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Se saisir d’une problématique internationale, bousculer le paradigme de la

paradigme de la violence

La nuit du samedi 03 au dimanche 04 mars 2018, quelques jours avant la restitution de cette thèse, un client est poignardé de deux coups de couteau sur le parking de la discothèque « le Tremplin », à Montauban de Bretagne (Ouest-France, 2018-a), tandis qu’un autre est abattu d’un coup de fusil de chasse de gros calibre dans le dos devant le bar de nuit « le

Cubanacan », la veille, la nuit du vendredi 02 au samedi 03 mars 2018, à proximité du

centre-ville de Rennes (Ouest-France, 2018-b). Voici deux exemples de ce qui émerge des violences en établissements de nuit dans les faits divers. L’extrême des blessures graves et du meurtre, sur notre terrain d’une préfecture bretonne, que l’on pourrait pourtant imaginer "tranquille", touche tant les portiers et videurs que les clients, avec une certaine régularité (A). Face au désintérêt français pour cette problématique bien tangible, des études internationales de premier ordre montrent un objet qui est devenu une priorité de santé publique aux quatre coins de la planète (B). Le but de cette section est de se saisir de cette problématique internationale en montrant l’extrême des possibles et sa prégnance, afin de mieux bousculer ensuite le paradigme de la violence porté par les études criminologiques s’accaparant tant l’objet des violences en établissements de nuit que de ceux qui en ont la charge de la gestion, les agents de sécurité. Ce n’est qu’à partir de cet état des lieux qu’il sera possible de retracer les enjeux et la mécanique complexe des heurts, bagarres et rixes, restitués dans leur logique sociale.

§ A. Faire les faits divers

Comprendre l’ordre d’interactions des conflits et l’ordre d’existence des agents de sécurité qui sont chargés de leur gestion dans l’ordre social des établissements de nuit nécessite de restituer les possibles des violences. Nous le verrons, E. Goffman base son explication des interactions sociales sur la peur de la perte de la face et sur la volonté conjointe de maintenir une définition stable de la situation (Goffman, 1988-a [1953] ; Cf. Chap. Intro, Sect. 2, d). Une hypothèse centrale de notre analyse du cadre dominant de déroulement du processus conflictuel en établissements de nuit se base sur la volonté des

acteurs de minimiser les risques d’atteinte à leurs intégrités corporelle et sociale. Répondre à cette hypothèse implique de vérifier les manifestations extrêmes de défaillance du processus de régulation. Celles-ci peuvent être restituées à travers les faits divers, ré-agencés dans le quotidien vécu des agents de sécurité. À son paroxysme, à l’extrême du risque et du danger, celui-ci commence par un meurtre.

Samedi 23 Avril 2016, 08h53

Je me réveille, éteins mon téléphone-alarme et regarde mes SMS dans la foulée : M, trentenaire travaillant à Clermont-Ferrand :

— ça va toi ? Il y a un videur qui est mort cette nuit sur Rennes... C, étudiante Rennaise :

— c'est horrible. Hier je suis passée près de la rue de la soif qui était barrée. Et en fait un videur s'est fait

trancher la gorge par un connard saoul.

J’ai une seconde d’incompréhension, je saute du lit en réflexe, et pense à un portier que je connais dans cette rue, auquel je me suis lié à la « Cave ». J'ai peur que ce soit lui. C’est sûr, c’est lui. Je suis pris à la gorge d’une peur irraisonnée. Je fonce ouvrir mon ordinateur, me connecte : rien sur les serveurs « Google », « Yahoo », ni sur mon « Facebook ».

Je tape « videur/Rennes/égorgé », cinq articles apparaissent (Ouest-France, France-info, France-bleu, Le Dauphiné, Direct-matin). L'information se résume à « durant une soirée reggae vendredi vers minuit moins le

quart », « bondée / à l'Aeternam / rue st Michel », « un videur de 35 ans » s'est fait « trancher la gorge avec un objet tranchant », par « un jeune homme fortement alcoolisé », qu'il « refusait à l'entrée de son établissement ».

