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L’agglomération de Montréal et la ville de Laval ont toutes deux réalisé et publié des inventaires des émissions de GES sur leur territoire. Montréal l’a fait pour l’année 2002-2003, tandis que Laval produit des inventaires annuels qui remontent jusqu’à l’année 1990 et qui, en date de ce rapport, incluent l’année 2007. Ces inventaires sont présentés dans les documents suivants :

Inventaire des émissions de gaz à effet de serre 2002-2003, Collectivité montréalaise (Ville de Montréal, 2006);

Inventaire des émissions de gaz à effet de serre de la Ville de Laval (1990-2007) (YHC Environnement, 2008).

Les résultats de ces deux inventaires sont, dans l’ensemble, sensiblement différents de ceux obtenus et présentés ici.

Ainsi, selon le document de l’agglomération de Montréal, les émissions du secteur résidentiel de cette dernière s’élevaient à 1 700 kt éq. CO2 en 2003, une différence négative de 28 % par rapport à l’année 2006 du présent portrait (voir la figure 8 de la page 16 de l’inventaire montréalais). Quant aux résultats pour Laval (voir le tableau 11 de la page 22 de l’inventaire lavallois), ils sont de 37 % inférieur à ceux obtenus dans cette étude pour l’année 1990 (238 kt éq. CO2), et de 20 % pour l’année 2006 (225 kt éq. CO2).

Ces divergences significatives peuvent s’expliquer en grande partie du fait des différentes méthodologies utilisées. Dans l’inventaire 2002-2003 de l’agglomération montréalaise, les émissions résultant de la consommation d’électricité et de gaz naturel ont été obtenues des données de ventes d’Hydro-Québec et de Gaz Metro, tandis que celles découlant du mazout ont été estimées au prorata de la population (avec un facteur de correction) à partir de l’inventaire provincial réalisé par le ministère du Développement Durable, de l’Environnement et des Parcs. Par ailleurs, les émissions dues au bois de chauffage y ont été calculées « à partir du pourcentage du bois de chauffage vendu sur le territoire et des facteurs d’émission d’Environnement Canada ». Cependant, le niveau d’émission présenté ci-haut (1 700 kt éq. CO2) n’inclut pas celles liées au bois car l’inventaire Montréalais n’en fourni pas le chiffre. Donc, dans le cas de Montréal, les divergences entre le présent bilan et celui de l’agglomération proviendraient des différences suivantes :

i. la différence d’année, 2002-2003 pour l’inventaire montréalais et 2006 pour celui-ci, qui a notamment un impact sur les ventes de gaz et d’électricité;

ii. l’absence des émissions dues au bois de chauffage dans les émissions de l’inventaire montréalais utilisées pour la comparaison;

iii. le calcul des émissions dues au mazout dans l’inventaire de Montréal au prorata de la population de l’agglomération par rapport à celle de la province, qui pourrait résulté en une sous-estimation de ces émissions car il ne tient pas compte des caractéristiques spécifiques des bâtiments de l’agglomération, notamment le fait que les bâtiments y sont plus vieux, et que le mazout à plus de chance de se retrouver dans des bâtiments plus vieux que plus jeunes.

Ce troisième point est particulièrement important puisque le mazout est responsable de la majeure partie de la divergence entre les deux bilans.

Quant à l’inventaire de la ville de Laval, il estime les émissions de GES du secteur résidentiel de façon très similaire au présent portrait, soit par la méthode de la demande détaillée ci-haut. Cependant, cette méthode est appliquée différemment dans les deux bilans, ce qui pourrait expliquer les divergences dans les résultats présentés précédemment. Ces différences méthodologiques sont les suivantes :

i. l’inventaire lavallois n’utilise pas les données de ventes réelles, ce qui est fait dans le présent bilan pour le gaz naturel et l’électricité en 2006;

ii. il y a de légères différences dans les coefficients d’émission utilisés, notamment pour le gaz naturel et le mazout;

iii. au moment de réaliser l’inventaire lavallois, les données de l’OÉE n’étaient pas disponibles pour 2006 et les données de 2005 ont été utilisées à la place, ce qui ne fut pas le cas pour la présente étude, entreprise plus tard;

iv. la surface de plancher des sous-sols n’est pas comptée dans l’inventaire de Laval, contrairement à ici;

v. dans l’inventaire de Laval, les coefficients d’intensité énergétique sont en fonction de l’utilisation et, dans le cas du chauffage, du type de bâtiment, alors que ceux employés dans le présent rapport sont en fonction de l’utilisation, du type d’énergie et du type de bâtiment, et ce, pour toutes les utilisations;

vi. contrairement au présent bilan, l’inventaire lavallois ne comptabilise pas les émissions liées à l’énergie servant à la climatisation, ce qui est fait ici, et considère que les appareils ménagers fonctionnent uniquement à l’électricité, alors qu’une petite partie fonctionne au gaz naturel;

vii. dans le présent rapport, un facteur de correction est appliqué à la consommation d’énergie pour le chauffage qui permet de tenir compte de l’âge des bâtiments, ce qui n’est pas fait dans l’inventaire de la ville de Laval;

viii. les deux bilans utilisent des méthodes sensiblement différentes pour estimer les émissions dues au chauffage au bois : pour l’inventaire lavallois, ces émission sont obtenues en fonction du nombre de corde de bois utilisées en moyenne par les habitations possédant une cheminée, tandis que le présent bilan utilise le coefficient d’intensité énergétique du chauffage au bois associé au superficie des maisons possédant des foyers.

Les septième et huitième facteurs pourraient s’avérer les plus significatif, le septième parce que les vieilles maisons sont celles qui consomment le plus de mazout, puisque la quasi-totalité de la différence de résultat entre ce bilan et l’inventaire de Laval s’explique par les divergences dans les émissions liées au mazout et au bois.

Validation des résultats

Différentes comparaisons ont été utilisées afin de valider les résultats obtenus pour l’estimation des GES du secteur résidentiel de la CMM.

Premièrement, les consommations d’électricité et de gaz naturel de 2006 obtenues des données de vente d’Hydro-Québec et de Gaz Métro ont été comparées à celles calculées par la méthode de la demande présentée ci-haut.

Deuxièmement, les consommations d’énergie utilisées pour les calculs des émissions de GES ont été confrontées aux consommations totales pour le Québec telles que fournies par l’OEÉ.

Troisièmement, les émissions nationales et provinciales ont été comparées à celles calculées ici pour la CMM au prorata des populations respectives.

Quatrièmement, les résultats de la présente étude ont été comparés à ceux réalisés individuellement pour l’agglomération de Montréal (fait par la ville de Montréal) et pour la ville de Laval (fait par YHC Environnement).

En fonction de ces exercices de validation, le degré de précision des résultats a été évalué et les sources d’incertitude discutées.

Annexe B