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La polyvalence de la spécialité

Beaucoup soulignaient leur découverte d’une pratique beaucoup plus diversifiée qu’imaginée, en termes de suivi de pathologies chroniques, de prévention, de réalisation de gestes techniques, d’accompagnement sur des problématiques liées au travail, ou à la fin de vie.

Une des étudiantes émettait l’hypothèse que cette diversité de compétences pouvait être expliquée par le fait que le médecin généraliste doit pallier le manque de spécialistes d’organes.

« Si on fait le cumul dans une journée, on voit de la neuro, de la gériatrie et on peut avoir un nourrisson qui arrive » (E8)

Quelques-uns découvraient les consultations de suivi ou de renouvellements d’ordonnance sous un autre angle. Loin de l’image des consultations « routinières », ils s’apercevaient que celles-ci pouvaient être l’occasion d’«améliorer» les prises en charge et étaient surtout des moments d’«échange» avec les patients.

« Le renouvellement d'ordonnance, tu fais le point sur la santé en général, tu peux nettoyer la feuille d'ordonnance, c'est pas si simple que ça… ça, ça m'a pas mal surpris. » (E12)

Beaucoup mettaient l’accent également sur leur découverte du nombre important de prises en charge d’ordre psychologique en médecine générale.

« Il y a beaucoup, beaucoup de psy, et je m’attendais pas à ce qu’il y en ait autant » (E2)

La majorité découvrait un médecin dont le champ d’action ne se limitait pas à la pathologie au sens strict du terme. Un des étudiants (E5) employait le terme de « personne-ressource », pour illustrer le large recours des patients au médecin généraliste. Beaucoup s’étonnaient de constater que certains patients venaient demander conseil à leur médecin traitant sur des problématiques très éloignées de la santé, comme leurs relations sociales ou encore des problématiques financières.

« En médecine gé tout à l'heure il y a un patient qui est venu et il avait rien. Enfin aucun symptôme je veux dire » (E10)

« On se retrouve à devoir gérer en fait des choses qui sont pas du tout médicales. […] on est face à des gens qui ont un problème, qui savent pas trop comment gérer, et ben leur réflexe c'est quoi, c'est de venir nous voir » (E5)

Une médecine de première ligne

Pour certains, la médecine générale se révélait être une médecine de premier recours et la

«première ligne» dans l’accès au système de soins.

« Le premier lien en fait des gens » (E3)

Ils découvraient une prise en charge qui, de ce fait, était adaptée aux ressources de l’ambulatoire, avec une temporalité de recours aux soins secondaires qui était différente du monde hospitalier.

« Dans la méd gé aussi tu fais avec ce que tu peux avoir sous la main, à quel délai tu peux l’avoir » (E4)

Un des étudiants s’étonnait de découvrir la part d’incertitude en termes de diagnostic et de thérapeutique qui pouvait découler de cette temporalité de recours différente.

« La part de frustration aussi qu'il y a... quand on sait pas » (E9)

La collaboration avec les autres professionnels libéraux

Au contraire de l’image d’une personne isolée, certains découvraient le lien entre médecins généralistes et paramédicaux libéraux, qui permettait une collaboration sur les prises en charge. Ils soulignaient aussi une certaine proximité avec les spécialistes, mais également l’entraide au sein même des cabinets.

« On se retrouvait à la pause de midi et comme les infirmiers prenaient en charge les patients du cabinet, bah ça permettait en fait de discuter des cas un peu particuliers » (E7)

Des compétences solides

Beaucoup d’étudiants remarquaient les compétences diagnostiques et le champ de connaissances des médecins généralistes, qui s’appuyaient entre autres sur l’expérience et sur les préférences du praticien.

« Je me suis rendu compte qu’il connaissait beaucoup de choses (…) même si, il suivait pas beaucoup les recommandations, il faisait plutôt avec l’expérience » (E1)

Une approche centrée patient

La découverte de la prise en charge centrée sur le patient dans sa globalité, avec la prise en compte de son environnement, revenait dans tous les entretiens menés.

« (On peut) apprécier un peu toute la sphère du patient, pas juste que le problème médical mais aussi sa famille, son travail » (E8)

Beaucoup découvraient la profondeur du lien avec le médecin traitant, fondé sur un suivi sur le long terme du patient et parfois de sa famille, à l’origine d’une relation de confiance.

