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transformations urbaines

6.2.2 Ségrégation : enjeux et débats

Les études portant sur les processus d’intégration des immigrés mettent l’accent sur les problèmes éventuels engendrés par la concentration des familles immigrées dans certains quartiers. Aussi bien dans le débat français que dans le débat allemand sur l’intégration des descendants des immigrés, la ségrégation urbaine est une dimension importante sujette à une évaluation scientifique constante.

A l’heure actuelle, les études quantitatives comparatives franco-allemandes traitant de la dimension ethnique de la ségrégation urbaine et de la structure économique et sociale des quartiers ségrégés sont rares. Dans son livre portant sur les jeunes dans les quartiers défavorisés français et allemands, Ottersbach souligne que la situation des jeunes dans les quartiers défavorisés est meilleure en Allemagne qu’en France. D’une part, la ségrégation spatiale en France est particulièrement prononcée, aussi bien entre les différentes régions qu’à l’intérieur même des régions et des villes et, d’autre part, les systèmes de protection sociale en France ne permettent pas

d’éviter de glisser dans la pauvreté.1 Pour certains sociologues, c’est précisément la force de

l’Etat-providence en Allemagne et l’intégration des immigrés en son sein qui auraient empêché,

jusqu’à aujourd’hui, l’éclatement d’émeutes dans les quartiers défavorisés.2 Cependant, dans un

rapport d’expertise soumis à la Commission indépendante pour l’immigration en Allemagne, Häußermann et Siebel montrent que les conflits pouvant résulter de la ségrégation sociale et résidentielle dépendent largement du degré de concurrence existant entre les groupes qui se

partagent les ressources les plus rares sur le territoire.3 Les auteurs donnent l’exemple de la

situation des familles immigrées turques dans le quartier de Kreuzberg à Berlin qui se partagent l’espace avec la scène alternative berlinoise. Ils concluent que ces deux groupes ne se font pas concurrence étant donné que leurs besoins sont divergents quant à l’accès aux ressources et à

1

Cf. Markus Ottersbach, Jugendliche in marginalisierten Quartieren. Ein deutsch-französischer

Vergleich, VS-Verlag, Wiesbaden, 2004, p.70.

2

Cf., entre autres, Dietmar Loch, « Soziale Ausgrenzung und Anerkennungskonflikte in

Frankreich und Deutschland ». in Wilhelm Heitmeyer et al., Die Krise der Städte, Suhrkamp,

Frankfurt/Main, 1998, p. 266-293 et Dietmar Loch, « Jugendprotest in französischen Vorstädten.

Von der Gewalt zur Integration durch Anerkennungskonflikte? » in Roland Roth et Dieter Rucht

(eds.), Jugendkulturen, Politik und Protest, Leske+Budrich, Opladen, 2000, p. 263-282.

3

Cf. Hartmut Häußermann et Walter Siebel, Soziale Integration und ethnische Schichtung –

Zusammenhänge zwischen räumlicher und sozialer Integration, Gutachten im Auftrag der Unabhängigen Kommission „Zuwanderung“, Berlin/Oldenburg, Mars 2001.

l’espace. L’identité de la scène alternative berlinoise étant forte, ceux qui lui appartiennent ne se sentent pas menacés par les immigrés en place depuis des décennies dans le quartier.

La ségrégation est un problème en particulier pour le développement des jeunes adolescents. En effet, un point commun à la France et l’Allemagne concerne la jeunesse de la population vivant dans les quartiers dits défavorisés. En France, la part des jeunes de moins de 25 ans dans la population totale des quartiers qui présentent des difficultés sociales et économique avoisine les 40 à 50 %. Dans certains quartiers, ils représentent même jusqu’à 60 % de la population. On retrouve en Allemagne également cette sur-représentation des jeunes dans certaines zones urbaines caractérisées par de sérieux problèmes sociaux. Cependant, en moyenne, la part occupée par les jeunes dans la population totale est bien moins élevée qu’en France. En effet, dans la plupart des quartiers, les moins de 25 ans représentent 15 à 20 % de la population et atteint seulement dans

