentiment d’insécurité au volant. C’est parce que ce ressenti influence son expérience de conduite que la jeune femme propose une formation entremêlée et idéale, pour réduire le sentiment d’insécurité au volant :

« Après, la meilleure façon, c’est aussi d’être entouré, et se sentir rassuré par le moniteur qui peut quand même gérer la voiture en cas de conduite à risque. Et après, c’est aussi tester tous les cas de figure, tous les terrains aussi, aller en ville, aller sur autoroute, et puis faire des trajets un peu plus complexes. Je me souviens, on avait fait une demi-journée en montagne, et ça, ça a été très formateur parce que ça te met face à des routes un peu plus dangereuses, et c’est clairement le truc que je n’aurais pas fait avec mes parents dans le cadre de la conduite accompagnée, ou directement après mon permis. Ça, c’était vraiment une demi-journée que j’avais fait avec un moniteur et d’autres élèves. Et ça, ça a été hyper utile je pense. Après, aussi, tout ce qui est expérience de la vitesse, c’est-à-dire qu’on avait aussi une demi-journée sur un grand parking, ou avec un moniteur on devait aller le plus vite possible et freiner d’un coup, et là, tu prends vraiment conscience de comment ça se passe en cas de freinage brusque. Par petite séance de conduite sur des terrains différents, sur des conduites différentes, c’est ça qui fait la bonne formation. ».

Très souvent, les jeunes proposent des améliorations de la formation. Ceci témoigne de deux choses. Déjà, la formation n’est pas sans défauts, comme évoqué plus tôt dans ce travail. Ensuite, les jeunes sont exclus des décisions quant à la formation, qui en grande partie, leur est destinée. Assurément, une décision conjointe, incluant les jeunes, sur la mise en place de la formation, réduirait le sentiment de vulnérabilité au volant, et peut-être, le péril routier en général.

ii. Par rapport à l’autre, ce filigrane

Conduire, c’est partager cet espace qu’est la route avec une infinité d’autres automobilistes, cyclistes, piétons, motards et autres imprévus. La présence de l’autre exacerbe le sentiment de vulnérabilité, puisqu’il est hors de contrôle, et non maîtrisable :

« À un moment donné, j’ai dû faire un trajet que je ne connaissais pas, j’étais seule dans la voiture, je ne savais pas trop où j’allais, j’étais hyper hésitante sur l’itinéraire, et à un moment donné, il fallait que je tourne, j’étais hyper hésitante, et ma trajectoire n’était pas hyper nette. À ce moment-là, il y avait beaucoup de voitures, et je me suis sentie un peu sous pression, il y a un mec derrière qui a klaxonné. Encore une fois, tu le ressens par rapport aux autres. Si j’étais seule à conduire ce trajet-là, il y aurait moins de pression ressentie. » (Sophie, 23 ans, Strasbourg, étudiante). Cette pression de l’autre

revient souvent chez les jeunes, qui se sentent alors démunis vis-à-vis de cet inconnu qu’ils craignent déranger : « Pas plus tard que la semaine dernière sur l’autoroute, j’avais une voiture derrière moi, le type était au téléphone, justement, et il naviguait littéralement entre les voies d’autoroute. Là, je me suis senti pas mal en danger, j’avais hâte qu’il me double et que je sois tranquille. Ça peut être des conflits avec d’autres automobilistes. […] Il n’y a pas longtemps, un type a doublé sur une nationale, en roulant à une vitesse ahurissante, et il s’est retrouvé face à un véhicule qui arrivait sur l’autre voie. Il s’est rabattu devant moi, mais il y avait un mètre. Et là, je lui ai fait des appels de phares, un petit doigt d’honneur, et il s’est pas mal énervé, j’ai eu un peu peur qu’il s’arrête, qu’il descende, qu’il tape sur la voiture. » (Thomas, 26 ans, Pau, employé).

Sur la route, les humeurs de chacun ressurgissent, provoquant parfois une certaine inquiétude. Pour Jörg Dittmann, individuellement, la peur du crime — « fear of crime »268

268 Terme instigué par Kenneth F. Ferraro in Fear of crime : interpreting victimization risk, Albany, NY, State University of New York Press, 1995, largement généralisé à présent.

s’interprète principalement en fonction de la crainte de la réaction de l’autre et la capacité individuelle de réponse à l’agression supposée269.

Malgré tout, les jeunes admettent se rassurer du contrat implicite obligatoire propre à cet espace particulier qu’est la route. Au sens de Rousseau, une forme de contrat social270

implicite qui, par l’union des participants, met en place un ordre rassurant : « Non. Je suis assez en confiance en voiture. La très grande majorité de personnes qui utilisent la route sont très bonnes au volant. » (Thomas, 26 ans, Pau, employé) ; « On est solidaires là-dessus, on arrive à se comprendre, on se fait confiance et on arrive à s’entendre sur la route. C’est un paradoxe quoi presque, parce que dans la rue les gens ne se disent pas bonjour, mais sur la route les gens sont presque aimables entre eux. Donc la conduite des gens, elle est bonne. Il y en certains oui, ils conduisent n’importe comment, mais après chacun fait gaffe à la personne qui nous suit ou qui nous précède quoi. C’est parce qu’on ne se voit pas, ce n’est pas un contact direct. C’est indirect, on ne voit pas la personne, on ne se parle pas, mais on a deux engins de plus d’une tonne qui roulent et il faut qu’on se comprenne, c’est obligé donc on le fait. Quand c’est obligé, on le fait, on ne dit pas bonjour dans la rue parce que ce n’est pas obligé et sur la route on s’arrête au feu rouge parce que c’est obligé. » (Samuel, 23 ans, Montardon, paysagiste). Bien sûr, il