Le coupable s'est rendu de lui-même à la police. Un seul témoignage :

« "J'ai vu un mec à terre, les pompiers étaient en train d'essayer de le sauver mais ils ne pouvaient plus rien

faire. Il y avait du sang partout", raconte Moussa, l'un des clients du bar devant lequel s'est déroulé le drame ».

Je ne connais pas le portier qui y travaille en ce moment, cela tourne pas mal chez les agents. Je m'inquiète en me demandant si ce n'est pas un collègue et ami qui a fait un extra ou un gars de la boîte de prestation qui aurait été mis là. Je cherche davantage d'informations et constate que le site « jeuxvideos.com » héberge déjà un forum sur le sujet :

« Chaud le videur égorgé à Rennes »

Sam-Umtitan 01:46:50

— Rue de la soif ... La crème de la crème Vavan_Banni 01:50:31

— Hein? J'y étais hier soir plus tu tiens ça d'où? Kevin-Gameiro 01:52:18

— J'ai vu une dépêche Ouest-France moi aussi y'a 15-20 minutes C'est quand même de la vraie merde cette rue

putain, ça m'étonne à peine vu le genre d'individus qui y traînent

Kevin-Gameiro 01:52:44

— http://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/rennes-un-jeune-homme-alcoolise- tranche-la-

gorge-dun-videur-4179788

Sam-Umtitan 01:52:45

— Connaissances.. J'y ai passé 3 ans pour mes études ..

Le videur de l'eternam

Mont_Ventoux 01:53:50

— Je trouve vmt pas un truc de sympa à dire sur un videur, donc je vais m'abstenir. Felten 01:55:27

— le videur portait une robe il parait

Sam-Umtitan 01:57:15

— Haha t'inquiètes mont Ventoux j'aurais presque envie de sortir un "mérité" mais bon...

BlueOrBlue 02:01:12

— Réaction humainement logique malheureusement DoctrineDark 02:04:29

CADRES DE LA RECHERCHE

Section 1. Bousculer le paradigme de la violence

— Ce qu'a fait le type est inadmissible. Ceci dit, il est exact que les videurs font toujours les gros kékés et

n'attirent pas la sympathie.

9h05

J'appelle mon directeur de recherche, son téléphone est éteint, il doit dormir. Ces réactions m'énervent, je m'habille et vais voir sur place, à quelques rues de chez moi. Le marché est en train de se dresser à une centaine de mètres de là. Le lieu est désert. Un cordon de police délimite l'entrée et une gerbe de fleurs trône au milieu, dans une bouteille de vin rouge faisant office de vase. Quatre journalistes, dont une a déjà rangé sa caméra, discutent de manière très détachée. Je leur demande s’ils savent qui c'était, ils me disent qu'ils n’ont pas plus d’informations que moi. Des larmes me prennent à la gorge malgré moi. Je regarde cette porte et m'imagine étendu là. Je suis sous le choc. Je m'éloigne, puis reviens voir la porte, où sont épinglés deux écriteaux en carton : « pour l'éternité » et « ad vitam aeternam », en guise de jeu de mot avec le nom du bar, l’ « Aeternam ». 9h20

Un homme très alcoolisé, assez connu dans le coin pour écumer les bars de jour, vient me voir et me dit « c'est

mis sur le journal », « ça c'est une catastrophe, pauvre gars ! », « c’est le grand là, non ? ». Je tente d'appeler

des collègues des rues avoisinantes. Personne ne me répond, à cette heure ils dorment, tous les établissements ouvrant de nuit sont fermés, il est impossible d'avoir une information de première main. Je vais au bar d’en face, mais le patron ne sait absolument rien, et semble ne pas en avoir grand-chose à faire. Un homme de la quarantaine passe devant et me dit « je viens juste d'entendre ça, j'espère qu'ils vont le chopper...». Je ne parviens pas à joindre le gérant de « Shield sécurité », l'entreprise de prestation dispatchant la totalité des agents travaillant dans le milieu de la nuit et n'étant pas embauché en direct par les établissements. J'achète le journal au bureau de tabac, à cinquante mètres de là. Le buraliste et les deux clients ne savent rien. J'arrive au café qui fait l'angle, je m'installe pour noter, le barman n'en sait pas plus.