certaines zones 25 à 30 %.1

Les problèmes sociaux sont similaires des deux côtés du Rhin. A Chorweiler, par exemple, un ensemble urbain à la périphérie de Cologne non loin des usines Ford à Niehl, le taux de chômage atteint 25 % et environ 23 % des habitants reçoivent l’aide sociale. Les immigrés représentent près de 40 % de la population. Pour la France, dans les zones urbaines sensibles (ZUS), la population

immigrée2 représente 18 % de la population totale. Les ménages d’ouvriers y sont sur-représentés

alors que les ménages dont la personne de référence a un statut de cadre sont plus que rares. L’ancrage dans le quartier est fort et les possibilités d’en sortir, en particulier lorsqu’il s’agit d’un quartier situé en périphérie, sont assez limitées. En effet, plus du tiers des ménages dans les ZUS ne possèdent pas de voiture. Sur l’ensemble de la population, le taux de chômage a augmenté de 6 points entre 1990 et 1999 dans les ZUS passant de 19 % à 25 %. En 1999, il dépassait les 35 % parmi les moins de 25 ans. Ceci est un indicateur d’une détérioration des conditions de vie de beaucoup

d’habitants de ces quartiers.3

Bien plus que la concentration de familles caractérisées par leur expérience migratoire, c’est la concentration de groupes ayant en commun la pauvreté économique et une grande vulnérabilité

sociale qui pose problème. L’éventualité de l’émergence de ghettos à l’américaine en Allemagne

et en France suscite depuis longtemps des craintes aussi bien chez les politiques que chez les sociologues. Mais comme le note Loch, les quartiers défavorisés français et allemand se distinguent des ghettos américains par la diversité des origines qu’ils rassemblent :

1

Cf. Markus Ottersbach, Jugendliche in marginalisierten Quartieren..., op. cit., p. 61 et p. 66.

2

Personnes nées étrangères à l’étranger et venues s’installer en France (définition adoptée par le Haut Conseil à l’Intégration depuis 1991). Ne sont donc pas comptabilisées ici les enfants des immigrés.

3

Cf. Philippe Choffel, Emploi et chômage dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.

Quelques repères statistiques. Délégation ministérielle à la ville. Mission Observation, Vielle scientifique, Evaluation, 2002.

« Die ethnische Heterogenität bleibt ein wesentliches Merkmal der sozial benachteiligten Stadtviertel in beiden Ländern, wobei jenseits des Rheins die ethnischen

Beziehungen viel prägender sind. »1

Traduction : « L’hétérogénéité ethnique reste une caractéristique essentielle des quartiers défavorisés dans les deux pays, même si de l’autre côté du Rhin [i.e. en France] les relations ethniques sont plus prononcées. »

Pour Favell2, la France est le pays européen qui ressemble sur le plus de dimensions aux

Etats-Unis : triomphe du libéralisme et évolution de la géographie urbaine des cités françaises avec des quartiers où se concentre la pauvreté. Néanmoins, à ces similarités doit être ajoutée une différence importante qui a trait à la composition ethnique hétérogène des banlieues en France, même si certains groupes de populations immigrées ont tendance à être sur-représentés dans certains

quartiers.3 Les banlieues regroupent les populations originaires d’Afrique noire, du Maghreb et du

Moyen Orient mais aussi des familles de « Français d’origine », souvent issues des classes populaires, qui sont restées vivre dans ce qu’on appelle les « grands ensembles ». Les ghettos dans

lesquels vivent les Black Americans se caractérisent par une forte homogénéité sur le plan ethnique

associée à une forte exclusion économique et sociale. A côté de cela, dans d’autres quartiers, se concentrent les populations mexicaine, chinoise, coréenne ou encore japonaise. L’éventuelle apparition de ghettos à l’américaine en Allemagne est un sujet qui revient aussi souvent dans le discours public en Allemagne. Mais là encore, les quartiers à forte concentration d’immigrés, bien que marqués par la présence des familles d’origine turque ou arabe, sont loin d’être des lieux homogènes en termes ethnique. Dans les quartiers à la périphérie des villes de l’ex-Allemagne de l’Ouest, la cohabitation entre les familles turques et les rapatriés d’Europe de l’Est n’est d’ailleurs

pas toujours facile4 ; ce qui rappelle les tensions qui surviennent régulièrement entre les Black

Americans et les Latinos dans certains quartiers de Los Angeles.

