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3 Une mise à l’abri massive répondant aux enjeux de rééquilibrage régional

2 Effectifs des SIAO

3.1 Remarques préalables

[396] Les données sur le nombre d’appels sont dépendantes à la fois de la demande intrinsèque mais aussi des pratiques des SIAO, selon qu’ils pratiquent encore les hébergements à la nuitée, qu’ils demandent de rappeler pour avoir l’adresse de l’hôtel finalement accordé ou la transmettent par SMS et selon les pratiques de renouvellement des prises en charge hôtelières.

[397] Par ailleurs, l’analyse de la demande d’hébergement et de la demande non pourvue ne peut être faite à partir des données transmises par les SIAO car, malgré la notice fournie explicitant les définitions, les SIAO ont manifestement comptabilisé de façon différente. Par exemple, l’Essonne aurait plus de demandes d’hébergement au 115 que Paris et la Seine-St-Denis qui aurait 7 fois moins de demandes que Paris. Certaines données sont par ailleurs incohérentes avec ainsi 10 demandes d’hébergement en moyenne par appel décroché au 115 dans l’Essonne.

[398] Les SIAO, au moins avant la régionalisation des réservations hôtelières, n’avaient qu’une vision partielle des nuitées hôtelières, ils ne connaissaient que celles qu’ils prescrivaient, sans vision globale sur celles aussi réalisées dans leur département sur prescription des autres SIAO. Ils ont donc été dans l’impossibilité de fournir des données en la matière, permettant de différencier les nuitées hôtelières dans leur département, sur la base de leur prescription ou de celle d’un autre SIAO. La DRIHL a en revanche fourni à la mission le nombre de nuitées hôtelières par SIAO prescripteur en 2019 et DELTA a pu fournir un tableau des implantations des nuitées hôtelières par département et par SIAO prescripteur au 1/03/2021, permettant de donner une vision complète à date.

[399] Les données recueillies sur le nombre de demandes de prestations hors hébergement et le

[400] La répartition des appels au 115 en 2019 est très inégale. Paris à lui seul reçoit plus de 50 % des appels au 115 de la région, les Hauts-de-Seine et la Seine-St-Denis autour de 15 % des appels chacun. Ces trois départements concentrent ainsi 80 % des appels au 115 et près de 90 % des appels 115 se font dans la petite couronne et à Paris. Les Yvelines sont le département qui reçoit le moins d’appel (2 %). Sur les appels décrochés, la répartition reste très inégale avec 41,5 % des appels décrochés pour le seul département de Paris, mais les écarts se resserrent car dépendant aussi des capacités de réponse mis en face des appels : Paris et les départements de la petite couronne représentent ainsi un peu plus de 70 % des appels décrochés.

[401] Le taux de décroché au 115 est très faible en région Ile-de-France : en moyenne 14,2 % en 2019, interrogeant ainsi sur la capacité du 115 à être une porte d’entrée accessible pour les personnes sans abri dans leur demande d’aide et d’accompagnement, ou tout simplement d’écoute. Le taux de décroché est là-aussi très inégal même s’il ne dépasse 50 % dans aucun département : autour de 10 % à Paris, en Seine-St-Denis et Hauts de Seine à 33 % dans le Val d’Oise, 38 % en Seine-et-Marne et le maximum de 45 % dans les Yvelines.

Tableau 3 : Répartition des appels passés au 115 et des appels décrochés

Département

Val d’Oise 273 015 3,5 % 89 562 8,0 % 32,8 %

Total 7 896 428 100,0 % 1 119 443 100,0 % 14,2 %

Source : enquête de la mission IGAS auprès des SIAO

[402] Le premier facteur explicatif de ces faibles taux de décroché et de leur inégalité est l’importance du nombre d’appels, de la demande. Il est important d’indiquer que nous n’avons toutefois aucun moyen pour caractériser la nature des différents appels : une part plus ou moins importante est générée aussi par le fonctionnement du SIAO, selon notamment ses pratiques en matière de renouvellement des prises en charge.

[403] Les moyens de réponse mis en place sont aussi très différents. On est dans un rapport de 1 à 4 en matière d’ETP d’écoutants « théoriques » ramené au nombre d’appels au 115 : autour de 22 000 appels par écoutant au 115 dans les Yvelines et le Val d’Oise contre autour de 90 000 pour Paris et les Hauts de Seine. Si on prend en référence les ETP présents au 31/12/2109, 7000 appels en moyenne sont décrochés sur les plateformes 115 par ETP relevant de la plateforme 115 (NB : tous ne sont pas des écoutants mais cela relève ensuite de l’organisation interne des plateformes), ce chiffre variant de 3 400 appels décrochés par ETP en Seine-St-Denis à 9 600 appels par ETP à Paris. Pour autant, il n’y a pas de rapport apparent entre le taux de décroché et le nombre d’appels par ETP de la plateforme : ainsi Paris et la Seine-St-Denis ont à peu près le même taux de décroché, alors qu’il y a quasiment 3 fois plus d’appels décrochés par ETP de la plateforme à Paris qu’en Seine-St-Denis et deux fois plus si on ramène les appels décrochés aux seuls ETP d’écoutants 115.

Tableau 4 : Rapport entre le nombre d’appels et les effectifs au 115

Département

Source : enquête de la mission IGAS auprès des SIAO

[404] Pour les raisons évoquées plus haut, les données fournies par les SIAO sur les demandes d’hébergement au 115 et les demandes non pourvues ne sont pas exploitables. Les données fournies sont incertaines dans leur mode de calcul voire incohérentes (91). Si on s’en tient aux données sur les DNP fournies à la mission par la DRIHL, en 2019, une demande d’hébergement sur deux en Ile-de-France n’aurait pas trouvé de réponse, ce taux variant entre 9 demandes non pourvues sur 10 en Seine-St-Denis, plus de deux sur trois à Paris à 1 demande sur 4 non pourvue dans le Val-de-Marne et le Val d’Oise, 1 sur 10 dans les Hauts-de-Seine et 3 % dans l’Essonne.

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