9h25

Je parviens à joindre mon directeur, qui me dit qu'il n'était absolument pas au courant et du coup s'inquiète du fait que j'aille bien. Il me dit qu'il faut que je fasse des copies d'écran.

9h30

Je parviens finalement à joindre Patrick, un collègue qui travaille à côté. Il me dit que c'est « un gars qui

travaille chez Planète », un agent de sécurité de jour. Il est vrai que, contrairement à ce que dit France-bleu, il ne

s'agit pas d'un bar de nuit. Il ne prend un agent de sécurité que pour les soirées à thèmes ou les « gros soirs ». Il me dit « non t'inquiète », « c'est pas un portier… en tout cas c'est pas un gars de chez Shield, t'inquiète ». Je lui demande :

— Et ça va toi ? — Ouais, ouais, ça va.

Sa voix ne laisse transparaître aucune émotion particulière. Il retourne d’ailleurs se coucher. Le gérant de «

Shield sécurité » me rappelle, il vient juste d'apprendre le meurtre. Il sait juste que ce n'est « pas un gars de chez nous ». Il me demande si je sais qui c'est. Je lui répète ce que m'a dit Patrick. Il me demande s’il travaille en

direct, je lui dis que je pense que oui. Il me répond, avec une voix mi amusée mi contente, « bah dis donc, ils

sont dans la merde ! », sans autre préoccupation. Il clôt la conversation, « bah tiens-moi au courant ! Tu m'envoies par SMS, je suis pas joignable ». Je retranscris.

10h40

Je retourne sur le lieu du drame, sous le choc. Je m'imagine à sa place et le nombre de fois où j'y ai échappé. Un jeune homme d'une vingtaine d'années parle à un homme de la cinquantaine. Il a la voix cassée et sent le vin, il était visiblement de sortie dans la nuit et n'a pas dormi. Il explique que « la rue st Mich va continuer d'exister,

elle doit continuer d'exister », qu'il faut penser que « la rue st Mich c'est plus que ça, tu vois, c'est un truc, les gens ils font la fête, ils s'amusent », « tu vois, ce soir, les gens ils seront là, ça sera la fête, ils picoleront, ils s'amuseront », « la rue st Mich c'est la vie quoi » ! Il explique que ce qui s'est passé est un vrai drame, que cela

l'a choqué et profondément affecté. Dès que les gens du marché sont arrivés, ils sont allés acheter des fleurs, qu’ils ont mises dans une bouteille de vin. Mais avant, « presque tous les patrons des bars de nuit sont passés

poser des fleurs, c'est ça dont faut se souvenir, tu vois, dès quatre heures ».

Je rentre dans la discussion, alors que je suis sous le choc. Je sens les phrases qui me précèdent, dans une sensation étrange de dépassement de moi. Là je remarque que la personne qui lui parle a un dictaphone, qu'elle dissimule discrètement dans sa poche. Le jeune homme explique qu'apparemment le coupable est quelqu'un que l’agent de sécurité a sorti et qui l'a planté à la gorge avec une bouteille. Cette version me semble plus cohérente qu'un candidat à l’entrée refusé qui l'aurait attaqué directement de face, à la porte… d'autant que ce bar a trois accès, qui peuvent difficilement être barrés d'un seul agent. Je reste dubitatif :

— Mais y a pas de portier ici d'habitude… — Ouais, mais c'était une soirée spéciale.

