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Énoncé 3 : Les industries polluantes constituent une source traditionnelle et importante d’émissions de GES

9 Secteur de l’agriculture

Le secteur de l’agriculture représente une faible proportion des GES émis sur le territoire la communauté métropolitaine de Montréal. Selon le recensement de Statistique Canada, on dénombrait 2 010 fermes sur le territoire de la CMM en 2006 comparativement à près de 3 400 en 1990. La Montérégie et les Laurentides regroupent environ 75 % des fermes et d’exploitants agricoles de la CMM. Il est à noter que les données sont publiées à l’échelle de la subdivision de recensement unifiée (SUR), il n’est donc pas possible de connaître la localisation exacte des fermes recensées. Le nombre de fermes et la superficie agricole sur le territoire de la CMM sont indiqués au tableau 9-1 pour les années 1990 et 2006.

Tableau 9-1 Secteur agricole en 1990 et 2006

Région Nombre de fermes Superficie agricole (ha)

1990 2006 1990 2006

Lanaudière 381 272 21 281 21 104

Laurentides 1 060 724 50 893 46 882

Laval 229 152 5 290 5 412

Montérégie 1 678 789 122 062 72 899

Montréal 50 73 667 3 395

Total 3 398 2010 200 193 149 692

La superficie agricole totale a diminué de 25 % entre 1990 et 2006, et ce, principalement en Montérégie. Il est à noter que la superficie agricole a augmenté de plus de 2 700 ha à Montréal de 1990 à 2006.

9.1 Approche méthodologique

Les activités agricoles peuvent émettre des gaz à effet de serre par l’entremise de la fermentation entérique chez les animaux, les systèmes de gestion du fumier et les pratiques culturales. Pour sa part, la fermentation entérique engendre de grandes quantités de méthane, tandis que les systèmes de gestion du fumier produisent du méthane et des oxydes d'azote. Finalement, les pratiques culturales associées aux cultures peuvent entraîner la libération de méthane et d'oxyde d'azote présents dans les sols35. L’e portrait des émissions agricoles est présenté selon les trois catégories suivantes :

1) Fermentation entérique;

2) Gestion du fumier;

3) Sols agricoles composés des sources directes (engrais synthétiques azotés, fumier épandu comme engrais, résidus de récolte, culture des histosols et les terres en jachère); le fumier de pâturage, de grands parcours et d’enclos; et les sources indirectes.

Les résultats sont présentés séparément pour chacune des cinq régions de la CMM. Ces régions diffèrent légèrement des cinq secteurs géographiques de la CMM. Les régions de Montréal et de Laval sont équivalentes aux secteurs géographiques du même nom (Agglomération de Montréal et Laval). Cependant, la région de la Montérégie englobe les secteurs de l’agglomération de Longueuil et de la couronne Sud. Finalement, les régions des Laurentides et de Lanaudière représentent ensemble la couronne Nord. Pour les régions dont les limites dépassent le territoire de la CMM (Montérégie, Laurentides et Lanaudière), seulement la proportion de la région sur le territoire de la CMM est présentée dans l’analyse et le bilan des émissions de GES. Ainsi, la somme de ces cinq régions équivaut au territoire de la CMM.

35 Le secteur agricole n’émet pas de CO2, HFC, HPF ni de SF6.

AECOM Tecsult Inc.

9-2 Portrait des émissions de GES sur le territoire de la CMM

0520436 – Rapport final – Septembre 2010 Le détail des émissions par type de gaz et par région est donné à l’annexe F pour les années 1990 et 2006, alors que la méthodologie employée est détaillée pour la région des Laurentides.

9.2 Bilan du secteur de l’agriculture

En 1990, le secteur agricole était responsable de 355 kt éq. CO2. Près de 60 % des émissions de GES ont été émises sous la forme de N2O (en équivalent CO2). La plus grande source d’émissions de GES du secteur agricole émanait des sols agricoles (engrais synthétiques, fumier, résidus de récolte, etc.), représentant 51 % des émissions de GES (tableau 9-2). Pour leur part, la fermentation entérique et la gestion du fumier ont contribué respectivement à environ 33 % et 16 % des émissions de GES du secteur agricole.

Tableau 9-2 Émissions de GES par le secteur agricole en 1990 (kt éq. CO2)

Montréal Laval Laurentides Lanaudière Montérégie Total CMM

a. Fermentation entérique 0,2 1,2 34,1 12,9 71,1 119,4

b. Gestion du fumier 0,2 0,6 15,5 7,1 32,6 56,0

c. Sols agricoles 0,9 2,8 38,9 19,6 117,3 179,5

Sources directes 0,7 1,8 19,7 10,9 58,5 91,7

Fumier de pâturage, de

grands parcours et d’enclos 0,0 0,2 3,9 1,5 7,6 13,3

Sources indirectes 0,2 0,8 15,2 7,2 51,2 74,6

Total 1,3 4,5 88,5 39,6 221,0 354,9

En 2006, les émissions de GES du secteur agricole ont diminué à 222 kt éq. CO2. Près des deux tiers des émissions de GES ont été émis sous la forme de N2O (en équivalent CO2). La plus grande source d’émissions de GES du secteur agricole en 2006 demeure les sols agricoles avec 56 % des émissions (tableau 9-3). Les parts de la fermentation entérique et de la gestion du fumier ont diminué légèrement comparativement à 1990, contribuant respectivement à environ 30 % et 14 % des émissions de GES du secteur agricole.

