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Énoncé 3 : Les industries polluantes constituent une source traditionnelle et importante d’émissions de GES

8 Matières résiduelles

8.5 Émissions globales

Les émissions de GES du secteur des matières résiduelles comprennent les émissions provenant de l’enfouissement des déchets générés sur le territoire de la CMM, ainsi que celles issues du traitement des eaux usées. De plus, les émissions de 1990 incluent l’incinération de matières résiduelles. Au total, les émissions du secteur des matières résiduelles sont passées de 2 800 kt éq. CO2 en 1990 à 1 126 kt éq. CO2 en 2006, ce qui représente une baisse de 60 %. La figure 8-1 présente les émissions de GES générées par les différentes composantes du secteur des matières résiduelles en 1990 et 2006. La réduction des émissions de GES est principalement causée par la réduction des émissions de GES attribuables à l’élimination des déchets par enfouissement, qui a connu une baisse de

1 560 kt éq. CO2 durant cette période suite à l’installation des systèmes de captage de biogaz même si la quantité de matières résiduelles enfouies était plus importante. Une plus faible portion de cette réduction est attribuable à la fermeture de l’incinérateur des Carrières de la Ville de Montréal.

Tableau 8-7 Émissions globales de GES reliées aux matières résiduelles (kt éq. CO2)

1990 2006

Agglomération de Montréal 1 181 296

Laval 397 79

Agglomération de Longueuil 468 357

Couronne Nord 389 101

Couronne Sud 365 292

Total 2 800 1 126

Figure 8-1 Comparaison des émissions de GES sur le territoire de la CMM entre 1990 et 2006

La figure 8-2 présente la distribution des émissions de GES parmi les secteurs géographiques de la CMM pour 1990 et 2006. La part plus importante en 2006 pour les secteurs de l’agglomération de Longueuil et de la couronne Sud est principalement due au fait que le système de captage du biogaz n’était pas encore en place en 2006 au site d’enfouissement de Saint-Nicéphore (il a été installé en 2007).

AECOM Tecsult Inc.

8-6 Portrait des émissions de GES sur le territoire de la CMM

0520436 – Rapport final – Septembre 2010 Figure 8-2 Distribution des émissions de GES du secteur des matières résiduelles parmi les secteurs

géographiques de la CMM, 1990 et 2006

8.6 Validation

8.6.1 Comparaison avec les données provinciales

Dans l’inventaire québécois, les émissions de GES associées aux matières résiduelles sont estimées à 6 550 kt éq. CO2

pour 1990 et à 4 970 kt éq. CO2 pour 2006. Les émissions évaluées pour la CMM représentent respectivement 42,7 % et 22,6 % des émissions du Québec pour ce secteur. Ceci démontre une plus grande diminution des émissions sur le territoire de la CMM par rapport au reste de la province entre 1990 et 2006.

8.6.2 Comparaison avec des inventaires existants

L’inventaire des émissions de gaz à effet de serre de la collectivité montréalaise préparé par la Ville de Montréal ne comprend pas l’estimation des émissions associées à la gestion des matières résiduelles.

On observe des différences significatives entre les estimations du présent portrait et les valeurs des émissions associées à l’enfouissement des matières résiduelles présentées dans l’inventaire préparé pour la Ville de Laval. Bien que la méthodologie soit similaire, l’écart s’explique par le fait que, d’une part, le tonnage de matières résiduelles à éliminer pour 1970 à 1989 considéré dans l’inventaire de Laval n’inclut que les matières du secteur municipal (résidentiel) et que, d’autre part, dans l’inventaire préparé pour la Ville de Laval, le taux d’élimination (résidentiel, ICI et CRD) a été établi à 1,2 tonne par habitant de 1990 à 2006, alors que selon les données du PMGMR et du Tableau de bord de la CMM utilisées pour le présent bilan, le taux d’élimination pour tous les secteurs est de l’ordre de 1,0 tonne par habitant entre 1990 et 2006. Le détail de la comparaison avec l’inventaire préparé pour la Ville de Laval est présenté à l’annexe E.

8.7 Incertitude des résultats

Pour le secteur matières résiduelles, l’incertitude sera discutée selon chaque catégorie d’émission, puisque les sources de données varient d’une catégorie à l’autre.

Pour l’enfouissement des matières résiduelles, les données sur la quantité de matières résiduelles enfouies sont basées sur des hypothèses pour les années antérieures à 1988 et sur des données en partie documentées pour les années entre 1988 et 2006. On peut conclure que le niveau d’incertitude pour les résultats obtenus pour 1990 est plus élevé que pour ceux de 2006. De façon générale, on peut considérer que le niveau d’exactitude de ces données est relativement

bon. Toutefois, il demeure que ce sont des estimations comportant un certain niveau d’erreur. De plus, pour combler le manque de données, notamment pour l’évaluation des quantités de matières résiduelles des secteurs ICI et CRD, des taux Recyc-Québec établis pour l’ensemble de la province ont été utilisés. Les émissions de GES ont été estimées à l’aide du modèle LANDGEM, pour lequel des paramètres doivent être fixés selon, entre autres, la composition des déchets et des conditions climatiques du site. Les données de base, l’utilisation d’un modèle et le choix des paramètres peuvent engendrer un certain niveau d’incertitude sur les résultats d’émissions de GES. Cependant, de façon globale, on peut considérer que le niveau d’incertitude est moyen. Les résultats présentés constituent la meilleure évaluation compte tenu des données disponibles.

Pour les émissions produites par l’incinération des matières résiduelles, les données d’émissions de GES utilisées sont celles obtenues auprès du MDDEP. Ces données peuvent être considérées comme étant relativement précises, puisqu’elles proviennent directement du générateur (Ville de Montréal). On peut donc considérer que le niveau d’incertitude sur les données d’émissions produites par l’incinération des matières résiduelles est relativement faible.

Pour les émissions provenant des eaux usées, les données de base utilisées sont la consommation annuelle de protéines par personne, provenant d’un rapport statistique annuel sur les aliments publié par Statistique Canada et la population sur le territoire. On peut considérer que l’incertitude sur ces données est faible puisque celles-ci sont établies de façon globale au niveau national. Il faut cependant considérer qu’il s’agit d’une moyenne nationale et donc que les caractéristiques régionales au niveau de l’alimentation ne sont pas prises en compte. Vu la faible portion des émissions de GES provenant des eaux usées par rapport aux émissions totales, l’incertitude sur les résultats d’émissions de GES est donc considérée comme étant faible.

Pour les émissions des fosses septiques et du déversement sans traitement, les données de base utilisées sont le nombre de fosses septiques et les quantités de boues récupérées. Ces informations n’étaient pas disponibles, alors des estimations ont été faites à partir des données sur la population desservie par les stations de traitement des eaux dans chacune des municipalités à l’exception de l’agglomération de Montréal pour laquelle une estimation du nombre de fosses septiques sur le territoire a été fournie par la Ville de Montréal. L’incertitude des données de base est jugée moyenne.

Pour les émissions provenant de l’incinération des boues en 2006, les données utilisées sont celles obtenues auprès du MDDEP. Compte tenu que ces données proviennent directement des générateurs, elles peuvent donc être considérées comme étant relativement précises. Pour l’année 1990, les quantités de boues incinérées et la quantité de combustible utilisé ont été obtenues directement auprès de la station d’épuration. Ces données sont donc précises et l’incertitude est considérée comme étant faible.