Le journaliste m'interroge à mon tour. Je ne sais pas trop ce que je dis, mes propos sont confus, je suis incapable de m'en souvenir cinq minutes après. Il s'en va, me laissant avec le jeune homme. Ce dernier me dit « ouais, mais

tu vois, eux c'est ça, ils salissent tout, il va garder la violence et tout et il va tout foutre en l'air ». « La rue st Mich c'est pas que ça, mais ils sont là que quand y a un truc, tu vois » ! Il m'explique que lui était au bar en face

et qu' « il y a une fille qui a débarqué en gueulant "il est mort" !!! », avec des tâches de sang sur son chemisier. Au début ils ont cru qu'elle « était trop bourrée », ou qu' « elle se tapait un bad trip », mais en voyant les tâches, il est sorti voir et là « y'avait plein de monde, c'était l'effervescence ! Les gens, y avait plein de gens, on voyait

rien [...] alors j'ai fait un peu le tour, tu vois ! Là… (Son regard s'évade) là, j'ai vu les deux baskets, tu vois… et le jean… et les gens... le jean, un gars allongé quoi... et là… comme dans les séries télés, tu vois. Une fille en blanc, comme les experts, tu vois. (Il s'arrête) Et là… là, bah une tenue blanche, et les genoux rouges. Rouges, du sang quoi. Et là, bah tout le monde a compris. [...] Vite ils ont mis des parasols pour protéger, tu vois, parce que tout le monde voulait voir ». Il m'explique que c'est lui qui a mis le carton, en haut, qu'il est beau. C'est « de la poésie en carton ». Et surtout, ce qui est important pour lui, c’est que « les gens, ils étaient vraiment solidaires,

[...] ils ont tout de suite mis "ad vitam aeternam" ». Il ne se rend pas compte qu'il n'a pas un mot pour le gars directement, mais ne fait que parler du bar, de la soirée, de la fête qu'il faut préserver. On discute avec le jeune homme, puis je m'éloigne.

11h

Quelques fleurs ont été déposées. Je suis toujours sous le choc. Je regarde les gens qui passent devant, comme si de rien n'était, et qui vont au marché, la foule d'un samedi qui commence. Une dame parle avec deux hommes, dont un patron de bar de nuit proche que je connais de vue. Je les écoute, en me faisant voir. Le patron de bar est interrogé par une journaliste. Je suis assez d'accord avec ce qu'il dit. Il explique les conséquences des politiques publiques sur les problèmes de sécurité actuels, le changement des problèmes en intérieur, qu’il s’agisse de la recrudescence de bandes organisées dont le deal de drogue et les vols sont le fond de commerce, ou encore de l’évolution des violences, cherchant davantage à tuer et blesser grièvement qu’à vaincre « dans les règles », en vainquant socialement.

CADRES DE LA RECHERCHE

Section 1. Bousculer le paradigme de la violence

Elle commence à interroger le second, qui selon ses dires avait été patron de bar juste à côté, de 1984 à 1995. Il lui donne son avis sur la violence, expliquant combien le milieu s'est développé et qu'« à l'époque, dans tout le

quartier on n'était que deux ». Pendant ce temps-là le patron de bar me prend à part et me dit que « ça va encore retomber sur les autres bars », qu' « ils vont encore faire l'amalgame avec les bars de nuits, etc. ». Il me

confirme que le patron du bar a sûrement embauché l’agent en direct, qu’il n’y a pas de portier ici d’ordinaire, mais que c'était une soirée spéciale. Cela l'étonnerait qu'il soit déclaré, et « ça, ça va faire mal à tous les bars ». Il me dit que lui prend un prestataire de service, même s’il ne précise pas que ledit prestataire les sous-paye pour ça, et même si son portier, que je connais bien, souhaiterait être embauché en direct. J'apprends ensuite que l'agent s'appellerait Saïd. Je ne pense pas le connaître, « c'est pas un portier mais un mec de jour qui fait des

extras ». Il a l’air assez bouleversé, lui aussi cela lui « file un coup » : « des fois je fais la porte aussi, pour filer un coup de main, quand il (le portier) rentre régler un problème… eh… ouais, j'imagine... ».

