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CHAPITRE 4 : REGARD DES FEMMES SUR LES INÉGALITÉS

4.1 Discriminations

4.2.1 Santé reproductive : régulation des naissances

Les participantes ont décrit ici leurs expériences de maternité. Thaminah dit avoir pensé interrompre sa grossesse, car elle ne voulait plus d’enfant. Toutefois ses beaux-parents l’en ont dissuadé et elle a eu un garçon. Elle souligne que si une femme ne veut pas d’enfant, elle a le droit d’interrompre sa grossesse : « I didn’t want the third one. I already had two kids, I bought medicine to abort the third one, but everybody was saying, don’t do this, maybe it will be a boy! The third one was a boy. » Thaminah avait déjà deux filles lorsque ses beaux-parents auraient insisté

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sur le fait qu’il y ait une possibilité pour qu’elle ait un garçon à la troisième gros- sesse.

Plusieurs femmes ont voulu souligner l’importance d’utiliser des contraceptifs ou encore d’avoir accès à des cliniques pour interrompre leurs grossesses. Notamment, Thaminah donne son opinion sur le contrôle des naissances : «Now I don’t want, I take same like «COPPER T» (stérilet), kind of contraception. I got 3 kids in 3 years. I didn’t use abortion. I think that if someone doesn’t want a kid, then by mistake it happened then she should do abortion. » Thaminah considère important que les femmes puissent avoir la possibilité d’interrompre une grossesse, si celle-ci est non désirée.

Eliza au même titre que Thaminah considère qu’il est primordial pour elle de parler des IVG. Autrefois, c’était moins accessible, plus tabou et moins sécuritaire, mais maintenant qu’il est possible de le faire à l’hôpital, c’est préférable d’aller à cet en- droit. N’ayant qu’un seul salaire de 8000 roupies74 par mois pour la famille, elle me mentionne qu’ils ont discuté son mari et elle concernant les deux dernières gros- sesses et étant donné leur situation économique précaire, ils ont décidé ensemble d’interrompre ces grossesses.

Avoir le contrôle de son corps, c’est un choix et un droit selon les femmes rencon- trées. Les femmes ont répondu qu’elles avaient le contrôle de leur corps et que c’était leur décision :

Yes I have right, I want to be strong. I know about precautions, I got control of my body. Nobody will say don’t do abortion. I will do myself, nobody will disagree, and it’s my decision. Karîma, 25 ans, musulmane Yes, it’s our own wish. Yes we have control of our body. Yes, it’s ok. Yes it’s good, before I forgot sometimes, so I take pills (anovulants) since 3 years, I didn’t get pregnant, so it’s effective. Now I don’t want, I take same like «COPPER T» (stérilet), kind of contraception. I got 3 kids in 3 years. I didn’t use abortion. I think that if someone doesn’t want a kid, then by mistake it happened then she should do abortion. Thaminah, 24 ans, musulmane

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Une autre jeune femme a mentionné qu’elle avait le contrôle de son corps, mais qu’il semblait y avoir également un contrôle effectué par son entourage concernant ses grossesses :

« Yes, there is control of pregnancy. Sometimes people they think I need kid after 2 years. So it’s necessary. Sometimes we don’t want to get pregnant so fast. Yes we can. » Ikrâm75, 25 ans, musulmane

Yes, it gives power. Like authority, whatever I want to do. If we don’t want to get pregnant 5 years, then we have the choice. Yes its power. » Karîma, 25 ans, musulmane

Elles semblent ici toutes deux faire mention de l’importance pour les femmes d’avoir la possibilité de pouvoir planifier leurs grossesses, tant en termes de nombre que d’espacement. Certaines femmes disent avoir eu suffisamment de grossesses. À ce propos, quelques-unes, âgées entre 25 ans et 30 ans, ont mentionné ne plus vouloir d’enfants et disent avoir subi ou vouloir subir une intervention chirurgicale pour ne plus avoir d’enfants. Selon elles, rien ni personne ne pourrait les empêcher de prati- quer cette opération (!) :

Yes I think yes we have control. When I got my last girl, I said to him that I wanted to do operation. So my husband said: if you want this, we will do this. Badia76, 30 ans, musulmane

Yes I have control. Now I want to do operation. Nobody will tell me not to, I will do. Arya77, 25 ans, hindoue

Three times I got pregnant, no abortion. I have lost a child in the womb at 5 months, it was a boy. I did operation; I don’t want any other kid. Yes I have power because of technologies, I did operation, my age is less, they took out my ovary, and it means that I have power. Farah78, 25 ans, musulmane

Farah observe que malgré son jeune âge, elle dit avoir pu faire cette opération et semble dire qu’elle aurait trouvé une source de pouvoir et de contrôle sur son corps grâce à ces interventions chirurgicales. Plusieurs femmes ont mentionné comme Farah que ces technologies donnent du pouvoir aux femmes et pour l’illustrer elles

75 Ikrâm a maintenant 25 ans, elle est mère de 4 enfants; elle n’en veut pas d’autre, car elle est en attente de son divorce (mariée depuis ses 14 ans).

76 Badia est une jeune femme musulmane de 30 ans, elle a 5 enfants, dont 4 filles et un garçon. 77 Arya est une jeune femme hindoue de 25 ans, mère de 3 enfants, 2 filles et un garçon 78 Farah est une jeune femme musulmane de 25 ans, elle a 2 enfants, un gars et une fille.

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ont voulu mettre en relief l’exercice de leurs droits en matière de santé reproductive dans le contexte économique actuel :

Yes, the technologies are important, this time of years, expensive life, so we need precautions. Technologies helps. Yes. I have enough kids, of course I have right to take abortion or some precautions. I want to give nice education, proper food to them, I cannot manage another child. Technologies helps and I have right to use them. Houriya, 29 ans, musulmane

Ikrâm quant à elle nous transmet ses connaissances pour prévenir une grossesse non planifiée, un moyen contraceptif qui coûte moins de 10 $ canadiens, elle nous décrit les étapes à suivre :

I know how to stop pregnancy, I know the precautions. Of course I have right. Whenever I want, I will buy some medicine. You can take 400 roupies tablet, and eat it. Ikrâm, 25 ans, musulmane

Elle semble souligner ici que peu importe le moment où elle voudra effectuer un choix, elle aura l’opportunité de terminer une grossesse avec l’aide de médicaments qui sont à sa portée, en vente libre. Malgré la grande accessibilité aux contraceptifs, Ikrâm avec un salaire de 2500 roupies par mois, pour elle et ses 4 enfants, cette somme semble être une dépense considérable pour sa famille.

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