« J’ai encore plus découvert la relation que tu pouvais avoir avec des patients, (…) et y’a vraiment quelque chose qui se créé et qui est enrichissant » (E2)

« La place qu'a le MG au sein d'une famille ou d'une communauté m'a beaucoup impressionné » (E11)

Certains soulignaient que, si la pratique pouvait être éloignée des recommandations, c’est parce qu’elle se plaçait au plus près de la réalité des patients. La prise en charge était

« adaptée » et « personnalisée » à chaque patient, et visait à obtenir une meilleure adhésion au soin.

« Essayer d’adapter ce que tu proposes à ce dont il a envie et vraiment discuter de ça » (E2)

De cela, découlait une relation qui était quelque fois un partenariat entre praticien et patient, mais dans laquelle la négociation était parfois nécessaire.

« C'est là qu'on se dit que les patients sont maîtres de leur propre santé, et que nous on est là à côté pour les accompagner » (E7)

« Le médecin dit "on va réfléchir ensemble" » (E11)

Quelques-uns découvraient avec étonnement la notion de « symptôme-excuse » (E10), qui était à l’origine de beaucoup de consultations de médecine générale, et qui était le prétexte pour aborder des problématiques de fond, surtout d’ordre psychologique.

« Elle venait pour complètement autre chose, et si le médecin avait pas posé "la petite question", elle aurait rien dit (…) le 1er motif de consultation n'est pas celui de fond» (E11)

Pour finir, certains pensaient avoir été les témoins d’un investissement personnel et d’une proximité à double tranchant pour les praticiens. En effet, ceux-ci peinaient parfois à garder une distance avec les patients et ou à leur « dire non ».

« [Ca peut] amener des déviances dans la relation, notamment sur le secret professionnel […]

tout est question d'équilibre, on est proche des gens mais faut garder son sérieux » (E7)

Une charge importante de travail

Pour tous les étudiants, la représentation qu’ils avaient d’un métier avec des horaires

« La vision que j’avais des conditions d’exercice, s’est un peu « vérifiée », en vrai le rythme il est compliqué » (E2)

La liberté d’exercice

Cependant, ils découvraient une liberté d’exercice importante, avec la possibilité de choisir sa pratique, avec une patientèle qui finissait par correspondre au médecin généraliste.

« Le fait que ce soit vraiment adaptable selon ce que tu as envie de faire » (E2)

La charge de travail était perçue comme importante, mais beaucoup d’étudiants soulignaient une liberté dans les horaires, ce qui contribuait à une certaine « qualité de vie ».

« On peut aussi faire un peu ce qu’on veut des conditions de travail. » (E3)

Une des étudiantes faisait remarquer qu’un médecin généraliste peut exprimer davantage sa personnalité dans les prises en charge, au contraire des pratiques hospitalières.

« Déjà ta personnalité ressort beaucoup plus à mon avis en médecine générale. C’est libre dans la façon déjà de parler avec les gens, d’aborder les gens » (E6)

Un autre mettait en avant l’absence de hiérarchie dans la médecine ambulatoire.

« T’as pas de hiérarchie aussi… de chef de service » (E7)

Quelques étudiants soulignaient également le fait que cette liberté d’exercice était le fruit d’une évolution générationnelle de la pratique de la médecine générale, avec de jeunes médecins qui choisissaient une pratique plus « souple ».

« Avec notre génération, ça devient de plus en plus adaptable » (E2)

Les spécificités du stage ambulatoire

La plupart des externes évoquaient la découverte de la médecine libérale dans ses aspects organisationnels, en termes de gestion administrative, gestion d’un cabinet, mais également en termes de rémunération, ainsi que de relations avec la Sécurité Sociale.

« Le fait de travailler à son compte, (être) chef d'entreprise (…). On fait un peu plus attention à ce qu'on utilise, parce que le matériel c'est moi qui le paye derrière » (E5)

Quelques-uns avouaient un certain inconfort vis-à-vis des questions de paiements de la consultation.

« Un truc que je déteste, c'est la fin de la consultation genre “ ça fera 25 €”. » (E9)

Certains étudiants s’étonnaient qu’il existe encore des visites à domicile et appréciaient de découvrir les malades dans leur environnement de vie.

« Il y a eu la visite à domicile, que j’avais bien aimée » (E1)

Quelques-uns appréciaient de découvrir l’exercice rural de la médecine.

« C’est pour la plupart des patients « de campagne », qui consultent pas « pour rien », donc tu fais une consult assez globale » (E2)

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