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5.2.1 Le Programme d’éducation internationale (PEI)

Cinq enseignants ont déjà donné des cours d’histoire à des élèves du PEI. Quatre d’entre eux mentionnent des différences entre ceux-ci et ceux qui étudient en formation générale. L’enseignante 6 juge que les élèves du PEI sont plus curieux, plus intéressés par la politique et par l’actualité internationale, puisqu’ils la voient dans leurs cours dès la première secondaire. Les élèves en formation générale, au contraire, seraient plus difficiles à intéresser à la politique et plus centrés sur leur cercle d’amis et sur leur quotidien. L’enseignant 8 remarque quant à lui que les parents des élèves du PEI parlent davantage de politique à la maison et que ces élèves ont davantage de connaissances géopolitiques. L’enseignant 9 remarque pour sa part que certains groupes de PEI accordent de l’importance à leur performance et à leurs apprentissages et jugent que la discussion politique en classe est une perte de temps. Il note toutefois que cet effet semble s’estomper en partie lorsque l’année scolaire avance, les élèves osant davantage intervenir. Enfin, l’enseignant 10 juge que les élèves du PEI ont plus de facilité à réussir en classe, que cela leur demande moins d’efforts que les élèves en formation générale.

5.2.2 Les différences entre garçons et filles

Quatre enseignants abordent d’eux-mêmes le sujet des différences entre les garçons et les filles dans leurs cours. Trois d’entre eux soulignent que les garçons ont davantage de connaissances politiques que les filles, dont deux qui considèrent qu’ils sont également plus intéressés par la politique, par l’actualité internationale. Pour l’enseignant 11, « c’est très très très très très très rare qu’on va avoir une fille qui va avoir des aspirations sociopolitiques » ; dans un groupe normal, il juge qu’environ cinq élèves sont intéressés par la politique, dont une seule fille. L’enseignant 10 explique plutôt qu’il remarque, au milieu de l’année, en quatrième secondaire, que les garçons prennent beaucoup de maturité en raison du fait qu’ils se voient comme finissants. Ils sont alors plus calmes et attentifs.

Chapitre 6

Résultats des questionnaires :

l’éducation civique selon les élèves

6.1

Fiabilité

La fiabilité peut être déterminée lorsque l’enquêteur mesure la même chose à plusieurs re- prises. Un résultat fiable est facile à reproduire (McDermott,2002). La fiabilité de la présente étude est assurée par le fait que le même enquêteur s’est déplacé pour faire toutes les entrevues et pour distribuer des questionnaires dans toutes les classes. Ainsi, les questions d’entrevue étaient posées de manière similaire d’une entrevue à une autre et les conditions dans lesquelles le questionnaire était rempli par les élèves étaient également similaires, les règles étant ex- pliquées de la même manière dans chaque classe. En raison de la transparence du processus, cette étude pourrait être reproduite par un autre chercheur.

Pour les quatre échelles de mesure, trois tests de fiabilité permettent d’attester que les indica- teurs mesurent bien les variables auxquelles ils sont associés : le coefficient alpha de Cronbach, les coefficients de saturation et la première valeur propre. Les résultats des tests de fiabilité pour chaque échelle sont présentés dans l’Annexe C.

Premièrement, le coefficient alpha de Cronbach de deux des échelles est supérieur au seuil de 0,6 généralement admis. Toutefois, pour l’échelle du degré perçu de présence de l’éducation civique dans le cours d’HEC, le coefficient alpha de Cronbach est de 0,29, et pour celle de politisation des parents, il est de 0,37, bien en-deçà du seuil prescrit. Le fait que ces échelles ne comptent que trois éléments contribue à la faible valeur de cet indicateur de fiabilité. Deuxièmement, les coefficients de saturation sont tous au-delà de 0,3 pour l’échelle mesurant l’intention de voter plus tard et pour l’échelle de politisation des parents. Dans l’échelle du degré perçu de présence de l’éducation civique dans le cours d’HEC, un élément se situe à 0,23, et dans l’échelle mesurant le niveau de connaissances politiques, deux des neuf ques-

tions posées ont des scores de 0,16 et de 0,21. Ces deux questions, qui concernent l’âge légal pour voter aux paliers fédéral et municipal, sont les plus réussies par les élèves ; leur variance est donc moindre, ce qui peut expliquer pourquoi leurs coefficients de saturation sont infé- rieurs. La pertinence théorique de ces questions demeure, puisqu’elles mesurent bel et bien les connaissances politiques des élèves. Pour les régressions, chaque élément de chaque échelle a été multiplié par son coefficient de saturation afin de donner plus de poids aux éléments les plus corrélés entre eux.

Troisièmement, la première valeur propre est au-dessus du seuil généralement admis de 1 dans les quatre échelles.

Somme toute, l’échelle du degré perçu de présence de l’éducation civique dans HEC semble poser quelques problèmes : le coefficient alpha de Cronbach atteint à peine 0,29 et l’un des éléments de l’échelle a un coefficient de saturation de 0,23. La pertinence théorique de cette échelle demeure, puisqu’elle mesure l’ensemble des éléments évoqués dans le cadre théorique afin de définir l’éducation civique, soit l’engagement politique et les connaissances politiques, en plus de fournir une évaluation personnelle de la présence de cette matière dans leurs cours d’HEC. Quant à l’échelle du degré de politisation des parents, son coefficient alpha de Cronbach plus faible s’explique principalement par le faible nombre d’éléments qu’elle contient, mais ses coefficients de saturation et sa première valeur propre sont très élevés, ce qui renforce la cohérence de cette échelle, dont la fiabilité théorique est également grande. Les tests de fiabilité sont positifs pour les deux autres échelles.