Tableau 9-3 Émissions de GES par le secteur agricole en 2006 (kt éq. CO2)

Montréal Laval Laurentides Lanaudière Montérégie Total CMM

a. Fermentation entérique 0,4 0,9 33,5 10,0 21,4 66,4

b. Gestion du fumier 0,2 0,4 15,1 5,0 11,6 32,3

c. Sols agricoles 1,7 3,5 39,3 19,6 59,5 123,7

Sources directes 1,4 2,8 19,5 11,3 42,6 77,5

Fumier de pâturage, de

grands parcours et d’enclos 0,1 0,1 4,4 1,2 2,4 8,3

Sources indirectes 0,3 0,6 15,4 7,1 14,5 37,9

Total 2,4 4,8 88,0 34,6 92,6 222,4

Le secteur agricole a émis moins d’émissions de GES en 2006 comparativement à 1990 avec une réduction d’environ 133 kt éq. CO2, et ce, de façon similaire entre le CH4 et le N2O. Les sols agricoles sont la source ayant le plus réduit ses émissions suivis de près par la fermentation entérique. Ces réductions des émissions de GES sont principalement causées par la diminution de l’industrie agricole en Montérégie. La figure 9-1 compare les émissions du secteur agricole de 1990 et de 2006 en fonction des secteurs géographiques et en fonction des catégories d’émissions.

Figure 9-1 Comparaison des émissions de GES pour le secteur agricole, 1990 et 2006

Fermentation entérique Gestion du fumier Sols agricoles Émissions de GES (kt éq. CO2)

1990 2006

De manière générale, les émissions de GES du secteur agricole représentent une faible proportion du bilan de l’agglomération de la CMM. En 1990, les émissions provenant de ce secteur représentaient 1,2 % du bilan des émissions de GES de la CMM. En 2006, cette proportion est de 0,8 %.

9.3 Incertitude des résultats

Les statistiques du secteur agricole pour 1990 et 2006 proviennent des recensements agricoles réalisés par Statistique Canada en 1991 et en 2006. Ainsi, les données utilisées pour décrire le secteur agricole en 1990 ont en fait été recueillies en 1991 engendrant une incertitude.

Par ailleurs, même si la plupart des données des recensements agricoles de Statistique Canada ont été obtenues au niveau des subdivisions de recensement unifiées (SRU), l’organisme ne publie pas certaines données à ce niveau ni à celui de la Division de recensement (DR) afin d’éviter qu’une exploitation agricole soit identifiée. Pour pallier ce problème, le nombre d’animaux a parfois été estimé en utilisant une moyenne pondérée sur la base des données disponibles au niveau de la région agricole de recensement (RAR) pour les exploitations porcines, bovines, ovines et de volailles, ou au niveau provincial (PR) pour les dindons et les dindes, les béliers, les agneaux, les sangliers, les bisons, les lamas, les chevreuils et les élans. Ainsi, il est possible que certaines estimations soient erronées si les fermes de la région ne sont pas représentatives de l’ensemble des fermes de la province (par exemple, présence d’une méga porcherie dont les statistiques seraient confidentielles).

Finalement, les recensements agricoles contiennent des informations sur la superficie de terres agricoles fertilisées sans toutefois préciser la composition et les quantités des engrais épandus. Les quantités d’engrais azotés synthétiques épandus ont donc été estimées sur la base des recommandations moyennes des types de cultures retrouvés sur le territoire de la CMM en 1991 et 2006. Or, il est possible que certains agriculteurs n’aient pas suivi les recommandations agronomiques engendrant ainsi une incertitude.

Afin de réduire l’incertitude des résultats du secteur agricole, le portrait agricole sommaire et évolutif de la Communauté métropolitaine de Montréal a également été consulté36. L’exercice n’a pas donné les résultats escomptés, car le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) n’a pas comptabilisé toutes les fermes en 2004. Par exemple, le document du MAPAQ montre que le nombre d’unités de volaille à Mirabel en 2004 était de 893. Or, le recensement exhaustif de Statistique Canada a démontré qu’il y avait plus de 200 000 poules et poulets à Mirabel en 2006. Ainsi, les données du MAPAQ n’ont pas été utilisées pour réduire l’incertitude des données pour les régions de la Montérégie, de Lanaudière et des Laurentides.

36 Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), 2006.

10 Solvants et autres produits