Même si les populations « d’origine étrangère » sont souvent concentrées par origine5 dans les

quartiers les plus défavorisés en France comme en Allemagne, la forte présence des familles immigrées peut s’expliquer par plusieurs facteurs : l’histoire de leur implantation et de leur répartition géographique, le manque d’opportunités de mobilité sociale et géographique qui leur permettraient, comme cela fut le cas pour les classes ouvrières, de déménager pour aller s’installer dans d’autres quartiers et pour finir, la recherche de l’entre-soi.

1

Cf. Dietmar Loch, « Soziale Ausgrenzung und Anerkennungskonflikte... », op. cit., p. 291.

2

Cf. Adrian Favell, Philosophies of integration, op. cit., p. 189.

3

Cf. Loïc Wacquant, « Pour en finir avec le mythe des ‘cités-ghettos’: Les différences entre la

France et les Etats-Unis », Annales de la recherche urbaine 54, 1992.

4

Cf. Hervé Vieillard-Baron, Les quartiers sensibles en France et en Allemagne : approche

comparative. Rapport final, 2001.

5

A Paris par exemple, les Algériens, les Tunisiens et les Africains sont plutôt ségrégés dans le Nord-Est et très présents dans la banlieue parisienne traditionnellement ouvrière. Les Asiatiques

quant à eux sont concentrés en partie dans les 13ème et 19ème arrondissements de Paris alors que les

Portugais vivent souvent dans l’est de la petite couronne et dans les 16ème et 7ème arrondissements.

Après 1968, les locataires français les plus solvables ont quitté les grands ensembles urbains construits en France dans les années 1950 et 1960, dans le cadre de la construction des logements sociaux, pour s’installer dans des maisons individuelles. Les appartements que les familles d’origine françaises ne voulaient plus ont alors été loués aux familles immigrées qui purent ainsi quitter les bidonvilles. Même si un système de quotas fut alors mis en place afin de veiller à un mélange des nationalités au sein de certaines cités, la concentration des populations immigrées n’a pu être évitée. La spécificité de l’Allemagne réside dans la faiblesse du parc locatif social. Ce dernier étant nettement moins développé qu’en France, les étrangers font face à de grandes difficultés pour se loger dans le parc locatif privé. Il sont ici victimes de discrimination ; souvent, les propriétaires préfèrent louer leurs appartements à une famille d’origine allemande qu’à une

famille turque jugée nombreuse.1 Il est donc très difficile pour les familles immigrées de quitter le

quartier dans lequel elles ont été implantées.

Les familles les plus démunies, immigrées ou autochtones, sont ainsi concentrées en France et en Allemagne dans les quartiers urbains les plus dégradés. Les plus jeunes ont peu de perspectives sociales, connaissent souvent l’échec à l’école et se retrouvent plus souvent que les jeunes natifs sans qualifications et donc sans emploi. Par ailleurs, ce terrain est très favorable au développement de stratégies informelles de « survie » comme le trafic de drogues. La plupart des jeunes dans les quartiers défavorisés ont un désir profond de fuir ce quartier et de s’installer, une fois entrés sur le marché du travail, dans des quartiers « plus tranquilles » et moins stigmatisés et stigmatisant. Les jeunes ne sont d’ailleurs pas les seuls à vouloir fuir les quartiers défavorisés. Beaucoup de ménages des classes moyennes ont déjà pris la porte de sortie pour aller s’installer dans des

quartiers plus accueillants pour eux et pour leurs enfants. Ce phénomène de gentrification renforce

la relégation des populations les plus défavorisées et provoque une dépréciation de l’ensemble du

quartier. Ces processus peuvent être observés dans les deux pays2 et ils ont des répercussions

fatales à la fois sur la démocratie territoriale, la participation sociale et le tissu économique et social. Ainsi, les habitants de ces quartiers ont bien plus en commun leurs caractéristiques sociales et économiques que leur origine culturelle ou ethnique.

