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L’intermédiation locative

1 Analyse globale de l’offre francilienne

1.1 Une part très importante de l’offre concentrée en Ile-de-France avec un recours hors norme à l’hôtel

[334] L’offre, notamment d’hébergement, est fortement concentrée en Ile-de-France avec des déséquilibres au sein de la région :

Source : Enquête AHI au 30 juin 2020 et socle des données DRIHL 2019 pour l’intermédiation locative à Paris

Part en

Paris 17,8% 40,8% 43,7% 9,8% 28,9% 44,1% 18,2% 22,0% 30,9%

Seine et Marne 11,6% 5,6% 7,0% 5,3% 5,9% 7,1% 11,2% 6,6% 6,8%

Yvelines 11,8% 1,6% 3,8% 11,5% 7,1% 4,7% 10,0% 8,3% 6,5%

Essonne 10,6% 5,3% 6,2% 11,1% 7,9% 6,4% 10,2% 8,7% 7,7%

Hauts de Seine 13,3% 10,8% 9,1% 11,9% 8,6% 11,9% 17,3% 10,8% 10,1%

Seine Saint Denis 13,4% 23,1% 18,0% 24,4% 17,8% 10,6% 20,0% 18,9% 18,5%

Val de Marne 11,4% 8,3% 7,3% 13,1% 16,3% 8,7% 18,6% 15,2% 12,0%

Val d'Oise 10,1% 4,6% 4,9% 12,9% 7,5% 6,4% 12,6% 9,4% 7,6%

Ile-de-France 18,8% 78,2% 47,8% 59,6% 41,8% 18,0% 43,0% 44,9% 46,1%

Part des départements franciliens/ région IDF et part de la région IDF/ France entière sur la base des données de l'enquête AHI au 30 juin 2020 et base INSEE au 1er janvier 2018

[335] Alors qu’elle représente 18,8 % de la population nationale enregistrée au 1er janvier 2018, l’Ile-de-France concentre plus de 78 % des nuitées hôtelières au niveau national et représente près de 48 % du dispositif global de l’hébergement généraliste. Au niveau du logement adapté et intermédié, elle représente presque 45 % avec un pic à 59,6 % concernant les dispositifs FJT et FTM.

Au total, l’Ile-de-France concentre plus de 46 % des réponses en matière d’hébergement et de logement adapté.

[336] Par ailleurs, au sein même de la région Ile-de-France, on remarque des déséquilibres importants, avec une forte concentration des dispositifs sur Paris (30,9 %) et la Seine-St-Denis (18,5 %) ; ces deux territoires représentant à eux seuls environ la moitié du dispositif d’hébergement/ logement adapté francilien. Les déséquilibres sont plus importants sur l’hébergement avec des rapports de 1 à 11 entre Paris et l’Essonne, qui s’expliquent par le recours massif aux nuitées hôtelières depuis le début de la crise sanitaire notamment. Le rapport passe de 1 à 3 sur le dispositif de logement adapté et intermédié entre Paris (22 %) ou la Seine-Saint-Denis (18,9 %) et la Seine-et-Marne (6,6 %).

[337] D’autre part, l’Ile-de-France recourt massivement aux nuitées hôtelières dans le cadre de son dispositif d’hébergement généraliste : un minimum de 40 000 « places » est ainsi financé sur le BOP 177 depuis 2016.

Source : Tableau des nuitées hôtelières réalisé par la DRIHL à la demande de la mission pour les données 2016 à 2019 et document DELTA « Implantation des hébergements 01-03-2021 »

[338] Le plan triennal de réduction du recours aux nuitées hôtelières (2015-2017) n’a pas permis d’en contenir le développement. En effet, on constate sur l’Ile de France une augmentation des nuitées hôtelières de 12,9 % de 2016 à 2019 avec un rééquilibrage de l’implantation vers les départements de la grande couronne (sauf la Seine et Marne). Paris et la Val de Marne jugulent cette augmentation avec +5,8 % sur Paris et +1,9 % sur le Val de Marne. En pourcentage, ce sont les Hauts de Seine qui enregistrent la plus forte augmentation sur la période (+40,9 %).

[339] Sur la période 2019/2021 (chiffres arrêtés au 1er mars 2021), on constate une augmentation sensible du recours à l’hôtel favorisé par la crise sanitaire et le besoin de mise à l’abri conséquent et immédiat. L’augmentation sur la période en Ile de France est de 23,7 % ; elle concerne l’ensemble des départements franciliens. En pourcentage, Paris et les Hauts-de-Seine affichent les

Département

Ile de France 35469 40056 52505 12,9% 23,7%

augmentations les plus faibles (respectivement 9,6 % et 7,5 %). En pourcentage, à l’exception du Val de Marne (+43,7 %), les plus fortes hausses (au-dessus de +33 %) se situent sur la grande couronne démontrant ainsi l’effort de rééquilibrage intra régional ; le Val d’Oise connait la plus forte augmentation avec +59,8 %.