y a des moments, plus ou moins aléatoires, où l’interaction routière ne se déroule pas comme prévu, mais la majorité du temps, la confrontation se déroule sans encombre. Malgré tout, il existe des périodes de la journée où les esprits sont plus échauffés. Thomas remarque qu’aux heures de sortie de travail, la route est plus sujette au risque : « Il y a des moments. Le soir en sortant du travail, le vendredi soir, où il y a des bouchons. C’est plus facile de mal conduire, de créer des petits accrochages. Ce sont des moments de la journée propices à ça. ». Ce sentiment d’oppression, où le conducteur se sent dépassé par

la situation, par l’autre, est vécu singulièrement : l’automobiliste réagit vis-à-vis de son caractère.

Maxence (25 ans, Strasbourg, barman), à la différence de Thomas, ne succombe pas à la pression : « je m’arrête, tant pis, je laisse passer le bus, tant pis s’il y en a qui klaxonnent derrière, ils vont se faire foutre et puis voilà ». Quoi qu’il en soit, l’autre

269 Jörg Dittmann, « Les causes de la peur. La mesure des sentiments d'insécurité et de la peur du crime en Allemagne et en France », Déviance et Société, 2005, pp.299-312

implique une attention particulière. Corolairement, son absence réduit le sentiment de vulnérabilité au volant. « Du coup, l’état de sérénité que j’ai évoqué un peu plus tôt, il est accentué la nuit. Parce qu’on doit toujours être dans un état de concentration pour conduire, pour faire attention aux différents éléments… Juste se maintenir en sécurité, adapter sa conduite. Sauf que la nuit crée une ambiance particulière, plus le fait qu’il y est beaucoup moins de monde la nuit, ça accentue l’état méditatif dans lequel je suis et il y a quelque chose de très agréable à ça. » (Gaëtan, 23 ans, Aressy, étudiant). La nuit sur

la route est particulière. Tantôt inquiétante, tantôt apaisante, elle est un moment propice à l’absence de l’autre. Elle inspire le retour à soi. Le conducteur ne voit plus au loin, les couleurs changent, la perception de la route avec. Elle est un espace transitoire ou le social est en pause, ou du moins, ensommeillé.

L’autre, dans son imprévisibilité amplifie le sentiment de vulnérabilité au volant. Pour cette raison, Alexandre (19 ans, Saint-Vincent de Tyrosse, étudiant) préfère l’autoroute, puisqu’il a le sentiment d’avoir davantage de contrôle sur l’extérieur : « La route c’est moins sécuritaire dans l’aspect protections autour de la route, des pins, des animaux. Des intervenants extérieurs on va dire. Alors que sur une autoroute c’est souvent protégé par des barrières où en termes d’accident… voilà même si ça reste spectaculaire, ça reste plus protégé ». Devenir soi-même conducteur bouleverse le sens accordé à la perception

du danger sur la route. Lorsqu’il ne tient pas le volant, le conducteur se livre à une expérience jusqu’alors insoupçonnée : « Ça dépend où on roule. Je suis passée du côté de la conductrice, et c’est vrai que la vision qu’on a de la route n’est pas du tout pareille. Et des fois, on a l’impression que la personne n’est pas du tout au bon endroit sur la route parce que la vision est différente. Mais c’est vrai que sinon je ne me sens pas en danger. Je me sens plutôt en sécurité, mais c’est vrai que parfois la vision est différente donc on se dit « mais ce n’est pas possible, il fait n’importe quoi » alors que non, pas du tout. »

(Tiffany, 23 ans, étudiante). Quand il ne conduit pas, le jeune a le sentiment de perdre le contrôle non seulement de la direction qu’emprunte la machine, mais aussi du risque encouru. La jeunesse, socialisée à contrôler — le permis de conduire est une institution illustrant ce propos — est démunie face au dessin que trace son conducteur, se soumettant au spectacle de la route : « Je me sens moins en sécurité que quand c’est moi qui conduis, parce que je n’ai pas la maîtrise du véhicule. Parce que s’il se passe quelque chose, que je sois un simple spectateur de la situation, je vais la subir. » (Thomas, 26 ans, Pau,

Pour nombre d’automobilistes, le permis de conduire est une épreuve difficile, notamment parce que son obtention n’est pas systématique. En effet induit de ce caractère éprouvant, on retrouve chez les jeunes une confiance en cette institution qu’est le permis, en tant qu’autorisation à devenir acteur de cet espace partagé qu’est la route. Autrement dit, le jeune, qui connaît les modalités de son obtention est rassuré par quelqu’un qui le possède : « je fais confiance, si on a le permis c’est qu’on a des heures de conduite, c’est qu’on est capable de conduire, donc je fais confiance aux gens qui conduisent, si je n’ai pas confiance, je ne monte pas dans la voiture et puis voilà. » (Tiffany, 23 ans,

Strasbourg, étudiante). Suivre la règle, c’est donc aussi une manière de se rassurer au volant, et donc réduire le sentiment de vulnérabilité : « je pense que c’est un moyen de me rassurer, vu que je suis très carrée. J’aime les choses bien faites, c’est comme ça c’est