Il n’en reste pas moins que la ségrégation urbaine à caractère « ethnique » peut présenter, pour les populations concernées, des avantages et des inconvénients. En ce qui concerne l’Allemagne et la France, la concentration des immigrés est analysée à la fois en termes de problème pour l’ensemble de la société, puisqu’elle remet en cause le principe d’égalité des chances et de cohésion sociale, et en termes de problème pour les immigrés et leurs familles puisqu’elle peut,

1

Cf. Maurice Blanc, « Von heruntergekommenen Altbauquartieren zu abgewerteten

Sozial-wohnungen », Informationen zur Raumentwicklung 7/8, 1991, p. 447-468.

2

Cf. Hartmut Häußermann et Andreas Kapphan, « Berlin : Bilden sich neue Räume sozialer

Benachteiligung », in Sebastian Herkommer (Hrsg.), Soziale Ausgrenzungen. Gesichter des neuen

Kapitalismus, VSA-Verlag, Hamburg, 1999, p. 187-208 et François Dubet et Didier Lapeyronnie,

dans certains cas, mettre un frein à leur intégration. En réalité l’évaluation des effets du regroupement dans l’espace physique de populations d’origine immigrée est un problème en soi

puisque la ségrégation peut avoir des effets aussi bien négatifs que positifs.1 En effet, sur la

dimension économique, une forte concentration de ménage pauvres dans un quartier influe sur la qualité des biens et services proposés et entraîne dans certains cas une dévaluation de l’attractivité pour d’éventuels locataires dans le quartier en question. A l’inverse, l’entre-soi peut signifier une présence d’opportunités d’emploi au sein du réseau de la communauté, en particulier dans le cas de l’existence d’une « économie ethnique ». Sur la dimension sociale, la concentration peut

protéger les individus de l’isolement social et d’un état psychique de « démoralisation »2. En

revanche, elle peut également limiter l’ampleur et la « qualité » des réseaux sociaux. En quittant les lieux de vie dans lesquels le groupe d’origine est numériquement fort, l’individu court le risque de perdre certaines de ces ressources sociales et morales qui peuvent être prépondérantes pour son

bien-être matériel et psychologique.3 En ce qui concerne la dimension politique, la concentration

de populations défavorisées va souvent de pair avec la fuite des élites. Ces dernières sont en effet capables de donner une articulation politique aux problèmes des habitants des quartiers défavorisés. A l’inverse, partageant le même destin, les populations de ces quartiers peuvent être plus à même de s’entendre sur leurs intérêts communs et de créer une certaine mobilisation au sein de la communauté.

Malgré la difficulté que pose l’évaluation de la ségrégation, le discours actuel allemand sur

l’existence ou l’émergence éventuelle de sociétés parallèles, Parallelgesellschaften, est

l’expression directe de la crainte d’un éventuel repli ethnique et du communautarisme. C’est

Heitmeyer qui a introduit le concept de sociétés parallèles dans les années 1990.4 Une revue des

articles de presse sur le sujet démontre que l’émergence de sociétés parallèles pose problème avant tout lorsqu’il s’agit de la population de religion musulmane, en particulier du groupe de population turque, majoritaire au sein de la population immigrée. Ce concept tend par conséquent à associer des traits culturels à des caractéristiques structurelles et sociales et contribue à stigmatiser la population vivant dans ces quartiers. De plus, l’adjectif « parallèle » ne semble pas donner une image correcte de la réalité sociale puisque ces deux mondes, s’ils sont séparés, ne sont pas concevables comme des mondes parallèles au sens géométrique, c’est-à-dire des mondes dont les

1

Ibid.

2

Cf. John Rex, Multikulturalität als Normalität moderner Stadgesellschaften. Betrachtungen zur

sozialen und politischen Integration ethnischer Minderheiten, in Wilhelm Heitmeyer, Rainer

Dollase et Otto Backes (eds.), Die Krise der Städte. Analysen zu den Folgen desintegrativer

Stadtentwicklung für das ethnisch-kulturelle Zusammenleben, op. cit., p. 123-142.