[340] En juin 2020, la part de l’hôtel dans le dispositif d’hébergement généraliste représente de 75 % en Seine-St-Denis à 25 % dans les Yvelines. Il atteint (47 % en Seine-et Marne, 50 % en Essonne, 54 % à Paris et 55 % dans le Val d’Oise) la moitié du dispositif d’hébergement dans la plupart des départements et les dépasse largement dans le Val de Marne (66 %) et dans les Hauts de Seine (69 %). Au 31 mars 2021, DELTA travaille avec 840 établissements (augmentation de son parc de 10 % à compter du premier confinement du printemps 2020) qui accueille de 1 à 516 personnes. 16 hôtels accueillent entre 322 et 516 personnes (35 entre 200 et 516 personnes) avec des concentrations sur certaines villes comme par exemple Saint-Denis qui accueille au 31 mars plus de 950 personnes en nuitées hôtelières, 935 à Bobigny, presque 600 à Garges-les Gonesse…

1.2 Une concentration de cette offre sur Paris et la petite couronne, malgré des efforts de rééquilibrage

Cette concentration s’observe notamment sur l’offre d’hébergement généraliste et se confirme sur tous les dispositifs (cf. 2).

[341] Le tableau ci-dessous présente les évolutions en pourcentage des différents parcs de nuitées hôtelières, d’hébergement, de logement adapté et d’intermédiation locative par département sur la période 2016/2019 :

Source : Socles de données DRIHL pour l’hébergement et le logement adapté ; tableau DRIHL réalisé à la demande de la mission pour les nuitées hôtelières

[342] Concernant l’hébergement, on constate que la Seine-et-Marne a augmenté son nombre de places de 66 % et les Yvelines de 54 %. Sur le logement adapté, on constate également le développement de l’offre en Seine-et-Marne et dans l’Essonne pour la grande couronne. Ces efforts de rééquilibrage peinent encore à répartir une offre qui reste concentrée sur Paris et la Seine-Saint-Denis (cf. 1.1) et ont été fortement contrariés par les effets de la crise sanitaire et la mise à l’abri massive via les nuitées hôtelières.

[343] Le tableau ci-dessous présente les taux d’équipement en matière d’hébergement et de logement adapté et intermédié pour 1 000 habitants. Il a été construit avec les données les plus actualisées possibles et intègre donc les nuitées hôtelières au 31 mars 2021 :

Tableau 1 : Taux d’équipement en matière d’hébergement et de logement adapté et intermédié

Source : Socles de données DRIHL pour l’hébergement et le logement adapté ; tableau DRIHL réalisé à la demande de la mission pour les nuitées hôtelières

Département

Evolution 2016/2019 des nuitées

hôtelières

Evolution 2016/2019 des places

d'hébergement

Evolution 2016/2019 du nombre de places en logement adapté

Evolution 2016/2019 de nombre de places en intermédiation locative

75 5,8% 21,7% 6,5% 13,9%

77 -1,2% 66,3% 14,8% 35,1%

78 62,5% 54,2% 0,0% 38,4%

91 32,5% 33,9% 12,8% 47,5%

92 40,9% 48,2% 0,7% 22,3%

93 14,8% 44,6% -0,2% 32,3%

94 1,9% 31,7% 17,9% 24,0%

95 67,1% 44,2% 3,7% 49,8%

Ile-de-France 12,9% 35,7% 6,2% 29,4%

[344] On constate une concentration de cette offre sur Paris et la petite couronne avec un taux d’équipement (= rapport du nombre de places/ population globale) tous dispositifs confondus de + de 22 en Seine-St-Denis. La moyenne de Paris et la petite couronne est de plus de 18 places pour 1000 habitants quand celle de la grande couronne est de 12,7.

[345] Les rapports sont du simple au double entre des départements comme les Yvelines ou les Hauts-de-Seine et Paris en termes de taux d’équipement de l’hébergement généraliste. On constate que certains départements de la grande couronne tels l’Essonne et surtout le Val d’Oise, ont un taux d’équipement qui se rapprochent de la moyenne régionale ; ce qui indique un effort de rééquilibrage, notamment via les nuitées hôtelières (cf. 1.1).

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