La journaliste m'interroge. Mes propos sont moins confus mais toujours incohérents. Je suis incapable d'agencer mes idées malgré mes efforts. Je suis conscient du fait que ce soit elle qui y taillera selon son bon vouloir, cherchant ce qui l'intéresse. Cela me laisse une grande frustration, mais, sous le choc, je ne parviens pas à me taire.

11h20

Je passe devant un magasin, à proximité, dont je connais le gérant. Nous discutons deux minutes. Il me dit que « le mec, Saïd il s'appelait apparemment ». Il ne le connaît pas, mais est choqué et trouve que « putain à la

gorge faut le vouloir quoi ! [...] Un tesson de bouteille, c'est bien dégueu ! ». Cette version semble se confirmer

(nous apprendrons plus tard qu'il s'agissait en réalité d'une lame). 11h30

Je passe de nouveau devant le lieu du drame. Il n'y a plus aucun journaliste. La vie suit son cours, juste le ruban et les fleurs. Les gens vont à leur marché comme si de rien n'était.

Au final, nous apprendrons que le portier avait bien été recruté en direct pour une soirée spéciale. Il a été attaqué à la gorge, à l’intérieur du bar, pas loin de l'entrée, au couteau, par un client alcoolisé qu’il « connaissait » et avec lequel il avait un différend. Un punk, témoin, expliquera à l’observateur comment il a mis les doigts dans la gorge, pour essayer de fermer la plaie, un autre lui précisera comment l’attaquant l'a pris par surprise, en un éclair. Il s’agissait en fait d’un ancien collègue avec qui l’enquêteur avait été amené à collaborer très brièvement. Nous le verrons, cette scène symptomatique aura de lourdes répercussions sur l’ordre d’existence des agents de sécurité. Fait rarissime, une action collective est organisée par les agents de sécurité travaillant en établissements de nuit le 25/04/2016, une marche le lundi après-midi en centre-ville, réunissant environ 300 personnes, selon les médias, incluant « proches de la victime », agents et « anonymes », avec la présence de France 3 (France 3, 25/04/2016). L’enquêteur ne s’y est pas rendu, malgré le potentiel de recueil de données de la situation, en raison de l’état de choc. Lorsqu’il interroge ses collègues, les avis sont partagés. Un n’y est pas allé parce que « ça sert à rien », d’autres parce que trop remués, ou pas au courant. Au final, sur les dix agents interrogés sur la question travaillant dans les rues avoisinantes, seuls trois s’y sont rendus, incluant les deux seuls portiers travaillant dans la rue. Le crime met la ville en émoi l’espace d’un jour ou deux, puis plus rien. Le tchat est assez évocateur de ce que « méritent » les agents de sécurité, on ne voit « rien de sympas » à dire. Un agent de sécurité assassiné en devient même responsable. La réaction, un coup de

couteau à la gorge, était même « humainement logique ». Les personnes du milieu, interrogées, clients comme chefs de bars ou employeurs, sont davantage préoccupées par les répercussions socio-économiques que par cette vie qui s’est éteinte et par le traumatisme pour les autres agents de sécurité, qui continuent de risquer la leur. La fête doit continuer, après tout. Ce « n’est pas ça », la fête. Pour les clients et les employeurs, il ne faut pas tout résumer à cela, c’est secondaire. Alors on pose un écriteau en faisant un jeu de mot amusant au nom du bar, on pose quelques fleurs, puis rien. Aucune mobilisation de clients ou du tout public. Le bar, avec une façade anciennement de couleur bordeaux, sera très vite entièrement repeint, non pour changer de nom ou d’identité pour effacer le drame, simplement pour être repeint et