3

Cf. Alejandro Portes et Ruben G. Rumbaut, Immigrant America, op. cit., p. 63.

4

Voir l’article de Wilhelm Heitmeyer dans « Die Zeit » n° 35, 1996 : « Es besteht die Gefahr, dass religiös-politische Gruppen eine schwer durchschaubare ‚Parallelgesellschaft’ am Rande der

Mehrheitsgesellschaft aufbauen könnten. » Traduction : « La société court le risque de voir des

groupes politico-religieux développer une ‘société parallèle’ difficilement pénétrable et en marge de la société majoritaire. »

éléments qui les constituent ne se croiseraient jamais. L’émergence en Allemagne du concept de société parallèle pour décrire à la fois le repli culturel et territorial de certains groupes de populations, repli causé ou renforcé par les pratiques d’évitement à l’œuvre sur le marché du logement, amène à s’interroger sur les effets de la concentration « ethnique » sur les modes de participation des individus. La ségrégation en tant que résultat de pratiques de mise à distance sociale ne peut être le signe d’un déficit d’intégration puisque, souvent, les habitants sont dans l’impossibilité de quitter le quartier. C’est là toute la différence qui doit être faite entre une ségrégation choisie et une ségrégation voulue pouvant, elle, apporter soutien et protection.

6.3 Conclusion

Ainsi, ce chapitre a pu montrer que le contexte dans lequel les immigrés et de leurs descendants des immigrés évoluent est spécifique sur plusieurs points :

1. Les immigrés ont été touchés de manière disproportionnée par le déclin de l’emploi industriel.

Le choc du déclin ouvrier, plus fort en France qu’en Allemagne, remet fortement en cause les opportunités d’emploi de leurs descendants dans ce secteur en France. Parallèlement, la tertiarisation du marché du travail crée une nouvelle demande de main d’œuvre sur le marché du travail qui pourrait engendrer une transition des jeunes vers les emplois de ce secteur. Le capital culturel des jeunes va jouer ici un rôle décisif.

2. Le fort développement de l’entreprenariat au sein des communautés immigrées offre des

opportunités d’emploi. Elles semblent être particulièrement importante au sein de la communauté turque.

3. Au regard du matériau empirique, les problèmes de pauvreté et de chômage chez les immigrés

et les jeunes sont plus prononcés en France qu’en Allemagne.

4. Enfin, en ce qui concerne la dimension spatiale, beaucoup de jeunes nés de parents immigrés

grandissent dans un environnement urbain dégradé. Cependant, la situation allemande en termes de ségrégation urbaine est moins alarmante que la situation française.

Ainsi, ce chapitre a permis de souligner les variations franco-allemandes du contexte économique et social. Cependant, c’est en ayant recours à l’exploitation de données représentatives de la population en France et en Allemagne que des réponses aux questions posées dans ce travail sur le devenir des descendants des immigrés peuvent être données. Tout d’abord, l’école, en tant qu’institution de socialisation, remplit-elle la mission qui lui revient d’éradiquer les inégalités liées à l’origine sociale ? Les systèmes éducatifs français et allemand offrent-ils aux descendants des immigrés les mêmes chances de réussite ? Ensuite, dans quels segments du marché du travail les descendants des immigrés se retrouvent-ils et quels types d’emploi occupent-ils ? L’effet de l’origine « immigrée » sur le risque de chômage est-il plus fort en France qu’en Allemagne ? Qu’est-ce qui caractérise l’emploi des descendants des immigrés dans les deux pays et quelle est la place de ces derniers dans les structures sociales respectives ? Les chapitres empiriques suivants étudient en particulier la

situation des descendants des immigrés maghrébins en France et turcs en Allemagne et analysent les problèmes spécifiques qu’ils rencontrent afin de montrer que ces populations qui semblent au premier abord avoir un destin similaire font face en vérité à des réalités contrastées.

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